Shannon Amen
2019 | 15 min
Animation 2D, animation image par image, plans d'archives et icemation
Sélections et prix
Sélection officielleOttawa International Animation Festival, Ottawa, Canada (2019)
Sélection officielleCalgary International Film Festival, Calgary, Alberta (2019)
Sélection officielleFestival du nouveau cinéma - FNC, Montreal, Canada (2019)
Sélection officielleSommets du cinéma d'animation, Montréal, Canada (2019)
Sélection officielleAnn Arbor Film Festival, Ann Arbor, Michigan, États-Unis (2020)
Nomination aux Prix Écrans canadiensPrix Écrans canadiens, Toronto, Canada (2020)
Gagnant, Réalisateur – Non Fiction Yorkton Film Festival, Yorkton, Saskatchewan, Canada (2020)
Sélection officielleWe Are One: A Global Film Festival (2020)
Sélection officielleInternational Animated Film Festival ANIMATOR, Poznań, Pologne (2020)
« Pour vous, je suis un poisson avec un sourire au visage. Si élégante sur votre terre, mais échouée dans ce paysage. »
S’appuyant sur les œuvres, les mots et la musique de Shannon Jamieson, Shannon Amen révèle les sentiments passionnés et parfois empreints de souffrance d’une jeune femme submergée par la culpabilité et l’anxiété, qui lutte pour concilier son identité sexuelle et sa foi religieuse.
Écrit et réalisé par Chris Dainty, ami de Shannon Jamieson, le film est un véritable hommage qui amalgame des images d’archives et des techniques d’animation variées (dont la icemation) en vue de reconstituer l’intériorité, l’instabilité et la mélancolie que combattait Shannon. Un mal de vivre qu’éprouvent certains jeunes LGBTQIA+ comme elle qui font face à la discrimination.
Inspiré de faits vécus, Shannon Amen est à la fois élégie et thérapie. Chris Dainty utilise son art, comme le faisait Shannon, pour en arriver à surmonter son propre deuil et son désarroi devant le suicide de son amie. Il résulte de sa démarche, non pas un récit dominé par le chagrin ou axé sur la critique d’une foi trop rigide, mais une stimulante histoire d’amour, de compassion, d’amitié profonde, qui plaide pour l’importance d’une expression de soi sans contrainte.
Shannon Amen est produit par l’Office national du film du Canada, avec la collaboration de la famille et des amis de Shannon. Commentaire social percutant, le film cherche à contrer la stigmatisation en suscitant des discussions sur les liens parfois troubles entre l’homosexualité et la religion.
Synopsis court
S’appuyant sur les œuvres de Shannon Jamieson, Shannon Amen révèle les sentiments passionnés et parfois empreints de souffrance d’une jeune femme submergée par la culpabilité et l’anxiété, qui lutte pour concilier son identité sexuelle et sa foi religieuse.
Écrit et réalisé par Chris Dainty, ami de Shannon Jamieson, le film est un véritable hommage qui amalgame des images d’archives et des techniques d’animation variées (dont la icemation) en vue de reconstituer l’intériorité, l’instabilité et la mélancolie que combattait Shannon. Un mal de vivre qu’éprouvent certains jeunes LGBTQIA+ comme elle qui font face à la discrimination.
Shannon Amen est à la fois élégie et thérapie. Chris Dainty utilise son art, comme le faisait Shannon, pour en arriver à surmonter son propre deuil et son désarroi devant le suicide de son amie. Il résulte de sa démarche, non pas un récit dominé par le chagrin ou axé sur la critique d’une foi trop rigide, mais une stimulante histoire d’amour, de compassion, d’amitié profonde, qui plaide pour l’importance d’une expression de soi sans contrainte.
En deux lignes et en quelques mots
En deux lignes
Shannon Amen révèle les sentiments passionnés et parfois empreints de souffrance d’une jeune femme submergée par la culpabilité et l’anxiété, qui lutte pour concilier son identité sexuelle et sa foi religieuse. Une touchante élégie dédiée à une amie perdue à la suite d’un suicide.
En quelques mots
Shannon Amen est une touchante élégie dédiée à une amie perdue à la suite d’un suicide, qui laisse derrière elle des œuvres empreintes de passion et de souffrance.
Description de la technique d'animation
Shannon Amen s’appuie sur la peinture, la musique et la poésie de l’artiste Shannon Jamieson. Pour mieux saisir la diversité et la complexité de l’art de Shannon, le réalisateur Chris Dainty a recours à un mélange unique de techniques et de formats, dont l’animation 2D et l’animation image par image, les plans d’archives et la icemation.
