Visages de la foi est une expérience de média immersif, qui offre un accès intime aux rituels de sept jeunes Canadiens de confessions différentes.

Visages de la foi est une expérience par média immersif, qui offre un accès intime aux rituels de sept jeunes Canadiens de confessions différentes. L’identité et l’expression religieuses peuvent être des sujets très personnels, mais les pratiquants participant au projet montrent au public une compréhension profonde et privilégiée de leurs confessions respectives. S’inscrivant dans un contexte canadien, le site Web et l’application incluent des contenus supplémentaires pour mieux comprendre la foi de chaque personne interviewée. En naviguant dans ces courts portraits, on découvre des points communs frappants entre les traditions. Les jeunes femmes et les jeunes hommes au cœur de Visages de la foi intègrent leur croyance à leur vie quotidienne non pas comme une obligation, mais en tant qu’élément capital de leur identité et de leur place dans le monde. Que ce soit par la purification ou le chant, dans un mandir ou une mosquée, avec le Siddour ou la Bible, la pratique spirituelle est essentielle à la vie active et mouvementée de ces jeunes.

Produit en collaboration avec la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR) et l’Office national du film du Canada (ONF), Visages de la foi s’intègre dans une initiative plus vaste intitulée « Le Canada interconfessionnel et le sentiment d’appartenance », conçue pour faciliter un dialogue à l’échelle du pays sur la coopération et la communication interconfessionnelles. Parmi les outils développés pour ce projet étalé sur trois ans, l’application et le site Web Visages de la foi ont été créés pour explorer l’identité religieuse des Canadiens de 18 à 25 ans.

Durant la phase de conception, l’ONF et la FCRR ont exploré les possibilités de la production par la tenue de réunions avec des petits groupes de jeunes et des séances de réflexion avec les producteurs. Un événement public a également eu lieu à l’Université de Toronto, où une trentaine d’étudiants ont partagé de façon plus précise les problèmes vécus par leur groupe d’âge. Au cours de brefs entretiens filmés avec les producteurs, les participants ont partagé leurs questionnements au sujet de leur identité.

En examinant les résultats des activités de sensibilisation, l’équipe de création a vu le potentiel qu’il y avait à explorer ces sujets sous la forme d’une expérience cinématographique immersive conçue principalement pour la​​ tablette, assortie d’un site Web. Les expériences intimes en plein écran facilitées par ces plateformes permettent aux utilisateurs de plonger dans une expérience contemplative à l’abri du bruit du monde, comme le font les pratiquants.

En s’appuyant sur sa recherche d’origine, l’équipe de création s’est mise en quête de participants dans les lieux de culte et par l’intermédiaire d’un appel ouvert en ligne. « Ne vous inquiétez pas, nous ne voulons pas vous positionner en tant que porte-parole officiel de votre religion, lisait-on dans l’appel de candidatures. Parlez simplement avec passion de l’impact de votre pratique sur votre identité telle vous la construisez. Nous sommes à la recherche d’expériences personnelles, d’éloquence et de profondeur. Racontez-nous une histoire. »

Bien qu’initialement conçu selon des lignes directrices ciblant des enjeux, Visages de la foi s’est ensuite axé sur les expressions intimes de la foi. Tout en sachant que l’expression personnelle de la foi ne pourrait représenter la vie spirituelle des millions de pratiquants d’une religion donnée, l’équipe de création s’est efforcée de capter les moments sacrés des sujets de manière authentique, intime et respectueuse. Son but était de transporter les personnes étrangères à une foi donnée au sein même de cette foi.

En parallèle à la diversité des pratiques représentées dans Visages de la foi, les lieux dans lesquels elles se sont déroulées sont typiquement canadiens. Que ce soit dans une cage d’escalier de l’Université Simon-Fraser ou au magnifique mandir de BAPS Shri Swaminarayan à Mississauga, l’équipe de création a approché chaque lieu avec sensibilité. Son rôle durant le tournage a été de capter le caractère et la beauté de ces moments sacrés pour que chaque film donne l’impression que son protagoniste lui-même avait fait un film sur ses expériences.

Le résultat est une expérience par média immersif qui offre un accès intime aux rituels de sept jeunes Canadiens de confessions différentes en proposant sept courts métrages évocateurs. L’identité et l’expression religieuses peuvent être des sujets très personnels, mais les pratiquants présentés dans le cadre du projet offrent au public une compréhension profonde et privilégiée de leurs confessions. En se familiarisant avec des religions en apparence disparates et en visitant les espaces supplémentaires fournis par l’application, on leur découvre des points communs. Que ce soit par la purification ou le chant, dans un mandir ou une mosquée, avec le Siddour ou la Bible, la pratique spirituelle est essentielle dans la vie active et mouvementée – et pour l’identité – de ces jeunes Canadiens.

