Pourquoi ? La violence sexuelle chez les jeunes
2022 | 39 min 22 s
Documentaire court
Français, anglais avec sous-titres français
Une production de l’Office national du film du Canada
Pourquoi ? C’est la question que pose courageusement Danielle Sturk pour mieux comprendre une réalité difficile et malheureusement trop fréquente : la violence sexuelle chez les jeunes. La réalisatrice franco-manitobaine va à la rencontre de personnes concernées de près ou de loin par la question et donne la parole à ceux et celles qui ont accepté de témoigner : de jeunes hommes, observateurs de leur entourage et de leur société, et de jeunes femmes survivantes d’agressions sous diverses formes, du sexhuage (catcalling) à la violence conjugale. Un choix motivé par le fait qu’il s’agit d’une violence genrée : 98 % des incidents d’agression sexuelle (déclarés) ont été perpétrés par des hommes, apprend-on dans le film. La forme alterne selon les témoignages : devant la caméra pour les hommes, en voix hors champ pour les femmes, avec, à l’image, des essais photographiques. En résulte un film profondément subjectif, riche de réflexions personnelles diversifiées, autant sur la masculinité que sur les conséquences psychologiques et sociales de ces abus et le contexte qui les permet.
Pourquoi ? est également troublant, non seulement par le contenu des témoignages, mais par les chiffres mis de l’avant grâce à une recherche exhaustive des statistiques sur la question au Canada. Impossible de rester dans l’indifférence en apprenant qu’au pays, une femme sur trois est victime d’agression sexuelle au cours de sa vie ou que 70 % des victimes d’agression sexuelle avaient 18 ans et moins, d’autant plus qu’il s’agit de chiffres d’événements déclarés. C’est pourquoi le film se veut un signal d’alarme pour les parents et les autres adultes entourant les jeunes, afin qu’ils et elles saisissent l’ampleur du phénomène et ses conséquences. Surtout, le documentaire veut stimuler un dialogue nécessaire, pour inciter à trouver des stratégies, des interventions et des pistes de solutions qui contribueront à ce que cesse cette violence. Car les choses ne changent que si les gens en parlent et passent à l’action.
Synopsis courts
(88 mots)
Pourquoi ? C’est la question que pose courageusement la réalisatrice Danielle Sturk pour mieux comprendre le sujet difficile de la violence sexuelle chez les jeunes, en allant à la rencontre d’hommes, observateurs de leur entourage et de leur société, et de femmes survivantes d’agressions sous diverses formes. En résulte un film profondément subjectif, riche de réflexions personnelles diversifiées, qui veut stimuler un dialogue nécessaire afin de contribuer à ce que cesse cette violence genrée. Car les choses ne changent que si les gens en parlent et passent à l’action.
(65 mots)
Pourquoi ? C’est la question que pose courageusement la réalisatrice Danielle Sturk pour mieux comprendre la violence sexuelle chez les jeunes. Des hommes, observateurs de leur entourage, et des femmes, survivantes d’agressions, offrent des réflexions personnelles diversifiées, stimulant un dialogue nécessaire afin de contribuer à ce que cesse cette violence genrée. Car les choses ne changent que si les gens en parlent et passent à l’action.
(Une phrase – 40 mots)
Pourquoi ? cherche à mieux comprendre la violence sexuelle chez les jeunes grâce aux témoignages diversifiés d’hommes, observateurs de leur entourage, et de femmes survivantes d’agressions, pour stimuler un dialogue nécessaire et ainsi contribuer à ce que cesse cette violence genrée.
ENTREVUE AVEC LA CINÉASTE
Dans Pourquoi ?, vous allez à la rencontre de personnes concernées de près ou de loin par la violence sexuelle, notamment trois jeunes hommes observateurs de leur entourage, de leur société. Pourquoi avoir accordé une importance particulière au point de vue masculin dans votre film ?
Le point de vue masculin est absent de la discussion sur la violence sexuelle, alors que c’est un problème d’homme : 98 % des personnes qui commettent des agressions sexuelles sont de sexe masculin. Quatre-vingt-dix-huit pour cent ! Nous avons trop longtemps demandé ce que les femmes auraient pu faire autrement et devraient faire pour ne pas se faire agresser.
