Oncle Thomas – La comptabilité des jours
2019 | 13 min
Technique mixte, gravure numérique et animation image par image
Sélections et prix
Prix du meilleur court métrage d'animation47th Annual Annie Awards, Los Angeles, U.S.A. (2020)
Prix du jury pour le court métrageFestival international du film d'animation d'Annecy, Annecy, France (2019)
Prix de la meilleure musique originale dans la catégorie courts métragesFestival international du film d'animation d'Annecy, Annecy, France (2019)
Grand Prix Anima Mundi International Animation Festival, Brésil (2019)
Prix de la meilleure bande sonoreAnima Mundi International Animation Festival, Brésil (2019)
Meilleur court métrageRiga International Film Festival – RIGA IFF, Riga, Latvia (2019)
Jury professionnel : 1er prix du meilleur court métrage d'animationChicago International Children's Film Festival, Chicago, U.S.A. (2019)
Prix spécial du juryCinanima International Animated Film Festival of Espinho, Portugal (2019)
Mention honorable - prix António GaioCinanima International Animated Film Festival of Espinho, Portugal (2019)
Sélection officielleFantoche – International Animation Film Festival, Baden, Switzerland (2020)
Plus de prix et sélections
Oncle Thomas – La comptabilité des jours aborde la relation privilégiée de Regina Pessoa avec son oncle. Ce film est un cri d’amour puissant envers cet homme marginal qui aura été déterminant dans la vie de la cinéaste, en plus d’avoir été son étincelle artistique.
Le court métrage rend un splendide hommage à ce poète du quotidien, obsédé par les chiffres et les calculs. S’inspirant de nombreux souvenirs, la cinéaste nous transporte au Portugal en lisant en toute confidence une lettre écrite à son oncle disparu. Cette approche narrative bouleverse autant qu’elle fascine, en plus de mettre en valeur une maîtrise formelle indéniable et une esthétique de gravure singulière qui forge, tout en textures, ombres et lumières, un récit à la fois intime et universel.
Cinéaste d’animation mondialement reconnue, Regina Pessoa signe ici son œuvre la plus personnelle. Un film d’envergure, coproduit par Ciclope Filmes, l’Office national du film du Canada et Les Armateurs, qui célèbre l’amour et la différence.
Courts Synopsis
50 mots
Oncle Thomas – La comptabilité des jours aborde la relation privilégiée de Regina Pessoa avec son oncle. Ce film est un cri d’amour puissant envers cet homme marginal qui aura été déterminant dans la vie de la cinéaste, en plus d’avoir été son étincelle artistique. Un splendide hommage à ce poète du quotidien.
Version une ligne
Oncle Thomas – La comptabilité des jours aborde la relation privilégiée de Regina Pessoa avec son oncle. Ce film est un cri d’amour puissant envers cet homme marginal qui aura été déterminant dans la vie de la cinéaste.
ENTRETIEN AVEC LA RÉALISATRICE REGINA PESSOA
Vous avez réalisé une trilogie sur l’enfance composée des films La nuit, Histoire tragique avec fin heureuse et Kali le petit vampire. Avec Oncle Thomas – La comptabilité des jours, qu’avez-vous exploré ? Pourquoi avoir choisi de réaliser un film sur votre oncle ?
Ça faisait longtemps que je voulais faire un film sur mon oncle Thomas. J’ai une affection particulière pour cet homme, car c’est avec lui que j’ai commencé à dessiner sur les murs de la maison de ma grand-mère, où il habitait. Il n’était pas une personne au comportement social dit « normal » (famille, travail, compétition, etc.). En ce sens, il était un peu marginal. Mais il était un homme bon, gentil et généreux avec ses neveux et nièces. De ce que j’ai pu comprendre, il y avait eu des malheurs dans la famille et ça avait bouleversé mon oncle, accentuant son caractère obsessionnel. Ça m’a toujours blessée qu’il ne soit pas respecté par la famille et les gens de son village. Et je me suis dit : « Pourquoi mon oncle ne pourrait-il pas être célébré ? » J’ai voulu montrer qu’une personne n’a pas besoin de faire des choses extraordinaires pour être importante dans notre vie. Et c’est devenu ma motivation pour ce film. Bien sûr, je parle à nouveau de l’enfance dans Oncle Thomas, mais je la mets en perspective, en partant du point de vue de l’adulte que je suis devenue.
