Avec amour, Scott
2018 | 75 min
Sélections et prix
Meilleur long métrage documentaireNorth Carolina Gay & Lesbian Film Festival 2018
Mention spécialeGAZE International LGBT Film Festival 2018
Prix du juryInside Out 2018
Sélection officielleHot Docs 2018
Sélection officielleBFI Flare 2018
Sélection officielleFIN Atlantic International Film Festival 2018
Prix du jury du meilleur film documentaireLlamale H Uruguay - Festival international du film LGBTQ de l'Uruguay
Meilleure réalisation (Film documentaire)LesGaiCineMad - Festival international du film LGBTQ de Madrid
Un soir, alors qu’il marche dans la rue dans une petite ville du Canada, Scott Jones, un jeune musicien gai, subit une violente agression qui le laisse paraplégique. S’amorce ensuite un périple courageux et empreint de vulnérabilité sur la route de la guérison, jusqu’à la transformation de la vie du jeune homme. Du choc brutal des premiers moments à l’hôpital au troublant retour à l’endroit même où il a été attaqué, Scott se trouve constamment face à un choix : s’abîmer dans la douleur ou s’ouvrir à l’amour plutôt qu’à la peur. Filmé sur une période de trois ans par la grande amie du protagoniste, Avec amour, Scott est un portrait intime et visuellement évocateur de l’expérience queer porté par une envoûtante musique de Sigur Rós.
Résumé
Suivant le cheminement d’un jeune musicien gai victime d’une violente agression qui l’a laissé paraplégique, Avec amour, Scott est un portrait intime et visuellement évocateur de l’expérience queer porté par une envoûtante musique de Sigur Rós.
Description longue
« La blessure est le lieu par où la Lumière entre en vous. »
— Rûmi
En octobre 2013, un jeune musicien gai sort d’un bar pour rentrer chez lui, loin de se douter que sa vie est sur le point de changer à jamais. Au détour d’une rue de sa petite localité de Nouvelle-Écosse, Scott Jones subit une violente agression qui le laisse paraplégique. S’amorce ensuite un périple courageux et empreint de vulnérabilité sur la route de la guérison, jusqu’à la transformation de la vie du jeune homme.
Le film Avec amour, Scott accompagne le protagoniste pendant trois ans à la suite de son agression et plonge le spectateur dans un parcours à la fois émouvant et inspirant tandis que Scott apprend à vivre en fauteuil roulant et envisage la perspective de pardonner à son assaillant. Tourné par la grande amie de Scott, le récit pose un regard unique sur le cheminement que suppose le fait de survivre à une tentative de meurtre et sur la sensibilisation, plus que nécessaire, à la réalité queer.
Tout au long de son difficile parcours, Scott exprime sa douleur devant le refus des autorités de reconnaître son attaque comme un crime haineux. Avec amour, Scott prend appui sur cette expérience individuelle pour mettre en lumière un phénomène beaucoup plus large : le troublant fossé entre la réalité vécue par la communauté LGBTQ et le discours public officiel.
Dans le film, la documentariste choisit d’ailleurs de placer l’expérience queer à l’avant-plan. Cet angle remet en question la place accordée dans notre société aux personnes qui diffèrent des normes dictées par la culture ambiante. Dans un système judiciaire loin d’être parfait, quelles instances sont réellement en mesure de définir en quoi consiste la vérité ? Comment réagit concrètement la justice devant les conséquences irréversibles de la violence ? Et par où peut-on commencer à changer les choses, si l’homophobie larvée qui persiste autour de nous n’est même pas nommée ?
Pour tenter de répondre à ces questions, le récit s’articule autour de deux dimensions esthétiques : un espace-vérité qui témoigne de la longue amitié entre Scott et la réalisatrice, Laura, et de la confiance absolue qui en découle, et un espace plus introspectif qui sert de toile de fond cinématographique à une étude sur la perte, la colère et la solitude. Le grain des images de film familial et les visuels en 16 mm dégagent une forme de poésie qui fait écho au paysage tourmenté et fragile où se déploie désormais l’univers intérieur de Scott. Ce portrait touchant du parcours de Scott Jones est porté par une musique éthérée du groupe de rock d’avant-garde islandais Sigur Rós, bien connu sur la scène internationale.
