Sortir de l’ombre
2020 | 79 min 46 s
Version originale française
Par la force de la parole de femmes reprenant le pouvoir sur leur vie après avoir subi de la violence conjugale, Sortir de l’ombre braque la lumière sur les récits de vie émancipateurs de Québécoises inspirantes originaires de l’Afrique. Loin des préjugés, le film brise les tabous en donnant accès à un univers intime méconnu et témoigne du formidable sentiment de puissance que provoquent la fin de l’isolement et l’acceptation de soi. Une plongée lumineuse au cœur d’une quête de guérison personnelle, d’une humanité universelle. Il s’agit du troisième documentaire de la réalisatrice d’origine togolaise Gentille M. Assih.
Bande-annonce
Description longue
Par la force de la parole de femmes reprenant le pouvoir sur leur vie après avoir subi de la violence conjugale, Sortir de l’ombre braque la lumière sur les récits de vie émancipateurs de Québécoises inspirantes originaires de l’Afrique. Loin des préjugés, le film montre avec humanité les défis particuliers que comporte l’immigration tout en transcendant les différences culturelles pour aborder un problème universel. Le documentaire offre ainsi une plongée lumineuse au cœur d’une quête de guérison personnelle, portée par le partage et l’amitié.
On y suit Christiane, professeure de français dans une école secondaire, et son amie Aïssata, travaillant dans la finance. Elles ne se doutaient pas que leur immigration au Canada et leur processus d’intégration à une nouvelle culture allaient contribuer à briser leur famille, sous les coups de la violence conjugale. Tout au long de leur parcours, on croise Chouchou et son mari, un jeune couple récemment arrivé au pays ; un imam ; un pasteur ; une motivatrice africaine ; des amis qui ne s’étaient pas doutés de ce qu’elles vivaient ; une médecin lors d’un suivi ; et même le père de Christiane, dans son pays d’origine, le Togo. C’est au fil des rencontres avec leur entourage qu’on arrive à comprendre la profondeur et la complexité de leur expérience et le courage que demande la reprise de pouvoir sur sa vie.
Grâce à sa proximité avec les protagonistes et à la confiance établie entre elles, la réalisatrice capte au plus près les récits de ces femmes fortes et fières, peu souvent entendus. Leur parole porte le film et expose de manière éloquente les rouages de la violence conjugale, toujours les mêmes, au-delà des spécificités culturelles. Dans un Montréal que peu de gens connaissent, ces révélations brisent les tabous et dévoilent la difficulté de conjuguer la culture d’origine et celle de la société d’accueil, ainsi que le fossé qui peut se creuser entre les membres d’un couple dans la façon de répondre à ce défi. Abordant avec doigté et finesse un sujet social difficile, Gentille M. Assih réussit à jeter un véritable pont entre les cultures. Sortir de l’ombre témoigne ainsi du formidable sentiment de puissance que provoque la fin de l’isolement, lequel rend possible une parole qui libère, qui guérit et qui permet de transmettre un avenir meilleur aux générations futures. Un film rempli d’espoir.
Mot de la réalisatrice
Il n’est plus à démontrer que la violence conjugale est un fléau au Québec et au Canada.
À force de lectures, de discussions et d’écoute, je me suis rendue à l’évidence que le fonctionnement cyclique de la violence conjugale et les traumatismes qu’elle entraîne sont assez similaires chez les victimes, quelle que soit leur origine. Au-delà de ce constat, mon expérience et celles d’immigrantes comme Christiane Zanou m’ont amenée à réaliser que l’immigration est toutefois un facteur aggravant.
Raconter l’histoire de Christiane Zanou est pour moi un moyen de démontrer que le problème existe. Depuis sa séparation, Christiane n’avait jamais pu parler des traumatismes qu’elle avait subis dans son foyer. Elle est restée longtemps dans le déni quant au fait d’avoir été victime de violence conjugale. Mais Christiane et moi étions conscientes qu’elle avait besoin de parler pour se libérer et ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.