Pourquoi avoir choisi plusieurs techniques d’animation ? Parlez-nous de votre démarche. Votre esthétique particulière est fortement liée à la gravure. Comment avez-vous développé ce style ?
Depuis le début du projet, j’avais l’intention d’utiliser des techniques mixtes. Je voulais continuer de développer mon style, mais je désirais aussi utiliser un peu d’animation image par image pour animer les notes, les journaux intimes et les objets que j’avais gardés de mon oncle. Mon ambition était de réussir à combiner ces différentes techniques, tout en créant une cohérence esthétique. Au départ, je crois que j’ai commencé à utiliser la gravure animée à cause de ma formation : j’ai étudié en peinture à l’École des beaux-arts de Porto. Alors, quand je me suis mise à travailler en animation, mes réflexions sur les techniques à utiliser n’étaient jamais celles d’un animateur. Pour moi, c’est extrêmement difficile de calculer le nombre de dessins à faire et de déterminer quelle technique convient le mieux à l’équilibre durée/histoire/budget. Je pense plutôt aux aspects esthétiques et à la façon dont ceux-ci vont contribuer à valoriser le récit. Or, la technique de gravure animée que j’ai développée permet de créer des univers riches : le mouvement y est organique, vivant, plus dramatique. De plus, cette technique me permet d’obtenir des textures incroyables, tout en jouant avec les zones d’ombre et de lumière. J’utilise la gravure animée depuis mes tout débuts : d’abord, la gravure sur plâtre pour La nuit et sur papier pour Histoire tragique avec fin heureuse ; ensuite, pour Kali le petit vampire, j’ai plongé dans l’ère numérique, utilisant des outils particuliers pour préserver mon style.
Ce film marque votre troisième collaboration avec l’ONF. Parlez-nous de votre travail avec le Studio d’animation et de vos expériences marquantes.
Oncle Thomas – La comptabilité des jours est le troisième film que je fais en coproduction avec l’ONF. Cette collaboration a commencé en 2002 et a été extrêmement importante : pour chacun des films que j’ai réalisés, j’ai pu faire un parcours et un apprentissage qui m’ont permis de passer à un autre niveau. Je me sens privilégiée de pouvoir travailler avec cette institution. Bien sûr, il y a eu des expériences et des histoires remarquables. Parmi ces nombreux moments, je me souviens de l’enregistrement de la voix de Christopher Plummer pour Kali le petit vampire. Ça a été une expérience particulière, une vraie aventure ! D’abord, j’ai volé du Portugal à New York, où j’ai rencontré la productrice Julie Roy, qui arrivait de Montréal. Par la suite, un chauffeur nous a conduites à un endroit incertain au milieu des champs et des bois… jusqu’à ce qu’on parvienne au studio de son situé dans une clairière au milieu d’une forêt. Peu de temps après, Christopher Plummer est arrivé et s’est exclamé en souriant : « Qui sont ces deux dames exotiques ? » Julie et moi, une blonde et une brune, on souriait bêtement comme des groupies. On a dirigé l’enregistrement qui a été fait avec maîtrise et humilité par ce grand comédien… et puis il est parti. Tout a été très rapide ! Finalement, Julie et moi, on a été reconduites à l’aéroport. On avait l’impression d’avoir vécu une espèce de rêve tellement tout semblait irréel. Et on continuait de sourire bêtement, heureuses d’avoir connu ce moment unique et improbable.
Pouvez-vous nous parler de la musique utilisée dans le film ?
