La montagne de SGaana
2017 | 10 min 02 s
Sélections et prix
Meilleur prix du film d'animation ou des séries (Jeune public - 6-12 ans)Festival international du film d'animation d'Ottawa 2017
Sélection officielleimagineNATIVE Film Festival 2017
Sélection officielleVancouver International Film Festival 2017
Sélection officielleCalifornia's American Indian & Indigenous Film Festival 2017
Sélection officielleTIFF Kids International Film Festival 2018
Sélection officielle - Prix autochtoneYorkton Film Festival 2018
Synopsis
La montagne de SGaana est un conte fantastique à propos d’un jeune homme emporté dans le monde des esprits et de la jeune femme qui vient à son secours. Dans ce petit bijou de film onirique, le cinéaste haïda Christopher Auchter entremêle avec brio animation traditionnelle et éléments emblématiques de l’art haïda auxquels donnent vie une riche palette évocatrice et des effets stylisés.
Tandis qu’un jeune pêcheur navigue le long d’une rive escarpée, une minuscule souris vêtue d’un costume traditionnel haïda apparaît et se met à tricoter une couverture qui, à mesure qu’avance l’ouvrage, illustre le vieux conte du grand chasseur marin Naa-Naa-Simgat et de sa bien-aimée Kuuga Kuns. Quand une SGaana (mot haïda pour désigner l’« orque ») capture le chasseur et l’entraîne dans un monde surnaturel, la courageuse Kuuga Kuns se lance à son secours.
Le couple pourra-t-il s’échapper de la montagne sous-marine de SGaana, ou fera-t-il désormais partie du monde des esprits haïdas ?
Synopsis long
Un jeune pêcheur navigue tranquillement en pilotage automatique le long d’une rive escarpée. Le visage éclairé par son téléphone, il néglige sa radio, l’eau qui bout, un colibri qui vole inlassablement autour du bateau. Jusqu’à ce qu’une minuscule souris vêtue d’un costume haïda apparaisse et frappe sur une tasse pour attirer son attention.
La souris commence à tricoter une couverture qui, à mesure que l’ouvrage avance, illustre le vieux conte du grand chasseur marin Naa-Naa-Simgat et de sa bien-aimée Kuuga Kuns.
Un jour, alors que les deux amoureux chassent la loutre de mer, Naa-Naa-Simgat est soudain avalé par une orque (SGaana, en haïda). Elle entraîne le chasseur jusqu’à la montagne de SGaana, un monde sous-marin surnaturel, où elle prend forme humaine en devenant femme-orque.
En compagnie de ses amis — le colibri et la bonne à rien de martre —, la courageuse Kuuga Kuns se lance en canot au secours de son amoureux. Mais elle est elle-même capturée par un flétan, qui l’amène aussi à la montagne. Kuuga Kuns se tire d’affaire en entonnant un air haïda envoûtant, puis repère Naa-Naa-Simgat, sur le point d’être transformé en orque par la femme-orque.
Le couple pourra-t-il s’échapper de la montagne sous-marine de SGaana, ou fera-t-il désormais partie du monde des esprits haïdas ?
Fusionnant harmonieusement l’animation traditionnelle et des éléments emblématiques de l’art haïda, les images lumineuses de Christopher Auchter donnent vie à l’histoire et aux personnages dans ce petit bijou de film onirique où le récit touche au symbolique. La montagne de SGaana exploite avec brio une riche palette évocatrice, une trame musicale discrète et omniprésente, des effets stylisés et les airs célestes de chants haïdas traditionnels.
Qui sont les Haïdas ?
Les Haïdas sont un peuple autochtone dont le territoire insulaire s’étend au large de la côte ouest du Canada et englobe le sud de l’Alaska.
En langue moderne, ce territoire se nomme l’archipel Haida Gwaii, ce qui veut dire « l’île du peuple ». Autrefois, on l’appelait Xaadlaa gwaayee, qui signifie « sortir de sa cachette » ; c’est tout à fait approprié puisque l’archipel recèle la plus grande forêt pluviale tempérée encore existante.
Haida Gwaii était connu il y a encore peu de temps comme les îles de la Reine-Charlotte, d’après le nom du navire d’un explorateur britannique qui y a accosté en 1787, le Queen Charlotte. Les terres de la nation haïda ont été rebaptisées en 2009.
Bande-annonce
Entretien avec Christopher Auchter
Qui sont les Haïdas ?
Les Haïdas sont un peuple autochtone dont le territoire insulaire s’étend au large de la côte ouest du Canada et englobe le sud de l’Alaska.
En langue moderne, ce territoire se nomme l’archipel Haida Gwaii, ce qui veut dire « l’île du peuple ». Autrefois, on l’appelait Xaadlaa gwaayee, qui signifie « sortir de sa cachette » ; c’est tout à fait approprié puisque l’archipel recèle la plus grande forêt pluviale tempérée encore existante.
