


Rêve
Rêve est un projet de réalité virtuelle générant des microexpériences individuelles inspirées des mécanismes uniques du rêve. Le projet explore notre perception de la réalité onirique ― avec sa logique singulière et son rapport particulier au temps ― pour créer une grammaire qui transcende les limites traditionnelles du récit non linéaire. Rêve constitue également la première étape d’un processus à long terme visant à constituer une vaste banque de rêves. Tout a commencé au 10e anniversaire de IDFA DocLab, avec un happening au cours duquel les membres du public ont été invités à raconter leurs rêves sous forme de dessins, lesquels ont ensuite été numérisés et téléversés en temps réel puis traduits en musique et en projections visuelles en direct. Pendant notre sommeil, nos expériences, nos sensations, nos intuitions et nos émotions sont filtrées par notre système neurologique, qui nous présente ensuite une réalité simulée. D’une certaine façon, Rêve relève davantage de la réalité alternative que de la réalité virtuelle ; c’est une brève immersion dans une dimension parallèle qui demande que nous reconsidérions notre relation avec le monde du rêve et le monde éveillé.

Ma guerre
Depuis l’apparition de l’organisation État islamique (Daech), l’engagement de jeunes Occidentaux aux côtés du groupe armé défraye régulièrement la chronique. Alors que les médias s’interrogent sur ce phénomène et que les candidats au djihad risquent de lourdes peines de prison pour terrorisme, on commente moins et on condamne rarement le recrutement de combattants occidentaux dans le camp opposé. Fonctionnant également par l’intermédiaire des médias sociaux, cet enrôlement est parfaitement légal. Dans les dernières années, une centaine de volontaires issus d’Amérique du Nord, d’Europe ou d’Australie sont venus spontanément grossir les rangs des forces kurdes en Irak et en Syrie. Sans rémunération ni espoir de médaille, ils ont décidé de risquer leur vie pour lutter contre Daech. Qui sont ces combattants volontaires ? Des héros désintéressés ou des êtres en quête d’adrénaline, de reconnaissance et d’identité ? À travers le portrait intime de quatre d’entre eux, Ma guerre de Julien Fréchette propose de découvrir leur parcours et leurs motivations complexes. En observant sans jugement ni complaisance leur quotidien au plus près du front, le réalisateur donne vie à leurs récits troublants et s’interroge sur ce qui pousse ces personnes d’âge et d’origine divers à abandonner leur existence confortable pour partir mener une guerre.

Roxham

Zoothérapie

Onze moments animés avec Evelyn Lambart

Initiation à la technologie
Hart Snider nous ramène à l’école secondaire, où il est redevenu un ado anonyme, incapable d’inviter la fille de ses rêves à sortir et forcé de participer à un atelier dirigé par le redoutable Monsieur P. Un regard « drôlement sombre » sur la croissance, vue selon la perspective d’un garçon au seuil de l’âge adulte.

Envolée

LE SUJET
Dans le secret de son atelier de création, un artiste clinicien, cinéaste d’animation, se penche sur un corps d’apparence humaine pour l’autopsier. Qui est cet être inanimé étendu devant lui ? À l’approche de la dépouille constituée de plastiline, le sérieux de l’expérience scientifique se dissipe dans la folie de l’expérience artistique sous l’action des outils de l’animateur. Perçant la peau, incisant les tissus, fouillant les entrailles, l’homme libère avec son imagination créatrice des mondes qui surgissent sous ses yeux et qui s’ouvrent pour le happer dans l’immensité d’espaces intérieurs à explorer. Mais que trouve un artiste qui ouvre un corps inanimé ? Qu’est-ce qu’un cinéaste d’animation peut tirer de l’autopsie d’un corps qu’il a lui-même confectionné ? Le sommet de l’expérience du réalisateur Patrick Bouchard est un hommage au travail d’animateur : donner vie à l’inanimé. Mise en abîme de la création artistique, le court métrage entraîne les spectateurs aux frontières de l’animation, là où sont mis en question les liens entre la vie et la mort, entre le corps et la psyché, entre l’individu et la collectivité, et entre le réel et l’imaginaire. Le sujet est une quête de l’invisible en nous.

Cododo

Beautés
Dans un monde qui aime délimiter clairement la place de chacun, quiconque souhaite définir plus largement la notion de genre doit s’armer de courage : il en faut beaucoup, pour comprendre et accepter. Le documentaire Beautés, de Christina Willings, examine la vie de cinq enfants qui réinventent le concept de genre, chacun tentant de déterminer ce que signifie pour lui être un humain à part entière. Revendiquer un genre à soi lorsque tout nous pousse à entrer dans le moule tient du défi, un défi parfois redoutable. Heureusement, famille et amis apportent leur soutien. Des éléments d’animation — images de pieuvres, d’astronautes et autres — flottent librement à l’écran, rassemblant les expériences communes des enfants en magnifiques fantaisies qui célèbrent le pouvoir de l’imagination et de l’autodétermination. Enjoué, maladroit, affectueux et courageux, chacun de ces enfants remarquables a trouvé sa voie vers la liberté et a su donner son sens profond à l’expression « être soi-même ».