La magnifique musique du film a été composée par Normand Roger. C’était la deuxième fois qu’on travaillait ensemble. En plus, on partage une propriété au Portugal (c’est un peu comme si on était de la même famille). Bref, depuis le début du projet, il était convenu que Normand ferait la musique et toute la bande-son. Il m’a même dit que je pourrais utiliser ses compositions lors de la création de l’animatique ; alors, je l’ai fait. Je réfléchis beaucoup au type de musique que je veux dans mes films. Cette fois, je voulais la présence d’un violon, car mon grand-père en jouait et mon oncle adorait cet instrument. Par ailleurs, étant donné le caractère autobiographique du film, l’équipe a décidé que ce serait à moi de faire la voix de la fillette. On a donc enregistré, dès le début, une maquette pour l’animatique. J’ai aussi demandé à Abi (Feijó) de faire un essai pour la voix d’oncle Thomas. On a tellement aimé le résultat qu’on a décidé qu’il ferait aussi la voix pour la version finale du film. Normand a orchestré ces éléments sonores, tout en composant une musique prodigieuse, forte et sensible.
Est-ce que ce film est entièrement basé sur des expériences vécues ?
Tout, dans ce film, est vrai. Je dessinais à côté d’oncle Thomas pendant qu’il écrivait ses notes et faisait ses calculs ; je dessinais avec lui sur les murs ; il allumait le feu de la cheminée et partageait ses sandwichs avec moi pour me consoler ; et la promenade en moto a vraiment eu lieu — c’était durant le mois de mai, le jour de l’Ascension. Je m’en souviens bien, car c’est un événement pendant lequel les Portugais vont dans les champs pour pique-niquer et cueillir une tige de blé, une branche d’olivier et un coquelicot. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai dessiné un champ de coquelicots dans le film. Ce fut une journée inoubliable pour moi… Oncle Thomas m’a aussi réellement dit une fois qu’il était un homme mélancolique et qu’il avait eu une amoureuse un jour. Et quand je frappais à sa porte et qu’il n’était pas en forme, il criait vraiment qu’il était en panne et m’ordonnait de partir. Beaucoup plus tard, je lui ai vraiment dit au téléphone que je l’aimais et il m’a vraiment répondu : « Bien sûr, bien sûr, on s’aime tous les uns les autres. » Je dois avouer que je n’étais pas spéciale pour lui, car il traitait tous ses neveux et nièces de façon égale. Mais comme j’habitais à côté de chez lui, je le voyais beaucoup plus souvent que mes autres cousins et cousines… Au début du projet, j’ai commencé par dessiner deux enfants dans le scénarimage : ma sœur et moi. Mais les producteurs trouvaient que le récit devenait trop confus — on ne savait plus qui racontait l’histoire. Alors, j’ai dû enlever ma sœur. Il y a juste un détail dans le film qui ne s’est jamais déroulé : oncle Thomas ne m’a jamais mis une plume dans les cheveux. J’ai inventé ce moment pour faire allusion à une autre scène du scénarimage qui avait été rejetée. D’ailleurs, tous ces moments sont arrivés séparément dans le temps et pas dans l’ordre montré dans le film ; j’ai dû trouver une façon de les relier pour créer une certaine continuité.
Il y a une scène amusante dans le film, celle où vous poursuivez, avec votre oncle, un petit lapin blanc. S’agit-il d’un clin d’œil au roman Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll ou encore au fameux lapin du Festival d’Annecy ?
Depuis mes études à l’université, je suis une grande admiratrice d’Alice au pays des merveilles (mon projet de fin d’études aux beaux-arts était lié à ce livre). Dès que j’en ai l’occasion, j’y fais référence dans mes créations. Et cela ne change pas avec mon dernier film. Il y a bien sûr la présence du Lapin blanc, mais je considère également oncle Thomas comme une représentation du Chapelier fou inventé par Carroll.
