Rythmes et résistance
2024 | 5 X 15 min
Série documentaire
Version originale en anglais avec sous-titres français
Une production de l’Office national du film du Canada
Au summum de l’âge d’or du reggae, plusieurs grandes stars de Jamaïque quittent leur île pour donner naissance à un nouveau pôle créatif caribéen, dans un lieu pour le moins improbable : le Canada.
Rythmes et résistance : le voyage du reggae au Canada retrace le parcours électrisant de ces artistes légendaires. Combinant des archives exceptionnelles et des rythmes merveilleusement chaloupés, cette exaltante série en cinq épisodes revient aux sources d’une culture musicale qu’aucun déracinement ne saurait assourdir.
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Synopsis long
Au summum de l’âge d’or du reggae, plusieurs grandes stars de la scène musicale jamaïcaine quittent leur île pour donner naissance à un nouveau pôle créatif caribéen, dans un lieu pour le moins improbable : le Canada.
Malgré le succès planétaire du reggae, leurs rythmes peinent à trouver leur place dans leur ville d’adoption, Toronto. Face au racisme et à une industrie insensible à leurs sons, ces artistes légendaires ne baissent toutefois pas le ton et parviennent à transformer la métropole nord-américaine en Mecque du reggae. Fidèles au message d’amour et à l’esprit révolutionnaire de leur culture d’origine, ces visionnaires font résonner haut et fort leurs lignes de basse contagieuses, du quartier jamaïcain local aux quatre coins du monde.
En cinq épisodes électrisants, la série documentaire Rythmes et résistance : le voyage du reggae au Canada retrace les parcours personnels et musicaux de Nana McLean, Johnny Osbourne, Leroy Sibbles, Jerry Brown, et du duo formé de Roy Panton et Yvonne Harrison.
Combinant des archives exceptionnelles et des entrevues exclusives avec les artistes qui ont fait l’histoire, sans oublier des mélodies enivrantes et merveilleusement chaloupées, les réalisateurs Graeme Mathieson et Chris Flanagan remontent le temps pour revenir aux sources d’une culture qu’aucun déracinement ne saurait assourdir.
En une phrase
En cinq épisodes électrisants et autant de portraits de stars jamaïcaines, cette série documentaire rend hommage aux légendes musicales qui ont fait résonner le reggae au Canada.
Description des épisodes
Roy & Yvonne
Formant l’un des premiers duos de ska de Jamaïque, Roy Panton et Yvonne Harrison ont marqué l’histoire avant de disparaître du feu des projecteurs. Des dizaines d’années plus tard, les deux artistes ressuscitent leur magie près de 3 000 kilomètres au nord de leur île natale.
Nana McLean
Fondatrice de boutiques d’albums de reggae devenues la chanteuse Nana McLean fait voler en éclat les stéréotypes sexistes en régnant en maîtresse incontestée sur la scène canadienne du reggae.
Johnny Osbourne
Avant d’être sacré « parrain du dancehall », le légendaire chanteur Johnny Osbourne a été à l’avant-garde d’une révolution qui a fait de Toronto l’une des scènes reggae les plus influentes sur la planète.
Leroy Sibbles
À Trench Town, le berceau du reggae, Leroy Sibbles, alors chanteur des Heptones, se taille une réputation de géant en tant que « roi de la ligne de basse ». Au sommet de sa célébrité, il laisse son héritage derrière lui pour en créer un nouveau au Canada.
Summer Records
Le studio d’enregistrement Summer Records, fondé par Jerry Brown, fut l’un des premiers à donner une voix aux artistes reggae du pays. Quarante ans plus tard, des images inédites révèlent pour la première fois l’homme derrière la table de mixage.
Entrevue avec les réalisateurs Graeme Mathieson et Chris Flanagan
Qu’est-ce qui vous a incités à créer cette série documentaire ?
Graeme et Chris : Nous nous sommes rencontrés lors d’une foire du disque au milieu des années 2010, et nous avons immédiatement constaté que nous partagions le même amour pour la musique reggae et sa pérennisation. Peu après, nous avons collaboré à un court métrage autofinancé sur Stranger Cole, légende du ska et du reggae et figure bien connue du Kensington Market. La première du film, intitulé Ruff & Tuff – Stranger Cole’s Toronto Roots, a eu lieu au festival Hot Docs en 2018. Comme il nous est vite apparu que le parcours de nombreuses autres icônes comme Cole restait encore à raconter, nous avons élaboré le projet de développer une série de courts métrages sur l’histoire méconnue du reggae à Toronto.
Graeme : En tant que Canadien d’origine jamaïcaine issu d’une famille qui fait de la musique, j’estimais important de mettre en valeur les contributions musicales de ce peuple, en particulier dans ce pays qui a tendance à oublier facilement le rôle des communautés racisées. Aujourd’hui, la culture jamaïcaine est indissociable de Toronto, que l’on pense à sa langue vernaculaire, à sa cuisine (on pourrait presque considérer le patty jamaïcain comme la collation emblématique de la ville) ou à sa musique, mais nous célébrons rarement les gens qui sont à l’origine de cette influence.
Pourquoi avoir choisi ces artistes, en particulier ?
Graeme : Il y a tellement de personnalités légendaires jamaïcaines qui ont immigré au Canada — un afflux de talent extraordinaire ! Les six artistes que nous avons finalement retenus sont parmi les plus pertinents en ce qui concerne les fondements de la musique populaire jamaïcaine et ses racines canadiennes. Nous avons également cherché à mettre en lumière différents aspects de la musique, notamment en présentant un propriétaire d’étiquette et un producteur, des artistes féminines, des chanteurs de ska et de reggae.
