Une production de l’Office national du film du Canada

Capables de s’orienter en utilisant le champ magnétique terrestre, farouchement fidèles à leur volée et à leur famille, à l’aise sur terre, dans les airs et sur l’eau, les oies naviguent entre leurs instincts lointains et le monde actuel.

Oie urbaine, un magnifique essai cinématographique du réalisateur Karsten Wall, s’intègre au quotidien de ces oiseaux emblématiques. En inversant la perspective habituelle des films sur la nature pour pointer sa caméra vers une autre forme de conscience, le cinéaste fait émerger une réalité saisissante : l’habituelle étendue asphaltée des stationnements, des restaurants avec service au volant et des autoroutes très fréquentées devient tout à coup extrêmement troublante. Les intruses, ici, ce ne sont pas les oies, mais bien les personnes et les communautés qui les ont réduites à vivre en marge, perturbant ainsi leur mode de vie séculaire.

Alliant beauté, humour et empathie profonde, Oie urbaine révèle que les mystères du monde naturel subsistent malgré l’urbanisation incessante. De la courbure en S de leur élégant cou noir à l’extrémité de leurs doigts en forme de griffes de dinosaure, les oies sont des survivantes résistantes et pleines de ressources, qui ne se contentent pas de s’adapter, mais s’épanouissent. Porteuses d’un message profond de continuité et d’enracinement, elles s’envolent et tracent leur route, calligraphie vivante dans le ciel à la brunante. Ainsi se perpétuent la volonté et la résolution des créatures sauvages de retrouver le chemin de la maison.

En une phrase 

Le magnifique essai cinématographique du réalisateur Karsten Wall inverse la perspective habituelle des films sur la nature pour mettre en lumière un message profond de continuité et d’enracinement.

En deux phrases

Capables de s’orienter en utilisant le champ magnétique terrestre, à l’aise sur terre, dans les airs et sur l’eau, les oies naviguent entre leurs instincts lointains et le monde actuel. Alliant beauté, humour et empathie profonde, le magnifique essai cinématographique du réalisateur Karsten Wall s’intègre au quotidien de ces oiseaux emblématiques pour mettre en lumière un message profond de continuité et d’enracinement.

L’idée d’Oie urbaine est née de la volonté de repenser la présentation typique des documentaires sur la nature. En tant que monteur travaillant souvent à ce genre de productions, j’ai toujours eu le désir de créer un documentaire plus contemplatif et authentique sur la lutte d’un animal sauvage pour sa survie. Avec Oie urbaine, j’ai fait de mon mieux pour laisser de côté ma perspective humaine dans l’histoire et faire voir le monde à travers les yeux d’une bernache qui vit en ville.

J’ai choisi la bernache du Canada comme sujet de ce film en raison de la place importante qu’elle occupe dans l’esprit des gens d’ici. De nombreuses bernaches se sont adaptées à la vie urbaine tout en conservant leur instinct migratoire. Pour les Canadiens et Canadiennes, les bernaches peuvent représenter à la fois un parasite urbain et une créature majestueuse qui symbolise les changements de saison. À bien des égards, cette relation contradictoire reflète la relation de l’humanité avec le monde naturel au sens large : nous idolâtrons et chérissons la nature, mais nous avons l’obsession de la contrôler au point de la détruire.

En prenant du recul et en permettant aux oies de raconter elles-mêmes cette histoire, j’ai constaté qu’un style différent de film sur la nature commençait à prendre forme. Observé selon leur point de vue, le paysage urbain devient quelque chose d’étrange et d’inconnu, et l’instinct d’évolution qui les guide revêt une dimension spirituelle ou surnaturelle. Réaliser le film de cette manière a constitué un processus expérimental qui, à certains moments, risquait d’enfreindre les règles du documentaire traditionnel. Mais j’ose espérer que l’expérience de visionnage sera efficace à sa manière et qu’elle suscitera un sentiment profond d’empathie et une prise de conscience à l’égard du monde naturel qui se retrouve piégé dans nos villes.

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