Beautés
2018 | 23 min 23 s
Sélections et prix
Prix du Kathleen Shannon et Documentaire Social/PolitiqueYorkton Film Festival 2019
Prix - Court métrage le plus inspirant - Catégorie 13 à 18 ansReal 2 Real, Vancouver, Canada (2019)
Prix du publicReel Pride 2018, Winnipeg, Canada (2018)
Meilleur Court Documentaire - Choix du Public Providence Children's Film Festival, Providence, USA (2019)
Sélection officielleInternational Women's Film Festival, Vancouver, Canada (2018)
Sélection officielleDoqumenta, Queretaro, Mexico (2018)
Sélection officielleNorth Carolina Gay and Lesbian Film Festival, Durham, USA (2018)
Sélection officielleOutfest - Los Angeles Gay & Lesbian Film Festival, Los Angeles, USA (2018)
Prix du publicVancouver Queer Film Festival, Vancouver, Canada (2018)
Sélection officielleNew York International Children's Film Festival, New York, USA (2019)
Sélection officielleTIFF Kids International Film Festival 2018, Toronto, Canada (2018)
Sélection officielleRegard sur le court métrage au Saguenay, Saguenay, Canada (2018)
Sélection officielleFIN Kids 2018, Halifax, Canada (2018)
Dans un monde qui aime délimiter clairement la place de chacun, quiconque souhaite définir plus largement la notion de genre doit s’armer de courage : il en faut beaucoup, pour comprendre et accepter. Le documentaire Beautés, de Christina Willings, examine la vie de cinq enfants qui réinventent le concept de genre, chacun tentant de déterminer ce que signifie pour lui être un humain à part entière. Revendiquer un genre à soi lorsque tout nous pousse à entrer dans le moule tient du défi, un défi parfois redoutable. Heureusement, famille et amis apportent leur soutien.
Des éléments d’animation — images de pieuvres, d’astronautes et autres — flottent librement à l’écran, rassemblant les expériences communes des enfants en magnifiques fantaisies qui célèbrent le pouvoir de l’imagination et de l’autodétermination. Enjoué, maladroit, affectueux et courageux, chacun de ces enfants remarquables a trouvé sa voie vers la liberté et a su donner son sens profond à l’expression « être soi-même ».
Synopsis long
Dans un monde qui aime délimiter clairement la place de chacun, quiconque souhaite définir plus largement la notion de genre doit s’armer de courage : il en faut beaucoup, pour comprendre et accepter. Le documentaire Beautés, de Christina Willings, examine la vie de cinq enfants qui réinventent le concept de genre, chacun tentant de déterminer ce que signifie pour lui être un humain à part entière. Qu’ils affrontent les intimidateurs, discutent avec leurs parents ou évoluent dans l’univers social qu’ils découvrent, Bex, Lili, Fox, Tru et Milo témoignent de leurs expériences et de leur détermination à rester authentiques.
Déjà suffisamment complexe, la nature fluctuante de l’identité le devient d’autant plus lorsque le monde extérieur fonctionne en mode binaire. « C’est difficile de parler de ma vie lorsque j’étais une fille… parce que je ne suis pas une fille. J’ai un corps de fille, mais un cerveau de garçon », explique Bex (auparavant Rebecca). Pour Tru Wilson, l’acceptation de l’identité est venue par étapes : d’abord fille à 30 %, puis moitié-moitié, et enfin, comme elle l’affirme, « fille à 100 %… mais une fille transgenre ».
Revendiquer un genre à soi lorsque tout nous pousse à entrer dans le moule tient du défi, un défi parfois redoutable. Fox raconte qu’on a dû l’escorter aux toilettes, à l’école. Lili craint qu’on se moque, ou qu’on se méprenne sur son identité sexuelle. Heureusement, famille et amis apportent leur soutien. Milo apprend à composer avec les goûts masculins, comme les films d’horreur et les coiffures, mais a encore besoin de conseils. « Les conseils viennent surtout de mon frère, parce que mon père est chauve. »
Des éléments d’animation — images de pieuvres, d’astronautes et autres — flottent librement à l’écran, rassemblant les expériences communes des enfants en magnifiques fantaisies qui célèbrent le pouvoir de l’imagination et de l’autodétermination. Enjoué, maladroit, affectueux et courageux, chacun de ces enfants remarquables a trouvé sa voie vers la liberté et a su donner son sens profond à l’expression « être soi-même ». Comme le dit Bex, « c’est très bien d’être qui on est ».
