Les enfants du large
2024 | 97 min
Documentaire
Français, anglais avec sous-titres français
Prix et festivals
Prix du public TV5 au meilleur film francophone - Longs métragesFestival du nouveau cinéma - FNC, Montreal, Canada (2024)
« Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer. »
— Aristote
Née en mer, Virginia n’a que cinq ans lorsque son père, le célèbre aventurier norvégien Peter Tangvald, meurt tragiquement dans un naufrage. Plus tard, lorsque son frère aîné, Thomas, disparaît mystérieusement au large, Virginia décide d’entreprendre une enquête sur ses origines, qui deviendra le documentaire Les enfants du large. Elle se plonge dans les archives et les souvenirs de ceux qui ont croisé cette famille atypique. Les détails de ce qu’elle découvre en chemin la sidèrent : deux épouses de Peter sont mortes de manière suspecte, potentiellement criminelle. Les interrogations surgissent. En cherchant à comprendre d’où elle vient et à percer les sombres secrets de sa famille, Virginia offre un film captivant qui remet en question ce qu’on croit être vrai et l’image idyllique du navigateur en quête de liberté absolue. Avec, au bout de sa démarche courageuse, l’espoir d’avoir brisé un cycle toxique.
Synopsis long
« Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer. » — Aristote
Virginia Tangvald n’a que cinq ans lorsque son père, un célèbre aventurier norvégien qui a parcouru le monde, meurt tragiquement dans un naufrage. Née en mer sur le voilier que Peter Tangvald avait lui-même construit, Virginia a peu connu cette existence au large, régie par ses propres règles. Sa mère, désillusionnée par cette soi-disant vie de liberté, a préféré la ramener sur la terre ferme, choisissant Montréal comme point d’ancrage. Lorsque son frère aîné, Thomas, disparaît mystérieusement en 2014, lui aussi avalé par l’océan, Virginia décide d’entreprendre une enquête sur ses origines, qui deviendra le documentaire Les enfants du large.
Entre le Canada, l’île de Bonaire, Porto Rico, la France, Andorre, la Belgique et la Guyane française, Virginia mène une quête fascinante. Elle parle à des gens qui ont côtoyé Peter Tangvald et dont le regard jette un éclairage nouveau sur ce père qu’elle n’a connu qu’à travers les journaux et ses récits autobiographiques. Elle visite les récifs où il a péri avec sa fille Carmen, sœur de Virginia, dans un naufrage dont Thomas a été le seul survivant. Elle se plonge dans les archives, publiques comme très personnelles, de ceux qui ont croisé cette famille atypique. Les détails de ce qu’elle découvre en chemin la sidèrent : deux épouses de Peter, les mères de Thomas et de Carmen, sont mortes de manière suspecte, potentiellement criminelle. Les interrogations surgissent. Pourquoi Thomas, marqué par cette enfance tragique, tenait-il à mettre les voiles comme son père ? Virginia est-elle également régie par une force qui lui échappe ? Porte-t-elle à son insu le poids d’un sinistre héritage ?
En cherchant à comprendre d’où elle vient et à percer les sombres secrets de sa famille, Virginia offre un film captivant, d’une grande beauté, qui ébranle ce qu’elle croyait être vrai et remet en question l’image idyllique du navigateur en quête de liberté absolue. Au bout de sa démarche courageuse, aussi intime qu’universelle, émergent des indices de ce à quoi elle a échappé en grandissant loin de son père. Et l’espoir d’avoir brisé un cycle toxique.
En une ligne et en deux lignes
En une ligne:
Sur les traces de son frère disparu en mer, Virginia Tangvald cherche à percer les sombres secrets de sa famille et ceux de son père, le célèbre navigateur Peter Tangvald.
En deux lignes:
Sur les traces de son frère disparu en mer, Virginia Tangvald offre, avec Les enfants du large, une enquête captivante sur les sombres secrets de sa famille. Remettant en question la vie idyllique légendaire de son père, le navigateur Peter Tangvald, sa quête déboulonne le mythe de la liberté absolue et porte l’espoir d’avoir brisé un cycle toxique.
