Après-coups
2023 | 24 min 51 s
Documentaire
Français
Prix et festivals
Sélection officielleRencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), Canada, 2023
Sélection officielle - Compétition internationale Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, France, 2024
Prix du meilleur court-métrage documentaireRendez-vous Québec Cinéma, Montréal, Canada (2024)
Documentary Social/Political AwardYorkton Film Festival, Canada (2024)
Finaliste / Meilleur court ou moyen métrage, documentaireGala Québec Cinéma, Montréal, Canada (2024)
Sélection officielleFestival Off-Courts, Trouville-sur-mer, France (2024)
Sélection officielleFilm Festival for Women's Rights, Séoul, Corée (2024)
Entre les murs d’une maison d’hébergement, des voix bienveillantes donnent formes et contours à des expériences percutantes, désarmantes et étouffées. Une solidarité et une humanité émergent, fondées sur la mise en commun de vies ravagées. Grâce à la force de ces liens, les spectres d’événements traumatiques se montrent au grand jour pour être mieux affrontés. Au sein de ce cercle de parole, la réalité de la violence conjugale prend toute sa mesure et ses mécanismes les plus complexes sont démasqués.
Dans un geste de cinéma puissamment empathique, qui dissimule les visages pour mieux rendre compte de l’anonymat des luttes et de leur universalité, la jeune réalisatrice Romane Garant Chartrand élève la voix de celles qu’on a fait taire en nous plaçant au cœur de cet espace de partage et de sororité. Par leur vulnérabilité et leur écoute mutuelles, les victimes s’unissent, se reconnaissent et retrouvent leur dignité et leur pouvoir d’agir, dans un ensemble choral qui abat les murs du silence. « On ne se taira plus. »
Bande-annonce
Affiche
En une ligne
Option 1
Entre les murs d’une maison d’hébergement, des femmes se réunissent et dénoncent la violence qu’elles ont vécue afin de reprendre le pouvoir sur leur vie.
Option 2
Après-coups délivre du silence des femmes qui, entre résilience et résistance, se battent pour reprendre le pouvoir qui leur revient.
Synopsis court
Entre les murs d’une maison d’hébergement, un cercle de parole démasque la violence conjugale pour mieux retrouver sa dignité et son pouvoir d’action. Dans un geste de cinéma puissamment empathique, Après-coups crée un espace de partage et de sororité, tel un ensemble choral qui abat les murs du silence.
Synopsis long
Entre les murs d’une maison d’hébergement, un cercle de parole dévoile les mécanismes complexes de la violence conjugale. Des souvenirs ressurgissent, difficiles à reconnaître et à accepter malgré leur évidente brutalité. Les expériences traumatiques, autrefois invisibles, se font jour; dans leur mise en commun se forgent une solidarité et une humanité résiliente.
Avec une maîtrise et un talent déjà bien affirmés, la jeune cinéaste Romane Garant Chartrand signe un court métrage documentaire percutant et sensible, à l’écoute du contexte social actuel : multiplication des féminicides, manque d’espace dans les refuges, dénonciations répétées des agressions sexuelles et des relations de pouvoir toxiques.
Dans un geste de cinéma puissamment empathique, la réalisatrice effleure délicatement les visages des survivantes tout en dissimulant leur identité, pour mieux rendre compte de l’anonymat des luttes et de leur universalité. Elle nous place au cœur de cet espace de partage et de sororité où cicatrisent peu à peu les blessures imperceptibles, et amplifie les voix qu’on avait étouffées. Par leur vulnérabilité, leur écoute et leur validation mutuelles, les victimes se reconnaissent et retrouvent leur dignité et leur pouvoir d’agir. Elles posent les bases d’une reconstruction collective et s’unissent en un ensemble choral dont la force vitale abat les murs du silence : « On ne se taira plus ».
