Une production de l’Office national du film du Canada

Hypersensible est le parcours accidenté et surréaliste d’une jeune fille qui cherche à se reconstruire. Puisant dans ses propres souvenirs d’enfance comme dans son imaginaire foisonnant, la cinéaste Martine Frossard brosse un portrait empli de compassion d’une femme en quête de guérison, dans une société peu tolérante de la différence. Porté par un symbolisme riche empruntant au monde végétal, Hypersensible est un doux plaidoyer pour une humanité plus attentive à ses émotions, même les plus difficiles. Et qui rappelle au passage qu’être sensible, c’est être vivant.

Hypersensible est le parcours accidenté et surréaliste d’une jeune fille qui cherche à se reconstruire, à contre-courant d’une société prompte à refouler ses émotions.

En tant qu’artiste, illustratrice et cinéaste d’animation, mon travail a toujours gravité autour des mêmes thèmes : la quête identitaire, le monde des perceptions et la mémoire. Mais aussi le deuil, les traumatismes, la résilience : la façon dont notre personnalité et notre ego se fragmentent puis se reconstruisent au fil des épreuves et des passages.

Devenue orpheline assez jeune, je suis passée à travers les différentes phases du deuil : le choc, le déni, la colère, la tristesse, pour finalement arriver à la résignation et à la reconstruction.

L’idée de ce court métrage est née en pleine pandémie, alors que, submergés par nos émotions et nos ombres refoulées, nous sentions tous et toutes le désir « que les choses se règlent VITE ».

Je voulais, avec ce film, parler d’hypersensibilité et de l’expérience du deuil dans une société qui filtre les émotions. On a encore trop souvent tendance à interpréter une trop grande sensibilité comme une résistance à se conformer aux normes sociales et relationnelles, alors que la plupart des gens rencontreront l’hypersensibilité, chez les autres ou en eux-mêmes, à un moment de leur vie. Elle naît de ce qui s’imprime en nous dans l’enfance ; de notre représentation du monde, avec ses exigences. Chez les enfants, tout entre et tout sort, sans filtre. Cette sensibilité devient souffrante lorsque confrontée à un monde instable et incertain. Dans cette crise de la sensibilité que notre société semble traverser, notre hypersensibilité nous fait ressentir intensément l’absurdité d’un monde pris dans une impasse de la logique et du rationnel.

L’intention derrière ce court métrage est de nous ramener à cette sensibilité innée, de nous aider à la transcender, et de nous rappeler qu’être sensible, c’est simplement la base. Prenons le temps de reconnaître la richesse de nos émotions et d’accueillir l’inconfort qu’elles peuvent générer.

Martine Frossard

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