Je pleure dans ma tête (Les traumas par les mots)
2022 | 75 min
Documentaire
Version originale en français
Une production de l’Office national du film du Canada
Sur les bancs d’école du Québec, certains élèves, malgré leur jeune âge, ont déjà vécu l’indicible. Réfugiés ayant fui la guerre et la violence de leur pays, ils apprennent comme leurs camarades à lire et à écrire, mais doivent aussi se réapproprier une vie normale. Comment recréer du sens pour ces enfants dont l’existence même a été en suspens ? Comment réussir leur intégration scolaire en tenant compte de leurs difficiles parcours individuels ?
Psychologue spécialisée dans les traumatismes de guerre, Garine Papazian-Zohrabian porte elle-même la mémoire du génocide arménien et du conflit au Liban, qu’elle a subi pendant 15 ans. Aujourd’hui, elle accompagne différentes écoles du Québec pour former le personnel enseignant aux problèmes psychosociaux dont souffrent les jeunes réfugiés dans les classes. Leurs séquelles psychologiques peuvent provoquer des ravages : cauchemars, agressivité, dépression, comportement asocial, mutisme. À l’opposé des diagnostics hâtifs d’autisme ou de TDAH, Garine prône une approche patiente, évolutive et tout en profondeur. Plutôt que d’étiqueter les personnes et de privilégier un recours facile à la médication, elle propose de comprendre les contextes, les besoins et les souffrances derrière les troubles de comportement. Garine favorise ce lien de confiance et cette écoute bienveillante en développant des « cercles de parole », espaces propices à l’expression et à la reconstruction de soi. Les enfants, après des années de silence, y retrouvent petit à petit une voix et une socialisation bénéfique.
Je pleure dans ma tête rend également hommage à l’admirable résilience et aux stratégies de survie de ces « petits adultes » que les bombes et les camps n’ont pas totalement brisés, à une époque où il est crucial de sensibiliser les sociétés occidentales aux enjeux liés à la migration et aux droits des enfants.
Affiche
EN UNE ET DEUX PHRASES
En une phrase
Ce documentaire percutant explore les séquelles psychologiques de la guerre et souligne l’importance de les comprendre pour réussir l’intégration scolaire des enfants réfugiés au Québec.
En deux phrases
Comment réussir l’intégration scolaire des enfants réfugiés au Québec, en tenant compte des violences indicibles qu’ils ont vécues ? En suivant une psychologue spécialisée dans les traumatismes de guerre, Je pleure dans ma tête rend hommage à l’admirable résilience et aux stratégies de survie de ces « petits adultes » que les bombes et les camps n’ont pas totalement brisés, à une époque où il est crucial de sensibiliser les sociétés occidentales aux enjeux liés à la migration et aux droits des enfants.
ENTRETIEN AVEC LA CINÉASTE HÉLÈNE MAGNY
Qu’est-ce qui vous a incitée à consacrer un documentaire à l’intégration en milieu scolaire des jeunes réfugiés ?
La question des réfugiés m’intéresse depuis longtemps. En 2010, j’ai fait un film sur la résistance à la dictature birmane. J’ai pénétré dans des camps de réfugiés birmans à la frontière thaïe et j’ai été profondément marquée par ce tournage. Voir ces gens vivre dans une telle pauvreté, parfois durant des décennies, sans accès au monde extérieur, était bouleversant. J’ai rencontré des réfugiés au Congo, au Liban, et j’ai toujours le même sentiment : ce sont des gens oubliés, laissés à eux-mêmes.
Quand on parle des réfugiés, on s’intéresse habituellement à leur présent, bien sûr, et à leur avenir : vont-ils s’en sortir, trouveront-ils une terre d’accueil ? Mais on s’intéresse plus rarement à leur passé, à ce qu’ils ont vécu et à leur parcours migratoire. J’ai voulu découvrir le vécu des réfugiés et les séquelles que la guerre a laissées sur eux en abordant la violence, les pertes et les traumatismes.
Quand j’ai commencé ma recherche, j’ai constaté qu’on connaissait mal le parcours des jeunes accueillis dans les écoles du Québec. Les informations sur les élèves sont sommaires, et il est difficile de comprendre certains comportements liés aux séquelles de leur passé. Le sujet étant méconnu et inédit, j’ai fait de l’intégration scolaire des jeunes réfugiés le thème principal de mon film.
Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec la psychologue Garine Papazian-Zohrabian ?