Mot de la réalisatrice issue de l'initiative Repêchage
Il y a des films que l’on fait sans trop avoir le choix. Très tôt, j’ai appris que, pour faire du cinéma, il devait y avoir une urgence : celle de dire, de créer, de raconter. Récemment, j’ai compris que mes films serviraient à élever la voix des personnes qu’on entend peu et que j’utiliserais la peur comme moteur de création : une peur qui permet d’oser — de tout vaincre. Je ne suis pas à la recherche de ce qui est rassurant, mais de ce qui me met au défi, me brusque et me bouleverse. J’ose croire qu’on épouse le cinéma, pour le meilleur et pour le pire, et surtout pour qu’il nous transforme.
Ce projet représente deux années de ma vie. Deux années à côtoyer la violence. Deux années à me questionner sur ce que je m’acharne à raisonner, mais que je ne comprendrai jamais : la violence faite aux fxmmes. L’urgence était (et est encore) palpable, comme un cri du cœur, un appel à l’aide — une promesse de combat. J’ai rencontré celles qui ont subi la violence et j’ai écouté le récit de leurs vies honteuses. J’ai cherché à comprendre la douleur à laquelle elles n’ont pu échapper et ce que la vie leur a légué, ou plutôt arraché. Je me suis intéressée aux fragments qui les constituent, à leurs voix barricadées, à ce qui les a défigurées. J’ai constaté le mutisme de celles qu’on a fait taire, celles qu’on a empêchées de respirer, mais qui ont réussi à le faire malgré tout, malgré le pire. Encore aujourd’hui, la lutte des fxmmes est invisibilisée : elles sont prédestinées à se battre dans l’anonymat, en restant cachées, car la société et le système ne veulent pas les entendre.
Ces fxmmes, tout comme leur parole, m’ont profondément ébranlée. J’ai découvert la force surhumaine dont elles sont construites, la résilience, le courage et la bravoure dont elles font preuve, mais également la fatigue, l’épuisement et la détresse qu’elles éprouvent. Ces fxmmes m’ont confié leur vécu et je suis repartie avec leurs histoires. Ce film représente une infime parcelle du legs de leurs souvenirs et de leurs cicatrices, pour faire voir au monde ce qui les a asphyxiées, mais surtout le travail titanesque qu’elles entreprennent chaque jour pour se relever, se guérir, se réparer : pour survivre.
Après-coups est l’un de ces films que l’on fait sans trop avoir le choix et qui nous transforment, pour le meilleur et pour le pire. Anne, Geneviève, Guylaine, Gaël, Luisa, Mariane, Marianne, Mélanie, Nancy, Vicky, je vous porterai dans mon cœur pour toujours et à jamais. Vos histoires sont en sécurité et elles nous serviront d’armes pour continuer à combattre, ensemble : parce que ces réalités doivent sortir de l’ombre, parce qu’il est grand temps que ça cesse, parce que l’urgence est réelle. Je veux crier haut et fort que vous êtes les plus grandes guerrières du monde — mes combattantes. On arrêtera de se battre quand nos voix seront entendues, mais, pour l’instant, on ne se taira plus.
Romane Garant Chartrand
Le mot « fxmme » est utilisé pour inclure toute personne s’identifiant comme femme, que son sexe assigné à la naissance soit féminin ou non.
Mot de la productrice associée issue de l'initiative Repêchage
À l’été 2021, à l’issue de nos parcours universitaires respectifs, Romane et moi sommes sélectionnées au sein du programme Repêchage, une carte blanche que nous donne l’ONF pour produire notre premier court métrage documentaire en contexte professionnel. C’est avec naïveté et enthousiasme que nous nous lançons dans ce projet. Nos productrices-mentores à l’ONF nous demandent de leur proposer différentes idées, approches, afin qu’ensemble nous choisissions la thématique du film. Pour Romane et moi, il n’y a pas d’autre option possible : il y a urgence d’agir pour dénoncer les injustices et la violence faites aux femmes.
