Les salles de conservation de la collection de l’ONF
L’ONF : une référence mondiale en matière de préservation, de restauration et de numérisation
L’ONF est reconnu internationalement dans les domaines de la préservation, de la restauration et de la numérisation d’œuvres audiovisuelles. L’institution a numérisé l’entièreté de sa collection active, soit environ 60 % des plus de 13 000 titres produits au cours des huit dernières décennies, et ce travail colossal se poursuit avec la préservation de ses productions actuelles et futures, afin que le public du Canada et du monde entier ait accès au patrimoine audiovisuel canadien. Par une veille technologique constante, des investissements en recherche et développement et des collaborations avec de nombreuses entreprises nationales et internationales des secteurs public et privé, l’ONF s’assure de mettre en place les technologies permettant de garantir la pérennité des œuvres de créateurs et d’artisans qui présentent les histoires et les perspectives canadiennes de manière audacieuse et originale. Cette collection demeure ainsi vivante et accessible, en plus d’être en constante progression.
De nouvelles salles de conservation et de numérisation
Les salles de conservation et de numérisation de la collection seront déménagées au cours de l’automne 2019 dans un nouvel édifice de l’arrondissement Saint-Laurent à Montréal, au 4725, rue Cousens, propriété du groupe Montoni. Avec ce nouveau bâtiment, l’ONF disposera d’un centre de données et de conservation à la fine pointe de la technologie, permettant de rendre accessible rapidement le riche patrimoine audiovisuel de l’ONF. Plus qu’un simple dépôt d’archives, ce centre sera un lieu d’expertise, un véritable laboratoire qui permettra de faire le pont entre les technologies du passé et celles du futur. Près d’une quinzaine d’experts y continueront leur travail de conservation, de revitalisation et de numérisation, dans le but de rendre la collection de l’ONF toujours plus accessible. Cette collection que l’on qualifie de « vivante » — car elle ne cesse de croître et d’être de plus en plus accessible — est en grande partie offerte gratuitement en ligne sur ONF.ca.
Une accessibilité en tout temps et sur toutes les plateformes pour le public
Il est à noter que les salles de conservation de l’arrondissement Saint-Laurent sont connectées par un lien haute vitesse à l’Îlot Balmoral, au centre-ville de Montréal, où se trouve le siège social de l’ONF. Un accès simple et permanent aux archives numériques est ainsi assuré. Cela permet au public d’avoir accès aux œuvres de la collection comme aux productions les plus récentes, que ce soit dans les festivals, les communautés, à la télévision, en salle et en ligne.
Une grande diversité d’éléments conservés
L’édifice du 4725, rue Cousens, d’une capacité de plus de 2950 mètres cubes, comptera environ 190 000 éléments de toutes sortes, dont :
- des bobines 16 mm et 35 mm ;
- différents types de cassettes, dont des cassettes vidéo, des Betacam numériques, etc. ;
- des objets de collection de différentes catégories :
- matériel technique : caméras, projecteurs, moviolas, Sprocketape (appareil compact d’enregistrement de son inventé à l’ONF par Chester Beachell dans les années 1950, antérieur aux magnétophones portatifs) ;
- œuvres : présentoirs vitrés de films d’animation, marionnettes, dessins (comme ceux du film Le chapeau de Michèle Cournoyer), éléments de décors (comme la chaise du film Il était une chaise de Norman McLaren) ;
- prix : Oscar honorifique, Gémeaux, prix Écrans canadiens, Boomerang, Numix, Palmes d’or.
Dans le cadre du déménagement du siège social de l’ONF, un processus d’élagage du matériel de tournage non utilisé a été amorcé pour conserver ce qui a de la valeur sur le plan patrimonial, voir ce qui pourrait être rendu accessible à la clientèle d’Archives ONF (plans d’archives) et évaluer ce qui doit être retiré des salles de conservation.
À noter : la photothèque se trouve au siège social de l’ONF à l’Îlot Balmoral, au centre-ville de Montréal. On peut également consulter plus de 800 photoreportages créés à l’ONF entre 1955 et 1971 sur un site web créé par l’Institut canadien de la photographie : photoreportages.ca.
