DÉRANGER
2016
Déranger
Le laboratoire a été conçu à l’ONF par Michèle Bélanger, directrice exécutive, Programmation et production au Programme français, de concert avec Caroline Monnet, porte-parole et commissaire du laboratoire de création. L’initiative s’inscrit dans le mandat et l’histoire de l’ONF, un des premiers producteurs de films réalisés par des cinéastes autochtones. Elle prend cette fois une forme urbaine et contemporaine, pour appuyer et mettre en valeur l’expression artistique multidisciplinaire de ces créateurs et créatrices, en plus de favoriser l’exploration de nouvelles écritures et l’accessibilité de ces innovations pour le public.
Citations de Michèle Bélanger et Caroline Monnet
« Il y a un réel foisonnement d’idées et de projets depuis quelque temps autour des artistes multidisciplinaires issus de la communauté inuite et des Premières Nations. L’idée de ce laboratoire repose sur le concept d’aller à leur rencontre, de les rejoindre là où ils sont et dans la discipline qu’ils pratiquent et de leur proposer un nouveau défi de création, à la mesure de leur talent et de leur audace. Ces jeunes artistes ont un parcours phénoménal et occupent déjà l’espace créatif de nombreux musées et galeries d’art nationaux et internationaux. Caroline Monnet, que nous avons choisie comme commissaire du laboratoire, illustre bien cette réalité », a affirmé Michèle Bélanger.
« En offrant un espace d’expression contemporaine plutôt qu’une volonté d’autodéfinition, nous pouvons alors déranger les perceptions et les cases dans lesquelles on met trop souvent les artistes autochtones », a affirmé Caroline Monnet.
Participant(e)s et mentors
Caroline Monnet
Participante
Biographie
Photo
Photo : Ulysse Del Drago
Caroline Monnet
Caroline Monnet est une artiste multidisciplinaire de l’Outaouais, qui vit présentement à Montréal. Elle travaille en cinéma, vidéo, peinture, sculpture et installation, et est membre fondatrice du collectif en arts numériques autochtones ITWÉ. Les oeuvres de Monnet ont été présentées dans des expositions et des festivals au Canada, aux États-Unis, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande et ailleurs, dont le Palais de Tokyo, la Haus der Kulturen der Welt, le Festival international du film de Toronto, Aesthetica, le Festival de Cannes, la Smithsonian Institution, le Sundance Film Festival, le Musée d’art contemporain de Montréal et Arsenal art contemporain. Monnet est artiste en résidence à l’Arsenal depuis 2014, et elle travaille présentement au développement de son premier long métrage Bootlegger, de même qu’à la post-production d’une installation vidéo à facettes multiples, tournée durant un voyage en cargo lors d’une traversée de l’océan Atlantique.
Jani Bellefleur-Kaltush
Participante
Biographie
Photo
Jani Bellefleur-Kaltush
Venant de la petite communauté innue de Nutashkuan, Jani Bellefleur-Kaltush est une femme avec plusieurs centres d’intérêts. Autant passionnée par la musique de tous genres que par le cinéma, elle peut s’asseoir sur un banc et regarder le monde passer devant elle. Autochtone, elle comprend autant la réalité de sa communauté qu’elle voudrait en apprendre plus. Nouvellement amoureuse des voyages, elle aime le dépaysement que procure un vol à destination d’un autre pays. Jani est devenue du jour au lendemain réalisatrice de courts métrages, dont un primé à Toronto. Elle a d’ailleurs travaillé sur plusieurs plateaux de tournages. Diplômée du programme Cinéma de l’INIS, elle est la première femme des Premières Nations du Québec à y avoir obtenu un diplôme. Elle a beaucoup d’ambition et continue de faire son chemin.
