Droit comme un F
2015 | 3 x 60 min
Un documentaire en 3 parties d'une heure
En 1982, avec l’adoption de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, la Constitution canadienne reconnaît aux minorités linguistiques le droit à l’éducation dans leur propre langue. Mais les minorités francophones hors Québec font alors face à une dure réalité : les infrastructures nécessaires pour recevoir une éducation française manquent ou sont carrément inexistantes.
Des comités de parents décident d’entreprendre des batailles judiciaires contre leur gouvernement provincial pour que leurs droits soient reconnus et respectés. La série documentaire de trois parties Droit comme un F relate six de ces histoires. À travers les témoignages de différents intervenants, la réalisatrice Anne-Marie Rocher met en lumière les enjeux qui les ont motivés à s’engager dans une lutte de longue haleine que plusieurs croyaient perdue d’avance. Si les infrastructures nécessaires à la transmission de la culture, de la langue et de l’histoire sont déficientes, insuffisantes ou inexistantes, quel sera l’avenir de ces minorités francophones?
Description détaillée
En 1969, le premier ministre Pierre Elliott Trudeau fait adopter la Loi sur les langues officielles, qui établit le français et l’anglais comme langues officielles du Canada. Mais il faut attendre l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, en 1982, pour que la Constitution canadienne reconnaisse aux minorités linguistiques le droit à l’éducation dans leur propre langue. Les minorités francophones hors Québec font alors face à une dure réalité : les infrastructures nécessaires pour recevoir une éducation française manquent ou sont carrément inexistantes.
Dans les années 1980, des comités de parents entreprennent des batailles judiciaires contre le gouvernement pour que leurs droits soient reconnus et respectés. La série documentaire Droit comme un F relate six de ces histoires, réparties sur trois épisodes. Certains ont obtenu gain de cause alors que d’autres sont toujours au cœur de l’actualité, en attente d’un jugement. À travers les témoignages de parents, d’enfants, d’avocats, de sociologues, d’enseignants et d’anciens ministres, la réalisatrice Anne-Marie Rocher met en lumière les enjeux qui ont motivé les intervenants à s’engager dans une lutte de longue haleine que plusieurs croyaient perdue d’avance.
Épisode 1 – Gain de cause
Les parents demandeurs racontent avec émotion qu’ils ont entrepris des démarches judiciaires pour assurer un avenir en français à leurs enfants. C’est pour eux et pour leurs futurs petits-enfants qu’ils ont mené ce combat nécessitant un travail colossal.
En 1981, un petit groupe de parents entreprend des démarches pour que des écoles homogènes françaises soient créées en Alberta. Un an plus tard, Paul Dubé, Angéline Martel et Jean-Claude Mahé se lancent dans un combat judiciaire pour que les francophones aient droit aux mêmes services et institutions que les anglophones (cause Mahé). Ils veulent aussi pouvoir gérer leurs écoles indépendamment de la commission scolaire anglophone. Ce n’est qu’en 1990 que la Cour suprême du Canada leur donne raison. Cette victoire représente un gain considérable pour toute la francophonie hors Québec, car depuis, 31 conseils scolaires ont vu le jour et 627 écoles ont été créées. Quelque 150 000 élèves y sont inscrits chaque année.
En Nouvelle-Écosse, des parents acadiens témoins de l’assimilation rapide des francophones sur leur territoire mènent une lutte pour avoir accès à des écoles secondaires françaises. L’affaire Doucet-Boudreau suscite de vives réactions et divise la province. La cause se rend jusqu’en Cour suprême, où le jugement leur donne finalement raison.
Épisode 2 – Nos droits, nos batailles
Les collectivités francophones de la Saskatchewan et du Yukon veulent faire respecter leurs droits à une éducation en français et obtenir les ressources nécessaires pour assurer sa qualité et son accessibilité.
En Saskatchewan, dans les années 1980, un groupe de parents s’organise pour assurer la survie et la transmission de la langue et de la culture française. L’avocat Roger Lepage veut obtenir une commission scolaire francophone. En 1986, un recours judiciaire est déposé; la bataille dure près de dix ans. En 1995, le Conseil des écoles fransaskoises est créé.
