Chasseurs de rêves
2016 | 107 min 49 s
Prix et festivals
Sélection officielleCalgary International Film Festival 2016
Sélection officielleNorthwestFest International Documentary & Media Arts Festival 2017
Prix Colin Low pour meilleur documentaire Canadien Festival DOXA du film documentaire 2017
Prix MultimédiaSociété de l'histoire du pétrole de Calgary - 2017
Synopsis court
Chasseurs de rêves brosse un portrait honnête et sans compromis d’une nouvelle génération de jeunes à la fois hétérogène, ambitieuse et aveuglément séduite par l’argent et le mode de vie qu’il procure. La caméra accompagne six jeunes Canadiens et Canadiennes, dont un réfugié du Moyen-Orient et un autre d’Afrique, venus s’installer à Fort McMurray, une ville au ciel immense que balaient des vents de poussière. Mais « Fort Mac », comme on la surnomme, est également la capitale de la troisième réserve de pétrole en importance au monde. Pour ces jeunes rêveurs aux prises avec leurs propres perceptions de l’argent, de la gloire et de la réussite personnelle, la ville deviendra un véritable banc d’essai dans le contexte de la chute du prix du pétrole, de l’incertitude de l’économie et, plus récemment, des feux de forêt dévastateurs.
Synopsis long
Réalisé par la cinéaste de renom Julia Ivanova, ce long métrage documentaire intimiste et nuancé nous fait partager la vie d’un groupe diversifié de jeunes rêveurs que la recherche d’argent, de sens et d’identité conduit jusqu’à une localité reculée du nord du Canada : Fort McMurray, capitale de la troisième réserve de pétrole en importance au monde. Tourné sur plusieurs années, Chasseurs de rêves accompagne ces jeunes travailleurs et travailleuses pleins d’espoir qui déploient tous les efforts possibles pour se joindre au groupe des ouvriers des champs pétroliers. Ces derniers touchent des salaires élevés et sont à l’origine du fulgurant essor de « Fort Mac ». Mais lorsque la ville se trouve acculée à la faillite en raison de la chute spectaculaire du prix du pétrole, et qu’un gigantesque feu de forêt en menace l’existence même, cette catégorie de salariés qu’on appelle les « cols d’or » se retrouve subitement dans une position difficile.
La caméra suit Max, un coiffeur pour hommes libanais, KingDeng, un rappeur soudanais, Sable, une fille magnifique et déterminée d’Edmonton qui travaille dur, Patrick, un scénariste en devenir originaire d’Hollywood, Mucharata, une irrésistible nounou des Philippines devenue conductrice de poids lourd, et Andrew, un mécanicien altruiste, alors qu’ils démarrent en trombe leur vie d’adulte dans le seul endroit sur terre où le salaire annuel d’un camionneur atteint 250 000 $. Mais les emplois rémunérateurs du secteur pétrolier se révèlent plus difficiles à décrocher que prévu. Et lorsque le marché touche le fond du baril, chaque membre du groupe se trouve soudainement devant un gouffre plutôt que sur la voie soigneusement tracée pour réaliser ses projets, désormais compromis.
Parmi les protagonistes, l’éventail des désirs et des motivations est très large : l’une souhaite ériger un empire de la mode aux Philippines et un autre, se montrer à la hauteur des valeurs conservatrices de son père libanais ; l’un désire transmettre grâce au rap son passé d’enfant de la guerre au Soudan, alors que son copain veut s’appliquer à nourrir les pauvres du Canada. Pendant que Max, Sable, Andrew, Patrick, KingDeng et Mucharata tentent désespérément de saisir au vol la bonne fortune, le destin s’emploie à contrecarrer leurs plans : le mouvement d’opposition au pipeline gagne en popularité au Canada et aux États-Unis, des personnalités dénoncent les conséquences environnementales mondiales de l’exploitation des sables bitumineux et, comble de malheur, les prix internationaux du pétrole s’effondrent. Alors que rien en apparence ne laissait présager une telle catastrophe, Fort McMurray se trouve complètement bouleversée par le déclin de l’industrie pétrolière.