Un jour, j’ai reçu des enregistrements par messagerie texte. D’une voix triste, Christiane brisait enfin le silence : « Ma relation avec mon ex est finie. J’ai réussi à mettre un terme à toutes ces années d’abus, de violence conjugale… Aujourd’hui, je me rends compte à quel point il y a eu des dégâts. Tant d’années de violence… ça magane… » Elle avait du mal à finir ses phrases. Les mots semblaient s’obstiner à ne pas vouloir sortir de sa gorge. Je sentais l’effort immense qu’il lui fallait fournir pour parler. J’étais très émue et, en même temps, soulagée : Christiane avait réussi à franchir la barrière qui l’empêchait de commencer à se réparer.
Je venais tout juste de lui présenter Aïssata, une ancienne voisine victime elle aussi de violence conjugale. Savoir que d’autres femmes vivaient encore cet enfer a poussé Christiane à se surpasser. Aïssata lui a donné la force de réagir. Christiane a par la suite convaincu Aïssata de participer au film. Bien qu’elles soient de religions différentes, elles ont pratiquement reçu la même éducation. Toutes les deux ont grandi en Côte d’Ivoire. Elles ont les mêmes références linguistiques. Elles sont bien instruites et parlent un français impeccable. Elles parlent aussi le français ivoirien qui, parfois, est mieux adapté pour dire certaines choses.
Grâce à Aïssata, Christiane a réalisé que son expérience pouvait aider d’autres immigrantes à s’en sortir, à briser l’engrenage de la violence conjugale. Elle veut aussi prévenir les nouvelles arrivantes, comme Chouchou, qui est également présente dans le film. Sortir de sa solitude pour aller vers les autres aide énormément dans une quête de guérison.
J’ai passé beaucoup de temps avec Christiane et Aïssata pour saisir leur motivation à faire ce film. J’ai compris qu’elles ne veulent plus qu’on parle à leur place. Elles n’ont pas un discours de complainte. Elles ont assez de discernement pour ne pas tomber dans des lamentations de femmes frustrées. À travers leurs discussions et leurs entrevues, on comprend bien comment fonctionne le mécanisme de manipulation. Elles analysent avec une bouleversante lucidité les raisons pour lesquelles la violence conjugale sévit autant dans la communauté des immigrantes venues de l’Afrique de l’Ouest. En suivant leur parcours de reprise de pouvoir sur leur vie, on voit de quoi elles sont capables. Elles prêchent par l’exemple.
Entrevue avec la réalisatrice sur le blogue de l'ONF
Pour créer son troisième documentaire, la cinéaste canadienne d’origine togolaise Gentille M. Assih s’est inspirée du courage de trois femmes de son entourage : Christiane, Aïssata et Chouchou, des mères immigrantes en situation de violence conjugale.
Porté par leur désir de prendre la parole — et d’ainsi reprendre les rênes de leur vie —, Sortir de l’ombre est une œuvre poignante qui jette un regard sensible et nuancé sur le parcours qu’elles entament ensemble, pas à pas. Et la parole qui s’y dessine, bien au-delà de la dénonciation ou de la vengeance, en est une de guérison. [LIRE LA SUITE]
Pause ONF Sortir de l’ombre
Pause ONF Gentille M. Assih
Mini-leçon
Dans cette mini-leçon, les enseignants et enseignantes trouveront plusieurs activités, questions et sujets conçus pour les aider à mener des discussions en classe avec des élèves de 14 et plus.
Q&A avec Ingrid Falaise
Panel en direct – Discussion sur la violence conjugale
Ressources
Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), 40 577 cas de crimes commis par un conjoint ou un ex-conjoint ont été rapportés aux services de police du Canada en 2016. Sur ce nombre, 78 % des victimes étaient des femmes. S’agissant plus précisément des femmes immigrantes, l’INSPQ mentionne une étude qui a démontré qu’en 2005, près du tiers des dossiers de violence conjugale traités à la cour municipale de Montréal concernaient les familles issues de communautés ethnoculturelles.
