Une production de l’Office national du film du Canada

L’auteur-compositeur-interprète de l’Île-du-Prince-Édouard Chad Matthews parvenait auparavant à gagner convenablement sa vie comme pêcheur sur la côte de la petite communauté de Northport. Souvent, les longues journées passées sur l’eau lui apportaient une bienheureuse sérénité. Mais une rafale suffit parfois à tout faire chavirer et, un jour, la détresse s’est mise à suivre Chad comme une ombre.

Il est maintenant divorcé, père de quatre enfants, pêcheur à temps partiel et interprète très aimé du répertoire de Stompin’ Tom Connors, ce troubadour de la classe ouvrière. Dans une communauté rurale où gagner sa vie signifie travailler au salaire minimum, Ainsi chante mon âme, de Susan Rodgers, nous présente Chad qui tente d’atténuer sa douleur en se penchant sur sa guitare.

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En deux phrases :

Chanteur et pêcheur à temps partiel à l’Île-du-Prince-Édouard, Chad Matthews est un père dévoué de quatre enfants qui interprète le répertoire de Stompin’ Tom Connors, en hommage à ce troubadour de la classe ouvrière. Dans une communauté rurale où gagner sa vie signifie travailler au salaire minimum, Ainsi chante mon âme nous présente Chad qui tente d’atténuer sa douleur en se penchant sur sa guitare.

En une phrase :

Dans une communauté rurale où gagner sa vie signifie travailler au salaire minimum, Ainsi chante mon âme nous présente Chad Matthews, qui interprète le répertoire de Stompin’ Tom Connors, en hommage à ce troubadour de la classe ouvrière, et tente d’atténuer sa douleur en se penchant sur sa guitare.

J’ai rencontré Chad Matthews lors du tournage de mon premier long métrage, Still the Water. Je l’avais choisi pour jouer le rôle d’un pêcheur et je n’ai appris qu’après son arrivée sur le plateau qu’il pratiquait vraiment la pêche depuis plus de 30 ans. Je l’ai découvert alors qu’il incarnait Stompin’ Tom Connors dans un spectacle de café-théâtre qui se déroulait toujours à guichets fermés, à Skinners Pond, à l’Île-du-Prince-Édouard. Un ami m’avait dit qu’il était acteur, mais j’en doutais, car à ma connaissance, les petites communautés rurales isolées de cette province n’ont pas la réputation d’être des pépinières de comédiens. Là-bas, on vit de l’agriculture et de la pêche.

En conversant avec Chad à bâtons rompus, j’ai tôt fait d’apprendre qu’il n’était pas le pêcheur type de la région de Prince-Ouest. Comme moi, il ne se sentait pas toujours dans son élément. Il n’avait pas toujours eu la vie facile et, même s’il avait atteint la quarantaine, il continuait de rêver à une vie meilleure.

Je suis auteure, cinéaste, et je vis moi aussi dans une région éloignée du carrefour de création de ma province. D’entrée de jeu, Chad et moi avons compris nos frustrations communes et notre désir de réussir dans les champs de création que nous avions choisis.

Enfant, j’entendais régulièrement les chansons de Stompin’ Tom à la radio locale. Je me souviens encore de ma mère qui nous appelait dans la cuisine pour écouter Bud the Spud quand c’était ce qui jouait. Nous accourions. Comme j’avais beaucoup entendu parler du Stompin’ Tom Dinner Theatre de Skinners Pond, j’ai eu envie de m’y rendre afin de voir ce qui faisait la popularité du lieu.

Chad est une célébrité locale et je n’ai pas tardé à comprendre pourquoi durant le spectacle. Cela semblait naturel, pour lui, d’adopter le personnage et les chansons de Tom devant un auditoire parfois intimidant composé de gens venus des quatre coins du monde. Et comme Tom, il était captivant. Je ne pouvais m’empêcher de voir le talent brut qui l’habitait. Il y avait de l’électricité dans l’air quand il était sur scène.

Chad a un don que peuvent lui envier beaucoup de gens. Il est parmi les milliers d’artistes de la scène au service des communautés locales qui ne connaissent la célébrité que de manière marginale et pour lesquels le succès remporté par quelqu’un comme Stompin’ Tom demeurera un rêve inaccessible. Reste que dans son cercle local, il soulage bien des misères par sa musique, et en ce qui me concerne, j’en suis ravie.

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