Aphasie
2023 | 3 min 45 s
Technique mixte | Animation sous caméra et animation numérique
Version originale française
Prix et festivals
Sélection officielleTIFF - Toronto International Film Festival, Canada (2023)
Sélection officielleOttawa International Animation Festival, Canada (2023)
Sélection officielleAtlantic International Film Festival, Halifax, Nouvelle-Écosse (2023)
Compétition officielle Festival du nouveau cinéma - FNC, Montréal, Canada (2023)
Sélection officielleLondon International Animation Festival, Royaume-Uni (2023)
Sélection officielleSpark Animation Festival, Vancouver, Canada (2023)
Sélection officielleGIRAF International Festival of Independent Animation, Calgary, Canada (2023)
Sélection officielleCinema on the Bayou Film Festival, Louisiane, États-Unis (2024)
Sélection officielleRendez-vous Québec Cinéma (2024)
Sélection officielle – Compétition canadienneSommets du cinéma d'animation, Montréal, Canada (2024)
Sélection officielleAspen Shortsfest, Colorado, États-Unis (2024)
Porté par un lyrisme violent, Aphasie nous entraîne dans une expérience sensorielle déroutante. À la fois percutant et troublant, le premier court métrage d’animation professionnel de Marielle Dalpé est une bouleversante incursion au cœur de l’aphasie, ce trouble neurocognitif dévastateur qui, progressivement, réduit à néant la capacité à utiliser et comprendre les mots et dont souffrent nombre de personnes atteintes d’Alzheimer.
Affiche
SYNOPSIS LONG
À la fois percutant et troublant, Aphasie est une bouleversante incursion au cœur d’un trouble neurocognitif dévastateur qui, progressivement, réduit à néant la capacité à utiliser et comprendre les mots et dont souffrent nombre de personnes atteintes d’Alzheimer.
Porté par un lyrisme violent, Aphasie nous entraîne dans une expérience sensorielle déroutante. Les repères visuels et sonores se déploient et se superposent. Les images s’entrechoquent, la voix de la narratrice, Andrée Lachapelle, se décompose en échos et des effets de glitch d’une saisissante brutalité font voler en éclats la ligne épurée de l’image.
Dans ce premier court métrage d’animation professionnel, Marielle Dalpé ne se contente pas d’évoquer l’univers du dysfonctionnement langagier, elle nous y plonge sans ménagement. On se retrouve à la place de ceux et celles qui, à chaque instant, luttent contre le temps et les limites du cerveau alors que tout leur échappe.
Puissant autant que nécessaire, Aphasie nous ramène à l’ambivalente fragilité de l’existence et à l’essence même de notre humanité : notre capacité à communiquer.
Un film incontournable qui, par sa puissance poétique et son universalité, appelle la réflexion, tant individuelle que collective.
EN UNE PHRASE
Aphasie est une expérience sensorielle bouleversante qui nous plonge dans l’univers des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et confrontées à la perte du langage.
Entrevue avec Marielle Dalpé
Quelle est l’idée, l’inspiration à l’origine de ce film ?
La plupart des courts métrages d’animation que j’ai vus sur l’Alzheimer montrent la maladie avec de la beauté pour amener l’auditoire à accepter ce qui se passe. La maladie d’Alzheimer, c’est violent, autant pour les personnes qui en souffrent que pour leurs aidantes et aidants naturels, démunis face à la situation. J’avais envie de contribuer à la conversation qui existait déjà sur la maladie d’Alzheimer en l’abordant sous un autre angle, celui de l’aphasie. Mais également de montrer cette violence et de déranger le public.
Pourquoi avoir choisi une forme non narrative pour ce film ?
