Le silence du fleuve
2019 | 90 min
Sélections et prix
Honourable Mention for DGC Special Jury Prize – Canadian Feature Documentary Hot Docs 2019
Sélection officielleDocsMx (Mexico, Mexico) 2019
Sélection officielleDoqumenta (Querétaro, Mexico) 2019
Sélection officielleBergen internasjonale filmfestival (Norway) 2019
Sélection officielleFilms from the South (FFS) (Oslo, Norway) 2019
Sélection officielleFIFAC, Festival international du film documentaire Amazonie/Caraïbes (Saint Laurent du Maroni, Guyane) 2019
Sélection officielleAnthropological Film Festival (Jerusalem, Israel) 2019
Sélection officielleAtlantidoc - Festival internacional de cine documental de Uruguay (Canelones, Uruguay) 2019
Sélection officielleFilm 4 Climate (Guadalajara, Mexico)
Sélection officielleSanta Barbara International Film Festival, 2020
Crystal Hornbill for Best DocumentaryRain International Nature Film Festival (Kerala, India) 2020
Sélection officielleRendez-Vous Québec Cinéma (Montréal, Canada) 2020
Les gens qui vivent le long du fleuve Xingu au Brésil doivent affronter une apocalypse créée par l’homme. L’énorme barrage de Belo Monte, l’un des projets d’infrastructure les plus contestés au monde, a causé d’innombrables ravages écologiques et sociaux dans toute la région, entraînant le déplacement de plus de 40 000 personnes. Le réalisateur Rogério Soares parcourt cet univers mythique et mis à mal, à la rencontre de certains de ses habitants les plus vulnérables et les plus inspirants. Mêlant analyse éclairée, esthétique baroque et réalisme magique latino-américain, il réalise un film poétique et saisissant sur le fleuve, offrant un regard unique et profondément empathique sur la vie de gens pris dans le sillage désastreux du développement anarchique.
Résumé
Le barrage de Belo Monte, l’un des projets d’infrastructure les plus importants et les plus controversés au monde, entraîne une dévastation écologique et sociale le long du fleuve Xingu, au Brésil. Le réalisateur Rogério Soares se déplace dans cet univers mythique et mis à mal, à la rencontre de certains de ses habitants les plus vulnérables et les plus inspirants.
À propos du film
La rivière Xingu, un affluent majeur de l’Amazone, est un élément vital de l’un des écosystèmes les plus singuliers et les plus diversifiés de la planète.
Mais cet écosystème et ses habitants doivent aujourd’hui affronter une apocalypse créée par l’homme. L’un des plus grands projets d’infrastructure au monde, le très contesté barrage de Belo Monte, qui s’inscrit dans un plan gigantesque visant à construire plus de 400 barrages dans la région amazonienne, est en voie d’achèvement.
Véritable catastrophe en matière de développement, le barrage de Belo Monte a perturbé l’ensemble du bassin hydrographique de la région, causant d’incalculables dommages sur les plans social et écologique et entraînant le déplacement de plus de 40 000 habitants. Nombre d’entre eux ont été réinstallés dans les bidonvilles chaotiques d’Altamira, l’une des villes les plus violentes et à la croissance la plus rapide du Brésil.
Avec Le silence du fleuve, le cinéaste d’origine brésilienne Rogério Soares s’enfonce dans cet univers mythique et mis à mal pour rencontrer ses résidents les plus vulnérables et les plus inspirants. Combinant une analyse éclairée et une profonde empathie, il pose un regard unique et pertinent sur la vie de personnes prises dans l’engrenage du développement anarchique.
Conçu comme un « film-fleuve » poétique, fluide, en mouvement constant, tantôt doux, tantôt violent, le long métrage s’attarde sur quatre foyers tenus par des femmes qui luttent pour traverser un moment critique de leur histoire collective.
Francinete se bat pour sa famille multigénérationnelle installée en périphérie d’Altamira, dans un endroit miséreux. Tamakwera et son mari Rosinei, coupés de leur culture indigène parakanã, sont pris dans la déferlante du christianisme évangélique qui envahit actuellement le Brésil. Alors que Raimunda décide de reconstruire sa maison et de se trouver un gagne-pain, Karliane affronte courageusement les autorités de l’État qui ont été envoyées pour expulser les familles locales de leurs maisons.