Haida Gwaii était connu il y a encore peu de temps comme les îles de la Reine-Charlotte, d’après le nom du navire d’un explorateur britannique qui y a accosté en 1787, le Queen Charlotte. Les terres de la nation haïda ont été rebaptisées en 2009.
Où avez-vous entendu parler pour la première fois de l’histoire que vous racontez dans La montagne de SGaana ?
Je l’ai trouvée il y a des années, dans une anthologie de contes haïdas traditionnels. Elle m’est toujours restée en mémoire. Plus tard, à force de recherches, j’ai su qu’il y avait plusieurs versions de ce conte, mais toutes conservaient les mêmes éléments de base : l’enlèvement, le sauvetage et le séjour dans le monde des esprits, sous les mers.
Pour quelle raison souhaitiez-vous raconter cette histoire ?
Il y avait tellement d’éléments dans cette histoire qui exaltaient mon imagination ! Il y avait un grand chasseur marin, une orque qui se transforme, un mystérieux séjour dans le monde surnaturel et un voyage dans le temps. C’était le conte idéal pour faire un film d’animation et un excellent moyen d’entrebâiller une fenêtre sur la beauté et la complexité de la culture haïda.
Quel sens a le titre du film, La montagne de SGaana ?
Le film suit les aventures d’un chasseur marin qui est capturé par une orque et entraîné dans le monde surnaturel situé dans une montagne sous-marine, d’où le titre La montagne de SGaana. En haïda, SGaana signifie à la fois « orque » et « surnaturel ». C’était donc parfait.
Pour le spectateur moyen, La montagne de SGaana est un beau film qui raconte une histoire captivante. Comment avez-vous utilisé les éléments stylistiques pour qu’ils trouvent écho sur un autre plan auprès du public haïda ?
J’ai eu recours à l’art haïda pour encadrer l’action et souligner les moments clés de l’histoire, les mettre vraiment en évidence. J’ai aussi utilisé l’art haïda pour son symbolisme : au début du film, le marin moderne est entouré de multiples images qui illustrent les scènes de son environnement. Il néglige ce qui se passe autour de lui, il ne s’investit pas dans son monde. Ces scènes qui l’entourent sont encadrées de traits noirs. C’est tout le contraire des autres plans à images multiples et complexes qu’on peut voir tout au long du film et qui empruntent aux lignes figuratives haïdas. Le personnage principal, le marin, ne fait l’objet d’un traitement visuel aussi recherché que plus tard dans le film, quand il commence à s’intéresser à ce qui l’entoure. Son grand moment, c’est quand il lance la corde à Kuuga Kuns et Naa-Naa-Simgat, et qu’il les tire à bord de son bateau. C’est là le symbole qu’il renoue avec sa culture.
Y a-t-il des cinéastes d’animation qui sont pour vous des modèles ?
Hayao Miyazaki (Le voyage de Chihiro) et Tomm Moore (Le chant de la mer) intègrent tous deux leur culture dans leurs œuvres. Ils la font connaître de manière très accessible, authentique et divertissante.
Pouvez-vous décrire l’évolution de votre style d’animation depuis Comment les humains ont obtenu le feu jusqu’à La montagne de SGaana ?
Je pense que j’ai toujours maintenu le même cap. En fait, le style que j’ai utilisé pour animer Comment les humains ont obtenu le feu résulte d’un accident en quelque sorte.
Je dessinais des échantillons pour le réalisateur Daniel Janke, et je n’arrivais à rien au crayon. J’ai donc pris le fusain. Lorsque Daniel a jeté un œil à mes dessins et qu’il est tombé sur mes fusains, il s’est exclamé : « En plein dans le mille ! »
Je travaillais à Comment les humains ont obtenu le feu quand j’ai découvert le logiciel Toon Boom. J’ai commencé à l’utiliser pour créer des courts métrages pour la série pour enfants de Loretta Todd, Tansi! Nehiyawetan. Et cela a été un tournant dans ma croissance en tant qu’artiste. Loretta m’a donné énormément de liberté de création, de possibilités de m’épanouir comme cinéaste.
Après, j’ai travaillé avec mon oncle Mike [Michael Nicoll Yahgulanaas] à l’animation qui accompagnerait sa bande dessinée Flight of the Hummingbird, puis à The Raven’s Call. J’ai ensuite fait du travail commercial avant de me sentir prêt à me lancer dans mon propre projet : La montagne de SGaana.
Dans ce film, il n’y a rien de la vieille école ― à part les dessins, bien entendu. Quand j’ai eu ces dessins en main, j’ai demandé à JC Cappelletti, à la 3DPhacktory, à Toronto, de m’imprimer les personnages en 3D. Nous avons pu nous transmettre des modifications presque en temps réel. C’était fantastique, et je veux désormais toujours travailler de cette manière.
