Loin de Bachar
2020 | 73 min
Il y a quelques années, les al-Mahamid ont dû fuir la Syrie de Bachar al-Assad pour s’établir à Montréal. À des milliers de kilomètres du conflit, Loin de Bachar trace un portrait tout en nuances de cette famille courageuse, dont le quotidien demeure traversé par une guerre qui ne finit pas.
Synopsis
Après avoir participé aux soulèvements populaires contre Bachar al-Assad, Adnan al-Mahamid a dû fuir la Syrie avec Basmah, sa femme, et leurs quatre enfants. Établie à Montréal depuis plusieurs années, cette famille a ouvert ses portes au réalisateur Pascal Sanchez. S’ils ont pu s’acclimater relativement rapidement au cours paisible de la vie montréalaise, Adnan et Basmah craignent toujours pour les proches dont ils sont sans nouvelles. Malgré les milliers de kilomètres qui les séparent de la guerre, celle-ci ne les quitte pas. Elle surgit par bouffées au détour d’une conversation, d’un appel par Skype ou d’un fil Facebook. Loin de Bachar raconte le quotidien émouvant d’une famille aux prises avec les tourments d’un conflit dont on ne voit malheureusement pas la fin.
À propos du film
Adnan al-Mhamied, sa femme, Basmah, et leurs quatre enfants ont fui la ville de Deraa, en Syrie, pour s’installer au Canada en octobre 2014. Ingénieur de formation, activiste syrien prodémocratie, Adnan fait partie de ceux qui ont participé aux soulèvements populaires contre Bachar al-Assad. Il a payé au prix fort son désir de liberté alors que plusieurs de ses proches ont été tués ou enlevés par le régime. Craignant pour sa vie et sa sécurité, la famille al-Mahamid a d’abord pris la route de l’exil pour finalement trouver refuge à Montréal.
Le film s’ouvre sur un anniversaire tragique, alors qu’Adnan est tourmenté par les souvenirs de son arrestation par les services de sécurité, qui l’ont jeté dans les prisons du régime il y a trois ans jour pour jour. « La malédiction poursuit encore celui qui en a vécu l’expérience », raconte Adnan.
Si Basel, 15 ans, Raniah, 14 ans, Saja, 10 ans, et Ali, 4 ans, ont pu s’acclimater relativement rapidement au cours paisible de la vie montréalaise, en bâtissant un réseau d’amis autour de leur école de quartier, Adnan et Basmah craignent toujours pour les proches dont ils sont sans nouvelles.
Après quelques années passées loin de Bachar al-Assad, comment arrivent-ils à concilier leur nouvelle vie avec les traumatismes de cette guerre ? Tandis qu’Adnan perfectionne son anglais et étudie en travail social à l’Université McGill, Basmah apprend le français et demeure à l’affût des développements en Syrie. Les enfants sont en classe d’accueil, conversant tantôt en français, tantôt en anglais ou en arabe. Dans l’appartement des al-Mahamid, la guerre en Syrie est à la fois très lointaine et très présente, surgissant par bouffées au détour d’une conversation, d’un appel par Skype ou d’un fil Facebook.
Cette famille a généreusement ouvert ses portes au réalisateur Pascal Sanchez. Construit sur une approche d’observation du quotidien doublée d’une démarche d’exploration libre de la parole à partir des écrits d’Adnan dans les médias sociaux, le film raconte le quotidien d’une famille attachante, tourmentée par un conflit dont on ne voit malheureusement pas la fin.
À ce jour, la guerre en Syrie a fait plus de 350 000 victimes et 50 000 disparus, dont beaucoup ont été enlevés par le régime. Dans l’apparente banalité du quotidien des al-Mahamid, ce documentaire livre un témoignage émouvant sur l’amour qui unit les membres de cette famille et qui donne à chacun d’entre eux la force de continuer à vivre, loin de Bachar.
Mot du réalisateur
J’ai d’abord pensé Loin de Bachar comme la rêverie d’un enfant syrien qui, parachuté dans son nouveau monde, est habité à la fois par la guerre et par l’appel d’une nouvelle vie. Je voulais faire un film sur la pensée. Filmer la pensée comme si c’était un territoire avec des habitants, des animaux, des fleurs et des arbres. J’ai longtemps cherché cet enfant à Montréal, au moment où le Canada était encore largement fermé aux réfugiés. J’ai demandé à beaucoup de monde. Finalement, j’ai trouvé toute une famille : les al-Mahamid, avec Adnan, Basmah, Ali, Basel, Raniah et Saja.