J’ai rencontré Garine lors du tournage de mon film précédent sur la DPJ. Elle formait alors des travailleurs sociaux sur les traumatismes des enfants. Personnellement, je ne m’étais jamais attardée aux conséquences psychosociales de la guerre sur les réfugiés. J’en avais pourtant rencontré plusieurs. Quand Garine m’a parlé des problèmes vécus dans les écoles et du manque de sensibilisation, le sujet m’a tout de suite interpellée.
En plus d’être une sommité internationale, Garine est un être d’une grande sensibilité. Née lors de la guerre du Liban, elle a vécu dans sa chair ce que ressentent les réfugiés qu’elle suit comme psychologue. Elle m’a fait prendre conscience de l’ampleur et de l’importance de mon sujet. Son empathie, sa connaissance intellectuelle et son expérience concrète en faisaient un personnage d’exception pour le film.
Garine aborde le sujet de la santé mentale, la pression de toujours « devoir aller bien » et les diagnostics souvent donnés à la hâte dans les écoles (en référence au TDAH). En quoi son approche se distingue-t-elle des méthodes pratiquées couramment dans les écoles ?
Certains élèves, pas tous, peuvent avoir des comportements particuliers comme de l’agressivité, de l’agitation, de la peur ou des difficultés à créer des liens. Certains sont déconnectés, d’autres mutiques. Si on ne connaît pas le passé et le vécu de l’élève, on peut poser des diagnostics sans avoir exploré réellement la raison de ses difficultés.
Le travail de Garine Papazian-Zohrabian consiste à sensibiliser les écoles à ces problèmes qui ne sont pas nécessairement des troubles mentaux comme le TDAH, souvent surdiagnostiqué. Au lieu de médicamenter un enfant pour un trouble qui n’en est peut-être pas un, elle propose de l’encourager à s’exprimer dans des groupes de parole avec d’autres enfants. Cela pourrait inciter l’élève à verbaliser son désarroi, son vécu, ses peurs et ses traumatismes.
Plus largement, est-ce que votre intention était d’amener une réflexion sur le rôle de la société québécoise dans son système d’éducation ?
J’espère que le film fera réfléchir ; c’est ce que tous les documentaristes espèrent au fond d’eux-mêmes ! Mais s’il pouvait à tout le moins susciter des discussions et une réflexion de la part des enseignants, je serais comblée. Nous recevons au Québec plusieurs milliers de réfugiés par année. C’est à l’école que les jeunes trouvent leur équilibre et leur sécurité. C’est leur milieu de vie, c’est là qu’ils se développent et se construisent — ou qu’ils se « reconstruisent » dans le cas des réfugiés. C’est super important d’être attentif au parcours des jeunes ; ce sont les citoyens de demain.
Je pense que l’école, comme milieu de vie, doit être plus axée sur la socialisation de l’enfant, sur la prévention aussi. Si on crée des espaces où l’enfant se sent libre de s’exprimer, on pourra prévenir beaucoup de détresse. Cela vaut autant pour les jeunes réfugiés que pour les autres élèves. L’école doit être un lieu d’éducation, certes, mais aussi de développement social.
Les autres protagonistes du film sont extrêmement forts et touchants. Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec la jeune Mandjey et l’enseignant Arezki ?
Pour le film, j’avais besoin d’une ou d’un jeune réfugié dont je pourrais suivre l’intégration pendant un an. Quand j’ai rencontré Mandjey dans une école secondaire de Laval, j’ai eu un coup de foudre. Non seulement en raison de son parcours de vie exceptionnel, mais aussi de la lumière qu’elle dégageait. Sa résilience a forcé mon admiration et a fait d’elle un magnifique personnage pour le film. Ce qu’elle a vécu dans sa vie jusqu’à aujourd’hui — elle a 18 ans —, peu de gens en seraient sortis avec autant de force et d’intelligence émotionnelle. Elle incarnait un courage rare qui m’a beaucoup inspirée.
J’ai eu le même coup de cœur pour l’enseignant Arezki lorsque je faisais le tour des écoles de quartier qui reçoivent de fortes concentrations de classes d’accueil. M. Arezki, immigrant lui-même, s’identifie à ses élèves. Il les comprend et les fait parler de leur parcours. Ma rencontre avec lui fut déterminante, tout comme celle avec Garine et Mandjey.
En ces temps conflictuels, marqués par de grands flux migratoires, à qui pensez-vous que ce documentaire peut s’adresser ?