C’est arrivé naturellement. Je voulais que le film soit une expérience pour le public, un film immersif. Plutôt que de raconter une histoire et d’être sentimentale, je tenais à faire ressentir ce qui se passe dans la tête d’une personne atteinte d’aphasie associée à la maladie d’Alzheimer. J’ai donc eu recours au glitch, c’est-à-dire une imperfection contrôlée, une combinaison de textures ou de motifs qui, bien qu’elle semble désordonnée, est le fruit d’une manipulation technique. Cela m’a entraînée davantage vers une approche non narrative et m’a permis d’accentuer le côté dérangeant du film.
Quelles techniques d’animation avez-vous utilisées et quel a été le plus grand défi posé par la forme et les techniques que vous avez choisies ?
Je fais ce que j’appelle des textures animées. Je travaille la matière, ce qui permet de donner un côté organique au film, de nous rattacher à l’aspect humain du sujet. J’ai choisi une esthétique très traditionnelle, mais j’ai inclus beaucoup de compositing — une méthode de fusion de diverses couches visuelles pour en faire un plan unique —, et ce, dès le début du processus, alors qu’en général on n’y a recours qu’au moment de la postproduction. Pour moi, le compositing fait partie de la conceptualisation de l’image, ça influence mes choix de texture et de couleur.
Un des plus grands défis, c’était l’ordinateur lui-même. Je travaillais avec un très grand nombre de photos et de textures animées. Dans la majorité des plans, il y avait plus de 90 couches. Les fichiers étaient très lourds et il était parfois difficile de tout contrôler. J’ai donc intégré ces limites techniques dans le processus de création.
Dans Aphasie, le son est aussi important que l’image. Les deux se sont influencés tout le long du processus. Le concepteur sonore Luigi Allemano utilisait plusieurs strates. Quand nous regardions nos deux programmes, notre travail se ressemblait. Il travaillait le son avec Pro Tools et je travaillais l’image avec After Effects. Dans mon film, le son n’est pas le reflet du réel, mais bien de ce qui se passe dans la tête de la dame atteinte d’aphasie. Le son est séparé de l’image, mais, mis ensemble, les deux finissent par former un tout.
Y a-t-il des influences du cinéma qui ont contribué à définir l’atmosphère du film ?
À un moment donné, j’ai eu l’impression que le film m’échappait, que je n’allais pas dans la bonne direction. Il fallait que je revienne à mon intention originelle, c’est-à-dire faire un film dérangeant. Je voulais faire ressentir le fait que le personnage perd notamment toute notion de temporalité, mais ce concept n’était pas facile à expliquer à mes collaborateurs et collaboratrices. J’ai utilisé L’année dernière à Marienbad d’Alain Resnais pour leur faire comprendre ce que je cherchais à créer : ce côté sombre, les contrastes et les répétitions dans le montage, et la subjectivité du rapport son/image. D’ailleurs, ce film de Resnais me donne envie de continuer à créer.
Comment s’est déroulé le travail avec Andrée Lachapelle, qui a prêté sa voix à la version française du film, et comment avez-vous travaillé le son ?
Quand j’ai eu l’idée des glitches, j’ai écrit une première version du texte. Je cherchais une voix âgée, et une amie d’enfance m’a proposé d’en parler à sa grand-mère, Andrée Lachapelle. Je la connaissais, mais je ne l’avais pas vue depuis des années. Nous sommes allées chez elle. C’était au printemps 2019, elle venait de terminer son dernier tournage, Il pleuvait des oiseaux. Ça s’est fait très simplement. C’était un moment précieux pour moi.
Je ne voulais pas utiliser de musique ou de bruitage. Tous les sons du film proviennent donc de la voix d’André Lachapelle dans la version française. Pour ce qui est de la version anglaise, ils proviennent de la voix de Clare Coulter. Le concepteur sonore Luigi Allemano a joué avec le ton et la fréquence de la voix pour créer différents sons, différentes textures.
En 2020, vous avez reçu pour ce projet une mention spéciale au concours de pitches des Sommets du cinéma d’animation de la Cinémathèque québécoise. Comment l’ONF vous a-t-il permis de pousser plus loin le projet ?