Mais ces jeunes n’ont que la vingtaine ou la jeune trentaine, et leur expérience des sables bitumineux ne constitue que les balbutiements d’une vie qu’ils comptent bien mener comme ils l’entendent. Venus jusqu’au nord de l’Alberta pour y chercher de l’argent, c’est plutôt eux-mêmes qu’ils trouvent finalement. Après plusieurs années de lutte, ils s’apprêtent maintenant à clore ce chapitre de leur vie. Toutefois, dans le paysage dévasté du Nord canadien, ce qu’ils laissent derrière eux subsistera encore longtemps malgré la menace d’un terrible feu de forêt qui se profile à l’horizon.
Chasseurs de rêves aborde des enjeux mondiaux — problèmes économiques, risques environnementaux, difficultés des nouveaux arrivants et des réfugiés — du seul point de vue humain. Les six protagonistes du film, ainsi que la foule bigarrée qui les entoure, trouvent au pays des sables bitumineux un banc d’essai où sont mises à l’épreuve leurs forces et leurs faiblesses. Ils y découvrent également le creuset d’où émergera leur personnalité d’adulte.
Bande-annonce
Images
Questions-réponses avec Julia Ivanova
Comment avez-vous choisi et trouvé les protagonistes du film ?
Je cherchais des jeunes qui venaient d’arriver à Fort Mac avec leur bagage d’espoirs, de rêves et de naïveté. Je voulais que le spectateur soit témoin de leurs hauts et de leurs bas dans un lieu où les hommes semblent coriaces et les femmes, plus encore. Par contre, je ne cherchais pas des personnages durs à cuire : leur sensibilité et leur beauté — je parle de beauté aussi bien intérieure qu’extérieure — m’importaient.
Chacun de nous a connu des situations où il ne s’est pas senti à sa place, et ce sont des personnes éprouvant ce genre de sentiment qui m’ont attirée, à Fort Mac.
Cette impression de se trouver au mauvais endroit, mais de devoir malgré tout survivre et réussir : c’est ce que je voulais que le spectateur sente chez Max, Sable, KingDeng et Patrick. J’étais aussi à la recherche de protagonistes avec lesquels je pourrais échanger, sur un plan personnel, de gens qui avaient des rêves, et pas uniquement celui de faire fortune. Lorsque j’ai commencé à tourner, je me suis rendu compte que les trois personnes que je désirais le plus filmer étaient les immigrants et les réfugiés venus du bout du monde — sur le plan aussi bien géographique qu’existentiel — pour s’installer à Fort McMurray. Ces protagonistes étaient KingDeng, un ancien enfant soldat du Soudan du Sud, Max, un Arabe du Liban, et Mucharata, qui a laissé son fils et sa famille aux Philippines. Étant moi-même immigrante, je percevais ce qui était en jeu pour ces jeunes, et les défis de nature très intime qu’il leur fallait surmonter.
La façon dont je les ai trouvés est une tout autre histoire. Je me suis inscrite sur le site de rencontres Plenty of Fish. En 2012, Fort Mac était une ville en plein essor où presque tous les habitants arrivaient seuls de l’extérieur. Tout le monde avait recours au site Plenty of Fish, non seulement pour sortir avec quelqu’un, mais aussi pour rencontrer des gens. Et je m’en suis servie également.
Je suis donc arrivée à Fort Mac avec ma caméra à l’automne 2012, sachant déjà que j’allais filmer Max. Par son intermédiaire, j’ai fait la connaissance de Sable, sa collègue de travail chez King, le salon de coiffure pour hommes. Ensuite, j’ai eu la chance qu’un professeur de Keyano College me présente à KingDeng, un étudiant en travail social vraiment charmant et talentueux. Puis, l’église m’a mise en contact avec Andrew, le responsable du groupe jeunesse de la paroisse. Mucharata était déjà quant à elle une célébrité locale, et pas seulement en raison des dessins qu’elle avait sur les ongles, les plus dingues qu’il m’ait été donné de voir jusqu’ici. Je l’ai repérée au moyen d’une recherche en ligne. Patrick venait d’arriver à Fort Mac de Los Angeles quelques semaines à peine avant que je le trouve, et c’était trop beau pour être vrai : un gars d’Hollywood, l’endroit qui représente une épreuve encore plus dure, pour un artiste. Cathy, la mère de Patrick, est elle aussi devenue partie intégrante du film.
J’ai commencé à filmer tant de personnes ! Et puis, pour une raison ou une autre, je n’ai pas pu les intégrer au film… J’ai une reconnaissance sans bornes pour tous ces gens formidables qui m’ont consacré de leur temps et m’ont permis de m’immiscer dans leur vie.
