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L’ONF est en deuil alors que le cinéma québécois perd un autre de ses pionniers.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
31/05/2019

(Labrecque, une caméra pour la mémoire. Sur l’image : Jean-Claude Labrecque. Image fournie par l’ONF)

Le 31 mai 2019 – Montréal – Office national du film du Canada (ONF)

L’Office national du film du Canada (ONF) a appris avec tristesse le décès de Jean-Claude Labrecque, cinéaste émérite de notre cinématographie. Jean-Claude Labrecque a fait de sa passion une carrière pendant plus de 50 ans, en contribuant à plusieurs classiques de fiction et documentaires essentiels comme directeur photo (Le chat dans le sac, Le règne du jour, La vie heureuse de Léopold Z) et comme réalisateur (La nuit de la poésie, À hauteur d’homme, Jeux de la XXIe olympiade).

« Plus qu’un cinéaste émérite, Jean-Claude Labrecque était un ami et un membre de la famille ONF. Amoureux de la lumière, de l’histoire et des gens, il a toujours su conserver sa capacité d’émerveillement, capacité qu’il est parvenu à transmettre et à partager à travers ses images et ses œuvres. Au nom de l’ONF, je salue aujourd’hui cet homme d’exception qui nous a tant inspirés et avec qui nous avons connu une longue et chaleureuse collaboration. » – Claude Joli-Coeur, commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’ONF

Né dans le quartier Limoilou à Québec en 1938, Jean-Claude Labrecque commence véritablement sa carrière dans le domaine du cinéma en 1963, quand Claude Jutra lui demande d’agir comme directeur photo sur À tout prendre.

Avant le début des années 1970, il aura travaillé avec Michel Brault, Pierre Perrault, Gilles Carle, Gilles Groulx, Don Owen, Anne Claire Poirier et d’autres. Débarqué en Italie le 1er janvier 1965, il participe au tournage d’un documentaire consacré à Michelangelo Antonioni. L’expérience est riche pour Jean-Claude Labrecque, qui assiste en même temps à la naissance de Juliette des esprits, que Federico Fellini tourne dans un studio voisin.

La même année, à peine rentré à Montréal, fort d’une technique de mieux en mieux maîtrisée, il prête son concours à Pierre Perrault pour Le règne du jour et à Gilles Carle pour La vie heureuse de Léopold Z. Il tourne enfin son premier film, 60 cycles (1965), un documentaire sur le Tour cycliste du Saint-Laurent qui récoltera une vingtaine de prix dans le monde entier.

Au total, Jean-Claude Labrecque a signé une quarantaine de documentaires et de fictions. L’ensemble de son œuvre a notamment été célébré par le prix Jutra-Hommage en 2008.

Des documentaires où l’histoire du Québec est confrontée à des enjeux sociaux contemporains figurent parmi ses films les plus connus. Parmi ceux-ci, on compte La visite du général de Gaulle au Québec (1967), qui suit le trajet du célèbre visiteur sur le chemin du Roy jusqu’au balcon de l’hôtel de ville de Montréal où il s’exclame « Vive le Québec libre ! » ; les trois Nuit de la poésie (1970-1980-1991, coréalisés avec Jean-Pierre Masse), qui témoignent de la tenue de récitals poétiques ; Marie Uguay (1982), portrait attentif et attentionné d’une jeune poète qui sera arrachée à la vie ; L’histoire des trois (1989), qui décrit la démarche d’étudiants de l’Université de Montréal ayant assiégé le bureau du premier ministre Maurice Duplessis en 1958 dans l’espoir d’obtenir une éducation supérieure accessible au plus grand nombre ; et À hauteur d’homme (2003), qui trace un portrait saisissant de Bernard Landry, ex-premier ministre du Québec, pendant la campagne électorale de 2003.

Tout au long de sa carrière, Jean-Claude Labrecque s’est montré sensible aux injustices sociales, tant par la voie du documentaire que par celle de la fiction. Les smattes (1972), un film de fiction, traite de l’insouciance de fonctionnaires ayant décrété la fermeture d’un village de la Gaspésie. L’affaire Coffin (1979) revient sur une affaire judiciaire qui s’est conclue par la pendaison de Wilbert Coffin, condamné peut-être injustement pour le meurtre de touristes américains en 1953. La docufiction André Mathieu, musicien (1993) relate la trajectoire du compositeur adulé, puis déchu, que le cinéaste est le premier à faire sortir de l’ombre.

Le dernier film de Jean-Claude Labrecque, Sur les traces de Maria Chapdelaine (2015), poursuit une œuvre où la mémoire occupe une place récurrente. Le documentaire Labrecque, une caméra pour la mémoire de Michel La Veaux capte pour une dernière fois la passion et la sagesse de ce grand cinéaste.

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