Visages de la foi est une ressource pédagogique précieuse qui se prête à différentes utilisations en classe, y compris en histoire, en études médiatiques, en sociologie et en études littéraires. Depuis le portail CAMPUS de l’ONF, accessible par abonnement, les éducateurs et éducatrices bénéficient d’une variété d’informations, de sujets d’échanges et d’activités pour les soutenir. Les guides pédagogiques comprennent des vidéos supplémentaires conçues spécifiquement pour l’utilisation en classe, des guides d’étude téléchargeables, des sujets de discussion, des activités à faire en classe ainsi que des films et des ressources connexes. Visitez ONF.ca/campus pour en savoir plus.

Allison Chubb est aumônière à l’Université du Manitoba et prêtresse ordonnée de l’Église anglicane. Elle fait partie des 800 000 chrétiens qui résident au Manitoba. Les chrétiens forment la plus grande communauté religieuse du Canada, estimée à environ 22 millions d’individus au pays (soit 67 % des 32 millions de Canadiens). Les membres de l’Église anglicane – l’une des nombreuses confessions de la chrétienté – représentent 1,6 million d’entre eux. (Données tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada.)

Aviva Chernick est une musicienne qui participe à de nombreux concerts, enregistrements et tournées. Elle dirige et enseigne également les prières et le chant dans les congrégations de Toronto et des alentours et d’ailleurs en Amérique du Nord. L’Ontario accueille près de 60 % de la population juive du Canada, soit environ 195 000 individus. La population juive nationale de 329 000 personnes représente 1 % de la population totale du pays. (Données tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada.)

Ivana Yellowback est étudiante et fait du mentorat auprès des jeunes à Winnipeg, au Manitoba. Membre de la communauté crie, elle fait partie des près de 7 000 Manitobains qui pratiquent la spiritualité traditionnelle autochtone. Au Canada, les adeptes de la spiritualité traditionnelle autochtone représentent environ 65 000 personnes, soit 4,5 % d’une population de 1,4 million, qui comprend également les pratiquants d’autres confessions. Les peuples autochtones représentent 4 % de la population canadienne. (Données tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada.)

Jetan Mistry est un ingénieur en mécanique qui a grandi dans la communauté hindoue de Swaminarayan du Grand Toronto, en Ontario. Près de 90 % des 367 000 hindous de la province vivent dans le Grand Toronto, et 74 % de la population hindoue du Canada réside en Ontario. Avec une population nationale de 498 000 personnes, les hindous représentent 1,5 % des Canadiens. (Données tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada.)

Kashif Pasta est un jeune diplômé et réalisateur de Surrey, en Colombie-Britannique, en banlieue de Vancouver. Le Grand Vancouver compte 73 000 des 79 000 musulmans de la province. En fait, la majorité de la population de 1 million de musulmans du Canada réside dans les trois plus grandes agglomérations (Toronto, Montréal et Vancouver). Les musulmans représentent 3 % de la population canadienne. (Données tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada.)

Preetinder Narang est une spécialiste du comportement œuvrant auprès d’enfants autistes et une sikhe résidant dans le Grand Vancouver. Environ 77 % des 156 000 sikhs de la Colombie-Britannique résident près de Vancouver. La province accueille la plus grande population sikhe du Canada avec 44 % des 455 000 sikhs du pays. Les sikhs représentent 1,4 % de la population du Canada. (Données tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada.)

Sonam Tsering est un DJ indépendant et organisateur communautaire de Toronto, en Ontario. Il est l’un des 164 000 bouddhistes de la province. La population bouddhiste ontarienne est la plus grande au pays, représentant environ 45 % de la population bouddhiste de 367 000 personnes. Les bouddhistes représentent environ 1 % de la population canadienne. (Données tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada.)

La mission principale de la FCRR est l’élimination du racisme au Canada. Comment l’identité confessionnelle est-elle liée à votre mandat?
Visages de la foi est une réponse directe à une inquiétude grandissante concernant un racisme débridé qui voyait des personnes ciblées pour leur religion. Des lieux religieux tels que des mosquées, des gurdwaras et des temples étaient vandalisés et profanés et un nombre grandissant d’individus affichant des signes ostentatoires de leur foi subissaient des discriminations et des expressions d’intolérance. Cela venait s’ajouter au racisme basé sur la couleur de peau, qui persistait.

