Poil aux jambes
2024 | 16 min 56 s
Animation 2D, image par image
Version anglaise avec sous-titres français
Prix et festivals
Sélection officielleAtlantic International Film Festival, Halifax, Nouvelle-Écosse (2024)
Mention honorable – DGC Award for Best Canadian AnimationOttawa International Animation Festival, Canada (2024)
Sélection officielleSt. John's International Women's Film Festival, Terre-Neuve, Canada (2024)
Prix – Diversity AwardSpark Animation Festival, Vancouver, Canada (2024)
Sélection officielleDOC NYC, New York, États-Unis (2024)
Une production de l’Office national du film du Canada
Le court métrage d’animation Poil aux jambes relate le geste de rébellion modeste, mais déterminant d’une adolescente de 13 ans qui chemine à travers la féminité et vers le féminisme. Lorsqu’elle choisit de ne pas se raser les jambes, la jeune Andrea Dorfman est amenée à se questionner sur les attentes de la société, pour finalement les défier.
Poil aux jambes capte avec charme, humour et tendresse la dimension universelle de l’exploration identitaire et de la curiosité des jeunes adolescentes. À leur enfance insouciante passée à bicyclette, la tête dans les nuages, succède bientôt la volonté de contester les stéréotypes qui menacent de freiner l’affirmation de leur personnalité.
Bande-annonce
Affiche
SYNOPSIS LONG
Le court métrage d’animation Poil aux jambes relate le geste de rébellion modeste, mais déterminant d’une adolescente de 13 ans. Lorsqu’elle choisit de ne pas se raser les jambes, la jeune Andrea Dorfman découvre que les femmes doivent se plier à certaines règles. Défiant ces normes sociales, elle conserve sa pilosité et amorce ainsi la construction de son individualité et de sa liberté d’esprit.
Tendre, charmant et plein d’humour, ce film de 16 minutes saisit la dimension universelle de l’exploration identitaire et de la curiosité des jeunes adolescentes. À leur enfance insouciante passée à bicyclette, la tête dans les nuages, succède bientôt la volonté de contester les stéréotypes qui menacent de freiner l’affirmation de leur personnalité.
Liant, par une palette aux couleurs intenses, les marionnettes filmées image par image et l’animation classique peinte à la main, Andrea Dorfman sublime son vécu par la création artistique. Elle raconte avec finesse sa lutte contre les attentes sociales auxquelles toute personne de sexe féminin se heurte tôt ou tard : une lutte qui l’a menée vers le non-conformisme, la bienveillance et l’acceptation de soi.
Réalisatrice primée de longs métrages documentaires, d’œuvres de fiction et de courts métrages d’animation tels Imparfaite et Bouche décousue, Andrea Dorfman illustre, dans sa toute dernière création, son ambivalence initiale quant à ses jambes poilues. Elle puisera dans ce dilemme la force de résister à d’autres diktats de la société entourant le genre, la féminité et l’authenticité.
EN UNE PHRASE
S’interrogeant sur l’« obligation » de se raser les jambes, une adolescente de 13 ans part à la découverte d’elle-même.
Description de la technique d’animation
Poil aux jambes, la toute dernière œuvre de la cinéaste Andrea Dorfman, constitue un véritable hommage à l’exploration dont s’accompagne la démarche de création. L’animatrice autodidacte marie ici l’encre, la gouache et l’aquarelle sur papier, privilégiant les couleurs vibrantes et saturées. Ses « protagonistes », des marionnettes articulées, sont fabriquées et animées au moyen du logiciel Dragonframe. La cinéaste a d’abord esquissé les séquences de peinture et d’encre sur une tablette, pour ensuite les projeter sur son poste d’animation, puis les peindre. Elle a également créé la séquence de film Super 8 sur une tablette. Après avoir peint les arrière-plans à la main, elle a ajouté, en alternance, des séquences animées peintes et du texte.
Entrevue avec Andrea Dorfman
On vous connaît pour vos films qui portent sur des thèmes universels liés à la féminité, le féminisme et la remise en question des règles et des rôles liés au genre. Poil aux jambes aborde ces enjeux et se déroule pendant votre adolescence. Qu’est-ce qui vous a donné envie de revenir sur cette période de votre vie ?
En tant que cinéaste et scénariste, je suis une collectionneuse d’histoires. Il y a des histoires que je transforme rapidement et que je présente immédiatement au monde, tandis que d’autres restent en réserve jusqu’à ce que je comprenne ce qu’elles signifient. C’est ce qui s’est passé pour Poil aux jambes. Il m’a fallu du temps pour comprendre pourquoi le fait de ne pas me raser les jambes était si important. Durant mon enfance, la mode alternait entre jambes poilues et jambes épilées, le fait de s’épiler ou non devenant un geste politique. Or, malgré le fait que les femmes de mon entourage ayant les mêmes convictions que moi finissaient par s’épiler, je ne pouvais pas m’y résoudre. Pourquoi ? C’est la question qui m’a inspiré Poil aux jambes. En creusant un peu, je me suis rendu compte que le refus de m’épiler était mon premier acte de contestation du patriarcat (avant même que je connaisse le mot). Avoir des jambes poilues était une façon de me protéger ; la première ligne de défense de mon refus de me conformer à l’idée que quelqu’un d’autre se faisait de moi. J’essayais de ne pas disparaître.
