Je suis OK
2018 | 6 min
Encre et peinture sur papier
Sélections et prix
Nomination : Court métrage d'animation brittaniqueBAFTA 2019 (British Academy Film Awards)
Sélection officielleAnnecy 2018
Sélection officielleOttawa International Animation Festival 2018
Sélection officielleDok Leipzig - 2018
Sélection officielleLondon International Animation Festival - 2108
Sélection officielleFestival du nouveau cinéma (FNC) - 2018
Sélection officielleFestival international de Film d’ Édimbourg 2018
Sélection officielle Festival international du court métrage au Saguenay 2019
Sélection officielleTRICKY WOMEN/TRICKY REALITIES International Animation Film festival, Vienna, Austria (2020)
Inspiré de la vie et de l’œuvre d’Oskar Kokoschka (1886-1980)
La Première Guerre mondiale fait rage. Sa tumultueuse relation amoureuse avec Alma Mahler ayant pris fin, l’artiste expressionniste autrichien Oskar Kokoschka part au combat. Grièvement blessé sur le front russe, Oskar est saisi d’une fièvre accompagnée de souvenirs et de visions fugaces tandis que les secouristes le transportent à travers la forêt. Ludique, inventif et audacieux, I’m OK (Je suis OK) explore les blessures visibles et invisibles découlant de la peine d’amour et des traumatismes.
L’artiste britannique Elizabeth Hobbs (The Emperor, The True Story of Sawney Beane, G-AAAH) signe la réalisation, le montage et l’animation de I’m OK, un court métrage qui se distingue par une bande sonore entraînante aux accents lyriques ainsi que de magnifiques dessins à l’encre et à la peinture créés spontanément par l’artiste au banc d’animation. Inspirées par l’art d’Oskar Kokoschka, les images font d’abord figure de vagues souvenirs avant de prendre forme, puis d’exister… et de disparaître aussi rapidement qu’elles sont nées.
Coproduit par Animate Projects, l’Office national du film du Canada et Elizabeth Hobbs, I’m OK s’inscrit dans la fascination de la réalisatrice pour les techniques artisanales et les personnages historiques étranges, mais bien réels.
Court Synopsis
La Première Guerre mondiale fait rage. Ayant vécu une douloureuse rupture amoureuse, l’artiste expressionniste Oskar Kokoschka part au combat. Lorsqu’il est grièvement blessé sur le front russe, les souvenirs et les visions s’emparent de son esprit tandis que les secouristes le transportent à travers la forêt. Divertissant et inventif, I’m OK (Je suis OK) explore les profondes blessures infligées par le chagrin d’amour et par les expériences traumatisantes.
Extrait
Entrevue avec Elizabeth Hobbs
Comment êtes-vous tombée sur Oskar Kokoschka ? Qu’est-ce qui vous a intéressée chez lui ?
Je l’ai découvert pour la première fois lors d’une résidence d’artiste qui m’a été offerte par le Tricky Women Film Festival de Vienne. J’ai vu son travail dans les musées de Vienne. Puis, j’ai trouvé une photo de sa poupée Alma, une poupée grandeur nature qu’il avait commandée à Hermine Moos. J’ai commencé à faire des recherches sur son histoire avec Alma Mahler et j’ai réalisé que les estampes et les pièces de théâtre qu’il a créées sur leur relation étaient beaucoup plus fascinantes que la poupée, qui, je pense, représentait un moment de folie, voire un moment à oublier.
Saviez-vous que vous déteniez là une histoire ou l’avez-vous découvert plus tard ?
J’ai d’abord aimé le mélange de thèmes qui ont émergé entre 1912 et 1915 : la relation extrêmement passionnée entre Alma et lui, combinée à son expérience de la guerre, et puis j’ai trouvé une tonne de documents dessinés et écrits qu’il avait produits à cette époque, ce qui a créé une sorte d’histoire.
L’art de Kokoschka a-t-il influencé l’aspect du film ?
Oui, tout à fait. Le film est un dialogue entre son travail et le mien, en particulier ses lithographies et ses dessins, mais aussi ses journaux intimes, ses pièces de théâtre et son autobiographie. J’ai utilisé des éléments de son travail ou de son écriture comme points de départ pour chaque plan ou scène ; je les dessinais plusieurs fois pour leur donner vie, jusqu’à ce qu’en émerge quelque chose.
Qu’est-il arrivé à Oskar Kokoschka après sa guérison ?
