Le pain se lève
2025 | 11 min 18 s
Animation 2D et papier dessinée à la main, avec collage numérique
Version anglaise avec sous-titres français
Le pain se lève sélectionné à la Quinzaine des cinéastes à Cannes !
Pour en savoir plus, consultez le communiqué de presse.
Prix et festivals
Sélection officielleQuinzaine des cinéastes, Cannes (2025)
Sélection officielle – Courts métrages en compétition L'officielleFestival international du film d'animation d'Annecy, France (2025)
Une production de l’Office national du film du Canada
Une sœur dévouée prend la fuite avec son frère métamorphosé en étrange créature de pain. Une foule affamée les pourchasse. Les rues s’emmêlent, la raison s’émiette. L’amour peut-il l’emporter sur la faim ?
SYNOPSIS LONG
La planète meurt de faim, mais l’entreprise The Mill a trouvé la solution : le pain miracle ! Seul bémol : il transforme en miche ambulante quiconque en prend une bouchée. Une sœur aimante tente de sauver son petit frère, mi-pain, mi-humain, pourchassé par une horde affamée dans les méandres de la ville. La raison s’émiette, rongée par la faim. Dans un monde où l’on s’entre-dévore, le cœur peut-il encore l’emporter sur l’estomac ?
Le court métrage d’animation Le pain se lève se déroule au rythme d’un rêve enfiévré auquel le pain-vivant tente inexorablement d’échapper. Enrobée d’un délicieux soupçon d’humour noir, cette poursuite surréaliste se déploie en un plan séquence chaotique dessiné à la main : aussi brut qu’une esquisse sur une serviette de table, à l’image d’un monde en voie de péremption.
Magistralement concoctée par Alex Boya (Turbine), cette fresque frénétique au puissant goût de satire met en vedette Jay Baruchel, qui prête sa voix à tous les personnages. Le film passe au rouleau l’hypocrite propagande marchande et met le feu à cette société qui dévore, littéralement, ce dont on la gave.
LE PROCESSUS DE CRÉATION
Pour créer Le pain se lève, Alex Boya a passé quatre ans à minutieusement pétrir l’animation et la narration du film. À partir de quelque 4000 images dessinées à l’encre sur papier, il a exploré l’animation image par image avec de vrais pains et avec des techniques numériques comme Unity et la réalité virtuelle, avant d’opter pour un processus en 2D. Chacun des dessins a été numérisé, segmenté et enrichi de textures créées par collage photo. Des outils assistés par l’IA ont aussi été mis à l’essai, mais finalement abandonnés pour préserver l’aspect onirique et artisanal du film. À la phase finale de création, des superpositions d’éléments dans Photoshop ainsi que l’application d’un filtre de « glaçage à pâtisserie » dans After Effects ont permis d’harmoniser le visuel. Le plan séquence imaginé par Boya peint une fresque haletante et surréelle où l’amour défie la folie collective.
→ Lisez Le pain se lève : du pétrissage à la miche pour goûter à cette recette unique en son genre.
VALEUR NUTRITIVE !
VALEUR NUTRITIVE !
Par visionnement (% de la valeur quotidienne)
Glucides : 16 %
Humour : 39 %
Adrénaline : 37 %
Bizarrerie : 59 %
Sodium : 3 %
INGRÉDIENTS : Farine de synthèse, désolation kafkaïenne, ironie, dessins à la main, expériences technologiques, présent dystopique, délire à saveur Monty Python, sirop de Jay Baruchel à haute teneur en fructose, levure, amour, références à Hansel et Gretel, épices secrètes à la Boya.
CONTIENT : Gluten.
PEUT CONTENIR : Zombies.
Fait au Canada.
Entrevue avec Alex Boya
L’HISTOIRE ET LES THÈMES
Pourquoi avez-vous voulu raconter cette histoire ? Quel a été le point de départ ?
Bread Will Walk (Le pain se lève) est né d’une réflexion sur la surconsommation et la déshumanisation. En détournant la symbolique du pain, j’ai imaginé une parabole où un aliment essentiel devient propagande, et où l’amour tente de défier l’appétit.
