Alanis Obomsawin, grande documentariste autochtone, recevra le prix Albert-Tessier 2016
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
04/11/2016
Le 4 novembre 2016 – Montréal – Office national du film du Canada (ONF)
L’Office national du film du Canada (ONF) et Québec Cinéma soulignent l’attribution du prix Albert-Tessier 2016 à Alanis Obomsawin, première réalisatrice autochtone au Québec, aujourd’hui reconnue partout dans le monde comme une des plus grandes documentaristes au Canada. Aucun cinéaste issu des Premières Nations n’avait encore obtenu cet honneur. La lauréate recevra son prix le 9 novembre prochain à l’occasion d’une cérémonie protocolaire à l’hôtel du Parlement à Québec. Cette récompense, la plus haute distinction cinématographique québécoise, couronne l’ensemble de sa carrière et atteste la richesse de sa contribution au cinéma d’ici. Le prix Albert-Tessier est l’un des 14 Prix du Québec remis chaque année.
À l’ONF depuis plus de 40 ans, Alanis Obomsawin vient de terminer le long métrage On ne peut pas faire deux fois la même erreur, présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto (TIFF) et qui relate le combat juridique des Autochtones pour que leurs enfants bénéficient des mêmes services que les autres enfants canadiens. Le film sera projeté aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) le 11 novembre, et le public montréalais pourra y rencontrer la cinéaste. Elle travaille présentement à son 50e film.
« À l’ONF, Alanis Obomsawin a consacré plus de 40 ans de sa vie à une œuvre qui porte la mémoire et l’avenir des Autochtones. La force de son art, destiné à donner une voix aux Premières Nations, a contribué à une meilleure compréhension des réalités et des préoccupations de ces peuples dans notre société », déclare Claude Joli-Coeur, commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’Office national du film du Canada.
« Première femme cinéaste autochtone au Québec, Alanis Obomsawin a su enrichir notre patrimoine ainsi que notre cinématographie nationale dans la plus pure tradition du documentaire, en jetant un autre regard sur le monde. Voilà la signature de Mme Obomsawin, une cinéaste de courage, de talent et de ténacité », affirme Ségolène Roederer, directrice générale de Québec Cinéma.
Le parcours d’Alanis Obomsawin
Membre de la nation abénaquise, Alanis Obomsawin est l’une des plus éminentes documentaristes du Canada. Elle a réalisé avec l’ONF une cinquantaine de films relatant la vie et les préoccupations des Premières Nations. Son plus récent film, On ne peut pas faire deux fois la même erreur, retrace le combat juridique qu’ont mené les Autochtones du Canada contre le gouvernement fédéral, entre 2007 et 2016, pour que leurs enfants bénéficient des mêmes services que les autres enfants du pays.
En 1960, Alanis Obomsawin fait ses débuts de chanteuse professionnelle à New York. En 1967, les producteurs Joe Koenig et Bob Verrall l’invitent à l’ONF à titre de conseillère pour un film sur les Autochtones. À partir de là, elle ne quittera plus sa caméra.
Cinéaste militante, Alanis Obomsawin est poussée par le désir de donner une tribune aux premiers peuples du pays. Toute sa filmographie en témoigne. Depuis Christmas at Moose Factory (1971), qui raconte la vie d’un village cri de la baie James à travers des dessins d’enfants, jusqu’à Hi-Ho Mistahey ! (2013), qui décrit la campagne menée pour que les Autochtones du pays aient accès à une éducation équitable, la réalisatrice n’a cessé de montrer l’importance de ses racines et la force des liens intergénérationnels pour préserver la culture autochtone.
Alanis Obomsawin est une cinéaste qui sait filmer les urgences, comme en témoignent ses quatre films sur la crise d’Oka de 1990 : Kanehsatake, 270 ans de résistance (1993), qui a remporté 18 prix à l’échelle internationale, Je m’appelle Kahentiiosta (1995), Spudwrench : l’homme de Kahnawake (1997), et Pluie de pierres à Whiskey Trench (2000).
Mentionnons aussi Les événements de Restigouche (1984), une description saisissante du raid mené par des policiers provinciaux dans une réserve mi’gmaq du Québec ; Richard Cardinal : le cri d’un enfant métis (1986), un documentaire perturbant sur le suicide d’un adolescent ; Sans adresse (1988), un portrait de l’itinérance à Montréal ; plus récemment, Le peuple de la rivière Kattawapiskak (2012), un plongeon au cœur de la crise du logement des Cris de la baie James, film qui a remporté le prix du meilleur documentaire social/politique aux prix Écrans canadiens (2014) ; et Hi-Ho Mistahey !, présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto en 2013, puis nommé aux prix Écrans canadiens 2014 dans la catégorie du meilleur long métrage documentaire.
Le peuple d’Odanak et ses histoires sont au cœur de ses préoccupations. Waban-Aki : peuple du soleil levant (2006), largement primé, sera précédé du court métrage Sigwan (2005). La survie de nos enfants (2003) montre la détermination avec laquelle les Mi’gmaqs de Listuguj entendent gérer les ressources naturelles de leur territoire ancestral. La Couronne cherche-t-elle à nous faire la guerre ? (2002) jette un regard intense sur le conflit entre les Mi’gmaqs et leurs voisins acadiens au sujet des droits de pêche à Burnt Church, au Nouveau-Brunswick.
Alanis Obomsawin a été intronisée au Temple de la renommée du cinéma et de la télévision du Canada en 2010. En 2013, elle a été honorée à l’occasion de la première édition du Birks Diamond Tribute to the Year’s Women in Film au Festival international du film de Toronto. Elle a reçu en 2014 le Prix humanitaire de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision, lequel récompense une contribution exceptionnelle dans le secteur communautaire et public. En 2015, le Festival du film de Valdivia, au Chili, lui a remis un Prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations, Artistes pour la Paix lui a décerné un Prix pour carrière exceptionnelle, et elle a été nommée Compagne des arts et des lettres du Québec. En 2016, en plus du prix Albert-Tessier, elle a été nommée grande officière de l’Ordre national du Québec, la distinction honorifique la plus prestigieuse du Québec, et elle a reçu un doctorat honoris causa en droit de l’Université Dalhousie.
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