Shannon Amen est le premier film à faire appel à la icemation, un terme qu’a inventé Chris Dainty pour désigner une technique d’animation exécutée au moyen de sculptures sur glace grandeur nature. Cette méthode allie en outre l’animation image par image et le jeu de marionnettes. La création d’une glace cristalline à l’aide d’une machine particulière nécessite trois jours. Le bloc de 135 kilos ainsi obtenu est transporté jusqu’à un congélateur géant où Chris Dainty et son équipe de sculpteurs, tronçonneuse à la main, taillent grossièrement la forme du corps. Ils affinent ensuite cette ébauche au burin et précisent les traits du visage et les mains. Ils mettent parfois jusqu’à six heures à réaliser une sculpture.
« Pour moi, la glace était quelque chose de magnifique, comme Shannon, explique Chris Dainty. Elle était une personne forte, mais elle avait un côté fragile. La glace produit des quantités de reflets qui changent selon la façon dont vous la regardez, et je trouvais qu’il y avait chez Shannon de nombreuses facettes. Elle dissimulait son côté fragile, mais il faisait partie d’elle. J’ai aussi aimé le fait que nous utilisions un élément de la nature pour créer l’animation : j’avais vraiment l’impression de travailler dans un matériau brut. »
Le reste de l’animation du film résulte d’un amalgame entre l’animation traditionnelle de dessins sur papier et la 2D numérique classique. Le style du dessin reprend celui des photos et des œuvres de Shannon. Inspirés de ses toiles, les corbeaux ont été peints à la main d’une épaisse couche de noir. On a intégré à ce film de 15 minutes plus de 100 œuvres de l’artiste.
ENTREVUE AVEC LE RÉALISATEUR CHRIS DAINTY
Après le tragique suicide de Shannon Jamieson, y a-t-il eu un élément déclencheur qui vous a poussé à réaliser un film pour l’amie que vous veniez de perdre ?
L’une des dernières choses que j’ai dites à Shannon, c’est que j’allais réaliser un film d’animation sur elle. Ç’aurait été une comédie, mais dans un contexte complètement différent. J’ai vraiment toujours eu ce sentiment que je voulais faire quelque chose à propos d’elle. Après sa mort, j’ai découvert tellement de ses créations artistiques que je n’avais jamais vues, que ç’a été pour moi comme une révélation. Il y avait tant de ses œuvres que personne n’avait vues. Des œuvres plus sombres qu’elle n’avait vraiment montrées à personne. Elle avait fait quelques expositions, mais ses créations plus récentes m’ont vraiment renversé. Dans un petit tableau, elle avait écrit « je me sens coupable » plus de cent fois en lettres minuscules. Cet ouvrage m’a bouleversé, parce que je n’avais jamais vraiment réalisé qu’à l’intérieur d’elle-même elle ressentait de la culpabilité pour ce qu’elle était. Elle donnait l’impression d’avoir une telle confiance en elle.
Et vous avez abordé le sujet différemment. Plutôt que d’opter pour une narration plus conventionnelle, vous vous êtes servi de son art comme guide et comme fil de narration.
Je voulais montrer autant d’elle que possible. Le film comporte au moins une centaine de ses œuvres. Il y avait un tel contenu. Tout à fait brut et authentique. Ce que les gens pensaient de son art ne lui importait pas. Elle le faisait seulement pour elle et elle avait ce besoin obsédant de créer.
Vous recourez dans le film à une diversité de techniques : le dessin en 2D, la prise de vue réelle, la icemation. Ça n’a pas dû être facile, non seulement de gérer ces éléments, mais de veiller à ce qu’ils s’adaptent au style ou au ton de l’art de Shannon.
Dès le départ, je voulais animer avec de la glace. J’avais fait un essai d’animation de glace au Festival international d’animation d’Ottawa et je tenais à inclure cette technique de icemation dans un film. Je voulais me mettre au défi, et sculpter le corps humain dans la glace est particulièrement difficile. Il y a eu aussi l’animation en 2D, réalisée en partie de façon traditionnelle sur papier et en partie de façon numérique. Ensuite, nous avons procédé au nettoyage de chaque image, puis ajouté les œuvres de Shannon par-dessus comme des textures. Chaque image du film illustre l’art de Shannon d’une façon ou d’une autre.
Shannon utilisait son art comme une forme de thérapie, ou à tout le moins pour libérer ses souffrances cachées. La réalisation du film a-t-elle constitué une forme de thérapie artistique pour vous également ?