Il a toutefois fallu que j’atteigne le versant de l’âge adulte pour vraiment en comprendre la signification. Le fait d’avoir des jambes poilues lorsque j’étais une jeune femme m’a amenée à franchir un cap et à prendre bien d’autres décisions qui allaient à l’encontre des règles du patriarcat : tout cela a contribué à façonner mon identité et m’a ouvert les yeux sur ce que je suis et sur ce que je peux devenir. Chaque génération est à sa façon confrontée à la question du genre (et à ses limites). Pour moi, cela s’est traduit par une rébellion contre les règles imposées aux femmes, qui m’a permis d’élargir mes choix quant à l’être humain que je pouvais être. Et puisqu’il s’agit d’un récit véridique, d’un film de nature autobiographique, on n’a pas à se demander s’il arrive au bon moment, parce qu’il y a une intemporalité inhérente à la vérité et à la façon dont elle peut être ressentie.
C’est l’histoire d’une jeune fille dont la décision personnelle devient politique. Qu’espérez-vous que les femmes retiennent de votre film ?
Je ne peux pas parler de l’expérience d’une autre femme, ou d’une personne d’un autre genre, mais ce que j’ai vécu et la révélation que j’ai eue m’ont amenée à adhérer à l’idée de la liberté personnelle et à l’importance vitale de reconnaître les moments où je la ressens. J’ai pu constater, en racontant cette histoire, que je me sentais libre lorsque je faisais quelque chose qui me permettait de m’oublier, en particulier lorsque je me perdais dans la création artistique ou dans des activités physiques, des activités que j’aimais. C’est pourquoi je reviens toujours à mon vélo. Toute ma vie, faire du vélo m’a donné le sentiment profond de voler, de me sentir libre, d’être en harmonie avec mon corps. Mon refus de me raser les jambes participe du même sentiment, parce que je deviens la protagoniste de ma propre histoire. La liberté, c’est le fait de pouvoir déterminer qui nous sommes autorisés à être, qui nous devons être.
Dans vos films, vous étudiez la possibilité d’utiliser l’art à la fois comme un acte de rébellion et comme un outil permettant de sublimer des expériences vécues. Comment Poil aux jambes s’inscrit-il dans votre trajectoire professionnelle ?
Lorsque j’ai une histoire à raconter, je me pose la question suivante : « Quelle forme d’art convient le mieux à cette histoire ? Un roman graphique, un film dramatique ou documentaire, un film d’animation, un récit à faire autour d’une table… ? » Il m’est apparu évident que Poil aux jambes devait être un film d’animation, mais ce n’est que lorsque j’ai entamé sa réalisation que j’ai découvert que je voulais expérimenter plusieurs techniques d’animation au sein d’un même film. L’histoire est divisée en chapitres, ce qui se prête très bien à l’utilisation de techniques différentes (découpages en papier, plume et encre, art fondé sur les livres, animation à l’aquarelle). J’ai utilisé les différents styles d’animation pour représenter un chapitre particulier (une époque) de ma vie. En ce qui concerne l’art comme acte de rébellion, j’ai découvert le pouvoir de l’art à l’école secondaire et je pense sincèrement que cela m’a sauvée. Il se passait beaucoup de choses dans ma vie à l’époque et cela se répercutait sur mes résultats scolaires, mais l’art était un univers dans lequel je pouvais trouver mes repères. J’ai alors découvert que l’art pouvait être un outil permettant de donner un sens au monde. Il pouvait me rapprocher des autres. J’ai connu bon nombre de mes amis à cette période de ma vie : dans les cours d’art, en créant avec eux et elles autour d’une table.
Quels sont les défis que vous avez eu à relever lors de la réalisation de ce film ?
Chaque fois que je réalise un film de nature autobiographique, je me demande si l’histoire vaut la peine d’être racontée. La critique en moi me dit que c’est complaisant, égocentrique et égoïste de raconter sa propre histoire. Je consacre donc beaucoup de temps à l’étape de l’écriture, à peaufiner ce que je veux dire, à douter en cours de route et à me poser sans cesse la question suivante : « Est-ce la vérité ? » On pourrait penser que notre vérité personnelle est facile d’accès, mais c’est tout le contraire. Il faut faire la part des choses entre la personne que l’on aimerait que les autres voient et la personne désordonnée, compliquée et imparfaite que l’on est vraiment. À cette étape, il est important pour moi de faire appel à d’autres personnes pour lire le scénario et me dire ce qu’elles en pensent. Ma collaboratrice de longue date, Jennifer Deyell, l’a fait pour Poil aux jambes. Elle a un immense talent et me pousse à devenir une meilleure scénariste.