Q et R avec Christina Willings
L’idée selon laquelle le genre (c.-à-d. garçon ou fille) ne constitue pas un élément fixe de notre identité, mais une constellation de possibilités, quelque chose qui peut fluctuer avec le temps, est relativement nouvelle. Comment en êtes-vous arrivée au concept de ce film ?
D’une certaine façon, le concept de ce film m’est venu au début des années 1980. C’était une période durant laquelle, comme bien d’autres, je réfléchissais beaucoup à la déconstruction des genres. Nous avons examiné la question sous tous les angles, mais la nouveauté, c’est que ce sont maintenant les enfants qui dirigent la conversation. Ce sont eux qui disent : « Hé ! Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, là ! » Et des parents remplis de compassion, éclairés, les entendent. La nouvelle conversation n’est pas motivée par l’idéologie. Elle est de nature expérientielle et revêt une pureté profonde. Il s’agit d’une percée dont j’ai été très touchée et honorée d’être témoin, et à compter de 2012, j’ai su que mon prochain film allait porter sur ce virage.
Parlez-nous un peu des diverses façons dont se perçoivent les enfants que vous nous présentez dans le film (identité sexuelle fluctuante, pangenre, non binaire [genderqueer], ne se définissant pas sur l’échelle des genres, bigenre, etc.).
Ce que j’ai vraiment adoré chez chacun de ces enfants, c’était cette détermination farouche à être soi-même. Certains ont su dès l’âge de deux ans. Au point où tous utilisent à présent un langage particulier pour se décrire afin que les gens — qui fonctionnent pour la plupart dans un cadre binaire — puissent saisir. Je pense qu’il est juste de dire qu’à leurs yeux, le langage est davantage un outil que l’expression d’une identification profonde, et qu’il continuera d’évoluer à mesure qu’ils grandiront et que leur connaissance d’eux-mêmes changera.
Le film repose sur l’expérience vécue : les enfants racontent des épisodes heureux et libérateurs qu’ils ont connus, mais également des mésaventures douloureuses ou effrayantes. Comment avez-vous créé un espace propice à ces conversations franches et intimes ?
Pour créer un espace sûr dans le contexte de la réalisation d’un film, on procède de la même façon que dans n’importe quel autre cadre : on prend le temps d’établir la confiance, on se responsabilise les uns à l’égard des autres, on manifeste de l’amour et de l’acceptation. Il se peut que certains paramètres précis aient besoin d’être négociés et renégociés à mesure que se noue la relation, mais ma démarche de création cinématographique constitue le prolongement du processus normal par lequel les humains se lient entre eux. Dans ce film, il importait que les enfants sachent que leur parole était la seule autorité dont j’avais besoin. Que pour moi, chacun d’eux était la référence quant à sa propre expérience, plutôt que les experts médicaux et plutôt que leurs parents.
Dans quelle mesure importe-t-il de permettre à ces enfants de parler de ces questions à d’autres enfants ?
Je pense qu’il est fondamental que chaque enfant dispose de l’espace nécessaire pour décrire son expérience dans ses propres mots, à l’intention des adultes aussi bien que des autres enfants. Mais il importe encore davantage qu’ils puissent simplement se côtoyer tels qu’ils sont, sans avoir à s’expliquer et à se justifier constamment, et élargir leur perspective par le seul fait de créer des liens ensemble. Je crois que c’est ainsi que les consciences évoluent réellement.
Vous avez beaucoup filmé les enfants dans leur milieu naturel, avec leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs animaux de compagnie. Comment avez-vous composé avec les familles ?
Tourner avec les familles dans leur environnement naturel s’est révélé une expérience charmante et intime… mais qui m’a amenée à mieux comprendre ce vieil adage qu’on répète au cinéma : « Ne travaille jamais avec des enfants ou avec des animaux. » Le défi consiste à laisser advenir tout ce qui peut se produire dans l’instant présent. Le fait que certaines parties du film aient été tournées sous la forme d’une dramatique plutôt que dans un style documentaire nous a aussi aidés. Il s’agissait d’une sorte de processus hybride qui comportait à certains moments une structure clairement établie dans laquelle chacun pouvait travailler.
L’animation vous a permis de rendre magnifiquement ce périple vers la découverte d’un moi profond. Comment avez-vous songé à ce moyen particulièrement imaginatif et amusant de rendre une question complexe non seulement accessible, mais également rigolote et valorisante ?