Bande-annonce
Pause ONF | Regina Pessoa
Matériel promotionnel
Images
Équipe
Générique
Ciclope Filmes
Office national du film du Canada / National Film Board of Canada
Les Armateurs
présentent
avec le soutien de
Centre National du Cinéma et de l’Image Animée
Aide a la coproduction d’oeuvres cinématographiques franco-portugaises
et la participation de
Phil Davies
Arte France
ce film a bénéficié d’une residence à
Ciclic Animation
Réalisation, idée et storyboard
Regina Pessoa
Musique et conception sonore
Normand Roger
Consultant à la Scénarisation
Andreas Hykade
Animation
Regina Pessoa
André Marques
Sara Naves
Alexandre Braga
Sylvie Trouvé
Dale Hayward
Marc Robinet
Soukaïna Najjarane
Nils Delot
Peinture
Regina Pessoa
Sara Naves
André Marques
Alexandre Braga
Décors de plateau
Colectivo Monte
Voix
Regina Pessoa
Abi Feijó
Compositing
Nicolas Liguori
Montage
Abi Feijó
Chef d’orchestre
Denis Chartrand
Musiciens
Alain Aubut
Amélie Benoit Bastien
Anne Beaudry
Julie Triquet
Samuel Martins Coelho
Enregistrment musique et voix
Alexandre Braga
Pierre Yves Drapeau
Studio de son
Estúdios Adega
Studiotoons
Mixage
Isabelle Lussier
Montage en ligne
Serge Verrault
Direction générale déléguée
Ivan Rouveure
Marion Delord
Directrice du développement
Delphine Nicolini
Coordination de production
Laetitia Seguin
Michèle Labelle
Directeur juridique
Mathieu Bardou
Administration
Anne-Marie Bousquet
Diane Régimbald
Karine Desmeules
Mylene Augustin
Comptabilité
Luís Pereira
Serge Colibert
Direction technique
Pierre Plouffe
Stephan Baril
Yannick Grandmont
Coordination technique
Jean-François Laprise
Soutiens technique
Adobe France
AnimDessin2
ESAD
Wacom
Mise en marché
Geneviève Bérard (ONF/NFB)
Laetitia de Langlade del Fabbro (Les Armateurs)
Salette Ramalho (Agência da Curta Metragem)
Traduction
Clare Kitson
Harry Cleven
Marcy Page
Regina Pessoa remercie
Abi Feijó
Andreas Hykade
Harry Cleven
Phil Davies
Remerciements
André Bekhazi
Elina Löwensohn
Film Bilder
Guido Möeller
Joaquim Magalhães
Juliana Constantino
Mana São
Marcy Page
Maria Silvestre
Mohamed Beyoud
Neyla Majdalani
Sabine Mende
Sérgio Afonso
Thomas Meyer-Hermann
Verena Niepoort
Producteurs
Abi Feijó
Julie Roy
Reginald de Guillebon
Producteur associé
Phil Davies
Coproduction
Ciclope Filmes
Office national du film du Canada
Les Armateurs
Avec le soutien de
Instituto do Cinema e Audiovisual
Office national du film du Canada
Phil Davies
Ciclic – Région Centre – Val de Loire en partenariat avec le CNC
Regina Pessoa
Arte France / unite de programmes cinema -Hélène Vayssières
Académie Libanaise des Beaux Arts de Beyrouth
© 2019 Ciclope Filmes | ONF/NFB | Les Armateurs
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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À propos de Ciclope Filmes
Ciclope Filmes est un studio de production de films d’animation créé en 2002 par Abi Feijó dans le but de produire essentiellement des courts métrages d’animation d’auteur, et en particulier ceux de Regina Pessoa.
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.
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À propos de Les Armateurs
Les Armateurs sont une société française de production de films et de séries d’animation fondée en 1994.
Forts de plus de 20 ans d’expérience et de quatre nominations aux Oscars, Les Armateurs ont connu de nombreux succès au cinéma (Kirikou et la sorcière en 1998, Les triplettes de Belleville en 2003, Ernest et Célestine en 2012, Brendan et le secret de Kells en 2019), s’imposant comme l’une des sociétés phares de la production de films d’animation en France.
Parmi les nombreuses séries produites, T’choupi et Martine sont désormais célèbres, et Les grandes grandes vacances a été unanimement saluée par le public et la critique.
La ligne éditoriale de la société est exigeante, proposant un cinéma d’auteur familial, original et ambitieux. Chaque projet est un « coup de cœur », mêlant parti pris esthétique et qualité d’écriture. La nouvelle production des Armateurs, Les hirondelles de Kaboul, adaptation d’un livre engagé, ne déroge pas à la règle.
Les Armateurs développent actuellement la série feuilletonnante Runes, une création originale ambitieuse alliant qualités graphiques et narratives. Un nouveau projet d’envergure pour la société.