Entrevue avec Virginia Tangvald
Quelle a été l’étincelle qui a allumé en vous le désir d’enquêter sur l’histoire de votre famille ?
L’étincelle qui a allumé en moi le désir d’enquêter sur l’histoire de ma famille a été quand mon frère est disparu en mer. Il m’a semblé qu’il y avait une malédiction qui planait sur ma famille et j’ai senti qu’elle se perpétuerait tant que je ne plongerais pas au cœur de cette énigme. Comme l’a écrit le poète américain Robert Frost, « the best way out is always through ». J’ai eu l’intuition qu’en me réappropriant le récit, je pouvais déjouer le sort familial.
Les quêtes identitaires comportent des risques, au premier plan celui de ressentir de la déception. Quelle image aviez-vous de votre père avant de commencer vos recherches et comment votre point de vue a-t-il changé au cours du processus ?
L’énigme que représentait mon histoire familiale, et, donc, la source de mon identité, était devenue tellement insoutenable que j’étais obligée de l’affronter. Le risque d’une déception ne m’a jamais traversé l’esprit. Par contre, ne pas faire cette recherche comportait le risque de continuer sur ce chemin mortifère. Ce n’est pas tant la vision que j’avais de mon père qui a changé, mais celle de la liberté. J’avais hérité de mon père un désir de liberté, de vitalité, et une intuition que j’étais destinée à une grande aventure. Quand j’étais adolescente, je faisais beaucoup d’insomnie, parce que je voulais vivre comme mon père, sur un voilier, et avoir accès à cette liberté telle que je croyais qu’il la vivait, lui. Mon père était un modèle à suivre pour moi. Mais, en même temps, je savais que cette liberté menait vers la mort. Donc je vivais avec beaucoup de tension, coincée entre des messages irréconciliables. Il y avait une équation entre vivre pleinement et la mort qui s’était formée dans mon esprit. Ce qui a changé le plus dans ma manière de voir mon père après ce processus, c’est que j’ai pris conscience que mon père et moi n’avions pas la même définition de la liberté, et qu’il n’a jamais été libre de la manière que moi je l’entendais, donc il n’était pas un modèle à suivre. Il pouvait naviguer d’un port à l’autre, mais la mappemonde s’était refermée sur lui. Ça m’a beaucoup apaisée et ça m’a donné envie de me tourner vers les autres, de sortir de ma propre solitude.
Les enfants du large s’ouvre et se conclut sur des images de vous et de votre fils. Que ressentez-vous quant à l’héritage que vous portez en vous et à sa transmission ?
Quand j’ai commencé le film, je ne voulais pas d’enfants parce que j’adhérais à une vision de la liberté où je devais être sans attaches. Or, après ce film, ma vision de la liberté a changé au point où j’ai eu cette pulsion de vie qui m’a permis d’avoir un enfant. J’ai l’impression de m’être réapproprié le récit et d’avoir neutralisé son pouvoir destructeur. J’espère que ce que j’aurai transmis à mon enfant est cette impression qu’il est destiné à une vie excitante et significative, mais sans avoir besoin d’être satellisé dans des absolus. J’avoue que je ne lui achète pas de bateaux jouets et que j’évite les images de bateaux à la maison.
Le film étant construit autour de votre quête, qu’on suit en temps réel, on vous voit souvent à l’écran. Quel défi cela a-t-il représenté d’être à la fois un personnage du film et sa réalisatrice ?
C’est super difficile parce que, quand tu es devant la caméra, tu ne vois évidemment pas ce qui est en train d’être tourné. Tu débriefes avec l’équipe et le directeur photo avant chaque scène, mais dès qu’on commence à tourner, tu dois faire un saut dans le vide. Heureusement, j’étais entourée de deux directeurs photo extrêmement talentueux et sensibles qui comprenaient ma vision. Dans mon cas, le film imposait que je sois devant la caméra, mais je n’ai aucune idée de ce qui motive certains réalisateurs de jouer dans leurs propres films. Je ne ferai plus jamais ça.
