Plus haut que les flammes
2020 | 104 min
Sélections et prix
Compétition internationale Festival international du film sur l’art (FIFA) - Montréal, Québec (2020)
Sélection officielle Festival international du cinéma francophone en Acadie – FICFA, Moncton, New Brunswick (2020)
Sélection officielle - Long métrage documentaireRendez-vous Québec Cinéma (RVQC), Montréal, Québec (2021)
Plus haut que les flammes relève d’un véritable tour de force. Monique LeBlanc y porte à l’écran l’entièreté du poème du même nom de Louise Dupré, lauréat d’un Prix du Gouverneur général en 2011 et récité dans le film par la comédienne Violette Chauveau. Bouleversée par une visite à Auschwitz et à Birkenau, une femme, grand-mère, essaie de continuer à vivre et de prendre soin d’un enfant. Car au-delà des pires horreurs provoquées par l’humanité, il y a l’enfance, pour et par laquelle le cours du temps doit continuer. Tissant des liens entre différentes histoires, différentes réalités et différents paysages, d’Auschwitz au Canada, en passant par les États-Unis, le Nicaragua et l’Ukraine, la cinéaste offre un point d’ancrage pour penser une issue et veiller à élever les héritiers du monde le plus haut possible, « plus haut que les flammes ».
Descriptions courtes
Résumé
Véritable tour de force, le film d’art et d’essai Plus haut que les flammes relève le défi de porter à l’écran l’entièreté du poème du même nom de Louise Dupré, lauréat d’un Prix du Gouverneur général en 2011. Une poignante réflexion sur la responsabilité de prendre soin des enfants, fondamentale pour le salut de l’humanité.
Synopsis
Une poignante réflexion sur la responsabilité de prendre soin des enfants, fondamentale pour le salut de l’humanité, qui porte à l’écran l’entièreté du poème Plus haut que les flammes de Louise Dupré.
À propos du film
Dans sa pratique cinématographique, la réalisatrice acadienne Monique LeBlanc a l’habitude de se mettre à l’écoute d’autres formes d’arts : on pense par exemple à son documentaire sur le peintre Roméo Savoie (Roméo Savoie – La peinture au corps, 2011). Dans son dernier film, Plus haut que les flammes, la cinéaste s’arrête sur l’arithmétique délicate que doit adopter la forme cinématographique pour s’adapter au genre poétique. LeBlanc y travaille à transposer le recueil du même titre de l’écrivaine québécoise Louise Dupré, publié en 2010. Ni tout à fait vidéopoème, ni documentaire à proprement parler, ni absolument film d’art, Plus haut que les flammes choisit de traverser ces catégories sans s’enfermer durablement dans aucune. Les genres utilisés se succèdent plutôt, s’agencent les uns aux autres, se répondent, emportés par le mouvement du souffle vital qu’incarne la poétique du film. Délicate et rémanente, la poésie de Dupré s’imprime dans le travail de LeBlanc, qui acquiesce à la contagion générique avec félicité. Le travail poétique de Dupré s’entend : le film est traversé par la voix jamais surjouée ou faussement emportée de Violette Chauveau, qui narre les poèmes de Dupré. Et la justesse de cette voix, qui sait ne pas s’empêtrer de pathos alors que pourtant elle porte des thèmes graves, est à l’image de l’harmonie du film. En effet, l’hétérogénéité formelle aurait pu donner l’impression d’un imbroglio. Or, il n’en est rien. Travaillé avec précision, Plus haut que les flammes est un film traversé par une lumière aussi matérielle — celle, tropicale, du soleil d’été ou celle de la neige éclatante de l’hiver — que symbolique.
C’est un vrai travail de funambule auquel s’adonne LeBlanc, qui juxtapose avec finesse des images d’archives d’Auschwitz et d’autres scènes tournées en Louisiane, au Nicaragua et en Ukraine, où la caméra accompagne le quotidien de familles dont les parents ne peuvent plus prendre soin de leurs enfants. À cela s’additionnent de nombreuses images de nature, présentées au travers d’effets de ralentissement et d’accélération. Loin d’être réduites à une volonté de sublimation, bien que plusieurs images de fleurs, de soleil, d’étendues d’eau évoquent une certaine forme de grâce, c’est plutôt à tous les paradigmes du vivant que renvoient ces images, et non uniquement à une transcendance par le sublime. Par exemple, des plans montrent des fourmis vivantes s’agitant au sol ; d’autres, des libellules mortes dans une maison vide. D’autres plans exposent des fleurs tropicales, puis la caméra zoome sur des asticots grouillant sur la dépouille d’un cheval. Entre grâce et abjection, la nature que donne à voir Plus haut que les flammes est à l’image même des poèmes de Dupré, qui demandent comment continuer à vivre en perpétuant le souvenir des enfants juifs assassinés, tout en s’occupant aujourd’hui d’autres enfants, en les langeant, en les sermonnant, en les aimant. Le travail de Dupré, auquel répond LeBlanc, est ainsi celui du tissage voulant lier beauté et horreur. En effet, il y a sans doute autant de cruauté que d’amour dans le film de LeBlanc, où l’on voit un garçonnet déguisé en superhéros parler de sa mère décédée qui ne revient pas malgré ses prières, où une autre scène montre une grand-mère éclater en sanglots devant les photos de son fils et de sa belle-fille morts dans un accident. Naviguant entre la responsabilité qui s’impose tantôt dans le cadre intime — des grands-mères devant désormais tenir le rôle des parents —, tantôt dans le cadre collectif — tous les humains devant composer avec le poids de la Shoah —, Plus haut que les flammes de Monique LeBlanc montre la nature comme étant le reflet de ce qui se déroule chez les humains. Ni pansement ni remède, la nature comme la poésie, la famille comme les génocides s’enchaînent chez LeBlanc dans une écologie sans hiérarchie, où le cycle du vivant s’incarne dans la préciosité du lien que l’on cultive malgré tout, dans une empathie qui ne nie pas le désastre.
