J’aime les filles
2016 | 8 min 12 s
Techniques : Dessin à l’ordinateur et rotoscopie.
Prix et festivals
Sélection officielleSundance Film Festival, Park City, Utah, États-Unis (2018)
Sélection meilleur court métrage d’animationCanadian Screen Awards 2017
Sélection officielleAnnecy 2017
Sélection officiellePalm Springs International ShortFest 2017
Sélection officielleimagineNATIVE Film + Media Arts Festival 2017
Meilleur LGBT court métrageNew York City Short Film Festival (NYC Shorts) 2017
GRAND PRIX pour le Meilleur court-métrage d'animation indépendantOttawa International Animation Film Festival
Sélection officielleCinequest Film & VR Festival 2017
Synopsis
Le premier amour est une expérience enivrante, unique et inoubliable!
Charlotte, Mathilde, Marie et Diane racontent avec franchise et candeur leurs premières histoires d’amour. Du coup de foudre à sens unique à l’attirance mutuelle, leurs récits cocasses et intimistes nous transportent au temps de la première fois.
Pour chacune d’entre elles, le moment de l’éveil sexuel a rejoint une prise de conscience identitaire : la découverte du désir homosexuel!
Dans un style unique et enjoué, la bédéiste et cinéaste d’animation québécoise Diane Obomsawin, alias Obom, porte sa dernière bande dessinée à l’écran. J’aime les filles regroupe quatre histoires vibrantes, tirées d’authentiques témoignages et portés comme à l’origine par des personnages anthropomorphes attachants.
En unissant ces voix de femmes singulières, Obom transmet un récit puissant et unique qui touche l’universel. À partir de récits imagés et fantaisistes, ce recueil de souvenirs de jeunesse nous fait revivre avec émotion et humour toute l’intensité du premier amour.
Ces moments fondateurs emblématiques forment un journal poignant, lumineux et rassembleur qui saura parler à tous les amoureux du monde.
Entrevue avec Diane Obomsawin
Peintre, illustratrice, bédéiste et cinéaste d’animation québécoise, Diane Obomsawin a récemment porté sa dernière bande dessinée à l’écran. Dans les studios de l’ONF, les planches de J’aime les filles, publié aux Éditions L’oie de Cravan en 2014, se sont transformées en un délicieux court-métrage d’animation sur le premier amour entre femmes. Avec finesse et humilité, elle signe un récit pour tous, à la fois comique, sensuel, poétique, féministe et éclairant.
Qu’est-ce qui change quand on adapte une bande dessinée au cinéma?
OBOM- Le film est vraiment différent de la bande dessinée, c’est un autre univers complètement. Les décors, la forme des personnages, tout change. Le film d’animation a tendance à perdre sur la ligne horizontale parce que, contrairement à la bande dessinée, on n’a pas le temps de raconter et de développer plusieurs histoires. Si j’avais adapté toutes les histoires de la bande dessinée dans mon film, il durerait au minimum deux heures. Par contre, le film gagne en verticalité, le récit s’épaissit avec la bande-son, le bruitage, les couleurs, le décor et la musique. En fait, le film ne perd pas, il gagne ailleurs, il peut être plus évocateur que la bande dessinée.
Quelle technique a été choisie pour faire le film?
La rotoscopie. Comme je voulais faire un film sensuel, on a filmé deux danseuses dans les studios de l’ONF, puis j’ai dessiné sur l’image filmée. J’aime les filles n’est pas un film psychologique. La décision de travailler avec des danseuses au lieu des comédiennes s’est imposée lorsque mon producteur Marc Bertrand m’a demandé de penser à la psychologie des personnages. J’ai réalisé que je ne fais jamais de psychologie, tout simplement parce que ça ne m’intéresse pas. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers les danseuses qui sont très à l’aise avec leurs corps pour un résultat plus physique, plus incarné que psychologique.
À cet égard, votre film contient tout un travail sur les corps et la démarche des personnages…
Au départ, je voulais que mon film soit sexy. Souvent, on pense que les femmes ne font rien dans l’intimité. C’est faux. Je voulais qu’on perçoive la complicité et le plaisir dans l’amour, l’étreinte amoureuse et le geste amoureux. En dessin, j’ai un style simple. Mon trait de crayon restitue l’essentiel, ce qui n’est pas tout à fait sexy à l’écran. J’ai donc mélangé mes dessins naïfs avec d’autres dessins plus réalistes que j’ai décalqués sur des peintures ou des photos représentant des corps de femmes nues. Et ça fonctionne! Pour la façon de marcher, je me suis entraînée à la campagne et j’ai trouvé une manière de trottiner qui est amusante à l’écran. Mais le plus important c’était les corps des filles ensemble. Les caresses et les mains… j’étais très contente du résultat.
Y avait-il des défis propres à transposer la nudité de certaines cases de la bande dessinée au cinéma?
