Reconnu pour ses bandes dessinées, en particulier Palooka Ville, le bédéiste canadien Seth figure parmi les plus grands conteurs du genre au monde. Dans ses projets personnels, Seth transforme sa vie intérieure intense en récits illustrés pleins d’esprit. Particulièrement prolifique, il réalise des bandes dessinées en partie autobiographiques ainsi que des illustrations commerciales, mais a également ce qu’il appelle ses « petits passe-temps ». Le réalisateur Luc Chamberland brosse un portrait de cet homme réfléchi en entremêlant des éléments biographiques révélateurs à une animation saisissante. Résultat : une fusion artistique de techniques cinématographiques témoignant parfaitement de l’univers de création diversifié de Seth. Cet habile portrait de l’un de nos artistes les plus uniques nous révèle un être ironique et un conteur hors pair qui s’exprime sur sa vie et sur sa démarche artistique.

Reconnu pour ses bandes dessinées, en particulier Palooka Ville, le bédéiste canadien Seth figure parmi les plus grands conteurs du genre au monde. Dans Le dominion de Seth, le réalisateur Luc Chamberland brosse un portrait magistral de ce prolifique artiste, entremêlant des éléments biographiques révélateurs à une animation saisissante. Résultat : une fusion artistique de techniques cinématographiques témoignant parfaitement de l’univers de création diversifié de Seth.

Le passionnant bédéiste relate des passages de sa propre histoire, réflexions touchantes et mélancoliques sur l’enfance — notamment sur les rapports doux-amers avec ses parents — ou évocation de sa démarche de création solitaire et rigoureuse. Luc Chamberland s’introduit avec précaution dans ce monde intérieur dont il fait la chronique, manifestant une discrétion égale à celle qui caractérise les travaux de Seth. C’est ainsi qu’il révèle cette œuvre, y compris les créations de jeunesse, aux non-initiés.

Amis intimes et collègues de Seth, les bédéistes chevronnés Chester Brown et Joe Matt s’émerveillent de sa contribution. Dans ses projets personnels, Seth transforme sa vie intérieure intense en récits illustrés empreints d’un humour fin. Et ce qu’il considère comme les « dessins de [ses] souvenirs » n’est pas sans évoquer Proust dans sa « Recherche du temps perdu ». Outre les bandes dessinées en partie autobiographiques, Seth réalise des illustrations de nature commerciale, notamment pour des publications de premier plan comme The New York Times, The New Yorker et Timothy McSweeney’s Quarterly Concern. Il a également ce qu’il appelle ses « petits passe-temps », dont un projet d’une démesure croissante intitulé City of Dominions. Depuis dix ans, il construit dans son sous-sol ce modèle d’une ville imaginaire qu’il situe au nord de l’Ontario.

Seth semble absorbé par la fabrication d’univers dans lesquels il aimerait vivre, par exemple la maison où il habite avec sa conjointe Tania (et leurs deux chats). Le couple partage aussi un intérêt pour la création de personnages et pour l’esthétique ancienne, bien que Seth réfute les critiques qui se limitent à reléguer son œuvre au domaine de la nostalgie. « C’est plus compliqué que cela », nous dit-il.

Seth constitue un formidable sujet de documentaire : il se connaît bien, pratique l’ironie et s’exprime avec aisance. En donnant carte blanche à Luc Chamberland, il lui a permis de réaliser un film inspiré, sorte de rêverie cadencée oscillant doucement entre deux univers, à savoir la vie personnelle et la démarche professionnelle de l’artiste.