(Chloé Savoie-Bernard, texte publié ici originalement)
Mot de la réalisatrice
Lorsque j’ai lu Plus haut que les flammes pour la première fois, j’ai éprouvé ce que Bruno Doucey, éditeur français, écrirait quelques années plus tard au sujet de ce texte de Louise Dupré : « Il est des livres dont on ne revient pas. » Il me fallait absolument faire de cet ouvrage un film. Mais comment faire un film avec un poème, ce poème ? Je devais trouver une approche ou une démarche cinématographique où les mots et les images ne formeraient qu’un seul langage, une alliance où aucun des deux n’aurait à être compromis au bénéfice de l’autre.
Le poème commence par la phrase « Ton poème a surgi de l’enfer », et l’utilisation du possessif laisse entendre qu’il s’agit d’un texte qui part du vécu de son auteure. Je me suis donc inspirée de la réalité de Louise Dupré, nouvellement grand-mère, pour inclure dans le film une composante documentaire de type cinéma-vérité, mettant en vedette des grands-mères et les petits-enfants dont elles ont la garde.
Autour du quotidien de ces femmes extraordinaires, généralement fait de peu de choses, j’ai tissé des images tirées de la nature, du monde et d’Auschwitz-Birkenau, des images choisies de manière le plus souvent instinctive, pour dire l’espoir et le désespoir, la beauté et la laideur, soit les polarités mêmes du poème entre lesquelles la poète lutte sans relâche afin de protéger et de soigner l’enfant près d’elle.
Ainsi donc, ce sont les enfants qui forment le cœur de mon projet, qui est à la fois documentaire et film d’art. Que ce soit ceux des grands-mères, ceux que j’ai eu la chance de croiser, de rencontrer et de filmer, ou encore ceux dont on ne voit que la photo puisqu’ils ont péri dans les camps de la mort à Auschwitz et Birkenau, chacun d’eux nous renvoie invariablement à une nécessité plus importante que jamais : sauver les enfants, les porter à bout de bras, plus haut que les flammes, car ce n’est qu’en sauvant ces petits qu’on a la moindre chance de sauver le monde.
Bande-annonce
Extraits
Équipe
Matériel promotionnel
Images
Générique
Un film de
Monique LeBlanc
Poème de
Louise Dupré
Produit par
Christine Aubé
Jac Gautreau
Interprétation du poème
Violette Chauveau
Les grand-mères
Emilia Arauz Castellon
Yaroslava Nikolaevna Sarabun
Justina Leiton
Les mères
Stéphanie Matthews
Cristhian Valeria Calero Vega
Les enfants
Nolan, Jeremy, Said, Abraham, Ashley,
Eduardo, Sofia, Miguel, Theo, Jonathan, Denys,
Mariana, Arsen, Lidia, Alexandre,
Maria Del Carmen, Jérôme, Benoit, Eva,
Da’Marquis, Tristan, Gabriel
Recherchiste, scénariste et réalisatrice
Monique LeBlanc
Monteur
Geoffrey Boulangé
Caméra principale
Monique LeBlanc
Images additionnelles
Bernard Fougères
Luke Sky-video
Étienne Boivin
Preneurs de son
Serge Arseneault
Richard Lavoie
Assistants de production
Liza Yanovich
Dmytro Kolchynskyi
Jean-Michel Vienneau
Darlene Teahen
Andrea Buckle
Consultants à l’image
Bernard Fougères
Evar Simon
Recherche additionnelle
Liza Yanovich
Francine Hébert
Monteur sonore
Mélanie Gauthier – Studio SOUNDCHICK SFX
Mixeur
Jean-Paul Vialard
Monteur de finition
Denis Pilon
Montage hors ligne
Digital Cut Moncton
Assistants au montage hors ligne
Charles Gagnon
Dominique Samson-Dunlop
Coordonnatrice au montage hors ligne
Stéphanie Lemieux
Infographistes
Jacques Bertrand Simard
Mélanie Bouchard
Services de traduction
Olena Vdovyna
Macumba Media
Pro Documents
Services de transcription
Olena Vdovyna
Macumba Media
Pro Documents
Sous-titrage
MELS
Bruiteur
Simon Meilleur
Enregistrement du bruitage et du poème
Geoffrey Mitchell
Bruitage additionnel
Jo Caron Audio
Recherche d’archives et libération des droits
Nancy Marcotte
Delphine Saint-Marcoux
Archives
Centre Brama Grodzka – Teatr NN, Lublin
Musée national Auschwitz-Birkenau
Apsley House, Musée Wellington, Londres, R.-U.© Historic England/Bridgeman Images
Galleria Doria Pamphilj, Rome, Italie/Bridgeman Images
Musique originale
Monique Jean
© 2019 Office national du film du Canada (SOCAN)
Musique additionnelle
« Flight from the City »
écrite, composée et interprétée par Jóhann Jóhannsson
utilisée avec la permission de Universal Music Canada Inc. et Bank Robber Music
« Cherubikon » (Piotr Ilitch Tchaïkovsky)
interprétée par Viktor Ovdiy, Pavlo Mezhulin, Kiev Chamber Choir & Mykola Hobdych
album « Liturgy of St. John Chrysostom, Op. 41 »
℗ Naxos Classics, 1998
utilisée avec l’aimable collaboration de Naxos of America Inc.
