L’Office national du film du Canada salue la mémoire du cinéaste Gilles Blais
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
31/10/2025

Gilles Blais. Photo fournie par l’ONF.
Le 31 octobre 2025 – Montréal – Office national du film du Canada (ONF)
L’Office national du film du Canada (ONF) tient à honorer la mémoire et l’apport au cinéma québécois du réalisateur Gilles Blais, décédé le 17 octobre dernier à l’âge de 84 ans. M. Blais a connu une riche carrière de plus de 30 ans à l’ONF.
Citation
« Dans son cinéma, Gilles Blais s’est placé en véritable observateur de la société, autant au Québec qu’ailleurs au Canada et dans le monde. Nous nous souviendrons de lui comme un réalisateur attentionné et profondément à l’écoute de ses protagonistes, reconnu et apprécié pour son grand respect et sa patience. Ces qualités ont fait de lui un réalisateur remarquable. »
— Suzanne Guèvremont, commissaire du gouvernement à la cinématographie et présidente de l’ONF
Les faits en bref
- Né en 1941 à Rimouski, il entre à l’ONF en 1965.
- Il travaille avec Doug Bradley, l’assistant-caméraman du projet phare Dans le labyrinthe de Roman Kroitor, Colin Low et Hugh O’Connor, créé pour Expo 67 à Montréal.
- Il est ensuite assistant-caméraman pour le documentaire Le beau plaisir (1968) de Pierre Perrault, Michel Brault et Bernard Gosselin, sur la pêche aux marsouins à l’île aux Coudres.
- La même année, il est assistant à la réalisation de Jusqu’au cœur de Jean-Pierre Lefebvre, un long métrage de fiction avec Robert Charlebois et Mouffe. L’année suivante, il occupe le même poste pour le film expérimental Vertige de Jean Beaudin.
- Il réalise ensuite ses premiers documentaires, où il se pose en observateur, avec la volonté de ne pas intervenir auprès des protagonistes. Dans le court métrage écologique « Heureux comme un poisson dans l’eau… » (1971), il filme l’agonie d’un poisson dans une eau polluée. Dans Esquimaux (1971), il montre le mode de vie d’une famille inuit de Pelly Bay (aujourd’hui Kugaaruk, au Nunavut).
- De 1971 à 1974, il met sur pied une unité de vidéos pour un projet de vulgarisation agricole en Tunisie.
- De 1977 à 1978, il agit à titre de conseiller à la production de huit films sur les établissements humains tournés en Afrique pour la Conférence des Nations Unies.
- Parallèlement, il réalise des films de commande : Le port de Montréal (1975) et Sols du Canada (1978)
- Il revient à sa démarche d’observation, en pleine effervescence nationaliste au Québec, en donnant la parole à des Anglo-Québécois dans Le journal de madame Wollock (1979).
- Il tourne ensuite le documentaire Les adeptes (1981), sur de jeunes dévots québécois de l’Association internationale pour la conscience de Krishna, qui montre une jeunesse à la recherche d’une nouvelle spiritualité.
- Dans Les illusions tranquilles (1984), Gilles Blais revient dans sa région natale et crée un essai cinématographique personnel, qui prend la forme d’un journal pessimiste post-référendum de 1980.
- Il fait un détour du côté de la fiction en réalisant un épisode de la série La bioéthique : une question de choix – La vieille dame (1986), avec Mimi d’Estée dans le rôle principal.
- Il revient au documentaire en tournant trois films :
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- Joseph K. L’homme numéroté (1990), une docufiction sur la surveillance et sur la vie privée, un film prémonitoire, au sujet précurseur, avec l’acteur Paul Savoie ;
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- Les fiancés de la tour Eiffel (1993), sur des personnes vivant avec un handicap intellectuel qui participent à une production théâtrale en France. Il s’agit de son film le plus important, qui a reçu le Prix du public au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue et le Prix du meilleur documentaire social au festival Hot Docs à Toronto ;
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- et Le grand silence (1997), sur le référendum de 1995. Il y revient sur la réflexion politique qu’il avait entamée avec Les illusions tranquilles 13 ans plus tôt.
- Gilles Blais quitte l’ONF en 1997.
- En 2005, il réalise dans le secteur privé Conventum, un documentaire célébrant les 50 ans de la Révolution tranquille.
- Six films de Gilles Blais sont accessibles sur onf.ca.
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Attachée de presse – Montréal
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L’ONF en bref
Depuis plus de 80 ans, l’Office national du film du Canada (ONF) produit, distribue et conserve ces histoires, qui forment aujourd’hui un vaste patrimoine audiovisuel représentant les Canadiens et Canadiennes.
Pour raconter ces histoires, l’ONF collabore avec des cinéastes de partout au pays, de toutes les générations et de tous les horizons. Il mobilise leur force créative afin de créer du contenu pertinent et toujours plus audacieux qui rejoint un public curieux, engagé et diversifié. L’ONF travaille également avec les spécialistes de l’industrie pour favoriser l’innovation dans toutes les sphères du récit, du format aux modes de diffusion.
Chaque année, une cinquantaine de films d’animation et de documentaires percutants s’ajoutent à sa vaste collection de plus de 14 000 titres, dont la moitié sont accessibles gratuitement sur onf.ca.
Par sa mission, son statut et ses productions, l’ONF nourrit l’identité culturelle canadienne et façonne aujourd’hui le Canada de demain.