Meky Ottawa
Participante
Biographie
Photo
Meky Ottawa
Je suis Atikamekw de Manawan. Je suis née en 1990 à Chicoutimi, au Saguenay. J’approche la trentaine et ça me fait peur. Ma mère était aux études quand elle m’a eue. J’ai été élevée par ma grand-mère après la mort de mon grand-père. Ma grand-mère était une badass woman. On allait toujours dans la forêt elle et moi pour ressentir la paix et le calme. Elle conduisait le ski-doo et le bateau. Je n’avais jamais peur avec elle. C’est grâce à cette femme que je suis devenue celle que je suis. Vers mes treize ans, je prenais souvent la caméra MiniDV de ma mère pour faire des faux reportages dans la communauté ainsi que des films d’horreur dans le sous-sol chez mes parents. On faisait ensuite des séances de visionnage devant la famille. Et c’est comme cela que je me suis intéressée au cinéma. J’ai réalisé des courts-métrages avec la Wapikoni mobile. J’ai aussi produit des pochettes d’albums pour des amis ainsi qu’un contrat pour Radio-Canada pour le projet Huitième feux sur les femmes qui font le perlage. Aujourd’hui je travaille comme illustratrice pour la boîte de production Rezolution Pictures. Je ne suis pas allée à l’école longtemps. Je suis autodidacte. J’ai commencé à dessiner très jeune selon ma mère. J’ai toujours aimé le dessin et la peinture.
Sébastien Aubin
Participant
Biographie
Photo
Sébastien Aubin
Titulaire d’un baccalauréat ès arts (majeure en design graphique) de l’Université du Québec en Outaouais, Sébastien Aubin a travaillé pour certains des plus prestigieux studios de design graphique du Canada avant d’entreprendre une carrière de pigiste. Il a conçu des publications pour de nombreux artistes, organisations et galeries d’art au Québec, en Ontario, et au Manitoba, dont le Plug In Institute of Contemporary Art (pour l’exposition Close Encounters: The Next 500 Years), Terrance Houle, KC Adams, la Galerie d’art de l’Université Carleton, la Thunder Bay Art Gallery, et l’Art Gallery of Southwestern Manitoba. Sébastien Aubin est l’un des membres fondateurs du collectif ITWÉ voué à la recherche, à la création, à la production et à l’éducation dans le domaine de la culture numérique autochtone. Il fait aussi partie du collectif AM, lequel crée des oeuvres axées sur l’imagination, qui suscitent le dialogue sur des thèmes liés au quotidien et aux émotions qui l’habitent. Actuellement établi à Montréal, Sébastien Aubin est un fier membre de la Nation crie de Opaskwayak, au Manitoba.
Ludovic Boney
Participant
Biographie
Photo
Ludovic Boney
Au sortir de l’école de sculpture en 2002, Ludovic Boney participe à la fondation du Bloc 5, un atelier de production artistique, avec quatre autres artistes. Il y travaille et réalise régulièrement des projets d’art public en son nom, mais également en collaboration avec de multiples artistes (sérigraphes, peintres, photographes, architectes et sculpteurs). De plus, Ludovic est également enseignant de sculpture à la Maison des métiers d’art de Québec. Depuis 2015, il est installé à Saint-Romuald où il continue d’oeuvrer dans des projets d’art public de grande envergure et prépare des expositions en galerie.
Geronimo Inutiq
Participant
Biographie
Photo
Geronimo Inutiq
Geronimo Inutiq est un artiste accompli dans les domaines de la musique électronique, du platinisme et de l’art numérique. Sa pratique novatrice intègre des références aux milieux de l’art moderne et de la diffusion, mais aussi aux puissants éléments de la culture inuite traditionnelle à laquelle il a été exposé durant sa jeunesse. Convaincu que l’expression de la créativité personnelle est une expérience résolument subjective, il s’intéresse au dialogue qui émerge entre les êtres et les cercles de plus en plus vastes et interreliés des systèmes de valeurs élaborés par la société. Ses oeuvres et ses prestations sont présentées un peu partout, notamment au Musée de la civilisation, à Québec; sur le site Web de Beat Nation; aux Festival transmediale et club transmediale de Berlin; à l’exposition Material Experiments tenue au Festival imagineNATIVE 2015; et dans le cadre du projet ARCTICNOISE.