Tout comme Turbine, Le pain se lève explore l’intersection de la technologie et de l’humanité, avec les promesses et les dangers qui s’y rattachent. Subtilement, vous abordez ici des questions importantes, dont celles des aliments génétiquement modifiés et de la pénurie alimentaire. Croyez-vous que la société se dirige dans cette voie, ou y sommes-nous déjà ?
Nous n’en sommes pas proches, nous sommes arrivés. La faim répond désormais à un principe logique. L’abondance relève maintenant du théâtre. Les produits alimentaires modifiés sont parmi nous et le voyant est au rouge. Le choix du pain comme protagoniste du film reflète ce passage de la nutrition au spectacle. Je ne cherchais pas à faire la morale, mais à montrer l’inquiétante réalité alimentaire.
Du début à la fin du film, il y a des références marquées à la propagande et à son contexte historique. Vous êtes-vous plongé dans des recherches approfondies sur ce sujet ? Y a-t-il des périodes de propagande qui vous ont particulièrement fasciné ? Et en fait, pensez-vous que la propagande demeure quelque chose de distinct, de nos jours ? N’est-elle pas la voix dominante dans les médias, les films et la publicité ?
Je me suis absorbé dans les dépliants, les ritournelles publicitaires et les premiers dessins animés. Cette époque où la gentillesse masquait la coercition m’a passionné. Aujourd’hui, nous nous goinfrons des influences avec le sourire. Les algorithmes ont remplacé les ministères et la propagande ne nous paraît plus extérieure : elle est ambiante. Nous la citons sans en avoir conscience. Là encore, le pain devient un symbole : il incarne la promesse, le suintement, la fermentation.
Qu’aimeriez-vous que le public retienne du film ?
Que nos instincts de survie peuvent dévorer ce qui reste d’humain en nous. Bread Will Walk pose une question simple et brutale : dans un monde affamé, jusqu’où peut aller l’amour ? Et qui mange qui ?
LE PROCESSUS
On a cette étonnante impression que le film se compose à peu de chose près d’un plan unique soutenu par une métamorphose continue qui n’est pas sans rappeler l’animation à la pâte à modeler de Bruce Bickford. Qu’est-ce qui vous a conduit à ce choix stylistique et, surtout, comment êtes-vous parvenu à le concrétiser ?
Je voulais que l’animation agisse à la manière d’une fièvre, qu’elle soit inarrêtable, désobéissante, changeante. J’ai donc évité de couper. Tout continue de se transformer. J’ai fait quatre mille dessins, numérisé des miettes, encré des peaux, superposé des couches numériques. Mais tous ces éléments tiennent ensemble grâce à la logique du mouvement, un ballet grotesque qui ne s’arrête jamais. Le temps s’affaisse, comme la mémoire, comme la fermentation.
En quoi cette œuvre s’inscrit-elle dans votre parcours cinématographique ?
Ce film poursuit mon exploration de récits surréalistes pour interroger le monde contemporain. Depuis Turbine, je continue de brouiller les frontières entre le réel et l’imaginaire, ici avec des touches de satire sociale et de tendresse apocalyptique.
Quels sont les défis que vous avez rencontrés lors de la réalisation de ce film ? Comment les avez-vous relevés ?
Le défi majeur : rendre crédible la mutation du frère en créature mi-homme mi-pain, sans perdre l’émotion. Par des expérimentations visuelles et une étroite synergie d’équipe, nous avons sculpté une figure étrange, touchante et universelle.
Vous avez construit tout un univers au-delà du film : des GIF, des groupes sur les réseaux sociaux et plus encore, tous centrés sur le pain. Pourquoi avez-vous choisi cet aliment, et qu’est-ce qui vous a amené à créer un monde aussi complexe ? Comptez-vous continuer d’explorer cet univers ?
Le pain est un aliment banal, et pourtant il rayonne. On le trouve partout. Il s’émiette ou nourrit, divise ou unit. Cette contradiction a constitué l’ingrédient de base : j’ai continué de l’alimenter à l’aide de GIF, de répertoires numériques et d’absurdités communautaires, et le monde n’a pas tardé à faire gonfler ce mélange comme une pâte à pain. Je n’ai pas terminé. Cela continue de lever et ne s’arrêtera peut-être jamais.
