Thanadoula
2020 | 6 min 38
Sélections et prix
Mention honorable de l'Institut Canadien du Film - Meilleur film d'animation canadienFestival international du film d’animation d’Ottawa, Ottawa, Canada (2020)
Sélection officielle Bucheon International Animation Festival, Corée du Sud (2020)
Sélection officielle St. John's International Women's Film Festival, Canada (2020)
Sélection officielle Edmonton International Film Festival, Canada (2020)
Sélection officielle Seminci, Festival international du cinéma de Valladolid, Espagne (2020)
Sélection officielle - Compétition nationale courts et moyens métragesRencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), Montréal, Canada (2020)
Sélection officielleCINANIMA - Festival international de cinéma d'animation, Espinho, Portugal (2020)
Sélection officielleLIAF - London International Animation Festival, London, UK (2020)
Compétition internationale Tricky Women/Tricky Realities, Vienne, Autriche (2021)
Sélection officielleAspen Shortsfest, Colorado, États-Unis (2021)
Nomination - Court, non fictionYorkton Film Festival, Saskatchewan, Canada (2021)
« J’aurais pu être là avec elle… »
Deux sœurs unies par un amour indéfectible. Quand Annie disparaît, sa cadette Natalie tente de la retrouver d’une façon peu ordinaire : elle devient thanadoula, accompagnante de personnes en fin de vie. Au fil des respirations lentes et laborieuses de ses patients, Natalie trouve un pont entre la vie et la mort, une voie la reliant enfin à sa sœur.
Synopsis Court
Superposant des aspects de la vie réelle et des éléments de magie surnaturelle, Thanadoula relate l’histoire d’une femme que la perte de sa sœur bien-aimée amène à devenir doula de fin de vie.
Synopsis Long
« J’aurais pu être là avec elle… »
Deux sœurs unies par un amour indéfectible. Quand Annie disparaît, sa cadette Natalie tente de la retrouver d’une façon peu ordinaire : elle devient thanadoula, accompagnante de personnes en fin de vie. Au fil des respirations lentes et laborieuses de ses patients, Natalie trouve un pont entre la vie et la mort, une voie la reliant enfin à sa sœur.
Mettant en lumière la superbe direction artistique d’Élise Simard (Suivra le jour, Beautiful Like Elsewhere), Thanadoula est écrit et réalisé par la réputée cinéaste Robin McKenna (LE DON), laquelle aborde le documentaire sous l’angle du « réalisme magique » et l’imprègne d’éléments surréalistes, oniriques. Mélange d’images d’archives et d’animation flottant en des lieux éthérés où passé et présent se fondent, quelque part entre l’univers des esprits et le monde matériel, le film explore notre rapport complexe à la mort et le processus de lâcher-prise dont il s’accompagne.
Fruit d’une coproduction entre l’Office national du film du Canada et Gaudete Films, Thanadoula superpose des aspects de la vie réelle et des éléments de magie surnaturelle. Il relate l’histoire d’une femme que la perte de sa sœur bien-aimée amène à devenir doula de fin de vie, et des liens qui unissent l’une et l’autre.
Bande-annonce
Mot de la réalisatrice Robin McKenna
GENÈSE : RENCONTRE AVEC NATALIE
J’ai fait la connaissance de Natalie grâce à des amis communs, à Montréal. Elle avait une plume de corbeau tatouée sur le bras. Je préparais alors un documentaire sur les médecins qui travaillent avec l’ayahuasca, dont le réputé Dr Gabor Maté, spécialiste du traitement de la toxicomanie.
Elle m’a dit qu’elle connaissait personnellement le Dr Maté : il avait traité sa sœur Annie lorsqu’elle s’était retrouvée dans le Downtown Eastside, ghetto de la drogue à Vancouver. Natalie s’est mise à me raconter l’histoire de son extraordinaire sœur aînée qui ne s’adaptait pas à ce monde, mais existait « entre des mondes ».
Elle a ajouté que la perte d’Annie l’avait conduite à trouver sa vocation : aider les gens à passer dans l’autre monde. Puis, elle m’a parlé de la signification du corbeau, qui semblait relié à sa sœur après sa disparition… des rencontres qui faisaient étrangement penser à Annie.