À l’étape du développement du film, j’ai demandé aux enfants ce qui les enthousiasmait, dans leur vie. Leurs passions créatrices, les matières qu’ils aimaient à l’école et ce qu’ils puisaient à l’intérieur d’eux-mêmes pour avoir de la force, par exemple les images qu’ils trouvaient ou qu’ils créaient. J’ai dit à chacun d’eux que je souhaitais que ce film soit une collaboration, et ils ont vraiment partagé leurs intérêts avec moi, ce qui a été formidable. Bex et moi avons passé du temps ensemble à nous déguiser, à jouer au « superhéros à la rescousse », même pendant le tournage. Fox m’a fait part de son amour des arts et de la culture Harajuku, et nous avons flâné ensemble dans ses endroits de prédilection, à Montréal. Milo m’a dit qu’il adorait tout ce qui se rapportait à l’espace, et qu’il voulait travailler à la NASA, plus tard. La passion de Tru pour tout ce qui était lié aux sirènes nous a menées vers un genre d’« entre-deux-mondes » s’harmonisant parfaitement au thème de cette « dimension autre » qui émergeait. Tout s’est donc mis en place de façon très naturelle. J’ai aussi aimé l’idée de passer du tableau vert et blanc du milieu scolaire, où les enfants devaient faire face à une surveillance étroite en ce qui avait trait au genre, à la palette multicolore de la réalité qu’ils inventaient. La découverte du tableau de Milo a représenté une étincelle de créativité très importante presque au début du processus.
La remise en question du caractère limitatif des polarités liées au genre constitue un acte éminemment politique. Comment les enfants voient-ils leur rôle quant à la création d’un changement des mentalités, ainsi qu’au chapitre du militantisme ?
La question de savoir si chacun des enfants pourrait ou non jouer un rôle de militant est entièrement individuelle, mais je crois que dans le film, tous manifestent des convictions assez fortes. Bex est le plus jeune, et il affirme pourtant d’un ton très catégorique : « C’est très bien d’être qui on est. » Les enfants un peu plus âgés ont quant à eux été sensibilisés à un discours plus large. Tru se considère très nettement comme une militante, et ce, depuis l’âge de neuf ans, alors qu’elle a affronté la Commission scolaire catholique pour obtenir le droit de porter l’uniforme qui correspondait à son identité sexuelle affirmée. Elle a la ferme intention de continuer de revendiquer ses droits et ceux de la communauté transgenre. Fox a très souvent pris fait et cause pour les droits des personnes transgenres devant les médias, et s’emploie davantage en ce moment à bâtir son propre bien-être afin d’avoir acquis des bases solides à l’âge adulte. Philosophe par nature, Lili assure au quotidien une présence militante rassembleuse, tout comme le font Bex et Milo.
Nombreux sont les endroits où la culture binaire se porte à merveille et où elle est profondément ancrée. Croyez-vous toutefois que le fait que Facebook modifie ses catégories de genre, que le concept de « personne » l’emporte souvent sur l’utilisation des pronoms « il » ou « elle », ainsi que les nouvelles options liées au genre sur le permis de conduire et le passeport indiquent qu’une transformation est en train de se produire ? Cela pourrait-il aller jusqu’à marquer la fin imminente d’une définition binaire des genres ?
Cette évolution qui se produit est jusqu’à un certain point une mode, bien sûr, et ça ira en s’estompant. Mais il se passe aussi un phénomène très réel, qui pourrait demeurer si nous nous efforçons de garder l’esprit ouvert. Évidemment, il faudra savoir accepter l’inconfort et l’ambiguïté, ce à quoi nous, les humains, résistons généralement. Si nous arrivons à éviter de nous policer les uns les autres, je crois que nous aurons une chance d’assister à un changement durable. Toutefois, pour que ce changement de perspective puisse s’implanter, il devra reposer sur l’authenticité et la liberté, et non pas sur un ensemble de règles.
Selon vous, comment la conversation se poursuivra-t-elle, non seulement dans les familles et à l’école, mais aussi au sein des diverses communautés et dans un spectre culturel plus large ?
Je ne prétends pas savoir quelle tangente prendra la conversation — surtout dans les communautés dont je ne fais pas partie —, mais j’aimerais beaucoup qu’elle se déroule en général avec bienveillance et amour, à l’extérieur de l’idéologie et du jugement. J’aimerais qu’il y ait un questionnement réel, de la patience, et que les enfants dirigent la conversation sur leurs propres expériences. Je souhaiterais que chacun de nous dispose de plus d’espace pour déployer ses ailes.