Nous voulions explorer les changements sociétaux qui se déroulaient alors que le multiculturalisme devenait plus visiblement interconfessionnel. Nous savions que la majorité des Canadiens accueillaient et saluaient le multiculturalisme, mais avaient-ils le même niveau d’acceptation pour la dimension interconfessionnelle qui y est à présent incluse?

La foi fait partie de l’identité d’une personne. Dans nombre d’endroits du monde, y compris au Canada, l’identité confessionnelle d’une personne peut être aussi forte que n’importe quelle autre partie de son identité; ce qui peut être tout aussi vrai pour l’identité d’une communauté, particulièrement dans la mesure où certaines ont leurs racines dans la foi. Puisque la discrimination et l’intolérance envers une foi ont les mêmes conséquences que le racisme, ce problème se trouve dans le cadre du mandat de la FCRR de créer un Canada plus harmonieux.

Quels sont les défis les plus importants pour renforcer la compréhension et la coopération interconfessionnelles?
La compréhension et la coopération interconfessionnelles au Canada commencent avec l’idée que, même si nous venons de différents milieux religieux, notre objectif ultime en tant que Canadiens est de créer une société harmonieuse où nous pouvons tous vivre en paix. Les plus importants des défis viennent des factions religieuses les plus extrémistes – présentes dans toutes les croyances – dont les membres croient qu’ils sont les seuls à détenir la vérité et que tous les autres ont tort. Cette vision du monde « nous contre eux » crée une barrière presque infranchissable quand il s’agit de compréhension et de coopération interconfessionnelles.

Ces difficultés continuent d’être explorées à travers notre projet Le Canada, notre pays. Une enquête nationale menée en 2014 a révélé un inconfort continu des gens vis-à-vis des pratiques religieuses n’ayant pas cours dans leur propre foi.

En plus de cette application coproduite avec l’ONF, quels autres outils la FCRR a-t-elle conçus pour renforcer la compréhension entre les religions?
L’outil le plus largement diffusé et le mieux reçu de la FCRR est une affiche interconfessionnelle montrant une femme voilée. Le texte invite le spectateur à voir la femme non seulement comme une personne de foi, mais aussi comme une Canadienne.

La FCRR a produit le manuel Le Canada actuel, qui renseigne sur les enjeux qui affectent souvent les personnes de foi et fournit un aperçu instructif sur les grands groupes confessionnels que l’on trouve actuellement au Canada.

En outre, la FCRR offre des ateliers partout au pays pour aider les responsables de la diversité à mieux comprendre les façons de créer et de fonctionner dans un milieu de travail positif où plusieurs religions coexistent.

En général, a-t-il été difficile d’amener les jeunes à discuter de leurs pratiques religieuses?
Nous avons constaté qu’en fournissant un espace de partage sûr, les jeunes n’ont eu aucune difficulté à discuter de leurs pratiques religieuses.

Quel sera, selon vous, l’héritage le plus important de l’initiative de la FCRR, Le Canada interconfessionnel et le sentiment d’appartenance?
L’initiative a lancé le premier vrai dialogue au niveau national pour savoir ce qui arrive quand le Canada multiculturel devient un Canada interconfessionnel. Elle a posé cette question au niveau des débats publics, privés et médiatiques partout au pays, mettant en lumière les défis auxquels font face les gens de foi concernant leur identité et leur sentiment d’appartenance au Canada. L’initiative a aussi préparé le terrain pour un débat national d’actualité sur un sujet qui se révèle plus pertinent chaque jour.

Conformément à nos pratiques en matière de pérennisation, l’affiche, le manuel et les ateliers relatifs à l’initiative Le Canada interconfessionnel et le sentiment d’appartenance continuent d’avoir un impact dans les secteurs de l’éducation, de la politique, du gouvernement, de la justice et de la foi. Ceux-ci, avec Visages de la foi, forment un héritage vivant.