Votre film aborde la notion de liberté et son association avec la vie en mer. Quelle définition donnez-vous aujourd’hui au mot « liberté », au regard de votre propre vie ?
La liberté est une sensation. Un oiseau qui vient à la fenêtre de temps en temps. Il ne faut pas s’attendre à vivre dans une carte postale ou dans un vidéoclip où on vivrait continuellement en suspens dans cette sensation. Ce n’est pas un oiseau qu’on peut attraper, mettre dans une cage, et posséder pour toujours. Dès que tu obtiens ce Graal qui, tu crois, va te rendre libre, ta définition de la liberté va changer ou la liberté va te glisser des mains d’une manière ou d’une autre. C’est un truc mystérieux et en mutation permanente. Elle peut même se muer en monstre qui demande toujours un sacrifice, qu’il faut toujours nourrir, et qui va finir par nous manger. La liberté ne doit pas être un objectif en soi. Il vaut mieux se concentrer sur son intégrité, je crois.
Biographies de Thomas Tangvald et Peter Tangvald
Thomas Tangvald
C’est sur L’Artémis de Pytheas, construit par son père, Peter Tangvald, que Thomas voit le jour en 1976. Et c’est sur ce même voilier qu’il sera témoin de plusieurs incidents tragiques ayant mené à la mort de quatre membres de sa famille. Malgré cela, comme un aimant, la mer l’attire plus que tout, et il adopte la même vie d’errance que son père, que d’autres nommeraient liberté, avant que son voilier s’évapore en 2014 au large de la Guyane française. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Peter Tangvald
Né en Norvège, Peter Tangvald se passionne pour la voile dès l’âge de 16 ans. Après quelques années à travailler en Californie, il entreprend de traverser l’Atlantique en solo en 1954. Il ne quittera plus la mer ensuite. Ce célèbre aventurier et auteur à succès, aussi charismatique qu’imprévisible, a passé sa vie à arpenter les océans sur un voilier sans moteur ni radio, L’Artémis de Pytheas, qu’il avait construit de ses mains en Guyane française. Marié plusieurs fois, il a perdu deux de ses épouses au large avant de sombrer à son tour aux côtés de sa fille Carmen, âgée de huit ans, lorsque son bateau a fait naufrage à Bonaire, dans les Antilles, en 1991.
Extraits
Affiche
Images
Équipe
Générique
RESERVOIR DOCS et l’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA présentent
une coproduction Canada-France
produite par MICRO_SCOPE avec l’ONF et URBAN FACTORY
LES ENFANTS DU LARGE
Un film de
VIRGINIA TANGVALD
Montage
ELRIC ROBICHON
avec la collaboration de
MARIE-PIER DUPUIS
Direction de la photographie
GLAUCO BERMUDEZ
ETIENNE ROUSSY
Prise de son
CAMILLE LIMOUSIN
Conception sonore et mixage
PHILIPPE GRIVEL
Musique originale
RÉMI BOUBAL
Production
ISABELLE COUTURE
ÉLAINE HÉBERT et
NATHALIE CLOUTIER (ONF)
Coproduit par
FRÉDÉRIC CORVEZ
MAÉVA SAVINIEN
Production exécutive
LUC DÉRY
KIM McCRAW
Scénario et réalisation
VIRGINIA TANGVALD
Ce film est une coproduction Canada-France produite avec la participation financière de Eurimages, de la SODEC, du Crédit d’impôt du Québec, de Téléfilm Canada, du Fonds documentaire Rogers, du Fonds MELS, du Crédit d’impôt du Canada, du CNC, du Fonds Hot Docs Ted Rogers, du CALQ et de la SACEM, en collaboration avec VRAI. Ce film a aussi bénéficié du soutien du Gotham Film & Media Institute et du Prix du Pitch Première œuvre au FNC Forum 2020.
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
Ventes et distribution
Nathalie Bourdon (ONF)
Directrice – Distribution & Développent de marché
C. : 514-995-0095
n.bourdon@onf.ca
Ventes internationales : Reservoir Docs
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.
