Le matelot volant
2022 | 7 min 45 s
Animation 2D et 3D
Le matelot volant est la 77e production de l’ONF nommée aux Oscars®. Cliquez ici pour visionner le film sur onf.ca
Prix et festivals
Nomination aux Oscars® dans la catégorie du meilleur court métrage d’animationAcademy of Motion Picture Arts and Sciences, États-Unis (2023)
Nomination, Meilleur court métrage 50th Annual Annie Awards, Los Angeles, États-Unis (2023)
Prix du jury du court métrage - Animation Sundance Film Festival, Park City, États-Unis (2023)
Prix du meilleur personnage Los Angeles Animation Festival, États-Unis (2022)
Prix expérimentalLos Angeles Animation Festival, États-Unis (2022)
Meilleur court métrage d’animationNew York City Short Film Festival, États-Unis (2022)
Prix de l'Institut canadien du film (CFI) pour la meilleure animation canadienneOIAF - Ottawa International Animation Film Festival, Canada (2022)
Meilleur court métrage d'animationCIFF - Calgary International Film Festival, Canada (2022)
Meilleur court métrage - Silver AwardToronto After Dark, Canada (2022)
Meilleur film narratifCountryside Animafest Cyprus, Salamiou, Chypre (2022)
Prix du public pour être l'un des 10 films étrangers préférésSão Paulo International Short Film Festival, Brésil (2022)
Prix du public : Meilleur court métrage canadien - Mention honorableGIRAF International Festival of Independent Animation, Calgary, Canada (2022)
Sélection officielleCanada’s Top Ten, Toronto, Canada (2022)
Sélection officielleAnnecy International Animation Film Festival, France (2022)
Sélection officielleTIFF - Toronto International Film Festival, Canada (2022)
Sélection officielleAFI - American Film Institute International Film Festival, États-Unis (2022)
Plus de prix et sélections
Deux navires entrent en collision dans un port. Une explosion souffle une ville. Un marin est catapulté vers le ciel. Les oreilles bourdonnantes, le cœur battant à tout rompre et l’estomac à l’envers, il plane au-dessus du chaos vers l’inconnu. Audacieux mélange de comédie, de suspense et de philosophie, Le matelot volant nous propose une stimulante réflexion sur les mystères et la fragilité de l’existence.
Bande-annonce
En une ligne
Un marin fait un voyage aussi soudain qu’inattendu.
Synopsis long
En 1917, deux navires entrent en collision dans le port de Halifax, provoquant l’explosion accidentelle la plus importante de l’histoire. Parmi les comptes rendus tragiques de la catastrophe figure l’étonnante histoire d’un marin qui se trouvait alors sur les quais. Soulevé par le souffle de l’explosion, il retombe à deux kilomètres de son navire, complètement dénudé, mais sain et sauf. Le matelot volant est une réflexion sur sa trajectoire.
S’appuyant sur des témoignages de chocs traumatiques et d’expériences de mort imminente, les animatrices Wendy Tilby et Amanda Forbis se penchent sur ces moments cataclysmiques qui nous arrachent à notre parcours, nous mettent à nu et bouleversent notre perspective. En suspendant le marin dans un état de mort imminente, le film observe ces choses de la vie qui sont à la fois fugitives, profondes et tout à fait insignifiantes.
Le matelot volant marque le retour du tandem Forbis et Tilby (When the Day Breaks, Une vie sauvage), nommé aux Oscars et lauréat d’une Palme d’or. Faisant appel à un ensemble de techniques (3D, 2D, images en direct, photographies), les réalisatrices osent le mélange des genres, unissant la comédie, le suspense, la philosophie et l’approche expérimentale pour créer cette émouvante méditation née d’un bref intervalle, et célébrer le miracle et la fragilité de l’existence.
Entrevue avec les cinéastes
Qu’est-ce qui vous a inspiré ce film ?