Eruoma Awashish
Participante
Biographie
Photo
Eruoma Awashish
« Ce que je suis, je le dois à ma famille. Mes parents ont fait de moi une personne forte et sensible. Ma kokom (grand-mère) est celle qui m’a enseignée à travers ses silences… ce qu’est être une Atikamekw. Je suis de la Nation atikamekw de la communauté d’Opitciwan. J’ai eu un parcours de vie remplie de beaux moments et remplie d’épreuves. C’est ce parcours de vie mêlée à celui de mon peuple, qui inspire mon travail artistique. »
Récemment primée au gala de Tourisme autochtone Québec 2015, dans la catégorie ARTISTE, Eruoma Awashish est détentrice d’un baccalauréat en art interdisciplinaire de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle vise à faire connaître davantage sa culture. Sa double identité, Atikamekw par son père et Québécoise par sa mère, lui permet de mieux saisir les différences qui distinguent ces deux peuples et de créer des espaces de dialogues à travers ses oeuvres. Ayant vécu dans la communauté d’Opitciwan, de Wemotaci et de Mashteuiatsh, Eruoma a une grande appartenance à sa culture autochtone. Son travail parle de métissage et de métamorphose. La souffrance et la blessure sont des thèmes qu’elle aborde souvent, car, selon elle, la souffrance peut devenir un passage vers la transformation et le dépassement de soi. Son travail est empreint de spiritualité, de symbolisme et de syncrétisme. Elle se réapproprie des symboles faisant référence à la religion catholique pour leur donner un nouveau sens.
« C’est en écartant la doctrine et tout le côté institutionnel que la vraie spiritualité émerge. » Par ces symboles qui s’entrecroisent et s’entrechoquent, ses oeuvres parlent à la fois de contraste et de métissage, de dualité et d’équilibre, de souffrance et de sérénité, de blessures et de guérisons… Son travail questionne également les phénomènes d’hybridation dans la culture des Premières Nations.
« Une culture qui survit au fil des siècles, c’est une culture qui s’adapte et évolue. La culture des Premières Nations est une culture forte, car elle ne s’est jamais laissée complètement absorber par la culture dominante, et ce, malgré les tentatives d’assimilation, notre culture subsiste et évolue. Elle se métamorphose… »
Hannah Claus
Mentor
Biographie
Photo
Hannah Claus
Hannah Claus obtient un diplôme universitaire de premier cycle de l’Ontario College of Art and Design en 1997, puis une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia en 2004. Ses installations sont exposées au Canada, ainsi qu’aux États-Unis, en Suisse, en Allemagne, au Chili et au Mexique. Dans sa pratique artistique, elle explore le lien entre la matérialité et l’immatérialité avec une approche basée sur le processus. Membre de la Première Nation mohawk de la baie de Quinte, elle vit et travaille à Montréal.
Marc Séguin
Mentor
Biographie
Photo
Marc Séguin
Né à Ottawa, au Canada. Ses œuvres sont vues et collectionnées dans plusieurs pays par les musées, galeries, et par des collections publiques, muséales et privées. Il vit et travaille entre Montréal et Brooklyn (New York).
Il est aussi l’auteur du roman La foi du braconnier (Leméac Éditeur, 2009).