Au Yukon, seule Whitehorse dispose d’une école francophone. En 2009, le besoin criant de ressources pousse la Commission scolaire francophone du Yukon à faire appel aux services de Me Roger Lepage pour déposer un recours judiciaire. Pour les demandeurs, il est clair que le manque de places et d’écoles françaises contribue à l’assimilation des minorités francophones. Mais à ce jour, le dossier n’est toujours pas réglé.
Épisode 3 – Revers et justice
Les écoles francophones des Territoires du Nord-Ouest et de la Colombie-Britannique souffrent, elles aussi, d’un grand manque de ressources. Le principe d’équivalence et d’équité est évoqué : les écoles francophones ne devraient-elles pas disposer des mêmes moyens et services que leurs voisines anglophones? En 2005, l’Association des parents ayants droit de Yellowknife décide de porter l’affaire en cour. Elle réclame la construction d’un gymnase et l’agrandissement de l’aile secondaire de l’école de Yellowknife. Me Lepage est à nouveau impliqué dans le dossier.
La question des ayants droit fait surface. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest enlève en 2008 le droit de gestion des admissions dans les écoles francophones. La commission scolaire voudrait admettre les enfants d’ancêtres francophones et métis ou de Canadiens anglophones qui sont francophiles, mais pour le moment, le gouvernement refuse.
À Vancouver, en 2010, des parents d’élèves de l’école Rose-des-Vents font pression sur le gouvernement pour que leurs enfants aient accès à des infrastructures équivalentes à celles de leurs voisins anglophones. Ils obtiennent finalement gain de cause à la Cour suprême du Canada en 2014, ce qui amène un vent d’espoir pour la francophonie canadienne. En 2010 aussi, le Conseil scolaire francophone et la Fédération des parents francophones de Colombie-Britannique intentent une poursuite contre la province, s’attaquant à tout le système de financement des écoles francophones de la Colombie-Britannique. Le mégaprocès n’est toujours pas terminé.
Question identitaire
L’accès à une éducation de qualité en français représente encore aujourd’hui un enjeu important pour les francophones hors Québec. Les nombreux intervenants impliqués dans les luttes décrites plus haut sont tous préoccupés par l’assimilation des populations francophones sur leurs territoires. Si les infrastructures nécessaires à la transmission de la culture, de la langue et de l’histoire sont déficientes, insuffisantes ou inexistantes, quel sera l’avenir de ces populations? La survie de leur identité pourra-t-elle être assurée?
À propos de la réalisatrice
Anne-Marie Rocher réalise et produit actuellement à titre d’indépendante plusieurs séries documentaires et sites Web au sein de son entreprise Productions Testa inc., dont Droit comme un F (série de trois heures avec TFO, en coproduction avec l’ONF), Le correspondant du Grand Nord (documentaire unique avec UNIS) et Qu’est-ce qu’on sauve? (série de six heures avec UNIS). Elle a également produit et réalisé cinq autres documentaires tels que Gugging (1996), qui porte sur un groupe d’artistes autrichiens qui ont vécu la plus grande partie de leur vie en institution psychiatrique et qui sont devenus célèbres pour leur travail artistique (primé aux Rendez-vous du cinéma québécois, au Festival international du film et de la vidéo de Columbus aux États-Unis, au Festival Ciné-Vidéo-Psy sur la santé mentale de Lorquin, en France, et au Festival international du film sur l’art et pédagogique, en France). André Markowicz, la voix d’un traducteur (1999) est le portrait d’un traducteur français d’origine russe qui a entrepris de tout retraduire Dostoïevski en dix ans (Prix du jury, Festival international du film sur l’art de Montréal et Prix pédagogique au Festival du film sur l’art en France). Guy Rocher, un sociologue militant (2002) est le portrait du sociologue Guy Rocher, universitaire de réputation internationale, chercheur passionné, enseignant estimé et écrivain prolifique (primé au Festival du film et de la vidéo de Columbus, aux États-Unis). Les Acadiens de l’île, chronique d’une renaissance (2004) présente trois familles d’Acadiens assimilés dont les enfants s’instruisent désormais en français. Un héritage du courageux combat juridique de deux mères de famille et de leur victoire devant la Cour suprême du Canada. Le théâtre de mes dix ans (2006), tourné à l’Île-du-Prince-Édouard, a été diffusé sur TFO.