Il y a plusieurs années de ça, nous avons visité le Musée maritime de l’Atlantique, à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Il y avait une section sur l’explosion dévastatrice de Halifax en 1917 (qui, en passant, a été la plus violente explosion d’origine humaine avant la bombe atomique). L’exposition comprenait un court texte sur un marin britannique qui a été soufflé dans les airs depuis le quai avant de retomber sain et sauf deux kilomètres plus loin, complètement nu. L’histoire nous a intriguées. Qu’avait-il vu ? Qu’avait-il entendu ? Quelles pensées lui étaient venues à l’esprit ? Il y avait là énormément de potentiel pour un film d’animation. En songeant aux expériences de mort imminente, nous avons voulu prolonger ces quelques secondes catastrophiques en autant de minutes et imaginer l’histoire de « haut vol » du marin.
Le matelot volant est aussi né du fait que nous avons toujours aimé allier narration et abstraction. L’un de nos films précédents, When the Day Breaks, raconte une histoire de collisions et de connexions, et la mort accidentelle d’un personnage (un poulet). L’une des séquences clés montre tant des éléments matériels que des éléments intangibles de la vie de ce dernier : son chapeau et ses courses à l’épicerie, ses os, ses cellules et ses vaisseaux sanguins et, enfin, sa vie qui défile. Cette scène représente un point de départ vers une autre direction, tant sur le plan de la thématique que sur celui du style, un point que nous explorons dans Le matelot volant. Comme le poulet (et nous tous), le marin est un banal assemblage d’atomes doté de conscience, d’émotions et d’un enchevêtrement de souvenirs. En le plaçant en état de mort imminente, nous visions à poser la question : de quoi une vie est-elle faite ?
Qu’est-ce qui vous a incitées à utiliser une variété de techniques et d’outils ?
Nous cherchons à renouveler le style et la technique à chaque projet, en partie pour mettre du piquant, mais aussi en fonction du projet même. Dans le cas du Matelot volant, il nous a tout de suite semblé évident que, pour faire ressortir l’explosion de la ville du point de vue du marin, la 3D s’imposait. Nous avons envisagé un bref moment le plaisir que nous aurions à créer une maquette de la ville sur la table de la salle à manger, mais nous avons rapidement abandonné l’idée, surtout parce que c’était peu pratique — nous avons besoin de cette table ! Et puis, en général, nous évitons de provoquer des explosions à la maison ! Enfin, nous nous sommes dit qu’il était plus que temps que nous explorions le potentiel de l’animation 3D par ordinateur. Nous avons fait appel à un artiste maya de la région, William Dyer, qui a sculpté pour nous une topographie virtuelle rappelant celle de Halifax en 1917, et nous avons créé les revêtements peints pour tout recouvrir. Sur le plan esthétique, nous avons cherché à combiner l’aspect fruste d’une maquette et le rendu d’une carte postale peinte à la main.
Nous voulions que le marin se distingue de son environnement. Nous l’avons donc créé dans un style peint en 2D (et très rose). Dans le but de rendre la complexité de son ascension et de sa descente au ralenti, nous avons fait une animation préliminaire avec le logiciel Blender, puis nous avons peint cette animation avec Photoshop. Nous avions aussi besoin de la mer, du ciel, des navires, de fumée et de débris, sans oublier l’explosion, la galaxie, un poisson, des personnages supplémentaires et des digressions abstraites. Enfin, nous nous sommes servies du logiciel After Effects d’Adobe pour combiner l’animation par ordinateur, des plans d’archives et des éléments peints à la main. Le processus a été extrêmement expérimental et infiniment plus compliqué que nous ne l’avions d’abord imaginé !
La première scène évoque un dessin animé des années 1940. Le ton change radicalement après. Qu’est-ce qui a motivé ce changement ?
Étant donné que, dans l’histoire, le cargo était rempli de TNT, nous n’avons pas pu résister à la tentation d’évoquer le dessin animé. De plus, comme l’explosion est le moment clé où l’histoire change irrévocablement, il nous a paru logique de faire en sorte que le prologue ait un ton léger, désinvolte, ordinaire, qui contraste diamétralement avec l’univers sombre et désolant d’après l’explosion. C’est une manœuvre de diversion délibérée.
