Le silence
2020 | 106 min
Sélections et prix
Prix La Vague Léonard-Forest de la Meilleure œuvre acadienne moyen ou long métrageFestival international du cinéma francophone en Acadie – FICFA, Moncton, Nouveau-Brunswick (2020)
Prix du Meilleur film franco-canadienRendez-vous Québec Cinéma (2021)
Prix du Meilleur documentaire de l’AtlantiqueFestival international du film de l'Atlantique – FIN, Halifax, Nouvelle-Écosse (2021)
Sélection officielleRendez-vous du cinéma québécois et francophone de Vancouver, Colombie-Britannique (2021)
Sélection officielle DOK.fest München, Allemagne (2021)
Pourquoi taire les choses les plus graves ? Le silence ne contribue-t-il pas à perpétuer la souffrance ? Des années 1950 aux années 1980, des prêtres catholiques ont commis de nombreux abus sexuels sur de jeunes garçons dans plusieurs villages francophones du Nouveau-Brunswick. Mis au grand jour alors que les victimes avaient atteint la cinquantaine, ces scandales ont provoqué effarement et indignation dans les médias et l’opinion publique. Pourquoi les communautés affectées ont-elles si longtemps préféré le secret à la justice et à la vérité ? Profitant de leur influence pour imposer un « silence pieux » à leurs paroissiens, plusieurs figures d’autorité ont construit une véritable structure d’abus qui témoigne tout autant des oppressions propres aux populations acadiennes que du déni systémique de l’Église catholique. Interpellée par la puissance du silence collectif, la cinéaste chevronnée Renée Blanchar cherche à en démêler les causes profondes en allant à la rencontre des survivants. Avec le film Le silence, elle nous amène au plus près de l’humanité de ces hommes brisés, et révèle ce qui unit et désunit, hier comme aujourd’hui, les communautés acadiennes.
DESCRIPTION DÉTAILLÉE
Dans les années 2010 ont éclaté de nombreux scandales d’abus sexuels perpétrés par des prêtres catholiques sur de jeunes garçons dans plusieurs villages francophones du Nouveau-Brunswick. Ces multiples cas, couverts avec effarement et indignation dans les médias, remontaient aux années 1950 et impliquaient jusqu’à trois générations d’Acadiens. Pourquoi a-t-il fallu tant d’années pour que les communautés affectées osent enfin briser le silence ? Comment expliquer que le secret ait été si longtemps préférable à la justice et à la vérité ?
Mises au grand jour alors que les victimes, âgées de six à seize ans à l’époque des faits, avaient atteint la cinquantaine, ces sombres affaires ont fortement ébranlé l’opinion publique. S’ajoutant à la liste des scandales de pédophilie touchant l’Église catholique, au Canada, aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, cette tragédie acadienne amène à s’interroger sur les tabous et les traumatismes de ce peuple minoritaire. Protégées par le « silence pieux » de leur paroisse et le déni obstiné de leur institution, des figures d’autorité telles que les pères Camille Léger, à Cap-Pelé, et Lévi Noël, du diocèse de Bathurst, ont profité de leur influence pour agresser et « museler » d’innombrables enfants. Fils de sénateur, frère de médecin, curé, Camille Léger possédait le statut social, le pouvoir et l’argent nécessaires à la construction d’une véritable structure d’abus, où enfants de chœur, scouts, jeunes membres de la fanfare et de l’équipe de hockey locales étaient constamment à sa disposition. Décédé avant les premières accusations, le tyran de Cap-Pelé, à l’instar des autres bourreaux, a en grande partie dû son impunité au fait que les bons paroissiens n’osaient pas « parler contre les prêtres ». Heureusement, plusieurs ont finalement été traduits en justice. Condamné en 2010 à huit ans de prison, Lévi Noël s’est vu imposer la peine la plus lourde prononcée jusqu’alors contre un prêtre pédophile au Canada.
Réalisatrice acadienne chevronnée, Renée Blanchar s’attaque avec sensibilité à ce sujet délicat. Résolument ancrée dans son milieu, elle découvre que son premier documentaire, Vocation ménagère (1996), tourné dans des presbytères, l’a déjà menée à son insu au plus près de cet enjeu. Interpellée par la puissance du silence collectif, elle cherche à en démêler les causes profondes en allant à la rencontre des victimes, dont les confidences témoignent de vies brisées. Ces hommes se sont longtemps tus : par honte, par peur de ne pas être crus, par crainte de détruire leur entourage… ou, simplement, parce que la vérité était trop douloureuse à affronter. Souffrant de graves séquelles psychologiques — anxiété, dépression, isolement social —, ils peuvent aujourd’hui, grâce à leur décision courageuse de dénoncer les responsables, espérer une sorte de justice et un début de guérison.
