KOROMOUSSO – Grande sœur
2023 | 75 min
Documentaire
Français et anglais
À voir sur onf.ca dès le 25 novembre!
Prix et festivals
Mention honorable - Long métrage documentaireFemale Eye Film Festival (FeFF), Toronto (2023)
Sélection officielleHuman Rights Watch Film Festival, Toronto (2023)
Sélection officielleHuman Rights Watch Film Festival, Londres (2023)
Sélection officielleHuman Rights Watch Film Festival, New York (2023)
Sélection officielleFestival International du Film de Femmes de Salé (FIFFS), Maroc (2023)
Sélection officielleRencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), Canada (2023)
Avec sincérité, humour et courage, un groupe de Canadiennes d’origine africaine brisent les tabous culturels sur la sexualité féminine et revendiquent le droit de se réapproprier leurs corps. La coréalisatrice, Habibata Ouarme, nous fait découvrir plusieurs de ses amies lumineuses et attachantes qui, comme elle, ont grandi dans une tradition où l’excision est pratique commune. En mêlant leurs différents récits intimes, KOROMOUSSO – Grande sœur explore de l’intérieur le phénomène des mutilations génitales féminines. En quête d’une guérison individuelle et collective, les protagonistes se soutiennent tout au long du voyage qui leur permettra de dépasser les conséquences traumatiques de l’excision et de reconstruire leur estime de soi. Avec une grande délicatesse, le film se penche sur les sentiments de honte des femmes excisées vivant au Canada, pays peu réceptif à leur expérience puisqu’il interdit cette pratique sans pour autant offrir la chirurgie réparatrice qui pourrait leur redonner une meilleure santé sexuelle.
Synopsis courts
En une ligne
Un groupe de femmes brisent les tabous culturels sur la sexualité féminine et se soutiennent pour dépasser les conséquences traumatiques de l’excision et se réapproprier leur corps.
En deux lignes
Avec sincérité, humour et courage, un groupe de Canadiennes d’origine africaine brisent les tabous culturels sur la sexualité féminine et revendiquent le droit de se réapproprier leurs corps. Mêlant son parcours personnel aux récits intimes de plusieurs de ses amies aussi lumineuses qu’attachantes, la coréalisatrice explore le phénomène de l’excision et le chemin vers la guérison individuelle et collective, en Afrique comme au Canada.
Synopsis long
Avec sincérité, humour et courage, les protagonistes de KOROMOUSSO – Grande sœur brisent les tabous culturels sur la sexualité féminine et revendiquent le droit de se réapproprier leurs corps. En quête d’une guérison individuelle et collective, ces femmes lumineuses et attachantes se soutiennent tout au long du voyage qui leur permettra de dépasser les conséquences traumatiques de l’excision et de reconstruire leur estime de soi. Prenant la parole par elles-mêmes et pour elles-mêmes, elles s’opposent au contrôle social de leur corps et inspirent ainsi toute une génération de jeunes Canadiennes et immigrantes. « Je veux mon morceau qui me manque. Je veux être une femme accomplie, une femme complète », confie Safieta, déterminée à entamer la démarche réparatrice entreprise par Habibata en 2013.
Selon l’UNICEF, au moins 200 millions de filles et de femmes âgées de 15 à 49 ans et originaires de 31 pays ont subi une mutilation génitale féminine (MGF). Nombreuses sont celles qui résident aujourd’hui au Canada, qui interdit cette pratique traditionnelle, sans pour autant offrir l’opération chirurgicale de réparation. En mêlant les récits intimes de plusieurs femmes victimes de MGF avec le propre parcours de la coréalisatrice, Habibata Ouarme, KOROMOUSSO – Grande sœur explore le phénomène de l’excision tel qu’il est vécu par des immigrées africaines au Québec.
Par une approche collaborative et inclusive faisant preuve d’une grande sensibilité culturelle, Habibata Ouarme et Jim Donovan abordent également la honte que peuvent vivre les femmes excisées dans la société et le milieu médical occidentaux, peu réceptifs à leur expérience. Si les mentalités évoluent tranquillement en Afrique, le documentaire montre qu’il est aussi nécessaire, pour que toutes les Canadiennes aient accès à une sexualité équitable, de déployer des efforts d’éducation au sein des systèmes de soins de santé québécois et canadien — un travail dont ces sœurs de lutte pourraient bien être les courageuses initiatrices.
