Le héros mythique entame un voyage en sept étapes : naissance, enfance, mission, labyrinthe, monstre, combat, mort… et renaissance. Au cœur d’images en mouvement purement abstraites, on éprouve toute la gamme d’émotions s’y rattachant – de l’amour à la haine, de la peur à la colère –, pour enfin revenir à la sérénité.

Le projet Minotaur a été décliné en trois versions : d’abord un film 3D stéréoscopique, une version dôme (2D) présentée à la Société des Arts Technologiques à Montréal, puis une version réalité virtuelle (RV), 360° stéréoscopique. À chaque étape de développement et d’adaptation au nouveau format, le film prenait de plus en plus sa raison d’être.

Les différentes versions ont toutes été animées avec le logiciel SANDDE (« Stereoscopic Animation Drawing Device ») et avec l’aide des logiciels Nuke et After Effects. SANDDE, d’abord conçu pour la création stéréoscopique sur écran, a pu être modifié pour la création RV, car il est indépendant de la résolution (on peut produire autant en HD qu’en 8K), il n’est pas confiné à un seul environnement de création et il ne nécessite pas de canevas fixe. Tout y est modifiable : format, taille, résolution.

Il a été nécessaire de modifier le logiciel pour que les images soient « projetées » dans un format sphérique, d’abord pour le dôme puis pour la version RV, tout en conservant les attributs du travail dans l’espace en stéréoscopie 3D. Alors qu’en prise de vue réelle ou en animation 3D (avec des logiciels tels que MAYA) on doit utiliser plusieurs caméras pour créer cet effet, SANDDE fonctionne sans caméras, en dessinant directement dans l’espace. Nous avons donc conjugué le travail de création de Munro Ferguson afin de penser en 3D sur 360° et ainsi atteindre une expérience immersive pour l’utilisateur. Munro Ferguson a redessiné et animé de nouveau certaines scènes pour que l’utilisateur RV ait des images tout autour de la tête lors de l’expérience.

Un des défis a été de trouver le meilleur algorithme de compression pour donner une image de qualité supérieure et une expérience de visionnement fluide, qui pouvait être visionnée selon les paramètres d’un appareil mobile.

Il était important pour nous que le projet soit facilement accessible pour les utilisateurs. Ainsi le projet peut être visionné en version mobile, en utilisant un téléphone Samsung Galaxy 6 (ou plus récent) et le casque Gear VR de la même compagnie, vendu à prix modique. L’aspect mobile du projet permettra de le présenter facilement en festival et une version en ligne sera éventuellement disponible aussi pour Google Cardboard.

Le projet a été rendu possible par l’environnement de travail de l’ONF qui a permis de travailler le projet comme un laboratoire. La malléabilité de la technologie SANDDE nous a permis d’être indépendants tout au long de la production et d’arriver à nos fins avec un budget moindre, en seulement deux mois. Toutes les étapes de production ont été faites à l’interne.