Chris : Les artistes sont toutes et tous particulièrement dynamiques et ont fait face à des obstacles et à des défis similaires pour réussir, même si chacun et chacune représente quelque chose de différent. Bien que la série leur rende hommage, elle est aussi un réquisitoire contre une industrie musicale qui a refusé de soutenir le talent des artistes noirs (quelques-uns des plus grands noms sont retournés en Jamaïque) et elle leur rappelle de ne pas répéter ces erreurs aujourd’hui.
Rythmes et résistance nous invite à une exploration musicale de la Jamaïque au Canada. Quels sont, selon vous, les thèmes unificateurs des parcours de ces artistes ?
Expatriation, influence et héritage culturels, persévérance et effacement. Les films présentent des artistes qui ont émigré à Toronto en quête d’une vie meilleure, à différents moments de leur carrière en Jamaïque, et qui ont toutes et tous persévéré dans l’édification, la création et la poursuite de leur démarche musicale, quels que soient les défis à relever. Ces artistes ont créé quelque chose de magique ici, avec des sons communicatifs qui ont attiré des publics en dehors de la communauté jamaïcaine. Ces artistes et leur œuvre n’ont pas été acclamés au Canada de la même manière que l’ont été des artistes d’autres origines.
Qu’est-ce qui vous attire, dans le reggae ? Avez-vous eu la surprise d’apprendre quelque chose que vous ignoriez sur ce genre durant la réalisation de la série ?
Graeme : Le rythme est contagieux et indéniable. La musique donne du poids aux voix et aux enjeux en provoquant une prise de conscience grâce à un rythme qui vient des battements du cœur, et l’énorme influence mondiale de cette île minuscule est vraiment unique et inspirante.
Chris : Mon amour infini pour le reggae n’a pas de fondement rationnel. Tout ce que je peux dire, c’est que le reggae transmet la joie, la douleur, l’humour, vous enveloppe dans une histoire et vous donne envie de danser, parfois tout ça dans la même chanson !
Quels ont été vos moments préférés pendant le tournage ?
Chris : Passer du temps avec le chanteur Leroy Sibbles dans un kiosque de poisson au bord de la route à Kingston : assurément un moment fort. Et le fait que Nicole Simmons et son équipe artistique recréent des éléments du parcours de nos artistes, qu’il s’agisse d’un magasin de disques des années 1980 ou d’un système de sonorisation d’une salle communautaire des années 1970, a également été magnifique.
Graeme : Certainement le fait que j’ai pu raconter l’un des premiers souvenirs musicaux de Nana McLean par le biais d’une reconstitution filmée dans la maison de ma grand-mère à Kingston, en Jamaïque, et faire participer des membres de ma famille dans les coulisses. Plus tard au cours du tournage, lorsque nous avons conduit Johnny Osbourne à travers Toronto, nous avons découvert que sa mère était infirmière à l’hôpital de Buff Bay, la ville natale de ma mère, en Jamaïque — le même petit établissement où ma grand-mère était également comptable ! C’était vraiment une affaire de famille.
Quelles sont vos chansons préférées de ces artistes ?
C’est une question difficile, car nous avons beaucoup de chansons préférées dans cette série ; la bande-son au complet est extraordinaire ! Lors du tournage en Jamaïque, nous avons découvert « Garden of Life », de Leroy Sibbles, dans un baril d’expédition alors que nous étions à la recherche de disques. Cette chanson a tellement de cœur et d’âme qu’elle vous accompagne longtemps après que le disque a fini de tourner.
Il a été fascinant d’en apprendre davantage sur les simples que Jerry Brown, le producteur de Summer Records, a créés ici, au Canada. « Let Me Love You », avec Stranger Cole, fait écho à l’expérience canadienne de nos artistes : minimale, brute et pleine d’âme. Je dois dire que j’aime beaucoup « Who Really Cares », une autre chanson brûlante produite par Jerry Brown !
Et il y a trop de chansons de Johnny Osbourne ! Comme « Where Will I Go », un 45 tours très rare paru sur la première étiquette reggae du Canada, Tropical Records, de la rue Bathurst.
Pourquoi pensez-vous que le moment est bien choisi pour raconter l’histoire de ces artistes ? Qu’espérez-vous que le public retiendra de cette série ?
Chris : Il importe de présenter dès maintenant à ces légendes les hommages qui leur reviennent, pendant qu’elles sont là pour en profiter. La majorité de ces artistes se produisent encore, et il est à espérer que ces films les feront connaître à un public canadien et international plus large.
Graeme : Les communautés jamaïcaine et caribéenne risquant d’être embourgeoisées et effacées à Toronto, il est plus crucial que jamais de veiller à ce que leurs histoires ne disparaissent pas. J’espère que notre série permettra de mieux faire connaître la richesse des contributions jamaïcaines à notre paysage musical et culturel.
Extraits
Images
Artistes en vedette
Équipe
Générique
Avec
JERRY BROWN
NANA MCLEAN
JOHNNY OSBOURNE
LEROY SIBBLES
ROY PANTON et YVONNE HARRISON
Réalisation
GRAEME MATHIESON
Coréalisation
CHRIS FLANAGAN
Scénario
GRAEME MATHIESON
CHRIS FLANAGAN
Direction de la photographie
KEENAN LYNCH
Montage
RICH WILLIAMSON
GRAEME MATHIESON
NAVIN HARRILAL
JADON JB WILLIAMS
Production
SHERIEN BARSOUM
LEA MARIN
Production exécutive
CHANDA CHEVANNES
ANITA LEE
Une production de l’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
Relations de presse
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Jennifer Mair
Attachée de presse – Toronto
C. : 416-436-0105
j.mair@onf.ca | @NFB_Jennifer
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.