Oui, j’ai dû affronter bien des démons intérieurs. Je ressentais beaucoup de culpabilité en pensant à ce que j’aurais pu dire ou faire. Je l’ai vue deux jours avant sa mort et rien n’indiquait que quelque chose n’allait pas. Je revenais sans cesse aux photos de Shannon que j’avais prises dans la grange. Elles sont parmi les meilleures que j’ai réalisées et je les ai intégrées au film. Elle avait cette idée : elle voulait que je la photographie nue et pendue pour un projet d’art en vitrail. On ne faisait que plaisanter ; on faisait de l’art expérimental avec un nœud coulant et des plumes en jouant avec la lumière qui entrait par les lézardes de la grange. Les photos que j’ai prises étaient magnifiques, mais ç’a été troublant par la suite de savoir que c’est à cet endroit même qu’elle s’est enlevé la vie. Le fait de recréer ce moment pour le film m’a permis de le redéfinir pour moi-même. Le tournage m’a donné le temps de réévaluer ce que cela signifiait pour moi et la façon dont j’allais me remémorer ce chapitre et l’amitié qui nous unissait.
Shannon Amen n’est pas qu’un hommage personnel à votre amie : vous avez aussi demandé aux amis et à la famille de Shannon de participer.
Dès le début, la mère de Shannon (Ellie Forbes) a pris part au film à titre de consultante créative. Le frère de Shannon a lui aussi apporté sa contribution, même s’il était un peu plus réservé : il a filmé le dernier plan, les pages de la bible de Shannon qui se tournent. Mais Ellie s’est vraiment investie dès le premier jour. Nous avons eu beaucoup de conversations. Ses commentaires nous ont amenés à modifier certaines scènes. Elle était comme une autre représentation de Shannon et ses propos avaient une grande importance.
Et il y a eu aussi Lyndell Montgomery qui a créé une magnifique et envoûtante musique de violon pour le film. Lyndell et Shannon étaient amies, et Shannon admirait vraiment Lyndell en tant que modèle positif de lesbienne et en tant que musicienne. Elle est la dernière personne à avoir vu Shannon vivante. J’ai dirigé Lyndell en l’invitant à visionner le film et à improviser en laissant ses émotions la guider. Un autre ami de Shannon, Brett Despotovich, a également conçu des musiques imprégnées d’atmosphères plus sombres. Je pense que Shannon aimerait que ses amis aient participé.
On peut voir dans Shannon Amen un film sur le suicide et la souffrance, mais il s’agit en réalité d’un film sur l’amour. Il porte moins sur la mort de Shannon que sur la vie intense qu’elle a vécue.
Sa mère m’a dit que le suicide ne définissait pas Shannon, et cela m’a vraiment frappé. C’est une partie de son histoire, mais je crois que l’art en est l’élément central. Ses créations artistiques m’ont époustouflé. Je vois ce film comme ma façon de prendre le public par la main et de lui présenter Shannon et son art. En découvrant ses créations et sa voix, j’espère que les gens souhaiteront en savoir plus à son sujet.
Bien que Shannon Amen soit un film très personnel, beaucoup de gens mènent un combat similaire à celui de Shannon. Nombreux sont les membres de la communauté LGBTQ+ qui ont lutté pour concilier leur sexualité et leur foi religieuse. Shannon était également aux prises avec des problèmes de santé mentale. Avez-vous espoir que le film pourra contribuer aux conversations actuelles sur la santé mentale et sur la position problématique de la religion en matière de sexualité ?
Shannon avait conscience de sa réalité et de l’ensemble des problèmes que peut entraîner le fait d’être gai et de grandir dans une communauté ayant de fortes convictions religieuses. J’espère que ses créations artistiques inciteront à la conversation, puisqu’elles captent parfaitement les combats et les émotions que partagent tant d’autres jeunes. Le fait de raconter des histoires authentiques et douloureuses suscite parfois l’empathie et permet à une société plus large de mieux comprendre ce qu’on ressent lorsqu’on n’est pas accepté, ainsi que les conséquences de cet état de fait sur la santé mentale d’une personne.
Shannon Jamieson, l’artiste
Née en 1982, Shannon Jamieson, alias Amen, était une artiste multimédia de Hawkesbury (Ontario). Diplômée de la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia, elle avait pris part, au cours de sa dernière année d’études, à un échange international à Lyon (France), où elle avait réalisé des productions artistiques à l’église du Bon-Pasteur, un lieu de culte abandonné datant du XIXe siècle. Ses œuvres ont été présentées à Montréal, Vankleek Hill et San Francisco à l’occasion d’expositions individuelles ou collectives. Shannon Jamieson a connu une fin tragique le 12 juin 2006. Elle avait 23 ans.