Combien de temps avez-vous passé à Fort McMurray pour le tournage ?
Au départ, en juillet 2012, la productrice de l’ONF Bonnie Thompson et moi n’y avons passé que cinq jours. Comme Bonnie travaille à Edmonton, elle s’y était rendue à plusieurs reprises, mais pour ma part, je n’étais jamais allée dans le nord de l’Alberta.
La ville était remplie de jeunes. L’énergie, la testostérone, la griserie d’être jeune, de gagner de l’argent et de goûter sa liberté étaient palpables. Nous avons rencontré des quantités de gens en ville, mais la chose la plus folle que nous ayons faite a été de nous rendre dans les « camps » où habitaient certains travailleurs.
Ces camps étaient surréalistes. Nous y avons vu des gens se détendre une fois leur quart de travail terminé, se balader en robe de chambre après la douche comme s’ils se trouvaient dans un spa ou une station thermale. Mais il suffisait de tourner la tête pour voir l’industrie, les énormes chantiers de construction et le brouillard dense qui semblait nous fixer. C’était irréel et inoubliable.
J’aurais aimé pouvoir filmer à l’extérieur des camps et sur les chantiers, mais les entreprises ne nous autorisaient pas à le faire. Si le public pouvait voir l’immensité des installations et des paysages, il n’arriverait pas à le croire.
J’ai entrepris le tournage en septembre 2012, et en juillet 2013, j’en avais achevé l’essentiel. J’ai commencé le montage. Puis, je suis retournée à Fort Mac en mars 2015, après la chute spectaculaire des prix du pétrole et le début de la crise économique qui a frappé l’industrie et, par conséquent, la ville.
L’endroit semblait presque désert, par rapport à ce que j’avais vu en 2012 et en 2013. Des quantités de gens repartaient. L’anxiété était omniprésente. Je me rendais aux lieux que j’aimais, et rien n’était pareil. Parmi les protagonistes du film, seules Sable et Mucharata travaillaient et vivaient encore à Fort McMurray. Les gars étaient tous partis. Cela m’a paru étrangement symbolique.
J’ai retrouvé Max, KingDeng et Andrew à Edmonton et à Toronto.
Comment vous a-t-on accueillie, à Fort McMurray ? Vous a-t-on soupçonnée d’être venue réaliser un quelconque reportage environnemental sur les sables bitumineux ?
En ce qui me concerne, je n’ai senti aucune animosité de la part des gens de Fort McMurray. Mais je sais qu’il y a de la méfiance entre eux et les médias qui leur rendent visite.
Si l’on y passe quelques jours seulement, il est impossible de ne pas schématiser la vie et la personnalité de ceux qui choisissent de tirer profit de l’exploitation des sables bitumineux. Et de fait, le noir et le blanc sont les seules couleurs qui caractérisent les histoires relatées sur la ville. De mon côté, puisque mon travail de cinéaste est surtout axé sur les gens, la complexité morale me stimule.
Je pense que, compte tenu de ce que je filmais et de la nature de mes questions, les gens ont bien vu que je n’étais pas là pour juger qui que ce soit. Je voulais capter le rite de passage de jeunes Canadiens qui ne pouvaient s’en remettre à leurs parents pour payer leur première voiture ou assurer leur sécurité financière.
En fait, j’ai plutôt trouvé que bien des gens de la ville m’ont assistée en me mettant en contact avec les personnes que j’ai commencé à filmer. Le conseiller municipal, le bureau du maire, l’église, le salon de coiffure, Keyano College : partout, on m’a aidée !
En ce qui a trait à l’industrie, c’est une tout autre histoire. Je me suis constamment heurtée à un mur. Pas question de filmer qui que ce soit ni où que ce soit, point à la ligne.
Vous a-t-il été difficile de faire connaissance avec vos protagonistes et de les amener à s’ouvrir à vous devant la caméra ?
Lorsque je rencontre des gens, j’arrive généralement à deviner s’ils seront ou non ouverts et à l’aise devant la caméra. Je suis certaine que Sable, Max et KingDeng pourraient facilement être acteurs en raison de leur ouverture et de leur naturel devant l’objectif. Quant à Patrick, il est vraiment acteur !