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À propos de micro_scope
micro_scope est l’une des plus importantes sociétés de production de longs métrages au Canada.
Fondée en 2002, l’entreprise a pour mission principale le développement et la production de projets novateurs et accessibles. Dirigée par le producteur Luc Déry et la productrice Kim McCraw, la société veille également à ce que ces projets bénéficient d’un rayonnement à la hauteur de leur potentiel. Ils sont épaulés pour cela par Élaine Hébert, chargée des talents émergents. Dès ses débuts, micro_scope a vu ses films se démarquer dans les plus grands festivals de la planète, notamment à Cannes, Venise, Berlin, Locarno, Sundance et Toronto. micro_scope a récolté deux nominations aux Oscars pour les films Incendies de Denis Villeneuve et Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau.
Se sont aussi fait remarquer Bergers de Sophie Deraspe, Les oiseaux ivres d’Ivan Grbovic, Endorphine d’André Turpin, My Salinger Year, Guibord s’en va-t-en guerre, C’est pas moi, je le jure et Congorama de Philippe Falardeau, Viking, Tu dors Nicole, En terrains connus et Continental, un film sans fusil de Stéphane Lafleur, Enemy de Denis Villeneuve, Gabrielle et Familia de Louise Archambault, Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette, Whitewash d’Emanuel Hoss-Demarais, Allure des frères Carlos et Jason Sanchez, et À tous ceux qui ne me lisent pas de Yan Giroux.
micro_scope a également produit le long métrage documentaire Fermières d’Annie St-Pierre, ainsi que les courts métrages Programme d’utilisation des patients standardisés de Yan Giroux, Va jouer dehors d’Adib Alkhalidey, Le cours de natation de l’artiste visuelle Olivia Boudreau, La ronde de Sophie Goyette, et La vie commence et Les réfugiés d’Émile Proulx-Cloutier.
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À propos de Urban Factory
Créée en 2011, Urban Factory produit des films de réalisatrices et réalisateurs du monde entier sans contrainte de genre ni de budget.
Parmis nos films récents, on compte :
The Shameless de Konstantin Bojanov, une production entre la France, la Suisse, la Bulgarie, Taïwan et l’Inde, dont la première mondiale a eu lieu au Festival de Cannes 2024 (Un Certain Regard, Prix UCR de la Meilleure Actrice pour Anasuya Sengupta).
Si seulement je pouvais hiberner de Zoljargal Purevdash, une production entre la France et la Mongolie, dont la première mondiale a eu lieu au Festival de Cannes 2023 (Un Certain Regard).
Plan 75 de Chie Hayakawa, une production entre le Japon, la France et les Philippines, dont la première mondiale a eu lieu au Festival de Cannes 2022 (Un Certain Regard, Caméra d’Or Mention Spéciale).
Notre catalogue inclut également Les bonnes manières de Juliana Rojas et Marco Dutra (2017), film de genre brésilien, Une part d’ombre du belge Samuel Tilman (2018), Mobile-Home de François Pirot (2012), La Luz Incidente d’Ariel Rotter (2015), El Mudo de Daniel & Diego Vega (2013), Il était une fois Véronica de Marcelo Gomes (2012), Invisible de Pablo Giorgelli (2017), ou encore les documentaires Il nous reste la colère de Jamila Jendari et Nicolas Beirnaert (2022) et Francesca i l’amor d’Alba Sotorra…
Nous venons de terminer la production du documentaire Les enfants du large de Virginia Tangvald, coproduit avec micro_scope et l’ONF au Canada, et de Sima’s Song de Roya Sadat. Nous avons actuellement trois longs métrages en développement : Mon Traître de Santiago Amigorena, co-écrit avec Marion Quantin, adaptation des romans « Mon Traître » et « Retour à Killybegs » de Sorj Chalandon, Let Us Not Be Strangers de Julien Trauman, co-écrit avec Sebastian Echegorri, et le documentaire partiellement animé Dream of Grape Gardens de Sahra Mani.