Au beau milieu de la plaine
2016
Synopsis
Parmi les régions les plus accessibles, mais aussi les moins connues de tout le Canada, figurent les Prairies du sud : des plaines onduleuses couvertes d’herbes ondoyantes où se dressent des petites villes et des fermes familiales et où les ventes de plats maison et les « soupers d’automne » attirent les foules. Les hivers y sont froids, les étés, chauds, et on a parfois l’impression d’être à des milliers de kilomètres de tout. C’est une contrée riche en histoires de toutes sortes. L’Office national du film du Canada fait connaître quelques-unes de ces histoires aux auditoires d’ici et du reste du monde avec une toute nouvelle série de films.
À l’été 2015, le cinéaste Scott Parker s’est rendu dans cette région pour y tourner dix courts métrages documentaires inspirés des suggestions émises par les collectivités. Les sujets, les thèmes, et même les questions posées en entrevues ont été sélectionnés en fonction de judicieuses observations des membres des communautés; par la suite, chacun des films a été visionné par les participants qui ont donné leurs commentaires et leur approbation finale. Chaque documentaire trace un magnifique portrait de la vie des Prairies.
C’est Scott Parker, de concert avec le producteur exécutif de l’ONF David Christensen, qui a imaginé et élaboré ce qu’on en est venu à appeler le projet Au beau milieu de la plaine. Scott Parker a ensuite pris la route et établi son quartier général dans la petite ville d’Eastend, en Saskatchewan, où il a entrepris l’imposant travail de mobilisation communautaire que nécessiterait le projet pour connaître le succès escompté tant sur le plan cinématographique que de l’action sociale.
Scott Parker étant le principal artisan de l’engagement communautaire, on a décidé qu’il serait le seul et unique réalisateur des dix courts métrages. Après plusieurs semaines, il avait réussi à tisser des liens de confiance solides avec beaucoup de personnes qui allaient jouer un rôle clé dans la création des films. L’équipe de l’ONF a monté un appareil combinant caméra et prise de son expressément adapté pour un cinéaste travaillant en solo sur le terrain, et une suite de montage a été installée à Eastend. Là-bas, Parker a passé près deux des six mois de tournage et de montage des films dans son « studio de production mobile ».
Les films font sentir l’esprit et la nature des lieux, de même que le rythme auquel s’écoule la vie dans ce coin reculé du pays. Les prises de vues saisissantes et le montage dynamique de Parker contribuent presque autant à communiquer les histoires de ces infatigables travailleurs que les protagonistes eux-mêmes.
Outre les dix courts métrages prévus pour Au beau milieu de la plaine, on avait aussi prévu de donner dix ateliers de formation médiatiques dans les collectivités du sud. En fin de compte, pour répondre à la demande, on a tenu douze ateliers — tous développés et animés par Scott Parker —auxquels ont participé des journalistes, des bibliothécaires, des historiens, de futurs acteurs, de jeunes Autochtones, des experts en agriculture, des blogueurs, des jeunes souffrant d’incapacités physiques complexes, des enseignants, des étudiants et des détenus sous responsabilité fédérale. Nous avons eu la chance de nous associer avec la folkloriste et auteure de la région Kristin Catherwood, qui a grandement contribué à clarifier les aspirations sous-jacentes du projet et aidé les participants aux ateliers à comprendre le lien entre lieu et histoire.
En se racontant leurs propres histoires, les gens exercent une influence, et même si tous les ateliers n’ont pas eu de répercussions profondes, plusieurs ont atteint leur objectif. Non seulement ils ont fourni aux gens les connaissances de base pour réaliser leur propre court métrage, ils ont aussi démontré le pouvoir du récit et du cinéma.
Et le cinéma a bel et bien du pouvoir. Bien que les films achevés soient quelque peu brouillons et reflètent l’amateurisme, le processus et le produit ont eu un effet transformateur.
Séance de questions et réponses avec Scott Parker
Comment en êtes-vous venus, le producteur et vous, à déterminer que les histoires des Prairies du sud de la Saskatchewan devaient être racontées?
