Au décès de son père, le cinéaste Tyler Hagan, né de parents chrétiens et élevé en banlieue, ressent la nécessité de s’interroger sur sa foi et sur son identité. S’enclenche alors un processus qui le conduira à revendiquer la citoyenneté métisse. Dans le photoreportage interactif Similkameen : à la croisée des chemins, Tyler Hagan sollicite l’aide de la terre, de l’église et des gens de la réserve de Upper Similkameen, en Colombie-Britannique, afin de concilier son éducation et la relation dégradée mais persistante qu’entretiennent l’Église et les peuples des Premières Nations. Il en retirera un modèle de travail précieux reposant sur l’ouverture à la pluralité.

Un partenariat entre l’Office national du film du Canada et imagineNATIVE Digital

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Au début de l’été 2021, l’église catholique St. Ann, le bâtiment se trouvant au cœur du documentaire interactif Similkameen : à la croisée des chemins qu’a réalisé Tyler Hagan en 2013, a été entièrement incendiée par suite de la découverte de centaines de tombes anonymes d’enfants près d’un ancien pensionnat. Partout au Canada, de nombreuses autres églises catholiques situées sur des terres autochtones ont également été brûlées et vandalisées. Dans ce contexte d’émotions violentes, Tyler Hagan revient dans la communauté et s’entretient de nouveau avec Carrie Allison, marguillière de l’église, afin de connaître son avis sur ce qui s’est produit.

À la croisée des notions de lieu, de foi et d’identité, les gens de la réserve de Upper Similkameen, en Colombie-Britannique, aident le cinéaste métis Tyler Hagan à concilier son éducation chrétienne et la relation dégradée mais persistante qu’entretiennent l’Église et les peuples des Premières Nations.

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Située au cœur de la vallée de la Similkameen, une haute montagne se dresse, aisément reconnaissable à sa paroi frontale rocheuse à rayures. En langue nysilcen, on utilise le terme Snaza’Ist, littéralement « lieu du rocher rayé », pour désigner l’endroit. On raconte que l’ours aurait griffé la montagne en tentant en vain d’assener un coup de patte au tamia.

Similkameen : à la croisée des chemins est le fruit d’un séjour dans ce décor grandiose.

Ce point juste en bordure de la route, où peu de voyageurs et voyageuses songent à s’arrêter, est pourtant la terre de la bande de Upper Similkameen sur laquelle des générations de membres des Premières Nations et d’Européens et Européennes ont élu domicile. Leurs traditions culturelles et spirituelles y sont ancrées et leurs histoires, transmises.

L’artiste métis Tyler Hagan y a passé plusieurs semaines à recueillir des images et des témoignages, cherchant à mieux comprendre la relation qui unit un lieu, une foi et une identité.

Il s’agit pour lui d’une démarche éminemment personnelle : il a obtenu le statut de Métis et s’efforce depuis de concilier son éducation chrétienne avec la réalité du rôle qu’a joué l’Église dans la subversion de la culture autochtone.

Les gens de la vallée de la Similkameen se montrent particulièrement généreux et offrent sans compter leurs récits et leur temps. Les croyances et les pratiques dont ils font état englobent des notions d’identité spirituelle et culturelle complexes et souvent contradictoires. Tyler Hagan en retirera finalement un modèle de travail précieux reposant sur l’ouverture à la pluralité.

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