La violence conjugale en contexte de pandémie : inspq.qc.ca
Lien vers un site d’aide : sosviolenceconjugale.ca
La violence conjugale en chiffres : ledevoir.com
Extrait 1
Extrait 2
Équipe
Images
Matériel promotionnel
Design graphique
La magnifique signature graphique des éléments promotionnels du film sont une création de Leona Carthy :
Générique
Avec la participation de
Christiane Eméssé Kafui Zanou
Aïssata Cissé
Chouchou Pyalo Assih
Produit par
Nathalie Cloutier
Recherche, scénarisation et réalisation
Gentille M. Assih
Direction photo
Steve Patry
Montage image
Mathieu Bouchard-Malo
Prise de son
Lynne Trépanier
Conception sonore
Marie-Pierre Grenier
Direction de production
Andrée-Anne Frenette
Prise de son additionnelle
Pierre Beaulieu
Julien Fréchette
Simon Plouffe
Opérateur Ronin
Amine Sahed
Assistant de production – Togo
Tchassim Toussin
Soutien technique au montage image
Pierre Dupont
Isabelle Painchaud
Patrick Trahan
Infographie
Mélanie Bouchard
Montage en ligne et colorisation
Yannick Carrier
Montage dialogue
Ariel Harrod
Bruitage
Nicolas Gagnon
Enregistrement du bruitage
Geoffrey Mitchell
Mixage
Jean Paul Vialard
Musique originale
François Cloutier
Musiques additionnelles
Elle n’a pas vu
Composé et interprété par Charlotte Dipanda
Chéri ton disque est rayé
Composé et interprété par Patience Dabany
Quelqu’un laisse quelqu’un prend
Composé par Wilfried Privat Tetchi Ossohou, Stéphane Eric Tetchi Akpe, Yannick Martial Kouassi, Jean Luc Hervé Yoman Yoro
Interprété par Bénédiction
Recherche des droits musicaux
Sylvia Mezei
Merci à
Abalo Kougbamokou
Cedric Assignon
Grace Assignon
Dr Célestin Badjagbo Koffi
Awumey Edem
Marie-Josée Zanou
Thomas Zanou
Vital Zanou
Merci aussi à
Moussa Adou
Léonie Amouzou
Alexis Ange
Ayité Atayi
Justine Djelou
Philomène Dote
Rachel Isidkenu Gbadamassi
Perpétue Hounsinou
Rodlyne Jean
Emlor Jeanne
Pallo Manaa
Patron Mandjadéou Assih
Marie-Ève Talbot
Vinh Tang
Tindane Thomas
Ariane Turmel-Chénard
Audrey Yelle-Béland
Kossiwa Zinsou
Ambassade de la République togolaise au Canada
Clinique PhysioExtra
Direction nationale de la cinématographie du Togo
Garderie Les Libellules
Paroisse Sacré-Cœur Junior de Tokoin Est à Lomé
Conseiller juridique
Christian Pitchen
Relationniste de presse
Marie-Claude Lamoureux
Agente de mise en marché
Judith Lessard-Bérubé
Coordonnatrice de la mise en marché
Jolène Lessard
Administratrice
Sia Koukoulas
Coordonnatrices de studio
Pascale Savoie-Brideau
Gabrielle Dupont
Coordonnatrices de production
Pascale Savoie-Brideau
Chinda Phommarinh
Coralie Dumoulin
Joëlle Lapointe
Coordonnatrice technique
Mira Mailhot
Productrice déléguée
Mélanie Lasnier
Productrices exécutives
Colette Loumède
Nathalie Cloutier
Relations de presse
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Attachée de presse – Montréal
C. : 438-304-6358
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.