LES VOIX DES PERSONNAGES
Jay Baruchel prête sa voix à tous les personnages. Avez-vous songé à d’autres comédiens et comédiennes, ou a-t-il toujours été votre premier choix ? Pourquoi pensiez-vous qu’il conviendrait bien aux personnages du film ?
La personnalité souple, naturelle, brillante de Jay faisait de lui le candidat tout indiqué. Sa voix peut se faire frémissante, susurrante ou moqueuse, parfois dans un même souffle. C’est ce qu’il fallait aux personnages : de l’ambiguïté. Sa capacité d’improvisation ajoutait du piquant. J’avais l’impression que plusieurs personnes s’exprimaient par un même œsophage.
LA MUSIQUE
Le pain se lève est un tour de force visuel, mais la musique en renforce nettement le caractère percutant. Le film s’ouvre sur les notes paisibles et minimalistes de Martin Floyd Cesar et culmine sur une interprétation feutrée de « All of Me ». Aviez-vous d’entrée de jeu une vision nette de la musique et de l’ambiance sonore, ou vous êtes-vous fié aux suggestions du compositeur pour préciser cette vision ?
Le son ne devait pas servir à enjoliver, mais à troubler. Martin a transformé le silence en pulsation. Je lui ai donné des ancrages émotionnels et il a conçu des atmosphères. La chanson finale est un jazz désintégré, un souvenir qui s’estompe dans un sourire. Sa musique n’accompagne pas, elle infecte. Nous avons traité la musique comme s’il s’agissait d’une voix, du chuchotement précédant la chute.
Extraits
Contactez l’attachée de presse de l’ONF pour obtenir des extraits de qualité télévisuelle.
Images
Contactez l’attachée de presse de l’ONF pour obtenir des images en haute résolution destinées à l’impression.
Cinéfiche | Fiche de présentation
Équipe
Générique
scénarisation, réalisation et animation
Alex Boya
voix
Jay Baruchel
production
Jelena Popović
musique originale et adaptation
Martin Floyd Cesar
conception sonore
Olivier Calvert
production exécutive
Robert McLaughlin
Christine Noël
production déléguée
Laetitia Seguin
administration de production
Victoria Angell
Karine Desmeules
coordination principale de production
Dominique Forget
Barry Ahmad
chargée de studio et de productions
Camille Fillion
direction technique
Mathieu Tremblay
Eloi Champagne
spécialiste technique en animation
Alexandre Roy
conseil technique, technologie des médias
Stéphane Simard
coordination technique
Luc Binette
montage en ligne et étalonnage
Luca Di Gioacchino
titres et générique
Mélanie Bouchard
musiciens
Martin Floyd Cesar
Viktor Lazarov
Rebecca Lessard
Julian Selody
musique additionnelle
Nocturne en mi bémol majeur, opus 9, n°2
composé par Frédéric Chopin
adapté par Martin Floyd Cesar
All of Me
musique et paroles de Gerald Marks et Seymour Simons
utilisé avec la permission de Sony Music Publishing, Bourne Co, PEN Music Group Inc, Round Hill Music, Concord Music Group Inc
adapté par Martin Floyd Cesar
interprété par Jay Baruchel
affranchissement des droits musicaux
Sébastien Lépine – Tram7
Nellie Carrier
mixage
Jean Paul Vialard
bruitage
Lise Wedlock
assistance au bruitage
Carmelita Glowacki
enregistrement du bruitage et de la musique
Geoffrey Mitchelll
prémixage de la musique
Mark Lawson
enregistrement des voix
Chris Letts – Cherry Beach Sound
consultants
Theodore Ushev
Nicholas Brown-Hernandez
conseil juridique
Peter Kallianiotis
adaptation française
François Godin
conseil principal, mise en marché
Judith Lessard-Bérubé
gestion de projet, mise en marché
Marion Duhaime-Morissette
coordination de la mise en marché
Emilie Ryan
relations de presse
Nadine Viau
Le pain se lève
© 2025 Office national du film du Canada
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
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