La femme canon
2017 | 14 min 25 s
Technique d’animation : Stop-motion
Sélections et prix
Sélection officielleFestival international du film de Locarno - 2017
Sélection officielleSanta Barbara International Film Festival - 2018
Compétition - Court métrageAnima Mundi International Animation Festival 2018
Synopsis
De village en village, Madeleine et son mari présentent un spectaculaire numéro de femme canon. Moins captivante est toutefois leur vie à la maison, où chaque jour se ressemble. Un matin, Madeleine prend une décision qui changera le cours de leur vie. Coréalisé par l’illustratrice suisse Albertine Zullo et le directeur de la photographie français David Toutevoix, La femme canon est un court métrage d’animation image par image au ton doux-amer qui, dans un univers hors de l’ordinaire, met en scène des questionnements universels sur l’amour et l’épreuve du temps.
Description longue
Madeleine et son mari sont des saltimbanques qui se promènent de village en village pour présenter un numéro spectaculaire : il déclenche un canon qui la propulse dans le ciel, des kilomètres plus loin, sous le regard admiratif des spectateurs. Moins captivante est toutefois leur vie à la maison, où chaque jour se ressemble. Un matin, Madeleine prend une décision surprenante qui va changer le cours de sa vie. Mais même si le temps passe, l’amour qui unit le couple ne s’éteint pas.
Associant pour la première fois leurs talents à titre de coréalisateurs, l’illustratrice suisse Albertine Zullo et le directeur de la photographie français David Toutevoix emploient l’animation image par image pour donner vie à cette magnifique histoire d’amour. Créé avec autant d’humour que de tendresse, La femme canon est un superbe court métrage doux-amer qui, dans un univers hors de l’ordinaire, met en scène des questionnements universels sur les relations humaines et l’épreuve du temps.
Le film est une coproduction internationale entre la France, la Suisse et le Canada (Parmi les lucioles Films/Hélium Films/ONF), à laquelle Claude Barras, le créateur du grand succès Ma vie de courgette, a participé en tant que producteur.
Description courte
Madeleine et son mari présentent un spectaculaire numéro itinérant de femme canon. Mais à la maison, chaque jour se ressemble. Une animation image par image au ton doux-amer sur l’amour et l’épreuve du temps.
Entrevue avec Albertine Zullo et David Toutevoix
Comment est née l’idée de réaliser votre premier film ensemble ?
DT : Je connais Albertine et Germano depuis quelques années, parce qu’on a adapté leur livre Le génie de la boîte de raviolis en un film réalisé et produit par Claude Barras. Comme c’est notre première réalisation à Albertine et à moi, on s’est dit que notre expérience serait complémentaire : elle pour le côté auteure et moi pour le côté technique. J’avais très envie de travailler avec Albertine.
AZ : Nos compétences sont très différentes. Je n’avais aucune expérience en tournage, en mise en espace des images, en éclairage… David a ce bagage : c’est son métier et sa sensibilité. Moi, j’ai apporté la partie auteure, avec Germano : l’intention du film et des personnages, l’esprit graphique.
DT : Mais on a quand même un point commun : on fabrique des images. Le travail de la couleur, la lumière, le cadre… Les techniques sont très différentes, mais le but est le même, finalement.
Quelle est la plus grande leçon que vous avez tirée de cette première expérience ?
AZ : L’esprit d’équipe. Tout à coup, il y a plein de gens sur le plateau avec des connaissances et des talents précis, et ils travaillent pour une chose commune. Pour moi, c’est nouveau. Quand on est illustratrice comme moi ou auteur comme Germano, on travaille seul dans son coin. J’ai aussi appris le rythme d’un tournage. En fait, j’ai vraiment appris beaucoup de choses à chaque étape du développement du film !
DT : Je travaille de près avec des réalisateurs depuis de nombreuses années. Pour moi, l’apprentissage était de prendre les décisions qui sont habituellement prises par quelqu’un d’autre. Plusieurs choses sont possibles, mais comment les mettre en œuvre, en fonction du temps et de l’argent ?
Pourquoi l’animation image par image se prêtait-elle bien à cette histoire en particulier ?
AZ : En animation image par image, la lenteur est importante, car toutes les choses sont incarnées. Elles prennent sens, elles prennent vie. Le moindre détail, comme l’assiette ou les rideaux, doit être conçu et construit. On joue presque à la poupée ! Je trouvais que ça se prêtait bien à La femme canon parce qu’il y a quelque chose de palpable et d’assez réaliste.
DT : La technique est très intéressante parce qu’on travaille avec de vrais décors et de vrais personnages. Évidemment, si on attend qu’ils bougent tout seuls, on va attendre longtemps (rires) ! Mais il y a quand même cette idée de volume, ce travail de studio, de lumière… qui font qu’à la fin on a une image particulière.
AZ : On est plus proche du cinéma que du dessin animé. On est en studio, avec tout un système de câblage, des éclairages… Je vois ça comme un minitournage. Nos marionnettes sont des comédiens : ce sont Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, en quelque sorte…
Est-ce que l’animation image par image permet de maintenir cet équilibre délicat mais important entre le côté dramatique et le côté plus léger du film ?
AZ : Je crois que oui, parce qu’on joue avec le rythme, le silence, les regards des personnages. L’éclairage posé sur eux compte aussi beaucoup. Je pense que ce qui est remarquable avec l’animation image par image, c’est l’éclairage. On peut raconter beaucoup avec très peu de choses.
DT : Dans ce film, les choses fonctionnent souvent par deux. Il y a le couple, la terre et le ciel… Et on s’est vraiment amusés avec ça. C’est un métier où on a beaucoup de plaisir, quand même ! La question était de toujours trouver comment évoquer ces deux choses, qui parfois se retrouvent et parfois sont séparées.