Choisir les personnes qui deviendront mes principaux personnages équivaut pour moi à sentir que nous pourrions nous lier d’amitié : il faut qu’un lien émotif s’établisse sur le plan humain. Se limiter à une relation réalisatrice-protagoniste ne suffit pas. Et, de fait, nous devenons amis : je m’attache toujours aux gens que je filme et je me soucie d’eux. De plus, j’effectue généralement moi-même le tournage, la prise de son et les entrevues. Je cours toute seule à gauche et à droite avec ma caméra, donc je n’arrive pas en position de pouvoir. C’est sans doute ce qui fait que les personnes que l’on voit dans mes films sont si vraies : il s’agit d’une expérience très intime.
Les protagonistes s’expriment souvent en chansons, dans le film. Recherchiez-vous cette caractéristique en particulier, ou est-ce venu naturellement ?
Dans le film, un philosophe-musicien sud-africain demande à Max ce qui l’a amené à Fort Mac. La réponse de Max résume à bien des égards ce que beaucoup de gens pourraient dire à propos de la ville des sables bitumineux : « J’ai abouti ici, en quelque sorte. »
Tant de jeunes artistes de la relève, surtout des musiciens, allaient à Fort McMurray dans l’espoir de gagner assez d’argent en un an ou deux pour pouvoir lancer leur carrière !
Musique et jeunesse vont de pair. Fort Mac était en fait la capitale de ceux et celles qui alliaient talent et audace : on était sans cesse étonnés par telle ou telle personne qui non seulement savait chanter, mais qui le faisait vraiment bien, par exemple KingDeng, Lilly ou Mucharata ! Impossible de chercher à inclure dans le film tout le talent qu’il y avait là : d’excellents musiciens dans les soirées ouvertes, des chanteurs amateurs, un rappeur autochtone qui rappait avec KingDeng au sujet de sa sœur et de la vie dans la réserve, le chanteur exotique Danny, Sean Semper-Whyte, créateur de l’hymne de Fort McMurray, Heavy Haulers, le grand poète et rappeur Brian Walrond. J’aurais adoré les filmer tous, passer le micro à chacun de ces artistes qui avaient « abouti ici, en quelque sorte ». Mais la longueur du film a exigé des sacrifices.
Vous a-t-il été difficile de trouver l’équilibre entre la mise en valeur de votre histoire et la mise en valeur des protagonistes ? Vous êtes-vous dit, par exemple, à certains moments : « Ils n’aimeront pas cette partie-là, mais je la garde quand même » ?
Lorsque je fais le montage, je trie ce que j’intègre à l’histoire en adoptant la perspective des gens que j’ai filmés. Une phrase ou une action donnée est-elle authentique, de la part de telle personne, ou y a-t-il un moment, une humeur ou une phrase qui ne l’est pas ? Je ne conserve pas un élément ou un autre pour le plaisir de mettre du piquant dans le récit. Mais, au montage, je m’interroge vraiment afin de déterminer s’il y a lieu de révéler tel ou tel truc délicat, parce qu’il s’agit de la base sur laquelle se construit la personnalité du protagoniste. Il arrive que quelqu’un, par exemple Max, ne saisisse pas certains aspects des choses, même si ce sont les raisons fondamentales qui expliquent le chemin qu’il emprunte. J’en viens à connaître si bien les personnes que je filme que, parfois, je les comprends mieux qu’elles le font elles-mêmes. J’effectue le montage selon la façon dont je les perçois et non pas en fonction de l’image qu’elles veulent projeter, mais je retranche ce qui pourrait leur nuire.
Comment vous êtes-vous sentie en voyant au téléjournal que l’incendie commençait à embraser Fort McMurray ?