Son récit évoquait une sorte de réalisme magique et je n’arrêtais pas d’y penser : cette idée d’un royaume « entre des mondes » et le singulier travail de Natalie, étroitement lié à la peur de la mort caractéristique de notre culture. En tant que documentariste, je me suis demandé comment je pourrais raconter son histoire de manière à représenter cet univers flou entre le vivant et le mourant, et faire intervenir le corbeau comme messager passant de l’un à l’autre.
Finalement, malgré toutes les recherches et le profond désir de Natalie, Annie est morte seule, dans une aile psychiatrique. Affligée par la douleur et le chagrin, non seulement d’avoir perdu sa sœur, mais de savoir que ses derniers instants s’étaient écoulés dans la peur, l’agitation et la solitude, Natalie a trouvé sa voie. Elle est devenue doula de fin de vie et accompagne les mourants.
En cette période sans précédent de pandémie mondiale, des dizaines de milliers de personnes meurent seules, loin de leur famille. Certaines font le choix de ne pas se rendre à l’hôpital afin de vivre leurs ultimes moments en présence de leurs proches. Thanadoula se déroule à l’heure délicate des derniers souffles et explore le sentier ardu qu’emprunte mon amie Natalie en soutenant les patients et leur famille alors qu’ils sont le plus vulnérables.
MAGIE DU CORBEAU
C’est en lisant l’ouvrage de Lewis Hyde Trickster Makes This World que j’ai découvert le corbeau. Il y est question des mythes du filou, ce personnage qui franchit les limites.
Je souhaitais que le traitement du film s’inspire de cette « magie du corbeau » qui guide Natalie, qu’il brouille les frontières entre le monde des esprits et celui du quotidien. Il devait en émaner une douceur, contraire aux lignes bien nettes souvent privilégiées en animation. Je voulais substituer aux contours précis une approche onirique conçue par superpositions, un espace éthéré se fondant dans le suivant.
Ces superpositions allaient contribuer à créer les espaces abstraits du film parmi lesquels nous allions évoluer, hésitant sans cesse entre le réel et l’imaginaire, entre le royaume des esprits et le monde familier.
DÉMARCHE DE CRÉATION
À la suite d’une longue entrevue avec Natalie, j’ai transposé son histoire en scénario. Ensuite, l’animateur Daniel Gies (e–>d films) et moi avons commencé à concevoir le scénarimage et le traitement visuel en ayant recours à la superposition pour réaliser un espace liminal, ni réaliste, ni entièrement inventé.
J’ai sollicité la contribution d’Elise afin de « remixer » certains éléments que Dan et moi avions créés : il s’agissait d’en arriver à un résultat moins figuratif, d’allure plus artisanale, expérimentale et éthérée.
Nous avons aussi choisi d’accorder plus d’importance à l’aspect documentaire du récit en utilisant des passages spontanés et naturels de l’entrevue réalisée avec Natalie, et en tirant parti de documents d’archives, de photos et de vidéos provenant de sa famille. Natalie a découvert de nouveaux documents : des journaux et des dessins d’Annie, des enregistrements sur cassette où elle parle et chante, des films maison. Nous nous sommes mis à jouer avec tous ces éléments et superpositions, qu’Elise s’est chargée de peindre et de texturer.
J’ai également filmé des images en direct de Natalie : son travail de doula de fin de vie, assise près du lit ; ses recherches en vue de retrouver sa sœur ; sa rencontre avec le corbeau. Les scènes où elle est présente ont été « rotoscopiées » et peintes pour créer un résultat original et, nous l’espérons, envoûtant et étrange.
Thanadoula : Elise Simard explique le processus technique
Au départ, il avait été prévu que l’esthétique de Thanadoula serait plutôt sombre. Lorsqu’on m’a proposé d’assurer la direction artistique du projet, j’ai voulu mettre ce choix en question. Je souhaitais quelque chose de clair, de blanc et de lumineux. Il nous a semblé que la capture en direct laisserait à Robin un espace pour s’exprimer à l’intérieur du processus d’animation. Nous avons donc opté pour la rotoscopie. Robin filmait ce qu’elle voulait voir et nous envoyait ses modifications, à Sharon Mirsky et à moi. Nous apportions d’autres changements en fonction de l’animation. Une fois le tout approuvé, nous imprimions chaque image sur papier et Sharon appliquait l’encre. Comme il s’agissait d’une approche très concrète, nous arrivions à produire une impression naturelle et floue qui évoquait cet univers intermédiaire que Robin cherchait à créer.