Jackson Katz, cofondateur du programme Mentors in Violence Prevention et promoteur de l’équité des genres, dit que « la violence contre les femmes, c’est un problème d’homme ». Il explique que les comportements violents sont liés à la définition de la masculinité et que c’est aux hommes de trouver les solutions à la violence genrée et d’être les vecteurs du changement.
Pourquoi ? invite trois jeunes hommes à se prononcer sur leur entourage, leur vécu et leur perspective sur la violence sexuelle. C’est un début. Je les applaudis, car il y a des risques à prendre la parole. Mais les risques de garder le silence sont beaucoup trop graves. Rester dans les coulisses et se taire est un acte de participation à cette violence. Être un homme veut dire assumer ses responsabilités en tant que citoyen, se prendre en main, écouter, réfléchir, intervenir et agir face à la violence de son propre genre.
Quel est votre objectif avec ce film ?
Le film se veut un signal d’alarme pour les parents et les autres adultes qui entourent les jeunes, afin qu’ils et elles saisissent l’ampleur du phénomène de la violence sexuelle et ses conséquences. Surtout, le documentaire veut stimuler un dialogue nécessaire pour contribuer à ce que cesse cette violence. Car les choses ne changent que si les gens en parlent et passent à l’action.
Pourquoi ? veut aussi montrer que la violence sexuelle est un problème masculin et faire connaître aux adultes quelques chiffres troublants :
- 70 % des personnes qui subissent ce type de violence sont des filles de 18 ans ou moins ;
- un tiers des filles ont été victimes d’agression sexuelle au moins une fois à partir de l’âge de 15 ans. Ce sont des mineures ;
- seulement 5 % des cas d’agression sexuelle sont déclarés à la police.
Il s’agit également de hurler contre l’injustice : ces filles survivent à leurs traumatismes seules et en silence, souvent à côté de leur agresseur. Elles souffrent d’effets négatifs importants sur leur santé, leur éducation et leur avenir.
La violence sexuelle contre les filles est une pandémie nationale qui ne reçoit pas, ou si peu, d’attention, d’interventions ou de ressources. L’indifférence flagrante de notre société confirme aux filles qu’elles sont des citoyennes de seconde classe et renforce l’idée qu’elles doivent naturellement subir des agressions. Si ce n’est pas le cas, où sont les cris d’injustice dans nos écoles, dans nos communautés, au Parlement ? Où sont les données recueillies et partagées avec le public canadien de façon ponctuelle, de pair avec des stratégies pour contrer ce virus de violence, comme on l’a fait pendant la pandémie de COVID ?
Il est important de dénoncer l’ignorance, le malaise, le manque d’intérêt, l’inaction, l’absence de dialogue et d’éducation sur la violence sexuelle dans nos écoles et dans la société, en plus d’inciter les adultes responsables de nos systèmes éducatifs à mettre en place les stratégies et les ressources nécessaires pour :
- éduquer les élèves et les professionnels et professionnelles de l’éducation ;
- protéger les victimes et les cibles de violence sexuelle ;
- mesurer les cas de violence sexuelle, les effets sur les victimes et réagir en conséquence ;
- rapporter les stratégies de changement et les résultats à la collectivité, en incluant les élèves et leurs parents.
Que souhaitez-vous que les gens retiennent ?
J’aimerais qu’on se souvienne que ce sont les filles mineures qui sont majoritairement ciblées, que c’est une violence genrée systémique. Que cette violence est subie en silence et dans l’isolement par les victimes, sans aucune intervention de la part des adultes qui contrôlent les environnements dans lesquels elles vivent. Que les adultes n’interviennent pas et/ou ignorent ce qui se passe. Que ce sont les adultes et les hommes qui doivent agir pour créer des environnements sécuritaires et sains pour toutes et tous. C’est leur devoir, notre devoir. Ce sont des enfants !
Qu’est-ce qui a été votre point de départ dans le choix du sujet ?