En 2007, le Post Amen Project, inspiré de la dernière œuvre achevée de l’artiste, The Distortion of Light, a fait l’objet d’une exposition à Montréal. On y trouvait des photographies, des esquisses et divers documents portant sur les thèmes de prédilection de Shannon : l’identité, le corps et les perspectives souvent restrictives de la religion sur les questions de genre et de sexualité.
Bande-annonce
Extraits
Revue de tournage
Matériel promotionnel
Images
Équipe
Générique
Scénario et réalisation
Chris Dainty
Basé sur les œuvres, les mots et la musique de
Shannon Jamieson
Voix
Shannon Jamieson
Consultante créative
Ellie Forbes
Productrice déléguée
Jennifer Dainty
Conception sonore
Sacha Ratcliffe
Scénarimage et animatique
Chris Dainty
Bradley Cayford
Fabian Jacobo Cuevas
Jeff Amey
Conception de personnages
Izzy Campbell
Elise Simard
Chris Dainty
Animation 2D
David Seitz
Phil Lockerby
Hyun Jin Park
Andrew Doris
Lynn Scatcherd
Luc Chamberland
Sean Branigan
Chris Dainty
Rodolphe Saint-Gelais
Jamie Gallant
Animation image par image
Chris Dainty
Lynn Dana Wilton
Nettoyage de l’animation
Izzy Campbell
Jennifer Dainty
Arrière-plans
Fabian Jacobo Cuevas
Chris Dainty
Izzy Campbell
Sculpture d’arbre
Kenny Hayden
Équipe d’animation – glace
Sculpteurs
Chris Dainty
Kevin Ashe
Antonio Baisas
Mowafak Nema
Jeremy Kuzub
Nathan McKeough
Ikuo Kanbayashi
Directeur de la photographie
Karim Ayari
Assistants à la caméra
Matthew Delaney
Mitch Lenet
Photographes de plateau
Mitch Lenet
Ella-Rose Swinimer
Assistante de tournage
Marlee Mayors
Montage
Chris Dainty
Trevor Dixon Bennett
Composition d’images et effets visuels
Fred Casia
Elise Simard
Vidéo de référence
Luc Chamberland
Izzy Campbell
Violon
Lyndell Montgomery
Enregistré par
Jane Aurora (Arrival Sounds)
Musique électronique
Sacha Ratcliffe
« Come Fly With Me »
Interprété par Michael Bublé
Avec l’autorisation de Reprise Records
En vertu d’une entente avec Warner Music Group Film and TV Licensing
Composé par Sammy Cahn et Jimmy van Heusen
Avec l’autorisation de Concord Music et Primary Wave
« Kangaroo »
Composé par Shannon Jamieson
Interprété par Lyndell Montgomery
« Sœur » / « Sahrana » / « Entropy »
Composé et interprété par Brett Despotovich (Inchoate)
Bruitage
Karla Baumgardner
Rod Thibeault (assistant)
Enregistrement du bruitage
Geoffrey Mitchell
Mixage
Isabelle Lussier
Directeur technique
Eloi Champagne
Spécialiste technique – animation
Randall Finnerty
Coordination technique
Luc Binette
Maud Chayer
Titres
Shannon Jamieson
Mélanie Bouchard
Montage en ligne
Serge Verreault
Denis Pilon
Adaptation française
Daphné B.
Administratrices de studio
Victoire-Émilie Bessette
Rosalina Di Sario
Coordonnatrice principale de production
Dominique Forget
Coordonnateur de studio
Barry Ahmad
Conseiller juridique
Christian Pitchen
Mise en marché
Geneviève Bérard
Merci à
Emma Pankhurst
Caleb Jamieson
Erin Jamieson
Dainty Productions Inc.
Canadian Ice Carvers Society
St. Brigid’s Church
Toronto Animated Image Society
Astroplastique
Kara et Trevor Dainty
Paul et Angela Dainty
Kareena Dainty
Doug et Merri McBride
Becky Weston
Glen Jones
Julie et Petter Johansson
Janet Blatter
Ember Swift
Charlotte Fisher
Nico Rosenberg
Don McWilliams
Justine Pimlott
Jelena Popović
Theodore Ushev
Productrice
Maral Mohammadian
Producteur exécutif
Michael Fukushima
UNE PRODUCTION DE L’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
© 2019 OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.