Le fait que le film ait été réalisé sur une longue période a constitué un autre obstacle. L’un des défis de l’artiste indépendant est qu’il faut toujours trouver un équilibre entre son propre travail et le travail effectué pour les autres. Il m’a fallu plusieurs années pour réaliser Poil aux jambes, et j’ai dû le mettre de côté à plusieurs reprises pour travailler à d’autres projets. Je crois qu’en fin de compte, cela a joué en ma faveur et c’est ce qui m’a poussée à utiliser différentes techniques d’animation. Si j’avais suivi un calendrier de production concentré dans le temps, je me serais peut-être contentée d’un seul style d’animation, mais ça n’a pas été le cas et chaque fois que je recommençais à travailler au film, je l’abordais avec un regard neuf. Je crois très fort aux heureux hasards. Je ne suis pas perfectionniste et, dans mon esprit, il n’y a pas d’erreurs dans la création artistique. Je pense donc que c’est un exemple de la façon dont j’ai laissé le processus me guider pour orienter le projet dans une direction différente de celle que j’aurais pu prévoir.
Vous êtes animatrice-graphiste autodidacte et vous avez utilisé différentes techniques pour ce film. Parlez-nous de vos découvertes et des décisions créatives que vous avez prises en cours de route pour réaliser cette œuvre.
L’une des plus grandes joies de ma vie a été d’apprendre l’animation en autodidacte et de l’intégrer à ma pratique artistique et cinématographique. C’est un secret de polichinelle qu’il est facile d’apprendre l’animation par soi-même ! C’est une forme d’art accessible. Après avoir obtenu mon diplôme en art, j’ai fait mes armes de cinéaste en travaillant comme assistante à la caméra et en réalisant mes propres films en prises de vue réelles. J’ai appris à réaliser des films et à rédiger des scénarios, mais la réalisation d’un film ressemble parfois à un marathon créatif et l’immédiateté de la création artistique manuelle me manquait. Mon partenaire, Dave, a de jeunes enfants, et pour apprendre à nous connaître, eux et moi, nous avons créé des œuvres d’art ensemble, à la table de notre salle à manger. La fabrication de marionnettes en papier articulées a été une grande découverte pour nous. J’ai compris qu’en les faisant bouger sous l’œil de la caméra, je pouvais créer un film d’animation. C’était magique ! Par la suite, j’ai expérimenté et exploré de nombreuses autres techniques d’animation (grâce aux tutoriels sur YouTube !) et plusieurs d’entre elles se sont retrouvées dans Poil aux jambes. Quel que soit le style d’animation, on devient un inventeur ; faire jouer une animation que l’on a réalisée, même si ce n’est que pendant une ou deux secondes, est à la fois déroutant et extrêmement satisfaisant.
Extraits
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Images
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Équipe
Générique
Scénario, réalisation, animation et narration
ANDREA DORFMAN
Conseil à la scénarisation
JENNIFER DEYELL
Production
LIZ COWIE
ROHAN FERNANDO
Conception sonore
SACHA RATCLIFFE
Musique originale
DANIEL LEDWELL
Musiciens
JOSHUA VAN TASSEL – batterie, percussion
KYLE CUNJAK – contrebasse
KINLEY DOWLING – violon, alto
Montage en ligne et effets visuels
SERGE VERREAULT
Effets visuels additionnels
CHRISTOPHER MACINTOSH
Infographie
MÉLANIE BOUCHARD
Soutien technique au montage image
PIERRE DUPONT
ALBERT KURIAN
PATRICK TRAHAN
Mixage
SHELLEY CRAIG
Bruitage
KARLA BAUMGARDNER
Enregistrement du bruitage
GEOFFREY MITCHELL
Enregistrement de la narration
MATT LEDERMAN
Soutien technique à la sonorisation
BERNARD BELLEY
Supervision de la production
ROZ POWER
Coordination technique
DANIEL LORD
CHRISTOPHER MACINTOSH
Coordination principale de production
ANNA MACLEAN
SARAH MACLEOD
Administration
LESLIE ANNE POYNTZ
Mise en marché
JAMIE HAMMOND
Relations de presse
OSAS EWEKA-SMITH
Conseiller juridique
PETER KALLIANIOTIS
Production exécutive
NATHALIE CLOUTIER
ROHAN FERNANDO
ANNETTE CLARKE
Remerciements
AGLENNCO
KATE AUSTIN
FRED CASIA
MARCIA CONNOLLY
MEREDITH DAULT
DENYSE DORFMAN
MICHAEL DORFMAN
GILLIAN FRISE
DAVE HAYDEN
ANNE KOIZUMI
COLIN MACKENZIE
LISA MORSE
JASMINE OORE
JESSE RIVIERE
TAMARA SEGURA
KYLE SHAW
TERI SNELGROVE
CHRISTINA VOLGYESI
Writers Guild of Canada
Directors Guild of Canada / Guilde canadienne des réalisateurs – Maritimes
Canadian Federation of Musicians / Fédération canadienne des musiciens
ACTRA Maritimes
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UNITÉ DOCUMENTAIRE DE L’EST
onf.ca
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Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.