Dans les séquences-vérité, le film nous montre Scott en musicien talentueux qui s’épanouit dans la mise sur pied d’un chœur consacré au changement social. On le voit aussi s’adonner à la musique avec sa sœur Sherise, compagne et complice dévouée. Déterminé à ce que l’amour l’emporte sur la peur, Scott crée également une campagne antihomophobie appelée Don’t Be Afraid (en anglais).
Avec amour, Scott raconte essentiellement l’histoire d’une transition douce-amère, de la disparition du Scott d’avant l’agression à la naissance de sa nouvelle existence. Témoin de ce processus, le documentaire est un récit cinématographique finement tissé, qui relie entre eux les moments les plus émouvants captés à la caméra pendant trois ans, et qui nous démontre explicitement que la blessure « est le lieu par où la Lumière entre en vous ».
Mot de la réalisatrice
Le 12 octobre 2013, mon ami Scott a été attaqué. Je vivais dans une école de cinéma isolée à Cuba, loin des bulletins de nouvelles du Canada et d’Internet. Je n’avais aucune idée de ce qui venait d’arriver. L’année précédente, à peu près à la même époque, Scott était là-bas avec moi. L’étrangeté de l’endroit où je me trouvais l’a impressionné. Ensemble, nous avons assisté dans ma chambre à de terribles orages, nous avons grimpé aux arbres qui longent l’un des boulevards les plus fréquentés de La Havane et nous avons bu des mojitos dans l’obscurité d’un café bondé, dans la ville en panne d’électricité. Scott était un aventurier et, pour moi, une âme sœur. Lorsqu’est venu pour lui le moment de partir et que nous faisions route vers l’aéroport dans un vieux taxi poussif, j’étais loin de me douter que ce serait la dernière fois que je verrais Scott sur ses pieds.
Quand Scott a subi son attaque, ma mère a fini par me joindre à Cuba pour m’annoncer entre deux sanglots que c’était « plutôt grave ». Scott avait eu la gorge tranchée, la colonne vertébrale sectionnée et il était à l’hôpital à Halifax. J’ai tout de suite été submergée par un flot d’émotions qui m’ont laissée tour à tour choquée, en colère et, finalement, dévastée. J’ai pris l’avion pour Halifax, terrifiée mais convaincue que je me devais d’être aux côtés de Scott. Je savais également qu’il me fallait prendre ma caméra avec moi, même si à ce moment-là l’idée de filmer pouvait sembler absurde. J’ai traversé Halifax, transportant un trépied, un sac à caméra et un microphone de fortune. Quand je suis finalement arrivée dans la chambre de Scott et que j’ai contourné avec appréhension le rideau qui entourait son lit, la première chose qu’il m’a dite fut : « Laura ! As-tu apporté ta caméra ? »
Au cours de l’année qui a suivi, j’ai entendu parler de tout ce que Scott accomplissait d’extraordinaire en dépit de sa paralysie. Il a mis sur pied la campagne photo Don’t Be Afraid, qui est rapidement devenue virale, a commencé à donner des conférences dans les écoles partout au pays, a formé un chœur voué au changement social et a publiquement pardonné à son agresseur. Le courage et l’optimisme de Scott ont été largement salués dans les médias, et après l’avoir nommé l’un des citoyens les plus inspirants du Canada atlantique, le Chronicle Herald a publié un article selon lequel Scott avait pardonné à son attaquant et « […] poursuivait le cours de sa vie ».
Mais à chaque fois que j’avais la chance de m’entretenir directement avec Scott, je percevais une autre version, une histoire intime, fragile et teintée par l’anxiété et la bravoure. La vie que Scott avait connue était derrière lui à jamais. Il ne voyait autour de lui que les signes d’une perte immense et irrévocable. Et, profondément enfouie au cœur de son deuil, pointait la douleur de ne pas être entendu, de ne pas voir reconnue de manière significative la raison pour laquelle il se retrouvait dans un fauteuil roulant : « […] on m’a tant enlevé, et ce qui n’a jamais été reconnu, c’est… pourquoi. » Scott savait qu’il avait été visé parce qu’il était gai, mais le corps policier a choisi de ne pas enquêter à fond sur sa plainte, ou de ne pas chercher suffisamment de preuves pour la soutenir. Aucune accusation de crime haineux n’a été retenue, et en cour, l’orientation sexuelle de Scott a été passée sous silence.