Le langage visuel a été élaboré à partir de nombreuses sources : archives, rotoscopie, arrière-plans numériques réalisés par Daniel Gies (e–>d films), capture numérique d’images Super 8 en direct.
J’essaie de ne pas recourir au masquage technique. Je compose de façon très intuitive. Je trouve des images convenant à la superposition qui, mises ensemble, produisent quelque chose de nouveau. Je mise sur la modulation de l’opacité et de la transparence afin de créer des profondeurs et des textures. Je retire et j’ajoute des éléments de façon très libre, privilégiant le mélange de textures et de lumière plutôt que les bordures impeccables résultant du masquage précis de l’image. De cette façon, il y a toujours quelque chose qui ressort, comme des formes fluctuantes qui nous guident vers la prochaine image.
Les impressions en noir et blanc de la vidéo étaient très nettes : nous avons donc estompé certains détails à l’aide de papier abrasif et de nos doigts salis. Aux endroits où le sujet et l’arrière-plan se croisent, le papier abrasif nous a permis de tacher les contours lisses noirs ou blancs. Si nous avions opté pour des contours plus précis, le résultat aurait été plus proche de l’animation de papiers découpés que d’un tableau en mouvement. Cette façon très libre d’utiliser la technique nous a en outre permis d’atténuer les erreurs et de créer une diversion grâce à laquelle le point de jonction entre une image et la suivante échappe à l’œil du spectateur.
Images
Matériel promotionnel
Équipe
Générique
une production de
Gaudete Films
et
l’Office national du film du Canada
écrit et réalisé par
Robin McKenna
avec la participation de
Natalie Eskenazy
Dr Gabor Maté
direction artistique et compositing
Elise Simard
rotoscopie et animation
Sharron Mirsky
développement visuel, animatique et décors numériques
Daniel Gies
conception sonore
Olivier Calvert
musique
Rebecca Foon
© 2019 Gaudete Films et l’Office national du film du Canada (SOCAN)
ukulélé
Daniel Gies
violoncelle
Rebecca Foon
« Snow Day for Lhasa »
interprétée par Esmerine et Patrick Watson
écrite et composée par Bruce Cawdron, Rebecca Foon, Patrick Watson, Andrew Barr, Sarah Pagé, Robbie Kuster, Mikhail Stein
avec l’aimable autorisation de Constellation Records
publiée par Secret City Publishing Inc. et Third Side Music Inc.
enregistrement et mixage de la musique (Sky Barn)
Pietro Amato
mixage (ONF)
Isabelle Lussier
montage
Sharron Mirsky
Elise Simard
montage additionnel
Terra Long
Nicolas Renaud
caméra
Mark Morgenstern
Mark O’Fearghaíl
directeur technique
Eloi Champagne
montage en ligne
Serge Verreault
titres et générique
Mélanie Bouchard
coordination technique
Randall Finnerty
Luc Binette
Maud Chayer
administratrice de studio
Rosalina Di Sario
coordonnatrice principale de production
Dominique Forget
coordonnateurs de studio
Faisal Moula
Barry Ahmad
traduction française
Daphné B.
mise en marché
Melissa Wheeler
Michelle Rozon
relationniste
Jennifer Mair
images d’archives
avec l’aimable autorisation de la famille Eskenazy
images du Downtown Eastside de Vancouver
tirées du film The Jungle Prescription
avec l’autorisation de Gaudete Films
produit avec l’aide financière de
bravoFACT (Fondation d’assistance au talent canadien)
une division de Bell Média Inc.
complété avec le soutien de
RiverStyx Foundation
et
Women Make Movies Production Assistance Program
productrices
Robin McKenna (Gaudete Films)
Jelena Popović (ONF)
producteur exécutif (ONF)
Michael Fukushima
THANADOULA
produit par Gaudete Films et l’Office national du film du Canada
© 2020
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À propos de Gaudete Films
La société de production torontoise Gaudete Films se spécialise dans le cinéma documentaire ingénieux et créatif. LE DON, sa production la plus récente, est un long métrage documentaire réalisé par Robin McKenna et inspiré du livre à succès The Gift, de Lewis Hyde. Le film est sorti en salle aux États-Unis et au Canada en 2019. Medicine, un long métrage documentaire qui porte sur l’ayahuasca, la médecine et la guérison, et auquel participe le Dr Gabor Maté, en est actuellement à l’étape de la postproduction.
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.