Seances : nouvelle forme de récit cinématographique à travers le prisme de la perte. Prouesse technique en création de récits guidés par les données, les films sont assemblés dynamiquement selon des configurations qui ne se répèteront jamais. Impossible de faire un arrêt sur image, d’utiliser le retour ou l’avance rapide, ou de partager les films : ils n’existent que dans le moment présent et ne seront vus qu’une fois avant de disparaître.
Réalisé par les cinéastes canado-somaliennes Asha et Roda Siad, ce court métrage documentaire suit plusieurs familles de réfugiés pendant les 19 premiers jours de leur aventure en sol canadien, alors qu’elles tentent de trouver leurs repères sur un terrain inconnu qui devient désormais leur patrie. Posant un regard unique sur la crise mondiale des migrants et sur une étape particulière de l’arrivée en terre d’asile, le film montre l’aspect humain du processus de réinstallation des exilés et révèle sans détour les réalités auxquelles se heurtent ces familles dans leur difficile parcours vers l’intégration.
Jacqueline n’a plus toute sa tête, mais comme tous les étés elle est bien décidée à prendre le train pour aller voir la mer. Seulement, cette année, elle est sans cesse suivie par une femme qui se prend pour sa fille, et son voyage prend des allures inattendues et fantasmagoriques.
Avec tendresse et poésie, Franck Dion nous place du côté de cette dame âgée, atteinte d’une démence dégénérative et nous fait entrer dans son esprit désorienté qui pourrait la mettre en danger.
Parmi les régions les plus accessibles, mais aussi les moins connues de tout le Canada, figurent les Prairies du sud : des plaines onduleuses couvertes d’herbes ondoyantes où se dressent des petites villes et des fermes familiales et où les ventes de plats maison et les « soupers d’automne » attirent les foules. Les hivers y sont froids, les étés, chauds, et on a parfois l’impression d’être à des milliers de kilomètres de tout. C’est une contrée riche en histoires de toutes sortes. L’Office national du film du Canada fait connaître quelques-unes de ces histoires aux auditoires d’ici et du reste du monde avec une toute nouvelle série de films.
À l’été 2015, le cinéaste Scott Parker s’est rendu dans cette région pour y tourner dix courts métrages documentaires inspirés des suggestions émises par les collectivités. Les sujets, les thèmes, et même les questions posées en entrevues ont été sélectionnés en fonction de judicieuses observations des membres des communautés; par la suite, chacun des films a été visionné par les participants qui ont donné leurs commentaires et leur approbation finale. Chaque documentaire trace un magnifique portrait de la vie des Prairies.
C’est Scott Parker, de concert avec le producteur exécutif de l’ONF David Christensen, qui a imaginé et élaboré ce qu’on en est venu à appeler le projet Au beau milieu de la plaine. Scott Parker a ensuite pris la route et établi son quartier général dans la petite ville d’Eastend, en Saskatchewan, où il a entrepris l’imposant travail de mobilisation communautaire que nécessiterait le projet pour connaître le succès escompté tant sur le plan cinématographique que de l’action sociale.
Scott Parker étant le principal artisan de l’engagement communautaire, on a décidé qu’il serait le seul et unique réalisateur des dix courts métrages. Après plusieurs semaines, il avait réussi à tisser des liens de confiance solides avec beaucoup de personnes qui allaient jouer un rôle clé dans la création des films. L’équipe de l’ONF a monté un appareil combinant caméra et prise de son expressément adapté pour un cinéaste travaillant en solo sur le terrain, et une suite de montage a été installée à Eastend. Là-bas, Parker a passé près deux des six mois de tournage et de montage des films dans son « studio de production mobile ».
