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La mode actuelle ne vous convient pas ? Chaussures Un/tied nous invite à choisir un avenir offrant plus de diversité, moins d’étiquettes et des chaussures de toutes tailles, pour chaque personne.

En grandissant, Evie Ruddy ne se sent ni tout à fait fille ni tout à fait garçon et résiste aux attentes sexospécifiques. Ce n’est toutefois que récemment, à la faveur de la sensibilisation croissante aux identités non binaires, qu’Evie a pu exprimer une androgynie plus affirmée et commencer à employer le pronom « iel ». Utilisant les chaussures comme jalons pour retracer le parcours d’Evie, Chaussures Un/tied montre l’empreinte qu’ont laissée dans sa vie les conventions liées au genre.

Si Chaussures Un/tied prend la forme d’une entreprise de vente de chaussures en ligne, l’internaute qui s’attend à découvrir les dernières tendances trouvera plutôt un récit à la première personne sur la réalisation de soi et le rejet de la catégorisation. Compte tenu des conventions qui régissent l’industrie de la mode genrée, le choix de chaussures et de vêtements reflétant son identité a représenté pour Evie un défi permanent. En conférant à son récit l’allure d’une séance d’achat en ligne, iel met en évidence la difficulté qu’éprouvent fréquemment les personnes non binaires et transgenres à adopter une apparence faisant écho à leur identité de genre. L’expérience illustre à quel point les mœurs et les codes sociaux qui encadrent notre quotidien sont profondément enracinés et vont jusqu’à dicter à chaque personne ce qu’elle peut porter et dans quelles circonstances.

Avec Evie pour guide, Chaussures Un/tied nous invite à cheminer vers un avenir offrant des choix plus diversifiés, moins d’étiquettes et des chaussures de toutes les tailles, pour chaque personne.

Rédigé par Evie Ruddy et conçu par Tracey Lebedovich, Chaussures Un/tied propose une séance fictive d’achat en ligne axée sur le style de vie. Le genre d’expérience de magasinage dont on ressort avec la paire de chaussures parfaite, sans laquelle notre vie n’aurait jamais été complète. De la métaphore des chaussures à la réflexion sur le pouvoir qu’a la mode dominante de nous laisser — ou non — exprimer confortablement notre identité, il n’y a qu’un pas ! Tout est décidément affaire de chaussures…

Cette histoire est née de l’idée d’exposer les chaussures que j’ai portées au fil des ans pour illustrer la progression de mon identité de genre. Toute personne se révèle en partie par ses choix vestimentaires, et c’est particulièrement vrai des gens qui sont, comme moi, de genre queer. Bien que les choses se soient améliorées depuis l’époque de mon enfance, j’ai toujours eu de la difficulté à trouver des chaussures et des vêtements qui me convenaient.

Aujourd’hui, la société accepte davantage les personnes trans et non binaires, mais les problèmes que nous éprouvons demeurent négligés ou mal compris. Tout le monde peut toutefois s’identifier à l’envie de vouloir des chaussures ou un vêtement, et comprendre que ces choix nous façonnent en partie.

J’espère que mon récit parviendra à montrer, de manière évocatrice et personnelle, les effets négatifs des « choix » que nous impose l’industrie de la mode. Je souhaite aussi qu’il incite les propriétaires de commerces de vêtements à se demander ce qui les amène à proposer certaines tenues aux femmes et d’autres aux hommes. J’aimerais encore que les propriétaires de restaurants et le personnel qui assure le service y réfléchissent à deux fois avant d’attribuer un genre à leur clientèle. Enfin, je voudrais que les personnes trans et non binaires trouvent dans cette histoire un reflet de leur expérience.