Une production de l’Office national du film du Canada

Comme l’encre sur le papier, les rencontres fortuites impriment parfois en nous une empreinte indélébile. À 13 ans, Duncan Major croise sur sa route l’artiste Tara Bryan, avec laquelle il partagera une passion pour l’impression typographique déterminante pour son avenir. À sa mémoire, il crée Encrage, une animation poétique représentant un chaleureux hommage. Employant la presse et le matériel que Tara lui a légués, Duncan donne vie à l’art imprimé à la main. Par ses images évocatrices et son magnifique paysage sonore, l’œuvre animée ainsi créée met en relief les répercussions positives des liens que nous tissons et le legs durable qu’ils laissent.

Comme l’encre sur le papier, les rencontres fortuites impriment parfois en nous une empreinte indélébile. Le chaleureux court métrage d’animation Encrage illustre le lien durable unissant deux âmes créatives.

Les rencontres fortuites laissent parfois une trace aussi indélébile que l’encre sur le papier. À 13 ans, Duncan Major obtient un emploi d’été d’apprenti imprimeur. Cette formation avec l’artiste Tara Bryan éveille chez lui une passion pour l’impression typographique qui sera déterminante pour son avenir. Des années plus tard, à la mémoire de Tara et en guise d’adieu, il crée Encrage, une œuvre d’animation poétique réalisée à la main et empreinte d’une profonde gratitude. Le film témoigne du lien durable unissant la mentore et l’apprenti, et nous invite à réfléchir à la joie douce-amère de ces précieux moments que la perte ne saurait effacer. En employant la presse et le matériel que Tara lui a légués, Duncan donne vie à l’art imprimé à la main en créant une œuvre animée vibrante. Par ses images évocatrices se succédant au rythme d’une bande-son magnifiquement réalisée, le film rend hommage aux supports tactiles et aux surprises que réserve la démarche de création. Somme toute, Encrage nous rappelle qu’au-delà de ce que nous créons, l’art est aussi l’influence durable que nous produisons sur ceux et celles qui suivent nos traces.

À 13 ans, j’ai passé l’été à travailler comme apprenti imprimeur chez une artisane du livre. Dans un studio où s’entassaient pêle-mêle livres, encre, papier, peinture et matériel d’impression, mon employeuse, Tara Tidwell Bryan, allait produire sur moi une impression profonde et durable. Cet été-là et durant toute mon adolescence, elle m’a appris à imprimer sur ses anciennes presses manuelles, à aligner les caractères en plaçant une petite lettre métallique à la fois, puis à assembler avec soin ses livres ingénieusement conçus en forme de tunnel, d’accordéon et de boîte à surprise pendant que nous écoutions des CD. Nous avions en commun cette passion de la création artisanale, et alors que je lançais ma carrière, fondais une famille et mettais sur pied mon propre atelier d’imprimerie, elle est demeurée une grande amie, une véritable mentore et une source constante de connaissances et d’inspiration.

En 2020 — Tara avait alors 66 ans —, une grave maladie est subitement venue affaiblir cet esprit lumineux, pour finalement l’éteindre. La COVID empêchant les visites, elle a quotidiennement envoyé de joyeux croquis à ses camarades depuis l’hôpital.

Encrage est dédié à Tara. En me servant du matériel d’impression qu’elle m’a laissé comme outil d’animation, je voulais témoigner de l’affection que nous avons partagée pour le travail manuel, la démarche de création, les mots et les lettres. Je voulais exprimer le chagrin qu’entraîne la perte d’un modèle aussi déterminant. Et dans l’après-coup de la rupture de notre inexplicable lien, je voulais poser la question suivante : quand une personne disparaît soudainement de notre vie, comment sa présence continue-t-elle de se manifester ?

Parmi les choses que Tara m’a apprises, il y a la valeur du jeu comme démarche de création. Mon équipe et moi avons tiré parti de l’expérimentation à chacune des étapes de la production du film, en faisant dès le départ participer notre concepteur du son, Romesh, au projet, en optant pour une structure inspirée des mouvements symphoniques et en combinant différentes techniques. Je suis reconnaissant à l’Office national du film et à ma famille d’avoir soutenu cette approche fondée sur le processus.

Tara avait le don d’allumer une étincelle dans les yeux des personnes qui manifestaient de l’intérêt pour l’art. J’ose espérer que ce film fera renaître un peu de cette magie.

Duncan Major

Crédit photo : Ned Pratt.

Originaire du Texas, Tara Bryan (1953-2020) était une personnalité aimée, non seulement à Terre-Neuve-et-Labrador, mais dans les communautés artistiques du monde, où sa dynamique carrière et ses œuvres pleines d’originalité ont fait sa renommée. Sur la toile comme sur la page, ses créations captivent le public et l’invitent à voir le monde autrement. Reconnue pour les paysages extraordinaires qu’elle a peints et pour les livres d’artiste qu’elle a réalisés à la main dans son atelier d’imprimerie, walking bird press, Tara Bryan a su inspirer grâce à son esprit de collaboration et à son enseignement. Ses œuvres, la compassion dont elle faisait preuve, son intelligence et son indéfectible créativité : voilà l’héritage pérenne qu’elle a laissé.

Contactez l’attachée de presse de l’ONF pour obtenir des images en haute résolution destinées à l’impression.