Je suis une survivante d’agression sexuelle. Ma mère, ma grand-mère, mes tantes et mes sœurs le sont aussi. Mais lorsque mes filles subissent les mêmes violences quatre générations plus tard, je vois bien que ce problème, qui affecte la majorité des femmes et des filles au Canada, n’est pas sur le point de disparaître, loin de là. Quand on peut encore aujourd’hui garder cachés les noms de membres d’équipes de hockey ayant commis un viol collectif, parce que ce sont des hommes privilégiés d’une valeur supérieure à celle de leur victime, ce peut être le point de départ pour cet humble documentaire… et n’en voilà qu’un parmi tant d’autres.
En fait, le point de départ est que c’est assez. J’en ai marre. Nous en avons marre. Laissez-nous vivre. Laissez-nous aller où nous le voulons, étudier où nous le voulons, nous habiller comme nous le voulons, boire ce que nous voulons, danser où nous le voulons, travailler où nous le voulons, être intimes comme nous le voulons, sans peur et risques réels de nous faire agresser sexuellement. Il doit y avoir enfin des conséquences aux actes haineux de violence sexuelle. Qu’on en parle haut et fort pour enlever le fardeau à nos adolescentes et à nos filles, cibles principales de cette violence. Parce que c’est NOTRE responsabilité en tant qu’adultes, pas la leur. Créons un nouveau système judiciaire, policier et éducatif qui puisse véritablement aider les survivantes. Éduquons nos fils et donnons-leur la liberté et la responsabilité de recréer une masculinité saine, basée sur l’équité des genres. Responsabilisons les agresseurs. Responsabilisons-nous toutes et tous devant notre participation au problème par ignorance, laisser-faire ou lâcheté.
Comment décririez-vous le traitement artistique des témoignages des femmes ?
Je dirais qu’il s’agit à la fois d’un essai dans l’anonymat — les témoignages féminins sont superposés aux photographies de plusieurs autres femmes qui ont participé aux séances de prise d’images — et d’une expression impressionniste de l’expérience d’être femme et fille. J’ai voulu exprimer, par leur cadrage dans des formats variés et verticaux, leur sentiment d’enfermement dans des espaces restreints.
L’animation des photographies permet de montrer un vécu surréel qui sépare le corps des pensées, représentatif d’une expérience de violence sexuelle.
Extraits
Quelques statistiques
Près de 28 700 plaintes pour agression sexuelle ont été déposées à la police en 2018 à travers le Canada.
Seulement 5 % des cas d’agressions sexuelles sont déclarés à la police.
-Statistique Canada, 2018
Ce qui équivaut à 574 000 victimes d’agression sexuelle par année au Canada.
Au Canada, 70 % des victimes d’agressions sexuelles déclarées ont 18 ans et moins.
33 % des femmes ont été victimes d’agression sexuelle au moins une fois à partir de l’âge de 15 ans.
8 % des hommes ont été victimes d’agression sexuelle au moins une fois à partir de l’âge de 15 ans.
-Rotenberg, C. (2017). Les agressions sexuelles déclarées par la police au Canada, 2009 à 2014 : un profil statistique. Statistique Canada.
Images
Équipe
Générique
Si vous avez besoin de soutien ou d’écoute confidentielle et bilingue, contactez Info-aide violence sexuelle au 1 888 933 9007 (24 heures sur 24, 7 jours sur 7).
Réalisation, scénario et recherche
Danielle Sturk
Produit par
Denis McCready
Avec la participation de
Lisbeth Hildebrand
Maxime Kornechuk
Samuel Kornechuk
Joseph Owikoti
Amélie Pelletier-Lavack
Ena Sechin
Félixe Sturk Lussier
Certains participants ont voulu rester anonymes.
Près de 28 700 plaintes pour agression sexuelle ont été déposées à la police en 2018 à travers le Canada.
Seulement 5 % des cas d’agressions sexuelles sont déclarés à la police.
– Statistique Canada, 2018
Ce qui équivaut à 574 000 victimes d’agression sexuelle par année au Canada.