Le cinéma d’observation unique de Soares, ancré dans une vaste expérience journalistique, est façonné par l’esthétique baroque et le réalisme magique latino-américain. Témoin de la douleur d’une famille qui pleure la mort d’un nourrisson, corps minuscule dans un petit cercueil blanc, le cinéaste présente la scène comme une pietà des temps modernes, imprégnant l’instant d’une tristesse et d’une dignité déchirantes.
La direction photo envoûtante est signée Glauco Bermudez et Aldo Oviedo Tejo, et le paysage sonore merveilleusement évocateur est l’œuvre de Catherine Van Der Donckt, Benoît Dame et Jérémie Jones.
Le silence du fleuve est coproduit par EyeSteelFilm (Bob Moore, producteur) et l’Office national du film du Canada (Annette Clarke, productrice) en collaboration avec TVO. Les producteurs exécutifs sont Mila Aung-Thwin et Daniel Cross pour EyeSteelFilm, Annette Clarke pour l’ONF et Jane Jankovic pour TVO.
Mot du réalisateur
L’Amazonie est pour moi une terre spirituelle d’adoption, un lieu qui ne cesse de nourrir mes rêves et mon imagination, qui façonne ma compréhension du monde. Je ressens une profonde affinité avec ses habitants. Avec Le silence du fleuve, j’ai voulu les accompagner tant bien que mal alors qu’ils vivent une sorte d’apocalypse.
J’ai visité la région pour la première fois à l’âge de 18 ans. J’ai grandi dans le sud du Brésil, un univers moderne et très différent, et j’ai tout de suite été happé par l’atmosphère de l’Amazonie et ce qui la constitue — son rythme lent, ses fortes pluies et son humidité, sa chaleur insupportable et ses nombreuses rivières. J’y suis revenu plus tard, dans les années 1990, pour travailler en tant que consultant auprès des Nations unies et, peu de temps après, mes parents ont décidé d’y déménager. J’ai vécu dans de nombreux endroits depuis — New York, Londres, Sydney, Paris, Toronto et, plus récemment, Montréal —, mais l’Amazonie demeure ma deuxième maison.
J’ai réalisé plusieurs courts métrages sur l’Amazonie pour Al Jazeera (É.-U.) et TV Cultura (Brésil), mais Le silence du fleuve est mon premier long métrage. Je le vois comme un « film-fleuve », un film en constant mouvement illustrant les changements qui se produisent dans une région qui, jusqu’à dernièrement, était relativement intacte. Mais aujourd’hui, il y a très peu d’espaces en Amazonie qui n’ont pas été affectés par le « développement ». C’est une région en constante transformation. Un récit épique s’y déroule, mettant en évidence la dichotomie entre création et destruction, vie et mort, bonheur et douleur, le nouveau et l’archaïque.
Notre histoire commence sur les rives de la puissante rivière Xingu, où le quatrième plus grand barrage du monde est en voie d’achèvement. Les entreprises et les organismes gouvernementaux d’aujourd’hui ont repris le rôle de leurs prédécesseurs coloniaux. Les pots-de-vin, la corruption, la violence, la destruction de l’environnement et l’ethnocide relèvent de la normalité — et sont légitimés au nom de la croissance économique.
Contrairement à l’époque coloniale, le rythme actuel est étonnamment rapide. Dans l’économie mondialisée, d’énormes changements se produisent en quelques jours et en quelques mois, et non en quelques années. Au cours des cinq ans qui se sont écoulés depuis que j’ai commencé à faire des recherches et à tourner ce film, j’ai été témoin de ces bouleversements : des populations de poissons en voie de disparition, des forêts entières remplacées par des ranchs de bétail, des communautés riveraines déplacées de force dans les zones urbaines, des peuples autochtones qui résistent, armés de leurs seules voix. L’Amazonie s’érode rapidement parce que ses peuples, qui coexistent dans cet environnement depuis des siècles, disparaissent.
Le film met en scène quatre femmes : Francinete, Tamakwera, Karliane et Raimunda. Chacune a sa propre histoire. Chacune a vécu sa propre tragédie. Et chacune persévère malgré les changements qui l’affectent. Leur espoir s’exprime souvent par le recours au sacré, alors qu’elles demandent aux puissances supérieures d’intercéder en leur faveur, de leur accorder le salut ou la rédemption. L’Amazonie est un monde englobant, et ses peuples ont tendance à se considérer comme faisant partie d’un grand tout. La vie semblerait insensée sans cette croyance en une forme de pouvoir divin.