Deux jours avant que le feu de forêt se transforme en un brasier incontrôlable, des amis très chers qui habitent non loin de l’aéroport ont reçu l’ordre de quitter les lieux. Après cet épisode, je me suis sentie très inquiète pour tous les gens que j’ai connus à Fort Mac. À 15 h 23, le 3 mai, j’ai reçu sur Facebook un message de Patrick Hampton, l’aspirant scénariste d’Hollywood. « Ça augure mal, écrivait-il. Toute la ville doit être évacuée. » J’ai tout de suite allumé Global TV pour voir le reportage en direct d’Edmonton. La toute première image que j’ai aperçue était celle d’un journaliste qui exposait la situation, posté à un endroit que je reconnais sans peine : le tronçon de l’autoroute 63 traversant le centre-ville de Fort McMurray. Quelques minutes après, pendant qu’il présentait son reportage, des flammes gigantesques se sont élevées derrière lui, de l’autre côté de la route, à une vitesse et une puissance incroyables. J’étais stupéfaite et terrifiée à l’idée que le feu allait se propager au centre-ville à ce moment précis… Ensuite, tout ce que je voyais semblait de plus en plus irréel. Ces endroits que je connaissais si bien se trouvaient happés par les flammes, comme le motel Super 8 près de la station-service, puis des voitures, des quantités de voitures quittaient les lieux. Je me suis mise à texter les personnes que j’avais filmées et qui habitaient toujours Fort Mac pour leur demander comment elles allaient, où elles se trouvaient, si elles étaient en sécurité et si leurs enfants les accompagnaient, si leurs conjoints restaient sur place pour aider ou s’ils partaient aussi. Et bien entendu, en fervente cinéaste, je leur demandais de filmer tout ce qu’elles pouvaient avec leur téléphone. Mais c’était vraiment secondaire par rapport à cet affreux sentiment qui nous habite quand on s’inquiète pour quelqu’un.
J’ai conservé le reportage en direct de plusieurs heures que j’ai enregistré l’après-midi du 3 mai 2016 sur Global TV, et je suis certaine que, un jour ou l’autre, je le regarderai de nouveau, parce que nous ne sommes pas près d’oublier cette catastrophe.
Vous avez d’abord achevé ce film en avril 2016. Quand avez-vous su qu’il vous fallait y inclure ce dramatique événement ?
Nous avons terminé le film, pour l’essentiel, une semaine avant le déclenchement de l’incendie. Dès que j’ai vu les flammes, les voitures qui sortaient de la ville, il m’est apparu évident que la saga sur Fort McMurray Chasseurs de rêves n’en était pas encore à sa fin. Le feu de forêt devait faire partie du film parce que, dans le grand schéma de l’univers, il ne s’agissait pas d’un incendie accidentel. Ce qui explique à mon avis pourquoi tant de gens ont choisi de quitter les lieux maintenant, plusieurs mois après l’événement. Si le feu constitue la suite logique de l’histoire de ces merveilleuses personnes présentées dans le film, il représente aussi un avertissement, non seulement pour les gens de l’industrie des sables bitumineux, mais pour nous tous.
Mucharata et Sable, deux protagonistes du film restées à Fort McMurray, y sont-elles encore ?
Sable a quitté Fort McMurray plusieurs mois avant l’incendie. Seuls Mucharata et Andrew, le jeune homme religieux dont le film relate l’histoire, se trouvaient sur les lieux au moment où le feu a encerclé la ville. L’un et l’autre sont retournés à Fort Mac, mais évidemment, leur vie a beaucoup changé. La maison de Mucharata n’a pas été endommagée par les flammes et, à son retour, elle a pu presque immédiatement reprendre son travail dans les sables bitumineux. Il n’y a pas grand-chose d’autre à ajouter. Andrew est pour sa part resté à Fort McMurray durant l’incendie, lorsque tout le monde a été parti, parce qu’il apportait à manger aux pompiers grâce à une initiative de l’Armée du Salut. Il y est demeuré bien au-delà des limites de la sécurité. Il lui a ensuite fallu récupérer, mais il est maintenant de retour en ville, occupé à aider les autres à se remettre des répercussions émotives de ce qui constitue apparemment la pire catastrophe naturelle de l’histoire de notre pays. Andrew n’apparaît pas dans cette partie du film, d’abord parce qu’il se trouvait à l’extérieur pour reprendre des forces, ensuite parce qu’il était trop occupé à assister ses concitoyens dans la vraie vie. Mais surtout, je pense, parce qu’il a estimé que le moment était venu de laisser le film suivre sa propre trajectoire et de mettre fin au tournage. Et c’est aussi mon avis.Chasseurs de rêves s’ouvre sur Fort McMurray à son apogée. La caméra nous accompagne ensuite jusqu’à la crise et au déclin économique, puis nous entraîne vers les flammes et les gens qui fuient. Le film se clôt enfin sur un survol de la mine à ciel ouvert, à l’heure où le soleil couchant vient s’éteindre dans le bassin de résidus.
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