« Stabat Mater » (Giovanni Battista Pergolesi)
interprétée par Magda Kalmar, Julie Hamari, Ladies of the Hungarian Radio and Television Chorus, Liszt Ferenc Chamber orchestra, Budapest
album « Pergolesi: Stabat Mater »
℗ Hungaroton Classic Ltd., 1994
utilisée avec l’aimable collaboration de Naxos of America Inc.
« Lux aeterna » (Gvörgy Ligeti)
interprétée par Schola Heidelberg, Ensemble Aisthesis
album « 20th Century Choral Music »
℗ BIS, 2001
utilisée avec l’aimable collaboration de Naxos of America Inc.
« Passacaglia en ré mineur BuxWV 161» (Dietrich Buxtehude)
interprétée par Kathryn Mueller et New Trinity Baroque, arrangements de Predrag Gosta
album « Baroque Christmas »
℗ Edition Lilac, 2011
utilisée avec l’aimable collaboration de New Trinity Baroque Inc.
« La Passion selon Saint Matthieu, BWV244, Pt. 1: No. 1 » (Johann Sebastian Bach)
interprétée par Georg Poplutz, Matthias Winckhler, Bachorchester Mainz, Ralf Otto.
album « St. Matthew Passion, BWV244 »
℗ Naxos Classics, 2019
utilisée avec l’aimable collaboration de Naxos of America Inc.
« Suite pour violoncelle No.2 en ré mineur »,
BWV 1008 : Sarabande (Bach)
interprétée par Chiori Watanabe
violoncelliste filmée à Grand Central Park
Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel)
interpretée par Luis Sarro
Selig sind die Toten SWV 391 (Heinrich Schütz)
Requiem op. 48 – Introït et Kyrie (Gabriel Fauré)
Cantate Domino (Giovanni Croce, Cruce Clodiensis, Zuanne Chiozotto)
Mazurka op. 63 n° 3 en do d mineur (Chopin)
interprétée par Edward Neeman
Miroirs II. Oiseaux tristes, Miroirs III. Une barque sur l’océan (Maurice Ravel)
interprétées par Robert Ewen Birchall
L’Art de la fugue, BWV 1080 Contrapunctus XIII rectus, a 3 Spiegelfuge (Bach)
Givre (2011), low memory #1 (2000), low memory #2 (2001), low memory #3 (2005),
Out of Joint (2009, 11), T.A.G. (2013), Lacrimous. (2013) [extraits]
composées par Monique Jean
© 2000-13, 2019 Monique Jean / Ymx média (SOCAN)
Petite fugue en sol mineur BWV 578 (Bach)
interprétée par Albert Schweitzer
Oeuvre littéraire
Plus haut que les flammes de Louise Dupré,
© Éditions du Noroît, Montréal, 2010 et © Éditions Bruno Doucey, Paris, 2015.
Citations
Claude Esteban, La mort à distance, Paris, éditions Gallimard, 2007
Geneviève Amyot, Nous sommes beaucoup qui avons peur, Montréal, éditions du Noroît, 2003
Cormac McCarthy, La route, Paris, éditions de l’Olivier, coll. « Points », no P2156, 2008
Philippe Jaccottet, Notes du ravin, Cognac (France), éditions Fata Morgana, 2001
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Soutien technique audio
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Producteurs
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Jac Gautreau
Producteurs exécutifs
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Dominic Desjardins
Programme français
Studio de la francophonie canadienne – Acadie
Une production de
l’Office national du film du Canada
Relations de presse
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Attachée de presse – Montréal
C. : 438-304-6358
m.lamoureux@onf.ca | @MC_ONF
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.