Extrait #1
Extrait #2
Extrait #3
Matériel promotionnel
Images
Équipe
Générique
Écrit et réalisé par
Christina Willings
Productrice
Shirley Vercruysse
Productrice déléguée
Teri Snelgrove
Sujets
Fox Kou Asano
Bex Mosch
Milo Santini-Kammer
Lili Tepperman
Tru Wilson
Direction de la photographie
Amy Belling
Montage
Ileana Pietrobruno
Musique originale
Elysha Zaide
Superviseure de production
Jennifer Roworth
Opératrice du Ronin
Maude Turcot, Montréal
Opérateur de caméra sous-marine
Braden Haggerty, Vancouver
Prise de son
Jeff Henschel, Vancouver
Gaëlle Komar, Montréal
Premiers assistants à la caméra
Richard Neil Dalgleish, Vancouver
Martine LeClerc, Montréal
Kim MacNaughton, Vancouver
Assistant à la caméra sous-marine
Mark Weinhaupl, Vancouver
Assistant au Ronin
Cyril Perrot-Botella, Montréal
Chefs électriciens
Paolo Malo, Montréal
Paul T Murakami, Vancouver
Plongeur de sécurité
Roberta Cenedese, Vancouver
Coordonnateur technique
Wes Machnikowski
Techniciens en gestion de données numériques
Victor Ghizaru, Montréal
Odessa Shuquaya, Vancouver
Colin Beaudry-Sylvain, Montréal
Leon Rivers-Moore, Montréal
Marc-André Y. Vidal, Montréal
Coordination de la production
Kat Jayme
Justin Mah
Kristyn Stilling
Assistantes de production
Jess Lee, Montréal
Meredith Lewis, Vancouver
Ariane Lorrain, Montréal
Frankie Teardrop, Montréal
Bianca Buckingham Yambanis, Vancouver
Animateur en chef
Sitji Chou
Animatrice
Elisa Chee
Coloriste
Andrea Chlebak
Finishing
Umedia
Conception sonore et mixage
Chris McIntosh
Transcription
Amanda Colquhoun
Lilly Hamilton
François Luc Paradis (ajouter un ç)
Traduction
Gabrielle Lisa Collard, Montréal
James Thomas Hughes, Montréal
Sous-titrage
Zoé Major
Photographes
Vero Boncompagni, Montréal
Rosamond Norbury, Vancouver
Images sous licence
Archives de la famille Kammer
avec l’aimable autorisation d’Éva Kammer et Sylvano Santini
Archives d’arts martiaux
avec l’aimable autorisation de Lorne Bernard
de l’Académie White Crane Kung Fu
Archives de la famille Tepperman-Green
avec l’aimable autorisation de Suzie Tepperman et Amy Green
Archives de la famille Wilson
avec l’aimable autorisation de Michelle et Garfield Wilson
Nous remercions particulièrement les familles
Akiko
Amy, Suzie et Maura
Éva
Kutrina, Samantha et Heather
Michelle, Garfield, Jude et Jaslyn
Sylvano
Nous remercions
Dodie Orlando et Howie Atherton
Éric Bélanger, Bar Furco
Juli Butler
Dal et Arlene Cervo
Tom Crowe, Angusfilm
Lecily Corbett et toute l’équipe chez Clairmont
Corporation of Delta
Ashley Hood
Guy Labrecque
Gil MacNutt
Lynden Mager, Boundary Bay Regional Park
Suki’s International Salon, Spa, Academy – Kitsilano
Le district régional du Grand Vancouver
Michelle Van Beusekom
Marylène Samson, Ville de Montréal
Tournage en extérieur
Centennial Beach, Boundary Bay Regional Park
Parc du Mont-Royal et Parc Étienne-Desmarteau, Montréal
Restaurant Maïs, Montréal
Murales par
Shadow
Hicham Illoussamen
Administration
Carla Jones
Relationniste
Katja De Bock
Mise en marché
Leslie Stafford
Productrice exécutive
Shirley Vercruysse
©2018 Office national du film du Canada
Relations de presse
-
Katja De Bock
Attachée de presse – Vancouver
C. : 778-628-4890
k.debock@onf.ca | @NFB_Katja
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.