Avec l’Ukraine, nous voyons des images de guerre tous les jours et des millions de réfugiés qui fuient les bombardements. On réalise à quel point la guerre peut être sauvage, traumatisante ! Avec le film, j’espère rejoindre les enseignants pour qu’ils puissent peut-être ajuster leur regard sur les jeunes qu’ils accueillent dans leurs écoles, même si plusieurs le font déjà.
Mais j’ai construit le documentaire pour qu’il puisse s’adresser à tous. La fragilité de la santé mentale est un sujet universel. Tout le monde, un jour ou l’autre, a subi un traumatisme dont il garde des séquelles dans sa vie. Il faut reconnaître que l’être humain peut être fragilisé par des événements, et cela ne veut pas dire qu’il souffre d’un problème de santé mentale. Ce constat vaut pour bon nombre de réfugiés que nous recevons.
Comment votre parcours de journaliste a-t-il teinté votre démarche à titre de documentariste ?
Je crois que, lorsqu’on choisit le métier de journaliste, on décide de s’engager dans le monde et de témoigner de ce qui se passe autour de nous. Comme documentariste, l’engagement est le même, mais avec une démarche d’auteur, un point de vue et un regard sur un sujet. Ce qui m’intéresse, ce sont les gens et l’art de mettre en lumière leur humanité. Tous mes sujets ont pour but de créer un débat social autour d’une problématique.
Je suis convaincue que ma formation de journaliste m’a appris à construire des films avec un point de vue plus politique et engagé. Je recherche toujours « l’impact » d’un sujet, c’est très important pour moi. Je tiens à dévoiler l’inédit pour alimenter les débats auxquels nous sommes confrontés dans le monde actuel.
Vous êtes une cinéaste engagée et passionnée qui se consacre depuis plusieurs années au documentaire d’auteur. D’un point de vue personnel, en quoi cette œuvre se distingue-t-elle de vos précédents films ?
Il m’est difficile de répondre à cette question, car chaque film a ses défis et ses mérites. Je crois que celui-ci, sans le comparer aux précédents, a été un documentaire entouré d’une grande intimité. J’ai consacré plus de temps que d’habitude à la recherche pour trouver les bons personnages, mais surtout pour développer une relation avec eux. Le degré de confiance est très important pour aller en profondeur dans un sujet, et cela demande du temps. L’ONF m’a permis ça.
Les relations profondes développées avec ceux qui me permettent d’entrer dans leur vie est le plus cadeau que je reçois dans mon métier de documentariste. Cela me touche toujours beaucoup.
LIEN AVEC L'ACTUALITÉ
Les flux de réfugiés fuyant les guerres partout sur la planète ne cessent de faire les manchettes. Les déplacements massifs de populations originaires de Syrie, d’Afghanistan, d’Éthiopie ou, plus récemment, d’Ukraine marquent les esprits. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, on comptait fin 2020 plus de 80 millions de déplacés dans le monde en raison de persécutions, de conflits, de violences et de violations des droits de la personne. Parmi eux, 40 % sont mineurs ; moins du tiers des jeunes réfugiés inscrits au primaire poursuivront une éducation au secondaire.
Le Canada est directement concerné par la question de l’accueil des enfants réfugiés. Avant la pandémie, entre 2014 et 2019, le nombre de demandes d’asile y a quasiment quintuplé, passant de 13 000 à 64 000 en seulement cinq ans. Comment assurer l’intégration de ces populations forcées à l’exil, en particulier celle des plus jeunes ? Comment assumer nos responsabilités d’accueil au sein du milieu scolaire ? Pour relever ces défis souvent discutés au Québec, il est nécessaire de saisir les problèmes psychosociaux liés aux traumatismes de guerre. Face à la banalisation des drames causés par les parcours migratoires douloureux et la discrimination, plusieurs pistes de solution existent pour réussir l’intégration scolaire des enfants réfugiés et pour mieux comprendre les échecs.