Il a mené une vie longue et prolifique en tant que grand artiste. Ses toiles et ses estampes sont collectionnées par des musées et des galeries du monde entier. Il n’a pas toujours vécu en Autriche. Après avoir été qualifié d’artiste dégénéré par les nazis en 1934, il a déménagé à Prague, puis en Écosse pendant un certain temps, pour finalement s’installer en Suisse, où il est mort en 1980.
Qui était Alma Mahler ? C’est manifestement une femme qui a eu un fort effet sur les hommes !
Oui, je pense que c’était le cas, et ce, durant toute sa vie ! C’est une personne vraiment intéressante. Alma Mahler (1879-1964) était compositrice, mais elle a dû renoncer à la musique lorsqu’elle est devenue l’épouse de Gustav Mahler, avec qui elle a eu deux enfants. Quand elle a rencontré Oskar, elle portait encore le deuil de Mahler. Après sa liaison de trois ans avec lui, elle a épousé Walter Gropius, puis Franz Werfel.
Bien que le film traite évidemment du chagrin d’amour, il offre aussi une réflexion sur ce que nous appelons maintenant le SSPT (syndrome de stress post-traumatique) et sur la manière dont l’expérience de la guerre est traumatisante pour les gens. Était-ce un aspect que vous vouliez également aborder dans le film ?
La trame du récit est peut-être trop courte pour aborder le syndrome de stress post-traumatique, et le film l’est possiblement lui aussi ! Mais j’essayais d’évoquer le chaos et le drame de ce moment pour Oskar Kokoschka, alors que beaucoup d’expériences et de sentiments intenses sont entrés en collision.
Il semble y avoir beaucoup d’improvisation ou de créativité instinctive dans votre travail. Cela comporte évidemment son lot de risques, mais j’imagine que cela peut être très libérateur ?
Oui, c’est comme ça que j’aime travailler. Toute la magie se produit au banc d’animation, dans l’instant présent, avec les matières. Je commence par un dessin, une phrase ou une action, que j’anime le plus longtemps possible jusqu’à ce que je manque de temps ou d’idées, puis j’assemble le tout, je passe en revue ce que j’ai et procède à un autre essai. Il y a beaucoup de matériel qui est laissé de côté, mais je travaille très vite, donc je ne pense pas que cela exige plus de temps que de faire un plan et de le réussir du premier coup.
Vous faites partie des animateurs de moins en moins nombreux qui adoptent une sorte d’approche artisanale et « vieille école » de l’animation. Vous avez travaillé avec des machines à écrire, des tampons, des impressions de papillons et, pour I’m OK, des dessins à l’encre (humide). Pouvez-vous nous parler de ce qui a conduit à cet amour pour ce type d’animation et nous dire pourquoi vous continuez à travailler ainsi ?
Je viens de l’univers des arts d’impression, j’aime donc pouvoir travailler avec les matières, et être capable d’explorer leurs propriétés et le potentiel de créer du mouvement de manière non traditionnelle. Donc, bien que l’œuvre soit indéniablement de la vieille école, ou traditionnellement captée, je suis toujours à la recherche de nouvelles façons ludiques de faire de l’animation avec des moyens limités.
Vous avez travaillé avec et sans dialogue. Dans I’m OK, il n’y a pas de dialogue et vous comptez vraiment sur les images et la percutante musique d’opéra. Trouvez-vous plus difficile de devoir vous en remettre au pouvoir des images pour transmettre une histoire ou un ton au public ?
Oui, c’est certainement un nouveau défi de faire un film sans dialogue, parce que dans les films précédents, j’ai vraiment aimé transmettre l’humour par les mots. I’m OK est différent, parce qu’il traite d’amour et de guerre, et aussi d’un artiste. Par conséquent, ses œuvres, combinées à la musique, rendaient les mots superflus.
Vous avez choisi une musique d’opéra pour le film (en plus d’un bref intermède musical). Pourquoi avez-vous opté pour l’opéra ?
Dans un document autobiographique que j’ai trouvé dans les archives d’Oskar Kokoschka, il citait Orphée et Eurydice, de Gluck, comme l’une de ses inspirations. Il a également créé de nombreuses estampes sur sa relation avec Alma sur le thème d’Orphée, alors j’ai trouvé le lien dont j’avais besoin. De plus, la musique permettait de faire saisir le drame et la passion, tout en donnant une voix à Alma.
Tous vos films traitent de ces périodes un peu bizarres et de gens qui ont marqué l’histoire. D’où vient cet intérêt et pourquoi cela vous fascine-t-il tant ? Je me demande aussi ce que vous espérez que le public en retirera après avoir fait connaissance avec ces gens oubliés.