Entrevue avec les cinéastes
Pourquoi avoir fait ce film ?
HO : Je voulais raconter l’histoire de beaucoup de femmes en partant de mon propre vécu, sans poser sur elles un regard de tristesse, de pitié ou de victimisation. J’ai toujours constaté l’omniprésence de la lutte pour l’éradication des mutilations génitales féminines et de l’excision (MGF/E), mais je trouvais que les femmes vivant avec les conséquences n’avaient pas beaucoup d’options. Enfin, je voulais raconter l’histoire qui nous lie à nos familles, malgré la douleur.
JD : En tant que partenaire d’une femme africaine, je me suis senti interpellé par la lutte anti-MGF qu’elle mène en solidarité avec d’autres femmes. Cette violence n’a aucune raison d’exister en 2023. C’était pour moi un honneur de soutenir cette cause grâce à mon expérience dans le cinéma et d’accompagner ma coréalisatrice dans son premier long métrage.
Habibata, vous êtes à la fois coréalisatrice et protagoniste du film. Comment Jim Donovan et vous-même avez-vous réfléchi et mis en place votre collaboration ?
HO : J’ai d’abord sensibilisé Jim au phénomène, car il ne le connaissait pas. Nous avons travaillé le concept ensemble pendant des mois, avec l’aide du producteur Denis McCready. Nous nous sommes rendu compte qu’il fallait que je sois la grande sœur du film, et donc devant la caméra avec les autres. Naturellement, Jim s’est retrouvé à être la personne qui posait les questions, et moi la gardienne de l’histoire. L’avantage de travailler avec Jim était que, lorsqu’il y avait trop d’émotions, je pouvais m’appuyer sur lui. Ça a été une collaboration basée sur beaucoup de dialogue et d’écoute, du début jusqu’à la fin.
Était-il évident pour vous dès le début que vous seriez l’une des protagonistes principales ? Partager votre propre expérience à l’écran vous faisait-il peur ?
HO : Au début, je voulais raconter mon histoire, mais en observant le vécu de quelqu’un d’autre. Il était difficile de trouver quelqu’un : c’est un sujet très délicat, et les femmes préfèrent souvent conserver l’anonymat. Par la suite, je me suis rendu compte que, en tant qu’activiste, je me devais de donner l’exemple si je voulais que les femmes embarquent à 100 % et me fassent confiance. Je n’aime pas me voir à l’écran. Ça a été difficile, mais il le fallait.
Le problème de l’excision a souvent été abordé dans le cinéma documentaire d’un point de vue extérieur, avec un regard parfois paternaliste ou misérabiliste. Votre film, en revanche, observe le phénomène de l’intérieur, avec beaucoup de lumière et d’espoir. Avez-vous senti qu’il était temps de redonner leur parole et leur agentivité aux femmes directement concernées par la question ?
HO : Oui, car les femmes concernées sont les mieux placées pour parler de ce qui les affecte directement et des difficultés que cela engendre dans leur vie. Actuellement, de plus en plus de femmes se soutiennent et revendiquent leur droit d’exister comme elles le souhaitent. Oui, les femmes reconnaissent souffrir des conséquences des MGF/E, mais elles ne veulent pas être des victimes toute leur vie. Dans Koromousso, elles contrôlent la narration.
JD : Je crois que c’est la raison d’être du film : donner à ces femmes qui ont été touchées par l’excision le pouvoir de se raconter, de revendiquer leurs droits et d’évoluer devant nos caméras. J’espère que le film a permis d’ouvrir une porte et d’amplifier leurs voix.
Les MGF étant un sujet de niche, en quoi votre film a-t-il le potentiel de rejoindre un public plus large ?
JD : On est témoin aujourd’hui d’un raz de marée d’activisme féministe dans le monde entier. Les enjeux sont importants et variés, mais la constante est de soutenir les femmes et de faire respecter leurs droits de la personne. Que ce soit le droit à l’avortement, le droit à l’éducation ou le droit au plaisir sexuel, l’appel à la solidarité rejoint les femmes et les hommes censés. Il s’agit aussi de l’histoire intime et universelle d’une personne qui se transforme profondément.