Comment utilisez-vous l’animation non seulement comme outil de mémoire culturelle, mais aussi comme outil de militantisme et de mobilisation auprès des auditoires non autochtones ?
C’est très important pour moi, mais je veux aussi être absolument sûr d’exprimer des réalités que je connais.
Je pense toujours à mon oncle Mike. Dans les années 1970 et 1980, il publiait ses bandes dessinées Tales of Raven, No Tankers, T’anks You et Mutants of the Pit, qui abordaient nombre d’enjeux sociaux et environnementaux. Avec d’autres Haïdas, il a érigé des barricades sur les chemins forestiers pour préserver l’île Lyell de la coupe à blanc ― une lutte ayant fini par mener à la création de la réserve de parc national haïda Gwaii Haanas, qui est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il a vécu personnellement ces événements. Si je n’ai rien vécu de semblable, je ne vais pas prétendre le contraire. Je me soucie de ne pas traiter de domaines que je ne connais pas. Donc, ce film aborde un sujet que je maîtrise bel et bien. Je sais ce qu’est la pêche, comment les choses se passent sur un bateau de pêche. Je connais aussi cette lutte intérieure pour comprendre sa culture et éprouver un sentiment d’appartenance.
À l’école d’arts médiatiques, j’avais créé une œuvre ― simplissime, certes, mais qui me parlait. C’était l’image d’un corbeau qui regarde une de ses plumes. Je l’avais intitulée Not Haida Enough (pas assez haïda). Ce qu’elle exprimait, c’est le fait d’appartenir à une culture, mais aussi le sentiment de ne connaître ni mon histoire ni ma langue, parce qu’elles ont été détruites par la variole et les pensionnats indiens. Cette réalité vous donne l’impression de ne pas être qui vous êtes. Et j’en suis venu à comprendre que beaucoup de gens ressentent la même chose.
Raconter des histoires comme La montagne de SGaana m’aide à poursuivre mon processus d’apprentissage. Je nourris ma propre mémoire culturelle.
L’animation n’est pas encore un outil cinématographique fréquent chez les artistes autochtones. Pensez-vous qu’elle s’intégrera aux formes d’art comme le dessin, la peinture et même l’art du totem ?
À ma connaissance, je suis le premier Haïda à avoir choisi l’animation comme forme d’art. D’autres y sont venus par la suite. Nous nous servons de l’animation pour raconter des histoires traditionnelles et les rendre accessibles, et aussi pour amorcer de nouvelles traditions, comme dans toute culture vivante. Il y a un échange constant entre l’ancien et le nouveau.
Images
Matériel promotionnel
Équipe
Générique
Réalisation
Christopher Auchter
Scénario
Christopher Auchter & Annie Reid
Productrice
Shirley Vercruysse
Productrice déléguée
Teri Snelgrove
Musique composée par Conception sonore et mixage
Daniel Janke
Chris McLaren
Animation
Christopher Auchter
Tara Barker
Marco Li
Sitji Chou
Effets spéciaux
Russell Heyman
Composition d’images, effets visuels et
animations After Effects
Michael Mann
Assistance aux effets spéciaux
Daniel Larg
Animation technique
Tara Barker
Shawna Mauchline
Amanda Mauchline
Fonds
Christopher Auchter
Sitji Chou
Lou Papa
Conception des personnages
Christopher Auchter
Rendu d’images
Melanie le Tuquyen
Rendu 3D et impression
3DPhacktory
Sculpture 3D
JC Cappelletti
Chanteuse
Nikita Toya Auchter
Voix
Kevin Loring as The Skipper and The Being
Devery Jacobs as Kuuga Kuns
Musiciens
Lonnie Powell
Olivier de Colombel
Hugh Marsh
Studio de mixage
The Sound Kitchen
Remerciements
Skidegate Haida Immersion Program
Kevin Borserio
UBC Museum of Anthropology / Musée d’anthropologie de l’Université de la Colombie-Britannique
Sam Alkaitis
Tantoo Cardinal
Jaalen Edenshaw
Kwiaahwah Jones
Laurie Mirsky
Edi Osghian
Bill Reid Foundation
Martin Rose
Chief Ginaawaan of the Yahgulanaas clan
Studio d’animation de l’ONF
Maral Mohammadian
Jelena Popovic
Eloi Champagne
Victoire-Emilie Bessette
Rosalina Di Sario
Superviseure de production
Jennifer Roworth
Administratrice de studio
Carla Jones
Coordonnateur technique
Wes Machnikowski
Coordonnateurs de production
Kathleen Jayme
Justin Mah
Kristyn Stilling
Producteurs exécutifs
Shirley Vercruysse
Michael Fukushima
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.