AZ : On voit bien l’évolution entre Le génie de la boîte de raviolis, Ma vie de Courgette et ce film. Je pense que La femme canon a bénéficié de l’expérience et de l’évolution de la technique chez Hélium. Non seulement dans la fabrication, mais aussi dans les décors, les nuages… Ça me touche beaucoup ; ça veut dire qu’on grandit avec nos passions, notre savoir-faire.
DT : On est de plus en plus exigeants avec nous-mêmes. On acquiert beaucoup de choses chaque fois, mais on se demande toujours comment on peut changer, améliorer… Que ce soient les décors, les accessoires, l’habillage, on ne refait jamais les mêmes choses. Bien au contraire.
Comment s’est déroulée la création des décors ?
AZ : Je suis venue avec des dessins en couleur et des indications. Je suis inspirée par les films suisses des années 1970, et aussi par un certain sud de la France. Je voulais des bordures de routes, des collines et de petites maisons assez modestes. Comme dans les villages de France qui ne sont ni laids ni charmants… quelque chose entre les deux.
DT : On s’est beaucoup interrogés pour les arbres et le ciel. Comment les filmer ? Même si on avait déjà travaillé le ciel de façon similaire pour Ma vie de Courgette, on a essayé de filmer différemment. On fabrique tout, puis le numérique nous sert pour effacer ou ajouter certaines choses. Même les effets de fumée ont été filmés avec de petits bouts de coton et remis dans l’image. On avait trois plateaux de tournage qui n’étaient pas immenses, mais dans lesquels on pouvait quand même travailler, même si c’est compliqué de donner une idée d’infini…
Lorsqu’on adapte une BD en film, on donne aussi une voix, une vie aux personnages à travers leurs déplacements. Est-ce que le film présente de grandes différences avec l’œuvre originale ?
AZ : Dans le scénario, on a évidemment dû couper des scènes de la BD. Autrement, le film aurait été beaucoup trop cher et trop long ! Le rapport au temps est très différent, aussi. Puis, la BD est en noir et blanc, donc j’ai pu bien me libérer avec la couleur ! Le résultat est extrêmement fidèle à ce que j’avais en tête. Les émotions, ce que les personnages sont devenus à l’écran… C’est beau d’aller jusqu’au bout des personnages : les habiller, choisir les voix… D’ailleurs, David fait la voix de l’homme à barbe dans le film (rires).
DT : J’ai pris un pseudonyme (rires) !
Comment a été conçu le reste du son du film ?
DT : C’est un film qui se passe dans un environnement un peu désertique et campagnard, mais on est aussi beaucoup dans les airs. Au final, il y a peu de sons, mais ceux qui sont présents sont très importants : le son de l’air, celui de la femme canon qui vole. On a travaillé avec un bruiteur super ! L’idée était que ce soit très épuré.
En créant La femme canon, vous est-il arrivé d’avoir une idée impossible à transposer ?
AZ : La scène de la fin avec la Vespa. On voulait qu’elle s’éloigne un peu à l’infini, style film de Chaplin. Mais c’était trop compliqué, donc on a trouvé un autre angle. Et puis ça va très bien !
DT : Je crois que si on a les moyens et le temps, on peut tout faire. Sinon, on invente une manière de faire autrement. Par exemple, on évite de trop faire marcher les personnages parce que c’est compliqué et que ça prend beaucoup de temps. L’animation image par image est une technique assez étonnante : d’un côté, il y a l’aspect haute technologie, et de l’autre, l’aspect très bricolo. Faire bouger l’inanimé, c’est presque magique. Parfois compliqué, mais toujours passionnant !
Bande-annonce
Extrait 1
Extrait 2
Extrait 3
Matériel promotionnel
Images
Équipe
Générique
Scénario
Germano Zullo
Design Graphique
Albertine Zullo
Cinématographie
David Toutevoix
1re assistante réalisatrice
Marianne Chazelas
Montage
Valentin Rotelli
Musique
Normand Roger
Conception sonore
Pierre Yves Drapeau
Producteurs exécutifs
Marianne Chazelas (Parmi les lucioles Films)
Maxime Fossier (Parmi les lucioles Films)
Productrice
Maral Mohammadian (ONF)
Producteurs délégués
Claude Barras (Hélium Films)
Jérôme Duc-Maugé (Parmi les lucioles Films)
Michael Fukushima (ONF)
Une production de Hélium Films, de Parmi les lucioles Films et de l’Office national du film du Canada en coproduction avec RTS Radio-Télévision Suisse
Avec la participation de l’Office fédéral de la culture (OFC), de Cinéforom et le soutien de la Loterie Romande, région Auvergne-Rhône-Alpes
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.
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HELIUM FILMS
Structure associative fondée en 2002, HELIUM FILMS s’est donné pour but de favoriser la production et la réalisation de films d’animation de qualité. Doublé d’un studio d’animation stop-motion depuis 2010, HELIUM FILMS a su créer un réseau de compétences entre scénaristes, illustrateurs, techniciens, producteurs et réalisateurs, partageant une passion et un enthousiasme communs pour l’animation.
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PARMI LES LUCIOLES FILMS
En 2008, Jérôme Duc-Maugé crée Parmi les lucioles films pour produire des films de fictions et d’animations. Sa première société cocottesminute, produit des documentaires depuis 13 ans. Aujourd’hui, avec les mêmes exigences de qualité, nous racontons des histoires avec des personnages de fiction, parfois inspirées de faits réels, mais toujours pour interroger notre relation à la société.