Dans les dernières années, la parole des victimes d’abus sexuels s’est libérée. Le mouvement #MeToo et les conversations déclenchées par des documentaires tels que Leaving Neverland rendent compte de l’importance de comprendre, d’abord et avant tout, les structures de pouvoir permettant à ces abus de persister. En examinant le déni systémique au sein de l’Église catholique, mais aussi les oppressions propres aux populations acadiennes, Renée Blanchar analyse les racines et les effets du silence qui a étouffé pendant tant d’années des communautés entières du Nouveau-Brunswick. Portée par son amour pour la culture et la société acadiennes, elle enrichit son exploration d’archives troublantes, de magnifiques paysages maritimes et d’une approche très personnelle des protagonistes. À l’image de l’œuvre entière de la cinéaste, Le silence nous amène au plus près de l’humanité de ses personnages et aide à comprendre ce qui unit et désunit, hier comme aujourd’hui, les communautés.
Mot de la réalisatrice
C’est avec appréhension que j’ai entamé, au printemps 2018, la recherche pour Le silence. Toutefois, devant l’importance de faire ce documentaire, mes craintes liées à une pudeur par ailleurs essentielle se sont rapidement dissipées. Je ne crois pas avoir déjà été placée devant un sujet plus exigeant. C’est comme si l’ensemble de mon parcours de cinéaste m’y avait préparée.
Face aux scandales de nature sexuelle qui secouent l’Église catholique, on assiste à une sorte d’emballement médiatique depuis quelques années. Devant cette surenchère de nouvelles à l’égard d’un mal profond que l’Église catholique a tenté d’étouffer, de nier, de camoufler, pourquoi faire un film ? Je réponds que nous l’avons fait parce qu’il offre un espace privilégié de sens, mais aussi parce qu’il propose un point de vue éclairant, voire inédit, sur un drame humain se jouant pratiquement à l’échelle planétaire, dévastateur en Acadie et ailleurs.
Le silence dont on parle ici est parfois assourdissant. Il révèle des dimensions tellement sombres de l’humanité, il nous confronte à une telle cruauté et à un sentiment d’injustice si profond que l’on est tenté de fermer toutes les écoutilles, de passer à côté et de poursuivre son petit bonhomme de chemin. Ce réflexe est légitime, mais est-ce ainsi qu’une société avance ? Je ne crois pas.
Le silence lève le voile sur un sujet éminemment complexe dont on ne peut prétendre avoir fait le tour. Jamais. Partant du principe qu’on ne peut pas tout dire, tout raconter, il faut choisir un parti pris et le défendre. Le mien a été de donner la parole à ces hommes qui se sont avancés pour dénoncer les abus et témoigner de leur enfance brisée. Huit ans plus tard, plusieurs survivants du village de Cap-Pelé, au Nouveau-Brunswick, sont toujours embourbés dans les méandres de procédures judiciaires. Ces victimes survivent dans des limbes silencieux. Notre film leur donne une voix. Enfin.
Face à la fragilité et à la force des survivants, il m’a semblé nécessaire de plonger avec eux — devant la caméra —, non seulement par solidarité, mais parce que je crois que ma réflexion par rapport aux questions éthique, morale et citoyenne, liée à mon propre silence et à mon besoin de le briser, offre une clé au spectateur lui permettant d’entrer dans un récit difficile, mais nécessaire.
Durant le premier cycle de ma vie de cinéaste, je me suis intéressée à l’engagement sous toutes ses formes. Cette quête m’a permis de trouver une place dans le monde. Depuis 2015, je suis entrée dans une nouvelle ère. Par la force des choses, ma relation au temps a changé. Mon rapport au monde aussi. Vingt-cinq ans après la réalisation de Vocation ménagère, mon premier film d’auteure, je réalise que ma fascination pour l’engagement des autres a façonné le mien. Dans cette nouvelle saison cinématographique, je souhaite explorer, à hauteur d’homme, des enjeux qui à bien des égards nous dépassent et face auxquels nous avons parfois le sentiment d’être impuissants. Devant un cynisme grandissant qui s’infiltre de partout, je choisis sans hésitation d’interpeller l’humanité en chacun de nous.