Dans la plupart des films, j’ai aimé commencer par un épisode réel ou une personne réelle, qu’il s’agisse de gens célèbres, comme Bonaparte, ou inconnus, comme l’officier du gouvernement impérial Fromblad, puis j’ai imaginé un nouvel angle ou thème pour eux. À mon avis, cela offre l’avantage d’avoir un élément de vérité auquel s’accrocher, mais avec des possibilités d’humour, de variations ou de nouvelles perspectives. Oskar Kokoschka est bien connu en Europe, alors c’est peut-être l’occasion de le faire connaître ailleurs, mais aussi d’apprécier le point de vue d’une artiste féminine sur son travail.
Processus créatif
S’inspirant de l’écriture, des peintures et des estampes d’Oskar Kokoschka, Elizabeth Hobbs a travaillé directement au banc d’animation. Utilisant encre et peinture sur papier, elle a capté les images alors que l’encre était encore humide. C’est au montage, où certaines images ont été reprises lorsque nécessaire, que le récit a pris lentement forme.
À propos d'Oskar Kokoschka
Oskar Kokoschka (1886-1980) est un artiste et dramaturge expressionniste autrichien. Ses peintures, estampes et pièces de théâtre se caractérisent par leur audace stylistique et par le recours à la couleur pour exprimer la psychologie profonde de ses sujets.
En 1912, Kokoschka, alors considéré comme l’enfant terrible de la scène artistique viennoise, entame une histoire d’amour intense avec Alma Mahler, veuve de Gustav Mahler et elle-même compositrice. Personnalité controversée à l’époque, Alma Mahler a inspiré amour passionné et dévouement à un grand nombre d’artistes, dont Gustav Mahler, Walter Gropius, Gustav Klimt et Franz Werfel. Sa biographe Françoise Giroud l’a décrite comme « une déesse ayant fait de chacun de ses amants un dieu ».
Oskar qualifie sa liaison avec Alma de période la plus tourmentée de sa vie. Quand ils ne font pas l’amour, il la peint. L’un de ses tableaux les plus acclamés, La fiancée du vent (aussi nommé La tempête, 1913), est un autoportrait de l’artiste allongé aux côtés de son amante.
La passion d’Oskar pour Alma tourne vite au contrôle et à l’obsession, et elle met fin à leur relation. L’artiste a le cœur brisé. En 1915, pendant la Première Guerre mondiale, il part au combat où il est gravement blessé d’une balle à la tête et d’un coup de baïonnette dans la poitrine.
En 1934, considéré comme un dégénéré par les nazis, il fuit l’Autriche avec son épouse, Olda, pour gagner Prague. Il devient citoyen britannique en 1946, et l’année suivante, il s’installe en Suisse où il vivra le reste de sa vie.
Images
Matériel promotionnel
Équipe
Générique
Écrit, réalisé et animé par
ELIZABETH HOBBS
Extraits musicaux
Danse des Furies
par Christoph Willibald von Gluck
de l’opéra Orphée et Eurydice
avec la permission de Countdown Media
Che fiero momento
par Christoph Willibald von Gluck
de l’opéra Orphée et Eurydice
avec la permission de Hungaroton
Air baroque
avec la permission de PIERRE YVES DRAPEAU
Conception sonore
SACHA RATCLIFFE
Mixage sonore
SERGE BOIVIN
Montage
ELIZABETH HOBBS
Montage en ligne
YANNICK CARRIER
Titres
MÉLANIE BOUCHARD
Directeur technique
ELOI CHAMPAGNE
Coordination technique
RANDALL FINNERTY
LUC BINETTE
Produit avec le support de
ARTS COUNCIL ENGLAND
ELEPHANT TRUST
ANGLIA RUSKIN UNIVERSITY
Photo d’archive de Erinnerung – ein Film mit Oskar Kokoschka
avec la permission de Filmarchiv Austria
Administration
VICTOIRE-ÉMILIE BESSETTE
ROSALINA DI SARIO
DOMINIQUE FORGET
Mise en marché
GENEVIÈVE BÉRARD
MICHELLE ROZON
Productrices
ABIGAIL ADDISON (ANIMATE PROJECTS)
ELIZABETH HOBBS
JELENA POPOVIĆ (ONF)
Producteurs exécutifs
GARY THOMAS (ANIMATE PROJECTS)
MICHAEL FUKUSHIMA (ONF)
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.