Extraits
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Images
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Équipe
Générique
Un film de
Hélène Magny
Produit par
Nathalie Cloutier
Images
Arnaud Bouquet
Images Liban
Wissam Charaf
Montage
Michel Giroux
Musique originale
Sami Basbous
Conception sonore
Benoît Dame
Catherine Van Der Donckt
Avec la participation de
Garine Papazian-Zohrabian
Arezki Terkemani
Mandjey Kamara
Ainsi que de
Alia Abed
Geneviève Cardinal
Suzanne Des Marais
Martin Després
Lauriane El Boustany
Maya El Nassrany
Djessira Kourouma
Noor Michael
Et de
École Henri-Beaulieu
Abdul-Aziz
Bezaleel
Djemga Keny-Dave
Lina
Lyne
Mera
Moustapha
Nada
Naia
Naji
Nathanaël
Safa
Sangeeth
Yasmine
Zakaria
Zena
École Chénier
Amer
Hiba
Ishak
Marley
Mouna
Nihal
Ouiam
Romina
Valentina
Yacine
Yalas
Yolande
Recherche, scénarisation, réalisation
Hélène Magny
Productrice
Nathalie Cloutier
Montage
Michel Giroux
Images
Arnaud Bouquet
Prise de son
Lynne Trépanier
Dimitri Médard
Conception sonore
Benoît Dame
Catherine Van Der Donckt
Images additionnelles
Elie Bachaalany
Wissam Charaf
Prise de son additionnelle
Mélanie Gauthier
Simon Plouffe
Geneviève Thibert
Directrice de production
Geneviève Thibert
Directrice de production additionnelle
Evelyne de Pas
Images drone
Drone Box
Soutien technique au montage image
Pierre Dupont
Marie-Josée Gourde
Patrick Trahan
Traduction
Sami Basbous
Eli Jean Tahchi
Transcriptions
difuze
Conception graphique
Alain Ostiguy
Cynthia Ouellet
Animation graphique
Alain Ostiguy
Montage en ligne et colorisation
Serge Verreault
Montage des dialogues
Lori Paquet
Montage sonore additionnel
Jérémie Jones
Bruitage
Stéphane Cadotte
Enregistrement du bruitage
Luc Léger
Mixage
Jean Paul Vialard
Musique originale
Sami Basbous
Musiciens
Casey Fulton – piano
Frédérique Tanguay-Gagnon – violon
Sadio Sissokho – kora
Enregistrement et mixage de la musique
Geoff Mitchell
assisté de
Luc Léger
Musiques additionnelles
Adieu mon pays
Composé par Gaston Ghrenassia
SONY/ATV pour EMI Music Publishing France
Interprété par Enrico Macias
Avec l’autorisation de Universal Music Canada Inc. (album Live 2003 à l’Olympia)
Le voyage
Composé par Enrico Macias et Jean-Loup Dabadie
ÉDITORIAL AVENUE pour Art Music France
SOCAN pour Éditions LCL Musique
Interprété par Enrico Macias
Avec l’autorisation de Universal Music Canada Inc. (album Live 2003 à l’Olympia)
Négociation musiques additionnelles
Lucie Bourgouin
Extraits de livre
C’est quoi un réfugié? par Elise Gravel
© Texte et illustrations : Elise Gravel, 2019
© 2019 la courte échelle
Avec la permission de la courte échelle
Merci à
Ray Aoun
Sarah Mireille Aoun
Caroline Bastien
Agnès Batty
Geoffroy Beauchemin
Michèle Bélanger
Lilia Berkouk
Pascale Bilodeau
Muriel Bittar
Marie-Claude Boutillier
Rhizlaine Chebani
Fanny Cousineau
Erick Décarie
Sabrina Desjardins
Alain Duchesne
Mona Feghali Doumani
Marie-Christine Gagné
Viviane Hajjar
Valérie Lacroix
Vanessa Lemire
Colette Loumède
Anik Magny
Thomas Magny
Laurence Oliva
Jean Prudhomme
Sophie Quevillon
Martine Théberge
Asmaël Thériault
Charles-Antoine Thibeault
Constant Videlson
Huri Zohrabyan
Nare Zohrabyan
Sepuh Zohrabyan
Taron Zohrabyan
Conseillère juridique
Julie Patry
Agentes de mise en marché
Geneviève Bérard
Karine Sévigny
Nathalie Guerard
Coordonnateur de la mise en marché
Éric Bondo
Administratrice
Sia Koukoulas
Coordonnatrice principale de production
Joëlle Lapointe
Coordonnatrices de production
Alexandra Bourque
Coralie Dumoulin
Chinda Phommarinh
Coordonnatrice de studio
Gabrielle Dupont
Coordonnateurs techniques
Daniel Claveau
Mira Mailhot
Productrice déléguée
Mélanie Lasnier
Productrice exécutive
Nathalie Cloutier
Programme français
Studio documentaire
Une production de l’Office national du film du Canada
© OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA, 2022
Relations de presse
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Judith Dubeau
Attachée de presse
IXION Communications, pour l’ONF
C. : 514-495-8176
judith.dubeau@ixioncommunications.com
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.