Montage
Chad Tremblay
Animations photographiques (femmes)
Jean-Christophe Yacono (yako)
Vidéographie
Tyler Funk
Portraits photographiques (hommes)
Dominique Rey
Au Canada, 70 % des victimes d’agressions sexuelles déclarées ont 18 ans et moins.
33 % des femmes ont été victimes d’agression sexuelle au moins une fois à partir de l’âge de 15 ans.
8 % des hommes ont été victimes d’agression sexuelle au moins une fois à partir de l’âge de 15 ans.
– Rotenberg, C. (2017). Les agressions sexuelles déclarées par la police au Canada,
2009 à 2014 : un profil statistique. Statistique Canada.
Prise de son
Kirby Hammond
Bruitage
Stéphane Cadotte
Conception sonore
Félixe Sturk Lussier
Musique originale
Félixe Sturk Lussier
Supervision de la conception sonore
Daniel Toussaint
Bande sonore originale
© 2022 Office national du film du Canada (SOCAN)
9e année : L’année durant laquelle le plus d’élèves ont été victimes d’agression sexuelle pour la première fois à l’école.
– McGuire, J. (2019, October 24).
Why CBC started looking into violence in schools. CBC.
Les écoles ne sont pas obligées de déclarer ces incidents.
– Common, D., Singh, A. & Taylor, C. (2019, October 25). More than 1 in 7 girls say they were sexually assaulted by another student — but schools lack policies to help. CBC.
Direction de production
Katy Slimmon
Assistant à la caméra
Ian Deraspe
Recherche
Laurence Ammann-Lanthier
Transcription des dialogues
Emilia Fournier
Soutien psychologique
Pluri-elles (Manitoba)
Danica Audette
Mikayla Ricthot
51 % des victimes d’attaque sexuelle ne sont pas capables d’accomplir leur activité principale.
21 % des victimes de contacts sexuels non désirés sont incapables d’accomplir « leur activité principale pour le reste de la journée ».
63 % des victimes d’agression sexuelle changent leurs habitudes ou leurs activités, ou évitent des endroits.
– Brennan, S. & Taylor-Butts, A. (2008). Les agressions sexuelles au Canada, 2004 et 2007.
– Série de profils du Centre canadien de la statistique juridique. Statistique Canada.
Consultants en développement
David Alper
Erin Bockstael
Erik Cimon
Danielle de Moissac
Maxime Forest
Maureen Kilgour
Stéphanie Léonard
Geneviève Levasseur
Rhéa Rocque
Daniel Roy
Karoline Truchon
Jean-Christophe Yacono
Marya Zarif
Remerciements
Derrek Bentley, Le conseil jeunesse provincial
Mona Dupuis, Pluri-elles (Manitoba)
Roxane Dupuis
Université de Saint-Boniface
Famille Sturk Lussier
Lise Denis, Institut collégial Vincent Massey Collégiale
Jérémie Beaulieu, professeur, et ses élèves de 10e et 12e années (2022) du Collège Louis-Riel
POSTPRODUCTION ONF
Enregistrement du bruitage
Studios MELS
Montage en ligne et colorisation
Serge Verreault
Infographie et titres
Mélanie Bouchard
Mixage
Isabelle Lussier
Sous-titrage et traduction
Studios MELS
ÉQUIPE DE STUDIO
Agente de mise en marché
Karine Sévigny
Coordonnatrices de production
Sara Sajedi
Yousra-Islam Benziane
Isabelle Gatti
Administratrices
Sia Koukoulas
Alexandrine Torres de Figueiredo
Coordonnateur technique
Jean-François Laprise
Soutien technique
Patrick Trahan
Marie-Josée Gourde
Pierre Dupont
Conseillère juridique
Julie Patry
Productrices déléguées
Geneviève Duguay
Alexandrine Torres de Figueiredo
Producteur exécutif
Denis McCready
Une production de
l’Office national du film du Canada
Studio de la francophonie canadienne
Pourquoi ?
www.onf.ca
© 2022 Office national du film du Canada
Relations de presse
-
Sophie St-Pierre
Attachée de presse, ONF
Cell. : 438-336-6449
s.st-pierre@onf.ca
-
L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.