Renée Blanchar
Septembre 2020
Bande-annonce
Extraits
Communiqué de presse
Matériel promotionnel
Équipe
Images
Générique
UN FILM DE
RENÉE BLANCHAR
AVEC
JEAN-PAUL MELANSON
VICTOR CORMIER
LOWELL ET DORIA MALLAIS
JULIE ANNE RICHARD
BOBBY VAUTOUR
OLA CORMIER
KENNETH GOGUEN
JOE ANNE LEBLANC
DORINE RICHARD
LOUISE CORMIER
RITA BOUDREAU
ET
LÉON RICHARD
MICHEL BASTARACHE
BERNARD RICHARD
SOEUR NUALA KENNY MD, OC, CRMC(C)
Me ROBERT TALACH
SAMUEL SAVOIE
RENÉ VILLEMURE
SIAN ELIAS
IMAGE
PHILIPPE LAVALETTE, CSC
SON
SIMON DOUCET
MONTAGE
ELRIC ROBICHON
CONCEPTION SONORE
SYLVAIN BELLEMARE
MUSIQUE ORIGINALE
JEAN-FRANÇOIS MALLET
MIXAGE
JEAN PAUL VIALARD
ONF
PRODUCTRICE EXÉCUTIVE
MARYSE CHAPDELAINE
ÇA TOURNE PRODUCTIONS
PRODUCTEUR EXÉCUTIF
DENIS MCCREADY
ONF
PRODUCTRICE
MARYSE CHAPDELAINE
ÇA TOURNE PRODUCTIONS
PRODUCTRICE
CHRISTINE AUBÉ
ONF
RÉALISATION, RECHERCHE ET SCÉNARISATION
RENÉE BLANCHAR
ÉQUIPE DE TOURNAGE
Scénario, recherche, réalisation
Renée Blanchar
Productrice exécutive (Ça Tourne Productions)
Maryse Chapdelaine
Producteur exécutif (ONF)
Denis McCready
Productrice (Ça Tourne Productions)
Maryse Chapdelaine
Productrice (ONF)
Christine Aubé
Directeur photo
Philippe Lavalette CSA
Directrice de production/photographe de plateau
Julie D’Amour-Léger
Prise de son
Simon Doucet
Coordination et transport
Marjolaine Albert
Caméra additionnelle
Geoffroy Beauchemin
Caméra aérienne
Gilles Daigle
Prise de son additionnelle
Olivier Léger
Costume et habillage
Muriel Albert
Technicienne data wrangling
Isabelle Aubin
Data Wrangling supplémentaire
Digital Cut
Comptables de production
Lucie Mallet
EPR Bathurst
ÉQUIPE STUDIO DE LA FRANCOPHONIE CANADIENNE
ACADIE (ONF)
Productrice déléguée/Administratrice
Geneviève Duguay
Coordonnatrice de production
Audrey Rétho
POSTPRODUCTION
Monteur
Elric Robichon
Coordonnateurs techniques (ONF)
Daniel Claveau
Jean-François Laprise
Support technique (ONF)
Patrick Trahan
Pierre Dupont
Marie- Josée Gourde
Coloriste, monteur de finition (ONF)
Denis Pilon
Effets visuels, graphisme, habillage (ONF)
Mélanie Bouchard
Conception sonore
Sylvain Bellemare
Narration
Renée Blanchar
Directrice de plateau
Natalie Hamel-Roy
Bruiteur
Simon Meilleur
Enregistrement narration (ONF)
Geoffrey Mitchell
Enregistrement bruitage (ONF)
Luc Léger
Mixeur (ONF)
Jean Paul Vialard
Compositeur
Jean-François Mallet
Studio de musique
La Classe
Clarinette et clarinette basse
James Kalyn
Preneur de son
Xavier Richard
MUSIQUE ADDITIONNELLE
Tout passe (anonyme) Extrait bande sonore album Chants de l’Acadie, ACD22522 Atma.