Outre les dix courts métrages prévus pour Au beau milieu de la plaine, on avait aussi prévu de donner dix ateliers de formation médiatiques dans les collectivités du sud. En fin de compte, pour répondre à la demande, on a tenu douze ateliers — tous développés et animés par Scott Parker —auxquels ont participé des journalistes, des bibliothécaires, des historiens, de futurs acteurs, de jeunes Autochtones, des experts en agriculture, des blogueurs, des jeunes souffrant d’incapacités physiques complexes, des enseignants, des étudiants et des détenus sous responsabilité fédérale. Nous avons eu la chance de nous associer avec la folkloriste et auteure de la région Kristin Catherwood, qui a grandement contribué à clarifier les aspirations sous-jacentes du projet et aidé les participants aux ateliers à comprendre le lien entre lieu et histoire.
En se racontant leurs propres histoires, les gens exercent une influence, et même si tous les ateliers n’ont pas eu de répercussions profondes, plusieurs ont atteint leur objectif. Non seulement ils ont fourni aux gens les connaissances de base pour réaliser leur propre court métrage, ils ont aussi démontré le pouvoir du récit et du cinéma.
Et le cinéma a bel et bien du pouvoir. Bien que les films achevés soient quelque peu brouillons et reflètent l’amateurisme, le processus et le produit ont eu un effet transformateur.
Mélangeant séquences animées et extraits d’archives, Oscar est un portrait touchant du pianiste virtuose Oscar Peterson, au crépuscule d’une carrière exceptionnelle, méditant avec mélancolie sur la rançon de la gloire et les impacts de la vie d’artiste sur la vie familiale.
Des débuts du jeune prodige de la Petite-Bourgogne à ses triomphes sur les scènes internationales, le documentaire animé de Marie-Josée Saint-Pierre aborde la profonde solitude de l’artiste constamment en tournée. Au son de la musique tantôt entraînante, tantôt teintée de mélancolie de Peterson, le film raconte avec émotion une vie dans le jazz.
Window Horses est un long métrage d’animation. Il y est question d’amour (il est toujours question d’amour…) – amour de la famille, de la poésie, de l’histoire, de la culture. La trame est la suivante : Rosie Ming, une jeune poète canadienne, est invitée à se produire dans un festival de poésie à Shiraz, en Iran, mais c’est à Paris qu’elle préférerait aller. Elle habite la maison familiale avec ses grands-parents chinois trop protecteurs et n’a jamais voyagé seule où que ce soit. Une fois en Iran, elle se retrouve en compagnie de poètes et de Persans. Tous lui racontent des histoires qui l’obligent à affronter son passé : le père iranien qui, croit-elle, l’a abandonnée, et la nature de la poésie elle-même. Le film porte sur les ponts que l’on construit afin de rapprocher les cultures et les générations. Il porte sur l’importance de se montrer curieux, de demeurer ouvert. Et de trouver sa propre voie par la magie de la poésie.
Elles appartiennent au PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, qui est aussi un mouvement de guérilla. En plus de défendre le territoire kurde en Irak et en Syrie, elles luttent contre Daech (le groupe armé État islamique), tout en incarnant un idéal révolutionnaire axé sur l’émancipation des femmes. Le film nous livre les réflexions et aspirations de ces combattantes aguerries, dont Rojen et Sozdar, tout en nous invitant à partager leur intimité.
À l’heure où la lutte contre Daech s’intensifie au Moyen-Orient, ces guérilléras sont aux premières loges du combat contre la barbarie. Gulîstan, Terre de roses est une fenêtre ouverte sur un monde méconnu au sein duquel se dessine le visage occulté de cette guerre médiatisée : le visage féminin et féministe d’un groupe révolutionnaire uni par une même vision de la liberté
Une nuit comme les autres dans un bar. Captant habilement les regards furtifs, les moments d’euphorie et les malaises, Serge Bordeleau intègre les outils du cinéma de fiction à l’observation documentaire afin de construire une galerie de personnages qui sont la preuve irréfutable que chaque nuit porte en elle une multitude de récits potentiels.
Une saignée de cochon en pleine campagne filmée sobrement comme un rituel d’automne. Un hommage juste et touchant à la transmission de gestes qui, partagés à travers les familles et les générations, deviennent également la source d’une véritable solidarité sociale.