La nécessité de faire ce film est née de l’importance d’étayer concrètement la vérité, la vérité de Scott. Nous avons vu passer tant de versions de cette histoire, entre autres celle des médias et celle du système judiciaire. La version relatée dans ce documentaire est celle de Scott.
Au cours des quatre dernières années, j’ai été un témoin. De la douleur, du traumatisme et d’une incommensurable peine. De la guérison, de la résilience et d’un amour profond et inconditionnel. J’ai eu le privilège d’assister au périple de Scott, mais ce privilège s’accompagne d’une grande responsabilité. Lorsque je me suis assise près de Scott à l’hôpital, je lui ai fait la promesse d’écouter, d’apprendre et de mettre en lumière l’invisibilité de l’expérience queer dans le système de justice canadien. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, nous avons un film : un document qui vient consacrer le témoignage de Scott, une fenêtre sur l’extraordinaire voyage accompli par cette merveilleuse âme humaine. Nous avons tourné un film qui invite à réfléchir à ce qui compte vraiment dans nos brèves existences fragiles et qui est destiné à nous rappeler la toute petite personne sommeillant en chacun de nous.
Images
Bande-annonce
Équipe
Générique
SCÉNARISÉ ET RÉALISÉ PAR
LAURA MARIE WAYNE
CONSULTANT AU SCÉNARIO
SCOTT JONES
MONTAGE
LAURA MARIE WAYNE
MARCOS CARABALLO
DIRECTRICE DE LA PHOTOGRAPHIE
LAURA MARIE WAYNE
CONCEPTION SONORE
MÉLANIE GAUTHIER
MUSIQUE
SIGUR RÓS
PRODUCTRICE
ANNETTE CLARKE
SECONDE CAMÉRA
RAÚL PRADO
SCRIPT-ÉDITEURS
GABRIELLE BRADY
SHANE BORIS
HANNELE HALM
JUSTIN SIMMS
PHOTOGRAPHIE ADDITIONNELLE
CHRISTOPHER BALL
MARCIA CONNOLLY
ANDREW MACCORMACK
DIEGO MEJIAS
PRENEURS DE SON
KEITH HENDERSON
GASTON SAENZ
ALEX SALTER
LAURA MARIE WAYNE
PHOTOGRAPHES DE PLATEAU
CHARLOTTE MARCHESSEAULT
BENJAMIN MURPHY
ASSISTANTS À LA PRODUCTION
GABRIELLE BRADY
ERIN BELL
SHERISE JONES
CHRISTOPHER SPENCER-LOWE
NARRATION
LAURA MARIE WAYNE
TRANSCRIPTION
LISA CLARKE
LORI HEATH
JENNA ROSS
BRUITAGES
ALEXIS FARAND
ENREGISTREMENT DES BRUITAGES
GEOFFREY MITCHELL
ENREGISTREMENT DE LA NARRATION
LUC LÉGER
MONTAGE DES DIALOGUES
ASSISTANTE AU MONTAGE SONORE
SANDY PINTEUS
MUSIQUE DE SIGUR RÓS MIXÉE PAR
SINDRI MÁR SIGFÚSSON
MUSIQUE ADDITIONNELLE
BOTH SIDES NOW
Écrite par JONI MITCHELL
CRAZY CROW MUSIC (ASCAP),
Administrée par SONY/ATV MUSIC PUBLISHING CANADA (SOCAN)
Tous droits réservés. Utilisée avec l’autorisation.
Arrangée par V. MENDOZA, transcrite par K. CORMIER
Interprétée par VOX: A Choir for Social Change
DON’T BE AFRAID
Écrite et composée par ALLYSON REIGH
Tous droits réservés. Utilisée avec l’autorisation d’ALLYSON REIGH
Interprétée par SCOTT et SHERISE JONES
ONE MAN GUY
Composée by LOUDON WAINWRIGHT III
Tous droits réservés. Utilisée avec l’autorisation de SPIRIT MUSIC GROUP
Interprétée par SCOTT et SHERISE JONES
THIS WOMAN’S WORK
Écrite par KATE BUSH
NOBLE & BRITE Ltd. (PRS) Administrée au Canada par EMI MUSIC PUBLISHING (Canada) Ltd. (SOCAN)
Tous droits réservés. Utilisée avec l’autorisation.