HO : Nous donnons la parole aux femmes qui osent parler de sexualité, de tabous, des conséquences du patriarcat sur leur santé et leur vie. La santé des femmes et des filles est un enjeu universel. Koromousso s’ajoute à cette lutte qui dure depuis des années.
Jim, vous avez beaucoup d’expérience dans le cinéma et la télévision. En quoi ce projet était-il différent, et qu’avez-vous appris grâce à ce film ?
JD : J’ai eu une longue carrière en fiction, mais mon expérience en documentaire est relativement nouvelle. D’abord, je n’ai jamais fait de film aussi intime et politique que celui-ci. De plus, j’ai beaucoup appris de mes producteurs chevronnés, notamment Denis McCready, qui a une grande expérience en documentaire. Il m’a enseigné que la patience et la persévérance sont essentielles pour réussir un film comme celui-ci. L’histoire se cache, s’esquive, et il faut la poursuivre comme un chasseur, parfois pendant une longue période. Ça résume bien ce que nous avons vécu en suivant les récits racontés dans le film.
Le film se penche sur un double problème : celui des MGF et celui des femmes excisées immigrées en Occident, qui ne trouvent pas une véritable écoute au sein de la société et du système médical de leur pays d’accueil. Pourquoi était-il important pour vous de parler de cette expérience particulière ?
HO : Comme moi, plusieurs femmes se sont tournées vers le système de santé pour avoir de l’aide et se sont senties frustrées, incomprises et même humiliées. Je crois qu’il est important que les personnes immigrées, qui contribuent au développement de la société canadienne, aient accès à un système de santé sécurisant.
JD : Le Canada se présente comme un pays à l’avant-garde des droits de la personne et du féminisme. Si c’est le cas, il faut se pencher sur la réalité des femmes touchées par les MGF et traiter ce fléau comme l’un des problèmes de santé publique du pays. Il me semble que le Canada pourrait donner l’exemple, en traitant tous ses citoyens et citoyennes avec équité, et en continuant d’être un agent pour la justice sociale dans le monde.
Avez-vous espoir que la jeune génération africaine (tant les jeunes femmes que les jeunes hommes), appuyée par les initiatives systémiques de diverses institutions, fera changer les choses ?
HO : Oui, j’ai espoir que les choses changeront dans le futur. Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans cette lutte. Les jeunes y sont connectés et ont accès à l’information directement, ce qui n’était pas le cas pour les générations passées.
JD : Le monde étant effectivement de plus en plus connecté, j’ose espérer qu’un film comme le nôtre pourra toucher la jeune génération. Nous avons constaté en faisant ce film que les femmes et les hommes qui ont immigré dans les pays occidentaux profitent de la liberté d’expression pour devenir des agents de changement puissants dans leur pays d’origine. Leur pouvoir d’éducation et de soutien financier est une des clés pour mettre fin à la pratique des MGF. Quand les femmes activistes telles que celles présentes dans Koromousso rayonnent, tout le monde peut devenir grande sœur…
À propos des mutilations génitales féminines (MGF)
Les mutilations génitales féminines (MGF) sont une pratique qui consiste à altérer ou léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles sont internationalement reconnues comme une violation des droits de la personne. On estime que 200 millions de femmes et de filles en vie aujourd’hui ont subi des MGF.
Liée à l’inégalité des genres, cette pratique traditionnelle se poursuit depuis des siècles, passant d’une génération à l’autre afin de contrôler la sexualité féminine. Elle est fondée sur des mythes et sur les structures politiques, sociales, culturelles et économiques des sociétés où elle a cours. Certaines l’associent à des croyances religieuses, mais aucun texte sacré ne prône une telle pratique. Si cette coutume est surtout répandue dans certains pays d’Afrique, de la péninsule arabique, d’Asie et d’Amérique du Sud, les migrations mondiales l’ont amenée jusqu’au Canada.
Les femmes et les jeunes filles soumises aux MGF endurent des souffrances physiques auxquelles s’ajoutent souvent un traumatisme émotionnel et des complications médicales ultérieures. Pour encourager l’abandon des MGF, il convient de mener des initiatives coordonnées et systématiques qui doivent impliquer les communautés entières et porter sur les droits fondamentaux et l’égalité des genres. Ces initiatives doivent aussi répondre aux besoins de santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles qui en subissent les conséquences.