Suzie LeBlanc, chant
David Greenberg, violon
Chris Norman, petite cornemuse
Betsy McMillan, viole de gambe
Sylvain Bergeron, boîte shruti
David McGuiness, harmonium
Kyrie de Jean-François Mallet
Suzie Leblanc, chant
Elinor Frey, viole de gambe
Grégoire Jeay, preneur de son
Fugue en si mineur de Jean-François Mallet
Jean-François Mallet, orgue
Les anges dans nos campagnes (anonyme)
Sian Elias trompette
Xavier Richard : preneur de son – clarinettes
We Believe in Jesus Christ, adaptation anglaise par Mgr Paul-André Durocher de l’œuvre Nous croyons en Jésus Christ, chant-thème de Vie liturgique (1993). Écrite et composée par Richard Vidal. Extrait du documentaire « Vocation ménagère » (ONF 1996).
Libération des droits d’archives visuelles
Emma Brunet-Comtois
Libération de droits musicaux
Josée-Anne Tremblay, la Négo
ARCHIVES
Archives Radio-Canada
Office national du film du Canada
Screenocean / Reuters
AP Archives / Associated Press
Centre de documentation et d’études madawaskayennes
Mgr André-Camille Leblanc
Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson
Université de Moncton
La Presse / Robert Bousquet
Acadie Nouvelle
CBC Licensing
AFP TV
Institut National de l’Audiovisuel (INA)
Rick Ray / Shutterstock.com
PHOTOS
Lowell et Dora Mallais
Jean-Paul Melanson
Victor Cormier
Dorine Richard, Joe Anne LeBlanc et Louise Cormier
Archidiocèse métropolitain de Moncton
Transcription des dialogues
Pro Documents
Sous-titres, malentendants, vidéo description
SETTE
Correction des textes
Lise Léger-Anderson
Agent mise en marché (ONF)
François Jacques
Équipe distribution, communication, marketing (ONF)
Nathalie Bourdon
Mary Graziano
Louis-Charles Mignot
Christine Noël
Élise Labbé
Éric Seguin
Diane Hétu
Émilie Nguyen
Magalie Boutin
Émilie Ryan
REMERCIEMENTS
Me René Leblanc, Donald et Gisèle Landry, Conrad Brideau, Denis et Gérarda Thériault
Père Louis Joseph Boudreau, Église Sainte-Thérèse-D’Avila de Cap-Pelé
Annie Richard, Leonette Vautour, Thérèse Cormier, Rita Goguen,
Louis Leblanc et Robert Lagacé
Anne Beinchet, Paul Savoie
Anthony LeBlanc, Dominik Laforge et Luc LeBlanc
Olivier Émond, Monique Poirier et François Émond
Nicolas Leblanc et Léonce Leblanc,
Colette Loumède, Cécile Vargaftig, Myriam Poirier, Alain Crevier, Mariane Carter, Annie Jean,
Catherine Hébert, Marie-Andrée Pelland, Rebekah Chassé,
Yoanne Beauchamp et Odette Barr
Pierre Cormier Construction
Boucanière M & M – Petit Cap NB
L’Hôtel Montréal
Delta Beauséjour
Aréna Superior Propane Centre,
Atlantic Host (Bathurst)
Église Saint-Pierre-aux-Liens de Caraquet
Parcs Canada
Université de Moncton, campus de Moncton
Le personnel du Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson
Assurances
Front Row Insurance
Avocat
Lussier et Khouzam
Avocat (ONF)
Peter Kallianiotis
Comptables
EPR Robichaud
AVEC LA COLLABORATION DE
RADIO-CANADA
Colette Francoeur
Directrice régionale
Radio-Canada Acadie
Martine Bolduc
Première cheffe, développement de contenu et production
Direction, Services régionaux
PRODUIT PAR
ÇA TOURNE PRODUCTIONS
OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
Relations de presse
-
Madeleine Blanchard
Relationniste pour l’ONF
506-871-3638
madonews@gmail.com
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Ça Tourne Productions
La société Ça Tourne Productions a été cofondée en 1996 par la scénariste et réalisatrice Renée Blanchar. Son siège social est situé à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, dans la Péninsule acadienne. En 2015, la productrice Maryse Chapdelaine a rejoint Renée Blanchar à la barre de la compagnie.
Renée Blanchar et Maryse Chapdelaine s’intéressent au cinéma, à la télévision et aux divers médias numériques. Elles privilégient la démarche d’auteur, tant en fiction qu’en documentaire, cherchant à bâtir une œuvre engagée, à la fois audacieuse et divertissante, qui se distingue par sa manière d’aborder les sujets et de les mettre en images.
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.