Anne-Marie Rocher a été productrice au Studio Ontario et Ouest de l’Office national du film du Canada de 2007 à 2012. Elle a notamment produit les documentaires Entre les lignes et Le 22e Régiment en Afghanistan de Claude Guilmain, Les épouses de l’armée et Enfants de soldats de Claire Corriveau, Le secret d’un moine d’Yves Étienne Massicotte, Courage de Geoff Bowie et une dizaine de documentaires dans le cadre du concours Tremplin pour la relève francophone hors Québec. Anne-Marie Rocher a aussi produit trois sites Web pour les jeunes de 13 à 20 ans Tondoc.com, Ta parole est en jeu ainsi que Roxy et Max s’animent (Prix W3 Or de l’International Academy of Visual Arts, catégorie Éducation, et une nomination au Prix Gémeaux 2012).
Anne-Marie Rocher a réalisé et produit de 1989 à 2007 plusieurs séries pour TFO-TVOntario. Elle a réalisé des séries documentaires éducatives pour adultes, comme Porte ouverte et Pédagogie 2000, et des dramatiques pour les enfants, dont 50 émissions de la série Mission Action (1993) et 13 émissions de la série À la claire fontaine(1994). Elle a été productrice en chef pendant dix ans de la série pour enfants Méga TFO (1997 à 2007). L’émission Mégallô, diffusée en direct deux fois par semaine a été nommée au prix UNICEF aux International Emmy Awards, à New York, pendant trois années consécutives (1997, 1998 et 1999).
Téléchargements
Bande-annonce
Équipe
Images
Voir la galerie photo sur onf-nfb.gc.ca
Générique
Série réalisée et scénarisée par
Anne-Marie Rocher
Produit par
Productions Testa inc.
en coproduction avec
l’Office national du film du Canada
En collaboration avec
le Groupe Média TFO
Générique de fin
Participants par ordre alphabétique
Première partie
Michel Bastarache
Coralie Boudreau
Lianne Boudreau Maltais
Mila et Dominic Boudreau Maltais
Stanley Boudreau
Glenda Doucet Boudreau
Caleb Léo Dubé-Laramée
Paul Dubé
Stéphane André Dubé
David King
Jean-Claude Mahé
Angéline Martel
John Rafuse
Marie-Claude Rioux
Jean-Louis Robichaud
Deuxième partie
André Bourcier
Jean-François Blouin
Christian Brideau
Marc Champagne
Wilfred Denis
Pierre Foucher
Daniel Girouard et ses enfants Juliane, Joël et Anick
Gabrielle Lepage
Hervé Lepage
Roger Lepage
Mark Muckler
Nicolas Nadon
Lara St-Onge
Jean-Michel Tremblay
Troisième partie
Sylvain Allison
Stéphane Careen
Yvonne Careen
Rose Démétré
Martin Deschesnes
Pierre Foucher
Albert J. Lafferty
Roger Lepage
Stéphane Millette
Suzette Montreuil
Luc Morin
Gerry O’Neil
Joseph Pagé
Roger Paul
Mark Power
Julie Rouleau
Nicolas Martin Rouleau
Lorie Steinwand
Mark Steinwand
Mia et Liam Steinwand
Maxine Vincelette
Scénarisation et réalisation
Anne-Marie Rocher
Consultants
Michel Bastarache
Pierre Foucher
Direction photo
François Vincelette
Son
Mélanie Gauthier
Montage
Petra Valier
Ouverture
Costa Leclerc Design
Musique originale composée et dirigée par
Jean Derome
Producteurs
Anne-Marie Rocher (Productions Testa inc.)
Dominic Desjardins (ONF)
Conseillère en scénarisation et recherche
Solange Lapierre
Recherche visuelle
Claire Bourbonnais
Louise Philippe
Assistant à la caméra et transferts des données numériques
Martin Landry
Direction de production
Doris Lapierre
Nathalie Ai Rei Dooh-Tousignant
Amanda Terfloth
Andrea ZiedenbergMontage sonore
Daniel ToussaintBruitage
Lise WedlockEnregistrement du bruitage
Geoffrey Mitchell
Musiciens
Jean Derome, flûte, piano et direction
Avec :
Guido Del Fabbro, violon
Lévy Bourbonnais, harmonica
Dany Nicolas, guitare
Normand Guilbeault, contrebasse
Pierre Tanguay, batterie
Enregistrement et mixage de la musique
Robert Langlois
Au Studio 270
Bande sonore originale
© 2015 Productions Testa inc.