(Sources : Fonds des Nations unies pour la population, UNICEF, Commission ontarienne des droits de la personne)
Bande-annonce
Extraits
Affiche
Images
Équipe
Générique
Réalisation et scénario
HABIBATA OUARME et JIM DONOVAN
Recherche
HABIBATA OUARME
Vidéographie
VANESSA ABADHIR
JIM DONOVAN
HABIBATA OUARME
DENIS MCCREADY
Prise de son
FRANÇOIS NORMANDIN
Direction de production
JAMES EDWARD
ÉRIK CIMON
Narration
HABIBATA OUARME
Directrice de plateau
MÉLANIE DUBOIS
Montage
FRANÇOIS NORMANDIN
Bruitage
KARLA BAUMGARDNER
Montage et conception sonore
CATHERINE VAN DER DONCKT
Musique originale
JENNY SALGADO
Avec la collaboration d’ANDRÉ COURCY
Musiciens
GUITARE ET BASSE – ANDRÉ COURCY
KORA – SADIO SISSOKHO
VIOLON – CHANTAL BERGERON
AUTRES INSTRUMENTS ET PROGRAMMATIONS – JENNY SALGADO
Voix
SOLISTES– FABIOLA ALADIN ET JENNY SALGADO
Bande sonore originale
© 2022 Office national du film du Canada (SOCAN)
Avec la participation de
FATIMA
SAFIETA SAWADOGO
ZAINABOU OUEDRAOGO
PAPA LADJIKÉ DIOUF
DRE ANGELA DEANE
DR MICHEL AKOTIONGA
VANESSA ZANDI SIMBA
GOLI EDWIGE
Remerciements
KHADY NGOM
TRAORÉ KOROTOUMOU
OUARMÉ LATIFA
OUARMÉ SALIFOU
OUARMÉ AISSETOU
OUARMÉ HABI
LANKOANDÉ DIENABA
OUARMÉ AWA
OUARMÉ AZIZ
NOMBO ALIMATOU
JEAN -PIERRE GUAY
EMMANUELLE GAREAU
GOLI SAINTE ALIX KARELLE
DJENABOU SANGARE
LANKOANDE DRAMANE
LE RAFIQ (Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec)
CLINIQUE ATEGUINA
ÉQUIPE CLINIQUE (ABDOULAYE FOFANA, IDRISSA BORO, CHRISTINE DOUAMBA)
HAMED CHALA (CHAUFFEUR ASSINIE)
KAZINGA DRISSA (Chauffeur Ouagadougou)
LA FAMILLE SAWADOGO (de SAFIETA)
OUATTARA MARIAM de Boutique Point beauté.
Étude de sécurité
BURKINA FASO/COTE D’IVOIRE
ALÉAS INC.
TOM GAUVREAU
ÉRIC BEAUSÉJOUR
POSTPRODUCTION ONF
Techniciens au montage numérique
PIERRE DUPONT
MARIE-JOSÉE GOURDE
PATRICK TRAHAN
Montage en ligne et colorisation
DENIS PILON
Conceptrice graphique
CYNTHIA OUELLET
Enregistrement du bruitage
GEOFFREY MITCHELL
Mixage
SHELLEY CRAIG
Coordonnateur technique
JEAN-FRANÇOIS LAPRISE
Coordonnatrices de production
SARA SAJEDI
ISABELLE GATTI
Agentes de mise en marché
JUDITH LESSARD-BÉRUBÉ
NATHALIE GUÉRARD
Administratrice et productrice déléguée
ALEXANDRINE TORRES DE FIGUEIREDO
Administratrice
SIA KOUKOULAS
Conseillère juridique
JULIE PATRY
Productrice déléguée
GÉNEVIÈVE DUGUAY
Producteurs exécutifs
DENIS MCCREADY
NATHALIE CLOUTIER
Producteurs
DENIS MCCREADY
CHRISTINE AUBÉ
Sous-titrage et traduction
Studios MELS
Une production de
l’Office national du film du Canada – Studio de la francophonie canadienne
© 2023 Office national du film du Canada
Relations de presse
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Sophie St-Pierre
Attachée de presse, ONF
Cell. : 438-336-6449
s.st-pierre@onf.ca
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.