Pierre-François Ouellette
Mentor
Biographie
Photo
Pierre-François Ouellette
Pierre-François Ouellette inaugure en 2001 une galerie d’art actuel dans l’édifice Belgo à Montréal. Sa galerie est reconnue aujourd’hui pour les propositions innovantes de ses artistes. Il remporte en 2011 le prix Galeriste de l’année au premier Gala des arts visuels du Québec, et sa galerie est choisie en 2013, en 2015 et en 2016 par le guide 500 Best Galleries Worlwide de Blouin-artinfo/Modern Painters. Pierre-François Ouellette détient un BA (histoire) et un MBA de l’Université d’Ottawa. Il a été chef de cabinet de la directrice du Musée des beaux-arts du Canada, Shirley Thomson, de 1988 à 1993, année où il entame à HEC Montréal des études doctorales en management stratégique. Pierre-François Ouellette dirige par la suite l’Association des galeries d’art contemporain avant d’être nommé directeur à l’administration du centre d’art Optica. En 2012, il inaugure une antenne de la galerie à Toronto et acquiert, en 2016, l’édifice Graff au coeur du Plateau-Mont-Royal. La galerie a présenté à ce jour une centaine d’expositions et a participé à plus de soixante foires. Pierre-François Ouellette a siégé à des conseils d’administration tels que celui de l’Association des marchands d’art du Canada (ADAC), le centre d’information Artexte, le centre d’art Axe Néo-7 et a été membre du comité d’acquisitions du Musée d’art de Joliette. Pierre-François Ouellette est nommé en 2012 membre du Comité d’art public de la Ville de Montréal et en 2015 membre du Comité-conseil des arts visuels du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Les collaborateurs
Pierre Beaudoin
Pierre Beaudoin est actif dans le domaine des arts visuels et médiatiques depuis 30 ans comme consultant, artiste de la performance et commissaire. Il a œuvré dans le milieu des centres d’artistes pendant 15 ans. Il a aussi accompli plusieurs contrats comme chargé de projets, coordonnateur, animateur/médiateur, formateur, coach, concepteur d’événements et de conférences ainsi que comme chercheur pour notamment, le Conseil des arts du Canada, la Ville de Montréal, le Cirque Éloize, l’Université Concordia, l’Office national du film du Canada, le Conseil des métiers d’art du Québec, le Quartier des spectacles, le Conseil des arts et des lettres du Québec. De plus, il a occupé le poste de responsable aux communications à Compétence Culture durant cinq ans. Depuis quelques années, il offre des ateliers de formation continue, entre autres, sur le dossier d’artistes, le financement de projets artistiques, la démarche artistique et la gestion de ressources humaines. Il effectue également des mandats de coaching en développement organisationnel, en gestion des ressources humaines, en restructuration d’organisme, en planification stratégique, en gouvernance, en médiation culturelle et en animation/médiation de groupe. Il est le cofondateur de Cube Éditeurs et a publié divers textes dans plusieurs monographies et revues. En ce qui concerne sa pratique artistique, ses performances ont été présentées à travers le Canada et dans divers pays européens. À titre de commissaire, il s’intéresse particulièrement à l’art contemporain africain. Il a organisé des expositions et des programmes vidéo et filmiques dans différentes villes au Québec et ailleurs au Canada.
OBORO
Fondé avec la conviction que l’expérience artistique transculturelle vivante contribue au mieux-être de l’humanité, OBORO* est un centre d’artistes qui favorise le développement des pratiques artistiques sur les scènes locale, nationale et internationale. Le champ d’action d’OBORO couvre les arts visuels et médiatiques, les nouvelles technologies, les arts des nouvelles scènes et les pratiques émergentes.
OBORO s’est donné le mandat plus spécifique de soutenir la création issue de diverses pratiques culturelles ; d’encourager l’innovation, l’expérimentation, l’échange d’idées et le partage du savoir. L’objectif d’OBORO est de susciter la réflexion dans le domaine artistique et dans la société en général, et de contribuer à une culture de paix.
Nous tenons simultanément des activités de recherche, de production, de présentation, de diffusion et de formation. Elles prennent, entre autres, la forme de résidences, de commandes d’œuvres, d’expositions, de présentations visuelles, sonores et multimédias, de conférences et rencontres, de performances, de tables rondes, de publications, d’ateliers et laboratoires d’expérimentation, d’incarnations réseau faisant appel aux technologies de l’information et des communications, ainsi que d’événements spéciaux d’envergure.
Nous offrons aussi une gamme étendue de services dans le cadre des fonctions du Laboratoire nouveaux médias. Entre autres, un studio de tournage, un studio de son, des studios de post-production vidéo et DVD, des espaces multi-usage, des salles de conférence et de réunions, et une gamme étendue d’équipements mobiles vidéo, audio et multimédia.
http://www.oboro.net
WAPIKONI
Le Wapikoni mobile est un studio ambulant de médiation, de formation et de création audiovisuelle et musicale consacré aux jeunes des Premières Nations. Depuis 2004, 4000 participants de 19 nations et de 55 communautés au Canada et en Amérique du Sud ont collaboré à la réalisation de plus de 900 courts métrages récipiendaires de 130 prix et mentions dans des festivals de partout dans le monde. Pour plus d’information, visitez le site www.wapikoni.ca.