Nous nous ouvrons à une multitude de témoignages et découvrons plusieurs œuvres sur le sujet qui nous tiennent éveillées la nuit. Je suis complètement terrorisée devant l’ampleur et la teneur du sujet. Je décide de transformer cette peur en moteur d’action.
Nous cherchons une méthodologie, évaluons et structurons une démarche, prenons en considération toutes les intervenantes et tous les intervenants du réseau. Et nous écoutons. Et nous observons. À l’abri, au sein de maisons d’hébergement, des femmes avec un désir de prendre la parole et de reprendre le fil narratif de leur vie s’écoutent et se confient. J’assiste à la définition même de ce qu’est la sororité.
Je suis émue par la générosité de toutes ces femmes et leur désir de prendre soin les unes des autres — peu importe leur âge, leur classe sociale, leur emploi, leur situation familiale, parentale ou autre. Ce sont elles que nous avons voulu mettre de l’avant. Ces femmes sont nos amies, nos sœurs, nos mères, nos voisines, nos collègues. Elles incarnent les injustices, les violences de toutes sortes, les luttes… mais surtout la résilience. Elles sont femmes avant d’être définies par la violence subie. Leur soutien mutuel, leur écoute, leur générosité, leur entraide deviennent pour moi synonymes d’éveil féministe. Elles m’indiquent de quelle façon j’ai envie de soutenir mes pairs et d’avancer à leurs côtés.
Après-coups nous a permis de présenter ces témoignages et la réalité des personnes rencontrées, dans l’espoir d’insuffler un peu de changement. J’ai compris qu’en produisant des films, j’ai l’immense privilège d’aller à la rencontre de voix singulières qui méritent d’être entendues. Essentiellement, ce film se veut un appel à la bienveillance. Que toutes celles et tous ceux qui auront l’occasion de le voir et d’être touchés par le récit collectif de ces femmes puissent faire preuve d’ouverture, de douceur et de compréhension.
Laurie Pominville
À propos de l'initiative Repêchage
Romane Garant Chartrand et Laurie Pominville ont été sélectionnées dans le cadre de l’initiative Repêchage, lancée en 2015 par le Studio documentaire de l’ONF, en collaboration avec l’UQAM, pour permettre à des finissantes et finissants de l’École des médias de réaliser une première œuvre professionnelle.
Extrait
Images
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Équipe
Générique
Recherche, scénario et réalisation
Romane Garant Chartrand
Direction de la photographie
Isabelle Stachtchenko
Montage
Marie-Pier Dupuis
Prise de son
Lynne Trépanier
Musique originale
Frannie Holder
Conception sonore
Patrice Leblanc
Production déléguée
Mélanie Lasnier
Production associée
Laurie Pominville
Production exécutive
Nathalie Cloutier
Une production de l’Office national du film du Canada
Relations de presse
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Sophie St-Pierre
Attachée de presse, ONF
Cell. : 438-336-6449
s.st-pierre@onf.ca
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L’ONF en bref
Fondé en 1939 et unique en son genre, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, coproduit et distribue des documentaires et des films d’animation distinctifs, engageants, pertinents et innovants. Incubateur de talents, il est un des plus grands laboratoires de création au monde. Depuis plus de huit décennies, l’ONF permet aux Canadiennes et aux Canadiens de se raconter et de se rencontrer. Ses films sont de plus une ressource éducative fiable et accessible. L’ONF possède également une expertise reconnue mondialement en préservation et en conservation, en plus d’une riche collection vivante d’œuvres qui constituent un pilier important du patrimoine culturel du Canada. Jusqu’à maintenant, l’ONF a produit plus de 14 000 œuvres, dont 6500 sont accessibles gratuitement en ligne sur onf.ca. L’ONF ainsi que ses productions et coproductions ont remporté au-delà de 7000 prix, dont 11 Oscars et un Oscar honorifique récompensant l’excellence de l’organisation dans toutes les sphères de la cinématographie.