Une production de l’Office national du film du Canada 

Une silhouette féminine, esquissée de fines lignes blanches, se désagrège. La musique envoûtante de LOCA, pièce musicale phare de l’âge d’or du tango argentin, entraîne son corps dans une danse tourbillonnante. Un duo se forme. Les corps s’emboîtent en une fusion géométrique de noir et de blanc. Leur abandon au mouvement se manifeste dans de généreuses vagues d’encre, créant un spectacle visuel fascinant.

Synopsis long

Une silhouette féminine, esquissée de fines lignes blanches, se désagrège. Quelques vers résonnent, empruntés à LOCA, une pièce musicale phare de l’âge d’or du tango argentin. La musique envoûtante entraîne la femme dans une danse tourbillonnante. Un duo se forme, les corps s’emboîtent en une fusion géométrique de noir et de blanc. L’abandon total au mouvement se manifeste à travers de généreuses vagues d’encre, créant un spectacle visuel fascinant.

Grâce à sa maîtrise de la danse et de l’animation, Véronique Paquette livre l’essence du tango dans une suite d’évocations des corps aussi furtives que puissantes. Son geste spontané donne à ressentir l’énergie qui se déploie et les emportements d’une âme qui se reconstruit peu à peu. Conjuguant avec art les techniques traditionnelles et le numérique, elle use de la spatule pour faire de l’encre sur papier l’interprète d’une danse libératrice, ouvrant la voie à un monde de possibilités infinies.

En deux lignes

Une femme trouve dans l’énergie du tango la voie de la libération intérieure. Un fascinant spectacle visuel fait de vagues d’encre et de géométries en noir et blanc.

En une ligne 

Une femme trouve dans l’énergie du tango la voie de la libération intérieure.

Le tango argentin est arrivé dans ma vie il y a 20 ans, en même temps que l’animation. J’ai rapidement pris conscience de l’aspect multisensoriel et multidimensionnel de cette danse. Un univers particulier, à la croisée de l’interaction corporelle et de la constitution d’un imaginaire identitaire.

Les deux pratiques artistiques ont cheminé et évolué en parallèle chez moi. Toutes deux m’ont permis de me remettre en question à différentes périodes de ma vie. Elles ont été une école, une prison, une libération, une jungle, une maison. La maîtrise graduelle de l’une et de l’autre m’a naturellement menée à vouloir m’exprimer plus librement et à créer. Ce besoin émergent a donné lieu à une nouvelle quête : déconstruire le connu pour le reconstruire à mon image, au sein d’une œuvre combinant animation et tango.

Pour moi, le tango argentin a toujours été une danse qui nous oblige à faire face à notre vulnérabilité et à plonger dans notre intimité la plus profonde. Dans LOCA, afin d’aborder le tango d’un point de vue personnel et de transmettre au public le mouvement intérieur, l’énergie et les connexions profondes qui m’habitent, j’ai choisi l’encre appliquée à la spatule comme partenaire, un procédé où le geste spontané et vivant peut l’emporter sur la précision et le contrôle, et ainsi mener à une expression plus intuitive, plus pure. Ainsi, dans cette danse d’encre se révèle une pulsation, une géométrie incontournable, un souffle nouveau.

J’ai travaillé en étroite collaboration avec une chorégraphe et des danseurs de tango, qui ont actualisé mon scénario lors d’un tournage d’images de référence. J’ai ensuite pu me servir de cette captation pour en extraire l’essentiel et l’interpréter librement. Des jeux d’angles et de courbes jusqu’à l’interprétation de la musique, en passant par le choix du noir et blanc et des techniques, tout se voulait au service de l’expérience intime du personnage féminin.

Pour la partie dansée, je tenais à utiliser une pièce musicale classique que tous les danseurs de tango reconnaîtraient, et avec laquelle ils auraient déjà une certaine affinité émotive. Superposée à mes encres, LOCA, de Juan d’Arienzo, s’est avérée révélatrice, autant pour ses rythmes et son titre que sa pulsation. La place de choix qu’accorde la pièce au bandonéon (instrument emblématique du tango) m’a également menée à collaborer avec une bandonéoniste. Cet instrument a fait partie intégrante du processus de création sonore, du bruitage jusqu’à la musique originale de la fin du film, tel un souffle accompagnant le personnage tout au long de sa quête.

Ce court métrage se veut être à la fois un hommage au tango argentin et une invitation à suivre notre intuition, notre mouvement naturel.