J’ai été frappé par leur histoire. Par la trajectoire de militant d’Adnan et par son parcours ici à Montréal, son engagement social, sa foi en l’avenir. J’ai vu aussi la force des enfants, leur vivacité et leur désir d’être ici. La présence et le courage de Basmah. Je me suis dit que mes idées du début pouvaient prendre corps dans cette famille tout entière. Bref, je me suis reconnu en eux.
Rapidement, le projet s’est mis en place et ils m’ont ouvert la porte de leur appartement. Avec eux, j’ai souvent filmé sans toujours comprendre ce qui se disait puisque je ne parle pas arabe, me fiant aux mouvements du corps, aux gestes d’affection. Je filme Raniah à l’école avec son frère Basel. Ils avancent dans la vie de toutes leurs forces. Saja observe beaucoup ses parents et devient ainsi une sorte d’alter ego du documentariste. Entre les murs de l’appartement familial, il y a beaucoup de vie. Il y a aussi la vulnérabilité, la douleur, la peur pour les proches restés en Syrie. Je me dis que nous ne connaissons rien de cette guerre. Que notre ignorance est indécente. Que la répression du régime est d’une violence inouïe. Ils vivent cela au quotidien tout en devant construire leur nouvelle existence. En les filmant, j’ai envie de leur rendre hommage en montrant leur courage, leur humanité et l’amour des uns pour les autres.
Certains jours, la souffrance est plus grande, plus présente. Adnan vit le douloureux anniversaire de son arrestation et de son emprisonnement dont chaque instant est soudainement présent à son esprit. Ces jours passés prennent toute la place. Nous parlons. C’est la scène de début du film. En improvisant, il parle doucement à Ala, son ami resté en prison. Il évoque ses frères. Sa parole est d’une grande beauté, d’une grande profondeur. Il me donne aussi accès à ses écrits. Quand je lui demande pourquoi il a accepté de participer au film, il me répond : « Parce que nous sommes de bonnes personnes. ». Je comprends alors qu’il fait allusion au racisme et aux stéréotypes que sa famille et lui doivent régulièrement affronter. S’ils m’ont ouvert leur porte, c’est aussi pour modifier ces perceptions.
Loin de Bachar ne changera pas le cours de la guerre en Syrie. La portée du film se trouve peut-être dans l’ouverture qu’il pourra créer en chacun de nous.
Revue de presse
Bande-annonce
Extraits
Équipe
Affiche
Images
Générique
Avec
Adnan Al Mhamied
Basmah Issa
Ali, Saja, Raniah et Basel Al Mahamid
Réalisation, scénario et direction photo
Pascal Sanchez
Productrice
Nathalie Cloutier
Productrice exécutive
Colette Loumède
Montage
Natalie Lamoureux
Musique originale
Serge Nakauchi Pelletier
Prise de son et conception sonore
Mélanie Gauthier
Directeurs de production
Tobie Fraser
Geneviève Thibert
Prise de son additionnelle
Simon Plouffe
Lynne Trépanier
Daniel Fontaine-Bégin
Assistants de production
Will Prosper
Giulia Frati
Consultant technique – caméra
Steve Hallé
Soutien technique au montage image
Pierre Dupont
Isabelle Painchaud
Patrick Trahan
Assistant au montage
Philippe Lefebvre
Assistante au montage sonore
et conception sonore additionnelle
Sandy Pinteus
Traduction
Kamel Bouzeboudjen
Khaled Suleyman
Joulnar El Husseini
MELS
Titres
Mélanie Bouchard
Montage en ligne
Yannick Carrier
Voix
Suliman Ataya
Meriem Achour Bouakkaz
Bruitage
Alexis Farand
Enregistrement du bruitage
Geoffrey Mitchell
Mixage
Jean Paul Vialard
Avec
Yves Gauthier
Hilda Eddé Debbané
Kate Gwyneth Suganob
Ace Rondez
Scarlett Brito
Amal Elsana Alh’jooj
Marisa Samek
Adan Alh’jooj
Nico Trocmé
Nilly Elwakele
Voix additionnelle
Anna Sanchez
Archives audio
Nations Unies
Conseiller juridique
Christian Pitchen
Relations de presse
Nadine Viau
Agente de mise en marché
Judith Lessard-Bérubé
Coordonnatrice de la mise en marché
Jolène Lessard
Administratrice
Sia Koukoulas
Coordonnatrice de studio
Pascale Savoie-Brideau
Coordonnatrices de production
Chinda Phommarinh
Isabelle Limoges
Gabrielle Dupont
Coordonnateurs techniques
Mira Mailhot
Daniel Claveau
Productrice déléguée
Mélanie Lasnier
Programme français – Studio documentaire
Une production de l’Office national du film du Canada
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.