Malgré les souffrances dont nous sommes témoins dans Le silence du fleuve, mes sujets ne sont pas des victimes. L’espoir et la survie sont intrinsèques à l’histoire. Leur amour pour leurs enfants et leurs petits-enfants représente leur espoir d’un avenir meilleur. Chacune à sa manière extraordinaire nous rappelle les rituels quotidiens qui nous rendent humains.
Images
Équipe
Générique
Écrit et réalisé par
Rogério Soares
Direction de la photographie
Glauco Bermudez
Aldo Oviedo Tejo
Montage
Ryan Mullins
Musique originale
Nicole Lizée
Conception sonore
Catherine Van Der Donckt
Benoît Dame
Jeremie Jones
Avec la participation de
Raimunda Gomes da Silva
Tamakwera Parakanã
Karliane Lopes de Souza
Francinete Pinto Novaes
Ana Paula Pinto Novaes
Avec
Mandui Parakanã
Anduí Parakanã
Tutui Parakanã
Tutuia Parakanã
Maraduia Parakanã
Risonei da Silva
Fernanda Félix de Abreu
Maria Vanusa Baca da Silva
Leidiane Araújo Lopes
Adalberto Rodrigues
Humberto Lopes da Cunha
Halberto Henrique Lopes da Cunha
Halbert Lopes da Cunha
Amanda Gabryelle Lopes da Cunha
João Lucas Gomes de Lima
João Pereira da Silva
Vinicius Gomes da Silva
Andressa Pinto Novaes
Dione Madson
Matricia Cristina
Odair Oliveira
Les musiciens et les danseurs de Boi Faceiro à São Caetano de Odivelas
Productrice déléguée
Valerie Shamash
Productrice associée
Katie McKay
Personne ressource en lieu (Brésil)
Patricia Lio
Prise de son
Catherine Van Der Donckt
Victor Arturo Jaramillo Quevedo
Assistant Monteur
Rafael Favero
Montage additionnel
Lessandro Sócrates
Caméra additionnelle
Cezar Azevedo
Ricardo Matias
Caméra additionnelle (Drone)
Adrio Denner Santos de Sousa
Bruno da Veiga Menezes
Recherche et acquisition de droits
Edmund Duff
Superviseur de post-production
Victor Sandrasagra
Coordonnateur de post-production
Hamed (Ed) Aleali
Assistant de post-production
Huei Lin
Montage en ligne
Serge Verreault
Conception des titres
Cynthia Ouellet
Bruiteur
Stéphane Cadotte
Assistante Bruiteur
Maya Kuroki
Prise de son bruitage
Geoffrey Mitchell
Ré-enregistrement
Isabelle Lussier
Techniciens haute définition numérique
Isabelle Painchaud
Pierre Dupont
Patrick Trahan
Technicien du son
Bernard Belley
Effets spéciaux additionnels
Hamed (Ed) Aleali
Transcription
Rafael Favero
Traduction anglais
Rafael Favero
Rogério Soares
Traduction français
Ingrid Guillard
Camille Jacques
Musiciens
Nicole Lizée – Vocals, Strings, Percussion
Ben Reimer – Percussion
Jennifer Thiessen – Strings
Monteur musique
Benoît Dame
Distribution et Marketing
Camille Jacques
Rédactrice
Rebecca West
Comptable
Robert Hingley
Studio du Québec et de l’Atlantique
Superviseure de production
Roz Power
Coordonnateurs techniques
Jean-Francois Laprise
Daniel Lord
Christopher MacIntosh
Coordonnatrices de production
Christine Williams
Larissa Christoforo
Agente à la mise en marché
Johanna Lessard
Relationniste
Patricia Dillon-Moore
Administratrices de studio
Camila Blos
Leslie Poyntz
Conseil juridique
Dominique Aubry
Peter Kallianiotis
Producteurs
Annette Clarke (ONF)
Bob Moore (EyeSteelFilm)
Producteurs exécutifs
Mila Aung-Thwin
Daniel Cross
Productrice exécutive, TVO
Jane Jankovic
Production exécutive, TVO
Linda Fong
TVO – Vice-Président aux affaires publiques et documentaires
John Ferri
Productrice exécutive Studio du Québec et de l’Atlantique
Annette Clarke
Directrice exécutive, Programme anglais
Michelle van Beusekom
une production de
EyeSteelFilm
En co-production avec
l’Office national du film du Canada
Produit en association avec
TVO
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.