David Christensen, le producteur exécutif du Studio du Nord-Ouest de l’ONF, et moi-même avons travaillé à un projet similaire, au Nunavut (en 2012). David avait envie de raconter les histoires d’une autre région isolée et peu visitée du Canada, soit l’extrême sud des Prairies. C’est un coin largement méconnu, mais qui s’inscrit parmi les plus spectaculaires au Canada. David voulait créer un projet qui regrouperait des récits variés provenant de cette zone faiblement peuplée.
Quel était votre rapport à cette région avant d’entreprendre le projet?
J’ai campé dans le parc national des Prairies bien avant qu’on y aménage des terrains de camping et j’ai toujours aimé les Prairies. Je suis né à Saskatoon et j’ai passé une bonne partie de ma jeunesse à la ferme de mes grands-parents, dans le nord de la Saskatchewan. C’est ma grand-mère qui m’a inspiré l’amour que j’ai entretenu toute ma vie durant pour les grands espaces. Mon père et moi avons toujours la propriété familiale construite en 1902 près de Maymont, en Saskatchewan, mais nous ne l’exploitons plus.
Quel accueil les gens de la région vous ont-ils réservé à votre arrivée? Avez-vous rencontré quelque forme de résistance lorsque vous avez révélé les motifs de votre séjour?
J’avais rencontré beaucoup de gens au cours des consultations communautaires que nous avions tenues quelques mois avant de démarrer le projet. Nous étions venus recueillir les impressions des membres de diverses communautés par rapport à un projet cinématographique de ce genre et découvrir quels types d’histoires et d’enjeux leur tenaient à cœur.
Certains étaient méfiants. Ils hésitaient à paraître dans un film, surtout un film réalisé par un gars de la ville sur des enjeux propres à leur vécu. J’ai pris le temps de connaître les gens et de comprendre comment ils percevaient leurs histoires. Pendant les premiers mois, j’ai beaucoup voyagé. J’arrêtais chez les gens et je les écoutais me parler de leurs réalités. J’ai aussi mis ma propre vision de cinéaste de côté : nous voulions exposer les sujets qui importent aux membres de la communauté et non faire les films qui nous importaient à nous. Rien que pour Hôtel Val Marie, j’ai dû me rendre six fois chez la propriétaire, Aline Laturnus, avant qu’elle accepte de faire le film : elle avait certaines inquiétudes. Je lui ai répété à maintes reprises que si elle disait simplement qu’elle ne voulait pas se prêter à cet exercice, on arrêtait tout et on n’en parlait plus. Mais elle avait envie de faire ce film, de raconter son histoire et celle de sa communauté. Et c’est ce que reflète la production.
Le projet diffère-t-il considérablement de la conception que vous en aviez à l’origine?
Étonnamment, non. Dès le départ, il était très clair dans notre esprit que nous voulions respecter les récits des communautés. J’ai été surpris de la générosité des participants aux tournages; les gens nous ont apporté beaucoup d’aide. Ce que je veux dire, c’est que lorsque nous avons donné le coup d’envoi, en juin, nous avions une assez bonne idée des concepts de cinq des dix films, mais d’autres scénarios se sont simplement présentés ou se sont dessinés. En fait, pour Population : 21, j’ai filmé sans idée précise, mais je sentais qu’il y avait là un bon sujet. Puis, les protagonistes ont contribué à façonner le film par leurs commentaires et leur présence. Aussi, Celui qui reste est le fruit d’une rencontre fortuite avec Herb Pidt alors qu’il observait la construction d’une nouvelle caserne de pompiers à Eastend. Après l’incendie devait simplement porter sur les pompiers volontaires, mais en parlant avec le chef Robert Stork et d’autres pompiers, nous avons pris connaissance des problèmes liés à l’ÉSPT (état de stress post-traumatique) dans leur métier et nous avons créé un document utile qui fait ressortir la corrélation entre l’activité de premier répondant et les risques d’ÉSPT.
Qu’est-ce que les résidents des autres régions du Canada apprendront en regardant ces films?