Chris Romeike – Réalisateur et monteur
Diplômé de l’Université Ryerson de Toronto en arts médiatiques, le cinématographe et réalisateur Chris Romeike a travaillé dans une gamme de genres et de formats, dont les documentaires, les séries télévisées, les drames et les publicités, ainsi que les vidéoclips et les œuvres expérimentales. Depuis les 7 dernières années, il a tourné plus de 20 documentaires et 12 séries documentaires pour la télévision. À titre de cinéaste, on lui doit les films Zero Degrees of Separation (Elle Flanders, 2005), Souvenir of Canada(Robin Neinstein, 2005), La cité invisible (Hubert Davis, 2009) et All Out War (Robert Pilichowski, 2013). Romeike a également réalisé plusieurs courts métrages, dont 9 Months 6 Blocks (2005), Résonnance intérieure (2012) et Seven Persons (2013). Visages de la foi est sa première production interactive.

Shiraz Janjua – Scénariste
Originaire de Montréal, le scénariste et producteur Shiraz Janjua vit actuellement à Toronto. Il a auparavant travaillé à la radio publique américaine, à l’émission Speaking of Faith, gagnant un prix Peabody et un prix Webby en 2007. Depuis, il a collaboré à plusieurs projets de documentaires expérimentaux au Studio du Québec de l’ONF à Montréal. Plus récemment, Janjua a écrit et été le producteur délégué du documentaire interactif de l’ONF Visages de la foi.

Relish Interactive – Conception et développement de l’application
Créée en 2007, Relish est une agence interactive qui s’associe avec des marques et des créateurs de contenu pour développer des contenus et des produits numériques innovants. Installée à Toronto, Relish a des bureaux satellites à Vancouver et à San Francisco, et compte aujourd’hui 30 employés qui peuvent réaliser des projets de toute taille. Parmi ses clients, on compte Intel, Nascar, Dell, Corus Entertainment et Showtime. Visitez www.reli.sh pour en savoir plus.

Lea Marin – Productrice, ONF
La productrice Lea Marin a collaboré à différents projets, des courts métrages de fiction aux séries documentaires, en passant par les longs métrages. Parmi ses films présentés à la télévision et dans des festivals internationaux, on compte Mes Prairies, mes amours, nommé aux prix Écrans canadiens en 2014; Le portrait, réalisé par le cinéaste en lice aux Oscars Hubert Davis; The Next Day, coproduction documentaire interactive; et La vie sous examen d’Astra Taylor.

Gerry Flahive – Producteur, ONF
Gerry Flahive est un scénariste, producteur et consultant créatif vivant à Toronto, qui travaille dans son entreprise d’arts médiatiques, Modern Story. Jusqu’en mai 2014, Flahive était producteur principal à l’ONF, qu’il avait joint en 1981.

Ses productions ont remporté de nombreux prix internationaux, dont deux prix Emmy, un prix World Press Photo et un prix Peabody pour HIGHRISE (highrise.nfb.ca), un documentaire interactif de portée mondiale. Dans une carrière de plus de 30 ans avec l’ONF, il a produit et coproduit plus de 75 films documentaires et des projets interactifs.

Flahive collabore fréquemment au Globe and Mail, et il a été publié dans le Time, le New York Times, The Huffington Post, The Walrus et le Los Angeles Times, ainsi que dans de nombreuses publications de l’industrie des médias.

La Fondation canadienne des relations raciales est le principal organisme du pays à se consacrer à l’élimination du racisme et de toutes les formes de discrimination raciale dans la société canadienne. Établie dans le cadre de l’Entente de redressement à l’égard des Canadiens japonais, la Fondation a été constituée par décret du gouverneur en conseil en 1996 et a officiellement amorcé ses activités en 1997. Sa mission est d’être un porte-parole national indépendant et ouvert, d’informer les politiques nationales et les conversations publiques, et d’agir comme ressource et agent de changement pour faire progresser l’identité canadienne dans la poursuite de relations raciales positives, d’équité, d’harmonie sociale et de dignité pour tous les Canadiens. www.crrf-fcrr.ca/fr.

Cette initiative financée par le ministère de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme du Canada, a facilité le dialogue, à l’échelle du pays, sur la coopération et la communication interconfessionnelles; promu l’éducation et l’engagement civiques et offert les outils nécessaires pour renforcer le sentiment d’appartenance. L’initiative a établi un cadre pancanadien pour un dialogue véritable entre les différentes communautés ethnoculturelles et confessionnelles, et a renforcé le rôle participatif de ces communautés dans la société. Le projet, qui a fait appel à une participation active de ces groupes et à leur engagement, visait à promouvoir les valeurs démocratiques du Canada, sa diversité, et ses traditions; il visait aussi à développer avec les différents groupes la compréhension de nos droits et responsabilités et à renforcer le sentiment d’appartenance au Canada. Ce travail se poursuit maintenant avec le projet Le Canada, notre pays.