Des copies en double soigneusement préservées
Pour respecter les règles de préservation de l’ONF, un double de tout ce qui a été produit et conservé dans sa collection est accessible dans un second site, qui se trouve dans une ancienne mine, donc sous terre. Cela permet des conditions exceptionnelles et uniques de préservation. L’ONF y conserve également des productions IMAX®.
Les autres éléments se trouvent à Bibliothèque et Archives Canada (BAC), notamment des copies 35 mm datant d’avant la centralisation des salles de conservation au milieu des années 1990.
De plus, grâce à la technologie de stockage et à un lien haute vitesse, le siège social de l’ONF à l’Îlot Balmoral agit aussi comme deuxième lieu de conservation pour les productions entièrement numériques.
La numérisation et la restauration à l’ONF : une clé pour plus d’accessibilité
On l’a mentionné plus tôt, l’ONF est reconnu internationalement dans les domaines de la préservation, de la restauration et de la numérisation d’œuvres audiovisuelles, notamment pour la qualité de son travail et de sa réflexion pour assurer au mieux la pérennité de sa collection. À l’ère du numérique, la préservation, mais aussi l’accessibilité de la collection, passe par la numérisation. Voici quelques exemples concrets qui montrent comment l’ONF travaille pour l’avenir en ce sens.
- Dans les dernières années, l’ONF a suivi ces quatre règles d’or d’archivage à long terme :
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- Un processus pour assurer la vérification continue de l’intégrité des données stockées a été établi.
- Des formats de fichiers numériques ouverts ont été choisis afin d’éviter le recodage fréquent des données.
- L’équipe d’experts de l’ONF a prévu de façon proactive l’obsolescence du matériel de stockage.
- L’ONF conserve deux exemplaires de chaque élément d’actif médiatique en faisant appel à deux technologies très différentes et dans deux emplacements entièrement distincts.
- La numérisation est un processus qui demande des équipements spécialisés et une expertise dans la manipulation de pellicules, de plus en plus rare à trouver.
- Cela demande également du temps. Par exemple, pour un long métrage documentaire en 35 mm d’une durée de 2 h 30, le temps de numérisation équivaut à trois fois la durée du film, soit 7 h 30.
- Le processus de restauration nécessite aussi une connaissance approfondie de l’époque à laquelle le film a été tourné, afin d’améliorer l’état de l’œuvre sans la dénaturer. Par exemple, pour le documentaire oscarisé La forteresse de Churchill (1941, 21 min), la restauration a demandé une recherche poussée sur ce titre, qui a remporté le premier Oscar® de l’ONF. Une soixantaine d’heures ont été nécessaires pour corriger détails et imperfections.
- Fort de son expertise, l’ONF s’appuie aussi sur des collaborations avec plusieurs partenaires canadiens et étrangers pour continuer de préserver et de mettre en valeur sa riche collection patrimoniale, toujours en évolution. Voici quelques exemples.
- Avec Atempo (France): après un premier partenariat en 2010 pour préserver, au format numérique, tout le contenu audiovisuel grâce à Atempo Digital Archive (ou ADA), cette collaboration a été renouvelée en 2019 pour les 10 prochaines années afin d’intégrer les avancées technologiques d’Atempo dans les domaines de la production audiovisuelle de l’ONF et de la distribution.
- Avec Rhizome (États-Unis): cette collaboration technique, amorcée en 2018, vise à donner un accès durable à la centaine de productions interactives et d’œuvres d’art numériques de la collection de l’ONF grâce à la plateforme web en source libre Webrecorder, un projet amorcé par Rhizome et que l’ONF contribue à développer en logiciel libre. Ce partenariat tend à une amélioration significative de Webrecorder pour les besoins de l’ONF et de l’industrie.
- Avec Sony (Japon): cette collaboration technique permet d’intégrer la technologie d’archivage sur support optique à la solution Atempo Digital Archive.
Quelques éléments techniques : nouvelles salles de conservation et de numérisation de l’ONF
Adresse : 4725, rue Cousens, Montréal (arrondissement de Saint-Laurent)
Superficie :
29,81 m de façade et 59,8 m de profondeur avec un plafond à 7,3 m, pour une capacité de plus de 2950 mètres cubes. À titre de comparaison, la capacité des anciennes salles de conservation au 3155, chemin de la Côte-de-Liesse était d’un peu plus de 4000 mètres cubes.