Pendant une scène d’amour, un plan n’a pas fonctionné. Le matelas était trop mou et le résultat semblait maladroit après la rotoscopie. Je l’ai simplement retiré pour le remplacer par deux sauterelles qui font l’amour sur une brindille, la nuit, en face de la fenêtre éclairée de la chambre. Devant certains défis, on trouve souvent des solutions plus belles et plus évocatrices.
Le titre du film et de la bande dessinée renvoie à la célèbre chanson de Jacques Dutronc. Pourquoi l’avoir choisie?
J’aime l’idée que les femmes puissent s’approprier des références culturelles typiquement masculines. Par exemple l’alcool, le sexe, le rock, les filles! Ça m’amusait de faire référence à un tombeur de femmes emblématique de la culture populaire.
Comment avez-vous sélectionné les quatre histoires qui se retrouvent dans le film?
Instinctivement. J’ai choisi mon histoire parce que je voulais faire partie du récit avec mes amies. J’ai aussi choisi celle de Charlotte que je trouvais la plus romantique. Ensuite, j’ai pris celle de Mathilde que je trouvais la plus farfelue. Finalement, j’ai sélectionné celle de Marie que je trouvais la plus triste. J’ai choisi des extrêmes pour avoir un spectre assez vaste, mais j’ai un petit regret a posteriori. Je me rends compte que mon film aurait été plus complet s’il y avait eu une ou deux histoires de plus. J’ai l’impression que les 8 minutes passent trop vite. Mais c’est un regret mineur! Je pense que c’est un processus normal quand on finit un film de se questionner et d’imaginer ce qu’on ferait si on devait recommencer.
Pourquoi avoir choisi de faire des personnages aux faciès d’animaux?
Je n’ai pas un style réaliste. J’ai choisi de faire des têtes d’animaux pour différencier les personnages, par exemple avec de longues oreilles ou un museau. Aussi, ça fait plus attachant et coquin, ça ajoute un petit quelque chose. D’ailleurs, ça a drôlement fait plaisir aux filles qui ont raconté leurs histoires de se voir en chat ou en chien. Ça donne un détachement par rapport à elles-mêmes : elles arrivent à se reconnaître sans se reconnaître.
À qui s’adresse votre film?
J’y pense très peu pendant la création. C’est seulement une fois le film fini que j’ai réalisé qu’il s’adresse plus particulièrement aux jeunes en difficultés à cause de leur orientation sexuelle. Et de manière plus générale, je pense aussi qu’il s’adresse à tous les amoureux.
Bande-annonce
Matériel promotionnel
Images
Équipe
Générique
Scénario, animation, réalisation
Diane Obomsawin
Voix
Rosalie Daoust
Alice Tougas-St. Jak
Catherine Perron
Éliane Préfontaine
Conception sonore et musique originale
Judith Gruber-Stitzer
Infographie et animation
Janet Perlman
Montage image
Augustin Rioux
Musiciens
William J. Gossage
Judith Gruber-Stitzer
Christine Tassan
Montage voix
Pierre Yves Drapeau
Catherine Van Der Donckt
Tristan Capacchione
Bruitage
Monique Vézina
Enregistrements sonores
Geoffrey Mitchell
Padraig Buttner-Schnirer
Mixage
Jean Paul Vialard
« Le temps de l’amour »
Composée par Jacques Dutronc, Lucien Jean Morisse, André Michel Charles Salvet
Éditions musicales Alpha et Les Éditions Ad Litteram Inc.
Interprétée par Françoise Hardy
en vertu d’une licence accordée par Sony Music Entertainment Canada Inc.
Libération de droits
Lucie Bourgouin pour Permission Inc.
Directeur technique
Pierre Plouffe
Coordonnateur technique
Daniel Lord
Coordonnatrice de production
Michèle Labelle
Montage en ligne
Yannick Carrier
Prises de vues réelles / Rotoscopie
Comédiennes
Marie-Ève Carrière
Marie-Gabrielle Ménard
Marie-Hélène Montpetit
Directeur de la photographie
Éric Barbeau
Directeur de production
Khoa Lê
Assistant de production
Patrick Bouchard
Accessoiriste
Nancy Belzile
Merci à
Laura Babin
Lou Babin
Lili Rose Babin
Lou Beaulieu
Martin Bellemare
Anne-Marie Cadieux
Marie Charlebois
Renée Cossette
Helge Dascher
Mathilde Geromin
Fanny Jane
Alice Moreault
Mylène Savoie
Élise Simard
Laurie St-Jacques
Hélène Tanguay
Agente de mise en marché
Geneviève Bérard
Administratrice
Diane Régimbald
Équipe administrative
Diane Ayotte
Karine Desmeules
Productrice exécutive
Julie Roy
Producteur
Marc Bertrand
Studio d’animation / Programme français
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.