Arrangée par JEN McMILLAN
Interprétée par VOX: A Choir for Social Change
OBTENTION DES DROITS MUSICAUX
SYLVIA MEZEI
ARCHIVES VISUELLES, COURTOISIE DE
CBC ARCHIVE SALES
ARCHIVES RADIO-CANADA
CTV ATLANTIC
JOHN et KAREN CONWAY
SCOTT JONE
LOIS WAUGH
UN MERCI TRÈS CHALEUREUX À LA FAMILLE WAUGH JONES
CARA JONES • SHERISE JONES • GABRIELLE CLARISSE WAUGH • LOIS WAUGH
MERCI À LA ESCUELA INTERNACIONAL DE CINE Y TV (EICTV), CUBA
MARÍA JULIO GRILLO • JERÓNIMO LABRADA • LOLA MAYO • SENOBIO FAGET • KAREN ANDERSEN • ROBERTO CALERO • SAUDDE CEVALLO • JUANJO CID • GISELLE CRUZ • LIANA DOMINGUEZ • LARISSA FIGUEIREDO • PAULO FURNARI GAMA • IRENE GUTIÉRREZ • JUANMA LOPÉZ • ANGEL LUIS MEDINA • PAULA PRIPAS • RAFAEL URBAN • LA CATEDRA DE DOCUMENTAL GENERACIÓN 25 et
à la douce mémoire de JORDI ABUSADA (1966 – 2017)
REMERCIEMENTS
GRAHAM BAKEEFF • ALEX BALKAM • ÉMILIE BEAULIEU-GUÉRETTE • VIVIAN BENNETT • CATHERINE CORBETT • SHARON COWAN • SAHAR DAGAN • MARGARET DENIKE • TYLER EDDY • ROSS FRASER • LESLIE HARTMAN • RONALD JONES • KEVIN KINDRED • LUNA • GORDIE MACKINNON • BENJAMIN MURPHY • AMY NORTH • JEAN PERRET • KATE SHEWAN • LA COMMUNAUTÉ DE PACHAMAMA • TARIT TRANSGAARD • REBECCA WAYNE • DANIELLE WENSLEY
RICARDO ACOSTA • KAT BAULU • MARCIA CONNOLLY • KELLY DAVIS • HANNELE HALM • ÉLISE LABBÉ • VANESSA LARSEN • STÉPHANIE L’ÉCUYER • JON MONTES • WANDA NOLAN • JOHN NUGENT • JUSTINE PIMLOTT • EDNA PLETCHETERO • SACHA RATCLIFFE • JUSTIN SIMMS • IAN THOMSON • GLEN TILLEY
AFCOOP Halifax • CSIF Calgary • EMMEDIA Calgary • Frame Discreet • Niagara Custom Labs
REMERCIEMENTS PARTICULIERS
ALICE WAYNE, GLADYS TRAER, LOLA MAYO et RAÚL PRADO
La réalisatrice aimerait exprimer ses remerciements et sa reconnaissance à
ANDREA DORFMAN, GABRIELLE BRADY, MAEGAN CARNEY, SHERISE JONES et MARK WAYNE, pour leur sagesse, leur soutien et leurs conseils indispensables.
SUPERVISION DE LA PRODUCTION
ROZ POWER
COORDONNATEURS TECHNIQUES
JEAN-FRANÇOIS LAPRISE
DANIEL LORD
CHRISTOPHER MACINTOSH
COORDONNATRICES DE PRODUCTION
MYLÈNE AUGUSTIN
SARAH GIGNAC
CHERYL MURGATROYD
COORDONNATRICE PRINCIPALE DE PRODUCTION
KELLY DAVIS
ADMINISTRATRICES DU PROGRAMME
CAMILA BLOS
LESLIE ANNE POYNTZ
CONCEPTION DES TITRES
CYNTHIA OUELLET
VERSION FRANÇAISE ET SOUS-TITRES
CLAUDE DIONNE
MONTAGE EN LIGNE
SERGE VERREAULT
MIXAGE
SERGE BOIVIN
MISE EN MARCHÉ
CHARLES PEASE
PUBLICITÉ
PAT DILLON-MOORE
CONSEILLÈRE JURIDIQUE
DOMINIQUE AUBRY
PRODUCTRICE EXÉCUTIVE
ANNETTE CLARKE
DIRECTRICE EXÉCUTIVE DU PROGRAMME ANGLAIS
MICHELLE VAN BEUSEKOM
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.