Nombre d’éléments conservés :
Environ 190 000 éléments (bobines, cassettes, objets de collection, etc.).
Nombre d’employés qui déménageront dans le bâtiment :
Une quinzaine.
Équipement de numérisation :
Trois numériseurs de films, un numériseur de son, une robotique d’archivage ainsi que tous les équipements du laboratoire.
Quelques éléments historiques
- L’ONF conserve également des films datant d’avant sa fondation en 1939, produits par le Canadian Government Motion Picture Bureau (dissous en 1941), par exemple :
- des films de la Première Guerre mondiale, dont La bataille d’Arras (1917), Écrasement d’avion (1918), Valenciennes 1 (1918) et Valenciennes 2 (1918), offerts sur ONF.ca ;
- des films de Parcs Canada, notamment avec Grey Owl, dont Beaver People (1928) et Beaver Family (1929), offerts en anglais sur NFB.ca.
- Saint-Laurent a été choisi pour accueillir le siège social de l’ONF inauguré en 1956 au 3155, chemin de la Côte-de-Liesse, où l’on voulait tout avoir sous le même toit, dont les salles de conservation, un plateau de tournage et des laboratoires.
- L’entrepôt de Kirkland était utilisé pour éloigner les pellicules de nitrate, très inflammables, du reste des activités de l’ONF. Lors de son incendie en 1967, plus de 60 000 boîtes de films de l’ONF ont été perdues, soit 13 millions de mètres de films tournés entre 1940 et 1952. Cela représente, pour les 2150 œuvres touchées, la perte de copies 35 mm en bon état. Pour plusieurs de ces films datant de la Deuxième Guerre mondiale, il ne reste plus que des copies souvent usées.
- Afin de minimiser le risque de pertes et d’appliquer les meilleures normes de l’industrie, la centralisation des salles de conservation s’est faite au milieu des années 1990, pour que la collection soit bien répertoriée et dans de bonnes conditions, notamment en ajoutant des salles réfrigérées et à l’humidité contrôlée.
- Des boîtes de films ont été spécialement conçues pour la conservation de la collection de l’ONF : on les reconnaît grâce à leur couleur jaune, entre autres. Pour remplacer les boîtes de carton et de métal, elles ont été développées à l’ONF à la fin des années 1990 avec l’aide d’une compagnie de Québec, STIL, et sont maintenant vendues partout dans le monde. Elles sont ventilées et faites de polypropylène pour bien protéger les films de la dégradation et de la poussière, de la saleté et des corps étrangers, respectant les plus hauts critères de préservation.
- Seule trame sonore de film signée John Coltrane qui soit connue à ce jour, l’album Blue World comporte huit versions de compositions classiques spécialement créées pour le long métrage emblématique de Gilles Groulx Le chat dans le sac, en 1964. Soigneusement conservée par les spécialistes de l’ONF à Montréal, cette trame a paru sous l’étiquette de disques Impulse! en septembre 2019, après avoir été remarquée au moment où le film a été proposé en ligne sur ONF.ca.
- La collection de l’ONF continue d’inspirer les cinéastes d’aujourd’hui. Pensons à Luc Bourdon et à ses longs métrages La mémoire des anges (2008) — créé à partir de films de l’ONF des années 1950 et 1960 — et La part du diable (2017) — qui propose un regard singulier et nouveau sur la Révolution tranquille durant les années 1970 à grand renfort d’extraits de près de 200 films de la collection.
Relations de presse
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Marie-Claude Lamoureux
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-297-7192
m.c.lamoureux@onf.ca | @MC_ONF
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF), le producteur et distributeur public canadien d’œuvres audiovisuelles primées, collabore avec des créateurs et créatrices de talent à l’échelle du pays pour proposer des documentaires, des animations d’auteur, des récits interactifs et des expériences participatives. Il prend des mesures concrètes pour combattre le racisme systémique et devenir une organisation plus ouverte et diversifiée. Il s’emploie en outre à affermir la production autochtone et à promouvoir l’équité des genres dans les secteurs du cinéma et des médias numériques. Les productions de l’ONF ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 12 Oscars. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.