J’ai travaillé à ce film durant des années, mais je ne parvenais pas à trouver de financement. Je voulais faire un film indépendant. En 2020, j’ai tenté le tout pour le tout et je l’ai proposé à l’ONF. C’est d’ailleurs avec la proposition que j’avais préparée pour l’ONF que j’ai eu la mention spéciale au concours de pitches. Quand le producteur Marc Bertrand, du Studio d’animation du Programme français de l’ONF, a décidé de produire le film, tout a changé. J’avais enfin les ressources pour le développer, tant sur le plan conceptuel que sur le plan technique, surtout en ce qui concerne les textures animées et le compositing. Sans l’ONF, je ne crois pas que j’aurais pu pousser ce projet aussi loin que je l’ai fait.
L'aphasie et l'Alzheimer au Canada
L’aphasie est un trouble de la communication qui touche de nombreuses personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elle survient lorsque la partie du cerveau responsable du langage est endommagée. Les personnes atteintes d’aphasie peuvent avoir des difficultés à parler, à comprendre la parole, à lire et à écrire. Elles peuvent donc avoir du mal à communiquer efficacement leurs besoins et leurs pensées, ce qui entraîne des sentiments de frustration et d’isolement.
Au Canada, plus de 350 000 personnes* sont atteintes d’Alzheimer, et ce chiffre devrait atteindre 1,1 million d’ici 2050*. Plus d’un Canadien ou une Canadienne sur cinq* a déjà pris soin d’une personne atteinte d’un trouble neurocognitif tel que l’aphasie. Avec le vieillissement de la population canadienne, il est devenu urgent de sensibiliser les gens à l’aphasie et à ses effets sur les personnes atteintes. En comprenant les défis auxquels font face les personnes aphasiques, nous pouvons faire en sorte qu’elles reçoivent le soutien et les soins dont elles ont besoin afin de vivre dans la dignité.
* Chiffres fournis par la Société Alzheimer du Canada.
Clip promotionnel
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Images
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Équipe
Générique
Scénarisation, réalisation et direction artistique
Marielle Dalpé
Production
Marc Bertrand
Conception sonore
Luigi Allemano
Avec la voix de
Andrée Lachapelle
Montage
Natacha Dufaux
Conseil à la réalisation
Karl Lemieux
Mixage
Jean Paul Vialard
Exploration sonore
Benjamin Proulx-Mathers
Montage en ligne
Serge Verreault
Coordination technique
Mira Mailhot
Esther Viragh
Direction technique
Eric Pouliot
Spécialiste technique en animation
Yannick Grandmont
Coordination de studio
Rose Mercier-Marcotte
Laetitia Seguin
Administration
Karine Desmeules
Coordination principale de production
Josiane Bernardin
Camila Blos
Conseil juridique
Peter Kallianiotis
Mise en marché
Geneviève Bérard
Remerciements
Muriel et Andrée
Catherine Gadouas
Maude Gadouas-Girard
Hayat Najm
Max Woodward
Production déléguée
Mélanie Boudreau Blanchard
Anne-Marie Bousquet
Production exécutive
Christine Noël
Aphasie
Studio d’animation du Programme français
Office national du film du Canada
© Office national du film du Canada, 2023
Relations de presse
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Nadine Viau
Attachée de presse – Montréal
C. : 514-458-9745
n.viau@onf.ca
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L’ONF en bref
L’Office national du film du Canada (ONF) est un chef de file dans l’exploration de l’animation comme forme d’art, de mise en récit et de contenu innovateur pour les nouvelles plateformes. Il produit des œuvres d’animation audacieuses dans ses studios situés à Montréal, mais aussi partout au pays, et collabore avec les créateurs et créatrices les plus en vue de la planète dans le cadre de coproductions internationales. Les productions de l’ONF ont remporté plus de 7000 récompenses, dont, en animation, 7 Oscars et 7 Grands Prix du Festival d’Annecy. Pour accéder à ces œuvres uniques, visitez ONF.ca.