Je ne veux surtout pas tomber dans le cliché, mais il reste que malgré la diversité politique et culturelle du pays, nous sommes tous sacrément semblables. Bien que beaucoup de nos enjeux sociaux et politiques divisent l’opinion, dans l’ensemble, les Canadiens sont remarquablement affables. Bien sûr, on peut dire cela de n’importe quelle nation dans le monde, mais il est parfois bon de se le faire rappeler. Au beau milieu de la plaine est un excellent moyen de passer le message aux autres Canadiens et Canadiennes.
Par ailleurs, les grands centres urbains ont beaucoup à apprendre sur la nature de la « communauté ». Les habitants des petites villes du sud veillent vraiment les uns sur les autres. Ils s’organisent : à Val Marie, par exemple, lorsque la ville a eu besoin d’un service ambulancier, la collectivité a acheté sa propre ambulance, organisé la formation des gens et élaboré un calendrier des opérations. Les bénévoles accomplissent bien plus de travail dans une petite communauté que dans les villes. Et lorsque frappe une tragédie, les gens s’unissent et s’entraident. Ils ont toujours fonctionné ainsi, et c’est là un aspect engageant de la culture des Prairies du sud.
Je pense que les grands centres urbains ont beaucoup à apprendre de la population rurale du Canada.
Les Fransaskois Clip
Carte de la region
Propriétaire de ranch | 8 min 22
Miles Anderson vit une situation difficile. La terre sur laquelle il pratique l’élevage appartient depuis plus d’un siècle à sa famille. Elle est toutefois limitée sur trois côtés par le parc national des Prairies, lequel s’étend de plus en plus et doit répondre à des impératifs liés à la préservation. Il n’y a pas si longtemps, le bétail était considéré comme une importante menace à l’intégrité des Prairies, ainsi qu’au Tétras des armoises, un oiseau très rare présent dans la région. Toutefois, grâce en grande partie à la persévérance de Miles, on considère aujourd’hui son troupeau comme un élément de la solution en matière de préservation.
Nulle part ailleurs| 9 min 12 s
Le spectaculaire paysage du sud des Prairies séduit les artistes depuis des milliers d’années. Cinq d’entre eux, issus de différents secteurs de cette région, nous présentent les lieux qui les inspirent. Puisant à même leurs mots et leurs œuvres, ce film explore le paysage et nous rappelle que l’univers naturel influe grandement sur notre créativité aussi bien que sur notre esprit.
Rentrer au bercail | 7 min 26 s
Partout dans les Prairies, une multitude de petites agglomérations tiennent des célébrations annuelles, rassemblements essentiels à la vitalité des communautés rurales. À Magrath, en Alberta, tous reviennent au bercail ce week-end pour participer à la chasse aux poulets, aux réunions familiales et aux grands barbecues communautaires. Nous assistons à ces festivités en compagnie des principaux bénévoles, véritables piliers de ces événements.
Femmes et fermières | 6 min 16 s
Bien que l’élevage et la culture figurent parmi les fiefs masculins traditionnels, les femmes sont tout de même très présentes dans ces secteurs et certaines dirigent leur propre ranch depuis des décennies. Ce documentaire collaboratif fait valoir leur perspective : les participantes elles-mêmes ont choisi les thèmes de la discussion et se sont interviewées entre elles pour les besoins du film. Entièrement dévouées à leur ferme, leur ranch et leur famille, elles exercent leur métier avec autant – sinon plus – de succès que les hommes.
Celui qui reste | 6 min 16 s
« Ces petites fermes sont chose du passé », déplore Herb Pidt, dont la famille est établie sur sa terre depuis les années 1920. De ces prairies ingrates et sèches, la famille Pidt a su tirer une subsistance et se nourrir malgré son dénuement. Mais cette époque est aujourd’hui révolue : comme l’explique Herb de façon très touchante, il est le dernier à occuper la ferme, et aucune relève ne viendra assurer la survie du patrimoine familial.
De génération en génération | 7 min 47 s
Nombreuses sont les petites communautés qui voient partir leurs jeunes, attirés par des carrières aux antipodes de l’agriculture. Aujourd’hui âgé de 19 ans, Shawn Catherwood a su très tôt qu’il voulait devenir agriculteur et a toujours rêvé de suivre les traces de son père, Ken. Le film nous montre les deux hommes s’employant à négocier en douceur la transition générationnelle, et laisse transparaître en filigrane l’amour profond qu’ils vouent à la ferme familiale.