Parlez-nous de la manière dont vous approchez la conception sonore. Avez-vous habituellement, au début, une idée assez nette de ce que vous envisagez comme genre de musique ou travaillez-vous avec la personne qui composera la musique pour définir l’orientation à prendre ?
Le son est une composante fondamentale de toutes nos œuvres, et Le matelot volant ne fait pas exception. Au début du processus, nous avons rassemblé tout un éventail de musiques et d’effets, et nous avons bâti notre animation par ordinateur à l’aide de pistes temporaires et de paysages sonores approximatifs. C’était essentiel pour nous d’établir la forme, le ton, le rythme et l’arc émotionnel de l’histoire. La démarche de collaboration convenait très bien à notre compositeur et concepteur sonore, Luigi Allemano, qui n’hésitait pas à multiplier les échanges et l’expérimentation. C’était un processus exigeant, et Luigi a réalisé une piste sonore sensationnelle.
Le poisson tient presque un second rôle. Comment en êtes-vous arrivées là ?
Au départ, nous avons été troublées par la trajectoire inversée des innombrables poissons qui — nous le supposions — avaient dû être propulsés dans les profondeurs de l’océan au moment même où le marin était projeté dans les airs. Au bout du compte, nous nous sommes limitées à un seul poisson, dont l’aventure s’apparentait à celle du marin — mais avec un résultat différent. De façon indirecte, le poisson représente les milliers d’êtres qui n’ont pas survécu à la catastrophe.
Vos films comportent-ils des motifs récurrents ?
Tous nos films sont axés sur des détails, sur de courts moments percutants qui s’additionnent pour former quelque chose d’ineffable : plaisir de déguster une tartine de beurre, futilité d’une balle tirée dans le vide, bouffée de cigarette, battement de cœur, évocation d’un insecte ou aperçu d’une comète. Les éléments de base de nos films sont ces choses de la vie à la fois profondes, éphémères et extrêmement insignifiantes.
Rencontrez les cinéastes
Extrait
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Affiche
Images
Équipe
Générique
Réalisation
Amanda Forbis et Wendy Tilby
Musique originale et conception sonore
Luigi Allemano
Animation et modélisation 3D
William J Dyer
Animation 2D complémentaire
Anna Bron
Composition d’images
Nicolas Mermet
Effets additionnels
Jon Jon Atienza
Zane Kozak
Montage en ligne
Serge Verreault
Titres
Alain Ostiguy
Bruitage
Andy Malcolm
Mixage et montage des effets sonores
Chelsea Body
Enregistrement des effets sonores réalisé au studio
Footsteps Post-Production Sound Inc.
Mixage et enregistrement de la musique
Geoffrey Mitchell
Avec l’aide de
Bernard Belley
Mixage final
Jean Paul Vialard
Piano
John Sadowy
Violons
Lizann Gervais
Dominic Guilbault
Chantal Bergeron
Madeleine Messier
Annie Guenette
Chloé Chabanole
Altos
Elvira Misbakhova
Madeleine Messier
Bojana Milinov
Violoncelles
Sheila Hannigan
Alain Aubut
Carla Antoun
Contrebasse
Adrian Vedady
Flûte et piccolo
Jeffrey Stonehouse
Clarinette et clarinette basse
Lori Freedman
Cors d’harmonie
Louis-Philippe Marsolais
Alice Lane Lépine
Trombone, euphonium et ukulele
Luigi Allemano
Coordination technique
Luc Binette
Albert Kurian
Conseil — imagerie numérique
Eloi Champagne
Coordination de la production
Jessica Smith
Supervision de la production
Esther Viragh
Administration
Bree Beach
Devon Supeene
Gestionnaire des opérations
Darin Clausen
Mise en marché
Judith Lessard-Bérubé
Coordination marketing
Jolène Lessard
Relationnistes
Nadine Viau
Katja De Bock
Services juridiques
Peter Kallianiotis
Production et production exécutive
David Christensen
Une production de l’Office national du film du Canada
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.