Voix hors champ
Sophie Faucher
Rédaction de la narration
Sophie Perceval
Anne-Marie Rocher
Montage en ligne
Serge Verreault
Infographie et titres
Cynthia Ouellet
Mixage
Serge Boivin
Sous-titrage
Vision Globale
Numérisation des archives
Mélanie Bouchard
Archives
Les Archives de Radio-Canada
Cour suprême du Canada
Association des parents de l’école Rose-des-vents, c. Ministère de l’Éducation de la province de la Colombie-Britannique, 35619
Procureurs des appelants de l’Association des parents de l’école Rose‑des‑vents et autres : Nicolas M. Rouleau, société professionnelle, Toronto; Joseph Pagé, Vancouver.
Procureurs des intimés : procureur général de la Colombie‑Britannique, Victoria; McCarthy Tétrault, Vancouver.
La diffusion Web de l’audience au complet est disponible sur le site Web de la CSC à l’adresse suivante : www.scc-csc.ca
Photographies de Georges Bugnet, A11977 et A11979, avec l’aimable autorisation des Archives provinciales d’Alberta, Devonian Botanic Garden, Université de l’Alberta
Les Pères de la Confédération, Rex Wood, © Collection patrimoniale de la Chambre des communes, Ottawa
Photo de la Conférence de Charlottetown, Î.-P.-É., George P. Roberts, Bibliothèque et Archives Canada, numéro de référence archivistique C-000733
Manifestations des instituteurs contre le règlement 17, devant l’école Brébeuf et au square Anglesea, dans la Basse-Ville d’Ottawa, février 1916. Photo : Le Droit, Ottawa. Université d’Ottawa, CRCCF
École de rang de Saint-Henri-de-Lévis, Omer Beaudoin, Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Photo de Pierre Elliott Trudeau, Parti libéral du Canada, Bibliothèque et Archives Canada, Collection Richard Gervais, numéros de référence archivistique R11473-15, C-151891
Charte canadienne des droits et libertés, gracieuseté du ministère du Patrimoine canadien. © Tous droits réservés. Reproduite avec l’autorisation du ministre de Patrimoine canadien (2015)
École publique Gabrielle-Roy
École Rutherford
École Jean-Marie-Gay
École secondaire de Clare
La Guilde Acadienne de Clare
Les petites piqueuses de l’avenir
Salle paroissiale de l’Église Sacré-Cœur
Nicole Garner, adjointe juridique de Roger Lepage
Le personnel du bureau d’avocats Miller Thomson
La fabrique de Montmartre
L’école Émilie-Tremblay et l’Académie Parhélie
Marc Champagne et les jeunes Jack Rabbit
Véronique Thériault et les jeunes de la piste Chilkoot
Véronique Ligerot, assistante administrative à l’école Émilie-Tremblay
Marie-Andrée Asselin
Erika et Bruno Calvignac
Nuka de Jocas
René Montreuil
Claire TrépanierÉcole Allain St-Cyr
École Anne-Hébert
École Rose-des-vents
École Jules-Verne
École La VérendryeGeneviève Charron, nouvelle directrice de l’école Allain St-Cyr
Les jeunes du gymnase de l’école Allain St-Cyr
Les jeunes et les membres de la Première nation dénée de YellowknifeÉcole Boréale
Jessica King, secrétaire adjointe de l’école Boréale
La Commission scolaire des TNO
Manon Darjelais, coordonnatrice
Remerciements
Vanessa Emam
David Leitch
Jacques Turgeon
Productions Testa inc.
Producteur associé et conseiller juridique
Zabi Yaqeen
Productrice déléguée
Renée de Sousa
Assistante comptable
Marie-Rose Monceaux
Productrice exécutive
Anne-Marie Rocher
Office national du film du Canada
Conseillère juridique
Dominique Aubry
Agent de mise en marché
François Jacques
Administratrice
Geneviève Duguay
Gestionnaire de studio
Alexandrine Torres de Figueiredo
Coordonnateur technique
Daniel Claveau
Producteur exécutif
Dominic Desjardins
Relations de presse
-
Marie-Claude Lamoureux
Attachée de presse – Montréal
C. : 438-304-6358
m.lamoureux@onf.ca | @MC_ONF
-
L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.