Population : 21 | 9 min 17 s
Wood Mountain n’est littéralement qu’un virage sur la route. Il a perdu les quatre silos à céréales qu’il possédait, le chemin de fer y a été démantelé, le vieil hôtel est en ruine et l’école, fermée depuis dix ans. L’une des seules attractions du lieu demeure la salle communautaire, laquelle se remplit encore en de rares occasions le week-end. Malgré tout, les quelques personnes qui habitent toujours le village ont de bonnes raisons de se sentir chez elles à Wood Mountain.
Hôtel Val Marie | 10 min 32 s
Aline Laturnus travaille dur pour assurer le bon fonctionnement de l’hôtel Val Marie. Le petit déjeuner y est servi dès sept heures et certains soirs, le bar demeure ouvert jusqu’à deux heures. Plus qu’un simple commerce, l’établissement est le lieu de rassemblement de la communauté, et Aline sait bien que sa fermeture aurait de lourdes conséquences sur cette petite agglomération. Nous l’accompagnons alors qu’elle se prépare à une soirée chargée, et apprenons des gens de Val Marie l’importance que revêt l’hôtel.
Après l’incendie |9 min 27 s
Les petites communautés rurales comptent en cas d’urgence sur leurs pompiers volontaires. Même si le service d’incendie d’Eastend répond le plus souvent à des appels au sujet de granges qui brûlent ou de feux d’herbe, il n’est pas à l’abri des tragédies. En milieu rural, les secouristes sont généralement les premiers à arriver sur la scène d’un accident macabre survenu dans une ferme ou sur la route. Dans les petites communautés, il n’est pas rare que les victimes soient des amis ou des membres de la famille, et les conséquences de ces accidents sur les bénévoles entraînent aussi leur lot de tragédies.
Les Fransaskois | 8 min 35 s
Si la population du sud des Prairies est très majoritairement anglophone, de petites communautés rurales francophones dynamiques et fortes persistent, disséminées dans cette vaste zone. Parmi celles-ci, Gravelbourg est considérée comme le cœur de la langue et de la culture françaises de la région. Ce court film nous présente la perspective des Fransaskois (habitants de langue française de la Saskatchewan) sur les défis et sur l’avenir de leur singulière culture des Prairies.
Images
Équipe
Générique
ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR
SCOTT PARKER
PRODUCTEUR
DAVID CHRISTENSEN
CAMÉRA ET MONTAGE
SCOTT PARKER
MUSIQUE COMPOSÉE ET INTERPRÉTÉE PAR
AARON MACRI
MIXAGE
JOHN BLEROT
COLORISTES
JOE OWENS
PRESTO!DIGITAL
COORDONNATRICE DES MÉDIAUX SOCIAUX
KRISTIN CATHERWOOD
TRANSCRIPTION
PATRICIA GARRY
SHARON MURPHY
(TRADUCTION & TRANSCRIPTION (ONLY FOR LES FRANSASKOIS))
MARCO BASTIDAS
WESTERN TRANSLATIONS SERVICES
ANIMATION DU TITRE
KIM CLEGG
RAT CREEK DESIGN
COORDNATION DE LA PRODUCTION
JASMINE PULLUKATT
FAYE YONEDA
PRODUCTION ASSISTANT
EDIE KLEIN (POPULATION 21)
EMILIE DONOVAN (HOMECOMING)
GUYLAINE GREEN (LES FRANSASKOIS)
SUPERVISEUR DE PRODUCTION
MARK POWER
ADMINISTRATION
BREE BEACH
GINETTE D’SILVA
GESTIONNAIRE DES OPÉRATIONS
DARIN CLAUSEN
AGENTE DE MISE EN MARCHÉ
LESLIE STAFFORD
PRODUCTEUR EXÉCUTIF
DAVID CHRISTENSEN
DIRECTRICE DU PROGRAMME ANGLAIS
MICHELLE VAN BEUSEKOM
Relations de presse
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Marie-Claude Lamoureux
Attachée de presse – Montréal
C. : 438-304-6358
m.lamoureux@onf.ca | @MC_ONF
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.